Ft. Daryl R. Hansen

T'es sur que tu sais y faire ?

Je ne sais pas ce qui s'est passé. Mais bordel de merde, on a touché à ma moto ! Je ne sais pas qui c'est, elle était pourtant dnas le garage, et je crois bien que le garage était fermé mais aussitôt que je l'ai remarqué, il y a quelques minutes, couchée sur le flanc, sur le côté de la maison où on ne va jamais, j'ai su que quelque chose clochait. Et j'en ai besoin ce soir ! J'essaie de rejoindre Robert, mais ce saligaud ne répond pas. Comme j'ai besoin de lui ! C'est une question de vie ou de mort. Comme il n'a pas répondu après un million de sonnerie et cinq appel à trois minutes d'intervalle, j'en déduis qu'il me répondra pas. Je me dépêche et je cours jusque chez lui, avant de tambouriner à sa porte de manière assez hystérique je dois dire. Il n'est pas chez lui. Je l'appelle une dernière fois et je lui dit ma façon de penser de manière assez crue, tout en retournant chez moi. Mais une fois chez moi, je termine le message en m'excusant d'avoir été grossière, mais qu'il s'attende pas à ce que je sois fidèle puisque je peux pas compter sur lui et je raccroche. Je suis injuste, je le sais mais... ma moto !

Je reviens vers elle et je l'examine, avant de la traîner au garage de mes parents. J'arrive à faire son entretien toute seule, la plupart du temps. L'entretien de base, mais je laisse le soin à Robert de la garder en état. Il le fait si bien. Je me désole de voir la peinture rouge et rutilante toute rayée... bon, d'accord, de la peinture rayée, ça ne va pas l'empêcher de fonctionner... j'ai déjà eu des accrochage et bizarrement, ça me fait cet effet. j'ai 'impression qu'elle a été traînée sur le flanc.... bon sang... Qui peut en vouloir à ma moto comme ça ? Elle n'a rien fait !

Je lui fait un check up de base, du moins pour ce que j'en sais... et quelque chose cloche... je sais pas ce que c'est, mais certains trucs sont... différent... je ne peux pas dire s'il y a quelque chose en trop ou s'il manque quelque chose.... mais il me semble que cette pièce est supposée être droite... oh bon sang... peut-être que j'aurais du être plus attentive à écouter ce que me racontait Robert plutôt que de lui reluquer les fesses. Je tripote quelques trucs et je trouve que tout semble si... mou... c'est pas supposé être vissé serré ? J'en ai pas l'impression... bon sang, qu'est-ce que je vais faire...

Je me souviens alors qu'au bout de la rue, y a un type qui fait de la mécanique chez lui... c'est pas Robert... mais Robert m'a salement lâché ! Et puis... j'ai pas le choix. J'essaie de partir le moteur, mais le bruit me terrifie, alors je l'éteint. Non, on a bousillé ma moto... quand je vais mettre la main sur celui ou celle qui a fait ça je... arg ! J'ai pas le choix, je dois m'y résoudre, je dois savoir si je peux l'utiliser ce soir. Sinon, merde, c'est mort. Je vais devoir la pousser en plus, jusqu'au bout de la rue. Je me met donc au boulot et fait traverser à ma moto à l'agonie le trajet entre chez moi et chez le mécano. J'espère qu'il est là. Je stationne mon bolide, ma jolie bombe rouge... enfin, habituellement c'est une bombe... elle ne fait rien... et elle est rayée... mais je pourrais me contenter d'une bombe éraflée... mais le son... j'en ai presque des vertiges. La porte du garage est ouverte, je remonte donc l'allée en poussant ma moto devant moi.

- Y a quelqu'un ? demandais-je d'un ton un peu trop brusque.

Oulà, je dois me calmer. Respire, Hetty, respire. C'est pas avec ton air de cochon que tu vas attirer la sympathie. Je me recompose donc mon air habituel, à savoir une adorable blonde souriante, sans toutefois effacer le petit air paniqué que je ressent effectivement.

- J'ai un problème avec ma moto et... euh... bonjour ?

Le tableau doit être amusant, une jolie blonde en jeans et blouson de cuir noir sur un t-shirt vert avec H-U-L-K écrit en violet dessus, qui pousse un moto ultra sport d'un rouge criard et éraflée... je sais exactement de quoi ça l'air et je me désole qu,on puisse croire que je suis responsable de ça... j'en pleurerais presque.

© Leeyarom

Heather & Daryl

Ouvrant les yeux difficilement, je me tournais vers mon téléphone qui m'avait tiré de mon sommeil embrumé et rempli de vapeurs d'alcool. La soirée avait été longue pour moi et j'avais maltraité une bouteille de whisky jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une goûte dedans. Répondant d'une voix pâteuse, je me redressais de suite sur mon lit. La voix que j'entendais au bout du téléphone n'était autre que celle d'un ancien comparse des Hell's Angels. Comment  avait il eu mon numéro de téléphone ? Il semblait vouloir me demander des nouvelles mais pourtant je savais parfaitement que cela cachait quelque chose. Il voulait simplement s'assurer que j'étais dans les parages avant de revenir me demander plus tard un service. Je savais parfaitement comment cela marchait. Après quelques minutes à déballer des formalités, il s'excusa, disant qu'il devait raccrocher. Il m'avait tout simplement tiré de mon sommeil pour m'emmerder et me laisser avec une gueule de bois monstrueuse. Me levant péniblement, je me dirigeais vers la douche. J'avais l'impression que mon passé cherchait tout simplement à me rattraper.  D'abord Christopher et maintenant les Hell's qui rappelaient ? Cela ne sentait pas bon du tout.


Une fois sorti de la douche, j'enfilais un de mes jean large et descendis dans le garage. Allumant une cigarette, je fis le tour de mes motos pour regarder que rien n'avait bougé pendant la nuit. M'appuyant sur un des établis, je fis tomber la clé à molette au sol, déclenchant un sifflement aigue dans ma tête. Je détestais avoir la gueule de bois. Beaucoup pouvait penser que j'en aurais l'habitude puisque cela m'arrivait plusieurs fois par semaines mais pas du tout. Me dirigeant vers la porte du garage, je décidais de l'ouvrir en grand pour prendre un peu l'air. Cela ne pouvait pas me faire de mal après tout. Le grincement de la porte semblait interminable ainsi que mon agonie. Beaucoup de gens dans mon cas se seraient simplement dis qu'il arrêteraient l'alcool mais je n'étais pas le genre de type à me faire des promesses que je savais que je ne tiendrais probablement jamais. Faisant quelques pas dans la cours, je me rendis compte à quel point Lakeview pouvait être calme. J'avais l'habitude des grandes villes ou il y avait toujours le bruit des voitures et des sirenes de pompiers mais ici il n'y avait rien.
Rentrant à l'intérieur du garage, j'attrapais mon bleu de travail et l'enfilais rapidement sans prendre le temps de mettre un tee shirt. Normalement je portais toujours mon pull à capuche pour cacher mes tatouages de gangs mais personne n'était attendu aujourd'hui. A vrai dire, le garage était censé être fermé pour la journée. J'avais mis une petite pancarte faite à la main  devant le portail. Aujourd'hui serait donc une journée repos sans personne pour m'embêter, moi et ma gueule de bois.

A peine que je venais de me dire ça et m'était penché pour commencer à travailler sur ma moto que j'entendis des pas dans l'allée et une voix demander si il y avait quelqu'un. Me redressant, je me rendis compte qu'il s'agissait d'une femme. Alors qu'elle essayait de s'annoncer du mieux qu'elle pouvait en me disant qu'elle avait un problème avec sa moto, je me demandais si je ne ferais pas mieux de fuir vers l'étage. Elle finirait bien par comprendre qu'elle devait partir et me laisser tranquille. Après quelques secondes d'hésitation, je soupirais et me dirigeais vers l'entrée du garage. Je n'avais même pas pris la peine de remettre le haut de mon bleu de travail, restant torse nu. La journée repos serait pour un autre jour. M'avançant face à elle, je la dévisageais. C'était une petit bout de femme se trimballant une moto de sport. Je ne pu m'empêcher de laisser échapper un sourire en coin. Les jeunes n'avaient vraiment aucune idée de ce qu'une vraie moto était.

Après l'avoir regardée, je tournais ma tête vers sa moto. Elle avait l'air pas mal amochée. Apparemment en plus d'avoir un goût pitoyable pour les motos elle ne savait pas conduire. J'avais vraiment gagné ma journée.

DARYL _ Je suis fermé normalement mais rentre la à l'intérieur.

J'avais finalement cédé. Elle avait un air de chien battu sur son visage. Elle tenait apparemment à sa bécane et je n'avais pas le courage de lui dire qu'elle devait se barrer. Je m'étais vraiment ramoli depuis mon arrivée à Lakeview.

DARYL _ Tient met la à côté de la Harley noire la.

Voir mon bébé à côté de cette saloperie de course me faisait mal au cœur mais je ne pouvais pas me permettre de faire le difficile envers les clients. J'avais besoin de sous pour vivre et faire tourner le garage. Tournant quelques secondes autour de la moto en silence, je finis par me tourner vers la demoiselle avec un sourire moqueur sur le visage.

DARYL_ Comment tu l'a plantée ? Tu la vraiment pas ratée en tout cas.

Je ne prenais même pas la peine de la vouvoyer ou de mettre des politesses. Ma tête me faisait mal, j'avais envie de retourner dormir et certainement pas de m'occuper de motos de course. Allumant une cigarette, je m'appuyais sur ma Harley en attendant qu'elle me réponde. Je ne pouvais pas m'empêcher de la regarder de haut en bas. Elle n'était vraiment pas mal. Si on enlevait son haut HULK elle pouvait être totalement dans mes goûts. Je repensais rapidement à Harper mais l'enlever de mon esprit rapidement. Elle n'avait pas donnée de nouvelles depuis plusieurs jours et nous n'étions pas en couple alors je ne voyais pas pourquoi je devrais me mettre des obligations.

Ft. Daryl R. Hansen

T'es sur que tu sais y faire ?

Enfin, après de longues minutes, un type daigne venir voir. Ouais, ça doit être lui le mécano à l'autre bout de la rue. Je me permet de le dévisager quelques secondes et surtout, je me permet de le juger. Ouais, bah quoi, je juge oui, on le fait tous, non ? Et pis bon, si je peux pas encore juger pour le côté mécano, je dois avouer que pour le côté première impression, le premier coup d'oeil est pas mal du tout. Je me permet même d'accentuer mon sourire et de hausser les sourcils. Ouf, quand même et de plus en plus près, ça reste un tout aussi agréable coup d'oeil. Il m'annonce qu'il est fermé et mon sourire s'efface. Il va quand même pas oser me virer ? Si ? Ah, mais non, il change d'idée, il me dit d'entrer.

- Oh, merci, je suis désespérée, annonçais-je sur mon ton de blondinette candide.

J'arrive à avoir des tas de choses avec ce ton. Pourquoi je m'en priverais ? Je pousse ma monture de métal à l'intérieur et il me dit... quoique non, je dirais plutôt qu'il m'ordonne d'aller placer ma moto plus loin. Ce que je m'empresse de faire, parce que bon, j'ai beau être furieuse, c'est pas en l'envoyant balader que j'aurai ses services. Je peux pas m'empêcher de reluquer la Harley noire. Ouais, elle a la classe, je dois avouer. Le hic, c'est que moi, j'aime la vitesse et une Harley, c'est nettement moins malléable que mon bolide. Par contre, je me fige lorsqu'il me dit que j'ai planté ma moto et que je l'ai pas raté. Je serre les poings, je dois me calmer... oh et puis non. Je me retourne d'un bloc, fait face au sexy mécano et pointe mon trésor amoché.

- PLANTÉ ! Je ne l'ai pas planté ! Je conduis une putain de moto depuis mes 12 ans alors c'est pas mon genre de la planter ! La seule fois que j'ai planté ma moto, c'était une perte totale ! Quand je les plante, je les plante pas à moitié ! Et c'était pas ma faute, je me suis fait rentrer dedans ! Là ! ça ! C'est du sabotage ! CARRÉMENT ! Nan, je n'ai plus rien de la petite blonde candide. Je suis furieuse. La peinture éraflée, je peux le supporter, je peux même la refaire moi-même, mais ça, c'est pas normal ! Sans faire ni une ni deux, je plante la clé dans le démarreur et je fais vrombir le moteur. Enfin, habituellement, elle le fait, mais ce son, arg, ce son, c'est une horreur. C'est presque douloureusement humain. J'ai un frisson d'horreur et je coupe le moteur et avec la clé, je pointe ma moto et surtout un point bien précis. Je suis pas une mécano, j'arrive à faire son entretien de base, je suis même pas certaine du nom de certaines pièces, dis-je avec un calme inquiétant, mais je sais que ça, c'est pas supposé être comme ça, grondai-je.

Oui, je suis certaine que c'est supposé être droit, pas de travers, comme ça. Il s'est passé quelque chose avec ma moto et je compte sur ce type à moitié nu pour me dire quoi.

- Et c'est pas parce que vous moins habillé que mon mécano habituel que je vais vous payer plus, j'ai l'habitude et je connais les prix, lançai-je soudainement, souriante, toute trace de colère ayant disparu, mais je remet rapidement mes yeux fâchés. Et c'est pas malin de votre part de prétendre que c'est moi qui l'ai planté ! Me contrariez pas, je fais de la pub gratuite et enthousiaste quand je suis satisfaite.

Qui a dit que je parle beaucoup ? Ah, oui, Connor, il le dit tout le temps.

© Leeyarom