Un œil suivant l’autre, Jayson venait enfin de se réveiller. L’homme constata qu’il était déjà 3 heures de l’après-midi. Il était vrai que le rouquin avait fermé le Devil’s Tail la veille et qu’il s’était couché vers les 5 heures, donc, pour un barman, c’était une heure convenable surtout qu’il comptait bosser ce soir également. Justement, au moment où il tourna la tête dans le lit, il se rappela que Savannah devait se rendre tôt au Devil’s Tail pour recevoir la commande de Vodka et de Whisky. L’homme se trouvait à être seul à la maison. Il prit une bonne douche et alla se faire cuir des œufs. Une fois le ventre rempli, l’homme enfila son pantalon de jogging et un t-shirt blanc pour aller faire sa course du matin – ou de l’après-midi – bref. Il sortit à l’extérieur, la température était plutôt bonne, le soleil pas trop fort, alors c’était parfait pour prendre l’air. Il s’empressa de commencer. Une petite demi-heure plus tard, il revint dans le quartier au moment où il remarqua un camion de déménagement installer près d’une maison. L’homme retira ses oreillettes et stoppa la musique de son lecteur ipod. Le rouquin s’appuya vers le bas contre ses jambes pour reprendre un peu son souffle avant de jogger jusqu’à la cours. Une jeune femme s’y trouvait. Il opina un léger sourire. Jayson semblait curieux et il voulait connaître ses voisins, après tout, c’était toujours une bonne chose lorsqu’on était escroc comme l’était Jay et sa femme. « Hey brunette ! Je suppose que tu es la nouvelle voisine ? » Dit-il en souriant.

Le jour J était arrivé. Je retourne à Lakeview dans l’espoir de remettre ma sœur dans le droit chemin. Je n’avais plus trop de nouvelle d’elle et je ne disais que c’était mon absence trop longue qui l’avait fait perdre patience. Je pars de Chicago de bonne heure le matin. J’avais fait mes valises et louer un camion de déménagement. Des gars étaient censés venir m’aider dans l’après-midi. Je roule pendant un bon moment. J’avais très hâte d’arriver dans ma ville natale. À 14h, j’attends toujours les déménageurs. Je fais quelques téléphones pour me rendre compte que les gars en question s’étaient trompés d’adresse. Je m’explique très poliment avec le propriétaire du service pendant 30 minutes. J’ai dit poliment. Je voulais dire que j’étais sérieusement insultée et enragée. Alors, j’ai eu 40% de rabais sur ma facture. Je suis tellement heureuse. Je sirote mon café tranquillement en regardant les deux incompétents monter mes meubles. Je leur cris de faire attention à ma table et mes chaises qui valent une petite fortune. C’est fou comme on peut trouver pleins de belles choses à Chicago aux enchères ou dans les boutiques. Je remarque un homme qui fait son jogging. Il ralentit sa cadence et me lance : « Hey brunette ! Je suppose que tu es la nouvelle voisine ? » . Je sors un petit sourire hypocrite.

-Ouais!

Je lui tourne le dos et je roule mes yeux de haut en bas. Non, mais quel idiot. Il attendait ma venue ou quoi?

Jayson voyait bien que son interaction avec la jeune inconnue n’allait pas être très simple, déjà dès sa première parole, elle lui balança un petit ouais plutôt sèche. Malgré cela, Whittingham ne se découragea pas. Il voulait toujours en apprendre plus sur les gens. Le petit détail qui allait l’énerver, c’était que la nouvelle voisine venait de Chicago – ville dont le couple qu’il faisait avec Savannah insinuaient venir – ce qui était totalement faux. Le couple venait de New York, mais là-bas, c’était trop chaud pour qu’ils avouent aux habitants de cette ville minable qu’ils y étaient natifs tous les deux. Bref, en voyant qu’elle préférait ignorer ses paroles, l’homme avança d’un pas et attrapa une boîte en souriant. « Je peux vous aider ! On pourra faire connaissance ! » Dit-il en souriant. Un sourire faux, mais qui semblait si sincère. Il maintenue le poids de la boîte sur un seul bras pour lui tendre la main tout sourire. « Je suis Jayson Whittingham, je vis là-bas avec ma copine. Bienvenue à Lakeview » Il attendait une réaction de la jeune femme pour l’aider et continuer à en savoir plus sur elle.

Je commence à taper du pied. Il m’énerve à fin. Je voulais un petit déménagement tranquille. Je sirote mon café le dos tourné à l’étranger. Il continue de me parler avec insistance. Il se présente. Je me retourne et je lui sors un petit sourire espiègle. Il me pointe sa résidence.

-Zoey Kennedy!

Je prends sa main pour la serrer. Il ne s’était pas gêné pour prendre une boîte du camion de déménagement. Je garde toujours mon faux sourire et prend une gorgée de mon café. Je le regarde dans les yeux pendant une minute ou deux. Aucuns des deux parlaient.

-Alors, vous n’avez rien d’autre à faire en cette belle journée que de venir finir mon déménagement, monsieur Whittingham?

Je tends les bras pour prendre la boîte de carton qui contenait mon journal intime, des articles de bureaux et quelques lettres que ma sœur m’avait écrites. Je ne voulais pas que personne ne tombe sur mon journal. Cet objet contient ma vie. Je n’aimerais pas qu’il tombe entre mauvaises mains.

Jayson Whittingham savait se faire insistant, surtout lorsqu'il ne connaissait pas la personne en question. Il optait tout de même pour un grand et faux sourire dont personne ne pourrait discerner la réalité derrière ce sourire. Comment Jay avait-il réussis à agir de la sorte ? Avec beaucoup de pratique. Le passé du barman ne s'avérait être qu'un tissus de mensonge et d'arnaque, alors pourquoi changerait-il dans cette petite ville. Lakeview semblait être remplis de préjugés et de ragots en tout genre. Il passait comme n'importe quel citoyen après tout. Une fois la main serrée avec cette Zoey, l'homme opina. Une chose était certaine, cette jeune demoiselle ne semblait guère vouloir ouvrir sa porte à Jayson et le rouquin le comprit bien rapidement. « Non non, j'aime bien rendre service et c'est toujours sympa d'accueillir les p'tits nouveaux dans l'quartier. Je suis sur Greengrass que depuis novembre, mais j'aime bien cette vie de banlieue. J'ai ouvert un bar dans le centre-ville, je vous offre votre premier verre si ça vous tente de passer ! » Dit-il en sortant une carte d'affaire au nom du Devil's Tail. « Vous venez d'où ? »

Je regarde la carte d’affaire que ce Jayson me tend. Devil’s Tail. Je n’avais jamais entendu parler de ce bar-restaurant. Lakeview avait changé depuis mon départ. Beaucoup de chose avait changé. Je lui souris. Un verre gratuit, en?

-Si vous m’invitez. Je ne dirai pas non. Pourquoi pas après mon déménagement?

Je pose une main sur son bras et je fais battre mes cils. Il y avait peut-être des trucs intéressants dans ce bar. Il m’est dur d’arrêter de se faire ce que je fais. C’est mal, mais ça revient toujours. Quand je vois une chose qui me plait, je veux l’avoir même si je dois le voler.

-Je viens de Lakeview, mais j’étais à Chicago avant. Depuis 7 ans, en fait!

Je lui souris toujours sans lâcher son regard.

-Et vous? Natif d’ici?

En proposant un verre gratuit à Zoey, la tête de la brunette et surtout son air changea complètement. Elle s’annonçait être une femme remplie de surprise voyant bien qu’elle avait quelque chose derrière la tête. Il sourit amiablement malgré tout et opina de joie . « Bien sur, je dois justement aller au bar d’en une heure, alors ce sera un plaisir de vous escorter ! et vous offrir ce verre ! » La conversation qui suivit laissa Jayson en apprendre d’avantage sur la nouvelle voisine qui après tout, ne semblait pas l’être tant que ça. Le brunet ne savait pas si elle avait résidé ici-même ou ailleurs, mais il s’agissait d’un point important. « Et bien, rebienvenue dans le quartier alors ! Moi et ma copine, nous y vivons que depuis novembre au même moment où nous avons acheté le local pour ouvrir notre bar ! En fait, on a repris la maison de Iga Whittingham, c’était ma grande tante, une femme influente et très connue de Lakeview, vous devez l’avoir connu à l’époque où vous y viviez, parce que Ida, tout le monde la connaissait. Elle est malheureusement décédée aujourd’hui et nous avons souhaité conserver la maison dans la famille ! » Avoua-t-il bien qu’il mélangeait réalité et mensonge. Il était certain que si cette femme venait de Lakeview, elle devait la connaître et souvent, le fait qu’il soit son neveu rendait ses relations et la confiance qu’on lui portait plus simple à obtenir. Cependant lorsque Kennedy lui avoua venir de Chicago, l’esprit tourmenté du criminel se remplit de confusion. Il mentait sur la réelle provenance ; racontant venir de Chicago et non de New York, mais face à une vrai citadine de l’illinois, comment allait-il réagir ? « Je… On venait de Chicago justement. » Un sourire perplexe se prononça sur les traits de son visage.