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Sujet: Battue. {Riley} Sam 27 Juil 2013 - 22:35
❋ Battue.
À quoi tu sers alors si tu n'es pas capable de changer le monde ? ━ Wajdi Mouawad.
Aiduk aurait été fier de lui.
Il a quitté les terres dès que ses enfants lui eurent donné des petits-enfants. Il disait que la famille comptait plus que tout au monde. Les laisser partir pour le Vieux Continent ne fut pas chose facile. Il pleura des jours durant. C'est Tyee qui fut choisi pour endosser son rôle de chasseur, l'enfant à qui rien ne convenait puisqu'il passait son temps à flâner dans la forêt, à construire diverses structures chancelantes. Jusqu'à ce que l'ancien ne daigne sortir de sa hutte, le clan se contentait de lapins, de poissons, son remplaçant indigne incapable de capturer de proies autrement plus consistantes. Il lui enseigna alors ses quelques techniques. Le respect de l'animal. Son culte. Ne pas avoir peur des entrailles qui se répandent contre ses genoux tandis qu'il faut couper. Ne plus craindre le parfum vomitif des viscères au contact de l'air. Ne jamais faire souffrir la cible. Le cas échéant, la rassurer. La convaincre d'accueillir la fin en ayant la conscience tranquille. Et ne plus oublier son esprit désormais totem, vagabond autour de lui pour de longues années. Tyee, les yeux encore humides d'avoir pleuré le sacrifice d'une créature au profit d'une autre, admirait Aiduk, un faucon accroché à son bras, retirer la flèche de sa nuque en caressant la carcasse. Il l'admirait lorsqu'il dépeçait l'animal sans heurt, sans plainte. Sa dextérité au couteau, sa symbiose avec les arbres, sa sagesse, sa douceur, ses manières, son air boudeur alors que l'élève grandissait et que lui se tassait, son humour, son âge. Tout chez lui était admirable. Et il pouvait être fier de lui. Parce que son gant était bel et bien magique. Que même le pire charmeur d'oiseau qui soit pouvait attirer une bête avec ce gant. Les griffes pétrissaient sa peau sans la blesser. Un faucon. Rien de moins qu'un faucon. Un mouvement sec suffit à le faire s'envoler. Il avait battu son record, c'était déjà une belle chose.
Il y avait bien assez de viande pour tenir une semaine, au bas mot. Les écureuils le ceinturaient, les lapins se portaient en bandoulière, il était bien heureux de pouvoir déposer la biche au sol le temps de récolter les légumes mûrs et il n'aimait pas plumer les oiseaux. C'était ainsi. Quelques tomates, du concombre, des aubergines, d'autres tomates, deux salades, et encore des fraises. Une farandole de boîtes dans lesquelles les ranger. Largement assez pour se dispenser de supermarché. Encore une fois. La forêt appartenait à la municipalité, qui laissait le bois pourrir. Il y a trois ans, à son arrivée, son cœur se serra à sentir la vermine et la pourriture ronger les écorces, se repaître de la sève. On donna suite à son appel, en lui donnant l'aval pour ce qui était de l'entretien des quelques hectares inconstructibles. Il s'en était servi pour restaurer la cabane, pour fabriquer des meubles, se chauffer, se nourrir. Les commerçants se souvenaient de ses rares passages en ville avec comme prétexte son illustre stature. C'était à peu près tout ce qui faisait qu'il appartenait encore à Lakeview. Le reste du temps, il offrait son existence au relent de nature qui lui restait. Les primeurs étaient stockés dans son sac, il ne lui restait qu'à rentrer. Vérifier la prise de chaque collet, les récupérer, et rentrer. Le zéphyr était frais, la nuit ne tarderait pas à dévorer les restes de lumière qui persistaient tant bien que mal au siège. Il restait encore du temps. L'agenouillement était nécessaire au hissage du gibier sur ses épaules, même si les biches étaient plus légères que leur équivalent masculin. L'état de santé s'aggravait. Le traitement était bien trop lourd, il ne le prenait plus. La forêt survivrait sans sa présence, et la réciproque n'existait pas. Les prises moins imposantes étaient garantes de santé. Simplement.
On tira son visage en direction du ciel. Les criailleries n'auraient de cesse, les nocturnes chassant les journaliers et le cycle se perpétuant jusqu'aux derniers jours de l'aïeule Mère terrestre. Le vent fouettait ses joues, ses dents attaquant sa lèvre inférieure avec vigueur. Il adorait l'obscurité. Du plus loin qu'il se souvenait l'avait toujours aimé. Un sourire s'emparait de son faciès abandonné, les yeux clos rêvant à la lande qui lui avait donné le jour. Mais il ne fallait pas dépasser l'heure. Rentrer avant qu'il n'y ait plus de lumière. Rentrer, s'enfermer. Et ne pas entendre le hurlement de ce loup fort humain. Le regard retomba, l'angoisse grimpa en flèche. La main serrait l'arc, l'autre terminait d'attacher la dépouille d'orignal. L'instinct refit surface. Les pas se firent plus silencieux que s'il volait. Les mouvements épousaient le sol, le derme frôlait les troncs, le souffle s'apaisa, les jambes s'affaissèrent. L'arc prêt à agir. Sans doute que l'heure l'avait rattrapé. Il ne faut pas grand-chose à un loup pour dénicher une prise toujours séquestrée par un piège. Il lui en faut cependant bien plus pour oser hurler de la sorte. Les paupières hypnotisées ne se fermaient plus. Les poumons s'emplissaient à peine pour ne pas avoir à trahir sa position. Le poids sur ses épaules ne l'aidait pas, c'était tant pis. Il fallait trouver l'animal, imaginer le pire des scénarios. Se préparer à l'achever si tel était nécessaire. Une pointe d'amertume et de dégoût à cette pensée. Il aurait été capable de tout donner si l'enseignement d'Aiduk lui avait permis d'éviter ces situations. Cela n'avait pas été le cas.
L'halètement répété duquel il se rapprochait n'allait pas en le rassurant. La bête était prise au piège, et essayait de se dépêtrer seule de sa geôle. Réflexe naturel qui tenait plus de la mise à mort que du réel salut. Ça se rapprochait. C'était de moins en moins paisible. Ça cherchait à se défaire des liens. C'était un honneur, ça ne marcherait jamais. Il fallait l'aider. Il fallait le sauver. Un homme. C'était un homme. Lâcher l'arc lui sembla être sensé. Il était prisonnier, face à lui. Les mains se levèrent, tremblantes, à l'instar de la voix.
- ... A... Arrêtez de tirer !...
Et il trouva derrière l'arbre à sa droite un parfait abri pour se calmer.
Dernière édition par Tyee H. L. Daendels le Mar 30 Juil 2013 - 20:11, édité 2 fois
Comme à son habitude, Riley était parti faire un petit jogging. Mais comme la plupart des gens qui courait en ville pour se faire voir genre je suis athlétique, le pompier lui préférait courir dans les bois. C'était un endroit calme où il était sur d'être tranquille, et surtout c'était un endroit magnifique. Chaque jour il s'extasiait devant les merveilles de la nature. Pourtant il n'était pas écologiste ou autre, il était simplement un amoureux de la nature. Cependant ne lui demandait pas d'aller camper ou de faire un feu, ou même de chasser, il en était incapable. Malgré tout il restait un homme de la ville et jamais dans sa courte vie il n'avait eu à camper – dieu merci – et si vous lui donner une tente et des sardines entre les mains il ne saurait quoi en faire. Pourtant ce n'était pas la faute de son père qui avait essayé à plusieurs reprises de l'initier à la pêche ou tout autre activité lié à la nature. Mais les résultats obtenu n'était guère concluant et tous les deux avaient abandonné avant que tout ne puisse finir en catastrophe et avait trouvé autre chose rester proche. Le genre d'activité père-fils que Riley avait adoré jusqu'à la mort de son frère. A ce moment là il s'était complétement refermé sur lui même refusant l'aide de tous le monde sauf d'Alexa. D'ailleurs à cette période elle l'avait sortie de plusieurs mauvais pas et c'était grâce à elle qu'il avait continuer sur le droit chemin plutôt que de faire une lente, longue et vertigineuse descente en enfer.
Bref, Riley était donc tout à son loisin à courir dans la forêt à la différence que cette fois-ci au lieu de faire son jogging le matin avant d'aller au boulot comme à son habitude, il avait choisi d'y aller après. C'était plus une besoin qu'un réel choix. La journée avait été trop éprouvante pour qu'il reste sagement chez lui devant la télé. Aujourd'hui toute la caserne avait été réquisitionné pour un incendie qui s'était déclaré dans la partie la plus triste de la ville, et malgré les efforts conjugués de tous les pompiers, ils n'avaient pas réussi à sauver tout le monde. Trois personnes étaient mortes aujourd'hui et Riley s'était sentit impuissant. Il était devenu pompier parce qu'il voulait sauver les gens. Il ne souffrait pas du syndrome du super-héros, loin de là. Mais assister à la mort de personnes qu'il était en mesure de sauver le rendait malade et le renvoyait aux souvenirs de son frère. Et comme si ce n'était pas suffisent, sa relation avec Sasha le torturait. Ils avaient flirté, s'étaient déchiré et maintenant il était son « ami » seulement Riley avait envie de bien plus avec sa belle collègue. La jalousie le submergeait tous les jours quand il la voyait parler avec Evan. Cet imbécile bellâtre qui n'avait pas un centime d'intelligence. Son père serait là et il dirait que ce jeune homme n'était pas sorti de la cuisse de Jupiter. C'était l'une des choses qu'il aimait le plus chez son père, il avait toujours des proverbes pour toutes les situations quand lui se contentait de référence à des films ou des séries qu'il connaissait par cœur. C'est donc pour toutes ses raisons qu'il était parti dans la forêt avant que les derniers rayons du soleil ne l'empêchent de se repérer. Selon lui, il avait de la marge devant lui, c'est pourquoi il ne s'était pas inquiéter plus que de mesure de prendre son téléphone avec lui. Il avait décidé qu'aucune urgence ne viendrait le déranger et que tout cela pouvait bien attendre son retour. Mais à croire que ce n'était vraiment pas sa journée.
Tout à son bonheur de se retrouver seul dans la nature, Riley ne faisait pas vraiment attention là où il mettait les pieds. Jusque là, il avait eu de la chance aucune branche n'était venu sur son chemin pour le faire tomber. Sa chance tourna court quand finalement il se retrouva la nez dans la mousse. Dans sa chute il avait eu de la chance, il ne s'était rien cassé. Par précaution avait procédé à une inspection générale de son corps. Seule sa cheville lui faisait mal et il espérait que ce n'était pas très grave. Par à en juger la douleur qu'il ressentait, cela ne devait qu'être qu'une petite entorse qui ne l'empêcherait pas de rentrer chez lui tranquillement tout en faisant attention à ne pas trop forcer sur sa cheville. Mais bien fou était l'homme qui pensait que toute cette aventure pouvait s'arrêter là. Parce quand il avait cherché à se relevé, il avait sentit une résistance au niveau de sa cheville blessé. Et en y regardant de plus prêt quelle ne fut sa surprise de voir qu'il était attaché. Une corde lui enserrait la cheville coupable de sa chute. N'ayant ni couteau, ni sabre – malheureusement pour lui il n'était pas ninja – la seule chose logique que Riley trouvait à faire était de tirer sur cette satané ficelle pour essayer de créer un peu de mou pour libérer sa cheville. Malgré tous ses efforts il n'avait pas réussi et pour couronner le tout il s'était maintenant entaillé la cheville. La maintenant tout de suite il était très énervé et maudissait l'imbécile qui avait pu poser ce genre de collet minable. Surtout que le soleil descendait de plus en plus dans le ciel et Riley n'avait pas très envie de passer la nuit ici.
« Bordel de merde. Tu vas me laisser partir corde de merde. »
Oui Riley partait à une corde. Il espérait que lui parler, la menacer ou autre l'aiderait à réussir à se défaire de piège. Et tout à ses vociférations, il n'avait pas entendu que quelqu'un s'était rapproché, attiré par ses cris de bête sauvage. De quoi inquiéter n'importe qui, mais le pompier était trop occupait à hurler contre lui-même. Cependant il avait bien entendu la voix lui disant d'arrêter de tirer. Riley essayait de regardait autour de lui pour essayer de trouver d'où venait cet homme mais il ne voyait personne et cela l'inquiétait quand même un peu. Peut être qu'il était fasse un psychopathe qui était là pour le tuer, ou le torturer. Demander une rançon ne servirait à rien. Ses parents n'était pas riche, et à part Alexa personne ne s'inquiéterait de son absence. En même temps cet homme représentait peut être aussi sa seule chance de sortir de ce piège. Son visage reflétait l'expression de son intense réflexion. Et il n'avait qu'à faire le choix de faire confiance à cet inconnu.
« Venez m'aider au lieu de me donner des conseils à la noix »
C'était bien facile de rester planqué et de donner des conseils à la con. Il était conscient qu'il fallait arrêter de tirer, mais c'était plus fort que lui. C'était dans la nature humaine. N'importe qui dans cette situation aurait fait la même chose, sauf peut être un garde forestier qui lui avait toujours un couteau sur lui. Malheureusement Riley était loin d'avoir les qualités d'un garde forestier.
« J'ai pas envie de passer la nuit ici. »
La seule chose dont il avait envie à l'heure actuelle était de sortir de ce satané piège et rentrer chez lui tout simplement.
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Tyee H. L. Daendels
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Sujet: Re: Battue. {Riley} Mar 6 Aoû 2013 - 23:00
❋ Battue.
Lorsqu'un adulte entre dans le monde des fables, il ne peut plus en sortir. ━ Bouche Dorée, Corto Maltese.
Le gibier ne demanda pas son reste lorsqu'il le laissa tomber.
Il suffisait de tirer sur deux lanières, puisqu'il portait la dépouille comme s'il s'agissait d'un sac à dos tout ce qu'il y avait de plus banal. Un sac à dos bien encombrant lorsqu'il s'agissait de libérer une proie, le poids d'une telle bête se répartissant fort difficilement. Il fallait la laisser tomber pour le moment, elle n'irait pas très loin, les charognards n'auraient guère l'occasion de s'en prendre à elle. C'était un instinct. S'il avait été un animal, il lui aurait rompu la nuque. C'était ce qu'il faisait avec les plus hargneux lorsque la nuit commençait à poindre, qu'il n'y avait plus de temps à perdre pour rentrer à la maison et qu'il était affolé ainsi. Il n'était pas un animal. Il était bel et bien humain. Prisonnier dans un piège rudimentaire, qu'il suffisait de dénouer pour s'en défaire. Sans doute que le nœud était solidement attaché, un chasseur entretient ses affaires correctement. Sinon, il n'avait pas remarqué. Se contentait de voir qu'il était sans défense, vulnérable, allongé sur le sol et bien miséreux à hurler comme un goret qu'on égorge. Tyee avait peur. Il avait peur de sa réaction après l'avoir libéré. Il ne lui voulait aucun mal. C'était un accident. Il avait pris l'habitude de chasser au cœur de la forêt, un cœur battant d'un sol fertile, animé par les traces de pattes ou de sabots. Jamais d'empreintes de pas. Pas aussi loin entre les arbres. Peut-être que cet homme connaissait l'existence de la source d'eau toute proche d'ici, qu'il allait s'y rendre. On pouvait y construire un puits, bien plus pratique pour arroser les plants du jardin. Il y avait une caverne, aussi. Pas immense, une petite grotte à aller visiter quand il aurait le temps, à condamner si trop dangereuse. Il ne pouvait prendre le risque de laisser les autres souffrir à cause d'une erreur, maintenant qu'il savait que les gens s'aventuraient à l'intérieur des terres. Aussi loin de la route. Il reprit sa respiration, la ralentit. Plus un bruit. S'il passait par sa gauche, il n'aurait aucune occasion de l'apercevoir. Trop d'arbres, des herbes encore hautes, des buissons. Rien à craindre. C'est sans problème que l'on se faufile derrière ce genre de loup.
Un silence à en faire pâlir d'effroi les plus gros monstres. S'il avait eu apparence bestiale dans une vie passée, il aurait été de la race féline. Patte de velours, yeux rivés sur sa destination, muet comme une tombe, prédateur sensationnel. À moins qu'il ne fusse reptile, à se confondre parmi les ondulations terre de Sienne et les feuillages bas. Crapahutant plus qu'il ne se mouvait par reptation, il avait au moins hérité de leur don de dissimulation. Il ignorait d'où il pouvait provenir, reste qu'il était humain. Bel et bien déterminé à ne pas profiter de la satisfaction d'avoir capturé quelqu'un, tout aussi humain qu'il était, peu importait son langage injurieux. Il y avait de quoi être secoué. Le nœud était simple à défaire. Il ne l'avait pas remarqué, tapi derrière son dos, caché par l'arbre. Seuls ses doigts étaient à découvert, affairés autour de la cheville de la victime. Lacérée. Entaillée profondément. Cela devait faire un mal fou. Les animaux cessaient de se battre après avoir compris la fatalité. Ils attendaient que l'on vienne les détacher, se débattaient à ce moment-là, parvenaient parfois à s'échapper. Pas avec lui comme chasseur. À sentir la crispation de son corps, il allait vouloir partir juste après être délivré. Grossière erreur. Le temps de rentrer chez lui, la plaie serait déjà largement infectée. Il fallait s'en occuper sur-le-champ. Le passage menant à la maison n'était pas très loin, à dix minutes par le sentier qu'il avait dessiné. Il n'y avait pas plus rapide dans son cas. Seulement fallait-t-il l'en convaincre.
Il n'avait aucune autorité. Résultat d'un manque de confiance traumatisant et d'une crainte de l'étranger faramineuse. Sa respiration était la clef de voûte de son état de calme rudimentaire. Il fallait être précis pour chasser. Patient, minutieux, attentif. Adroit. La corde céda, la main prit le relais et captura son mollet. Il l'attrapa par la taille, le hissa debout en même temps que lui, et finit par le soulever pour le poser sur son épaule. Une charge conséquente, pas plus qu'une biche. Un semblant de raison lui souffla qu'il avait tort d'agir ainsi, l'instinct ne s'empoisonnait pas l'existence à lui souffler quoi que ce soit. Il semblait jeune. Ressemblait à un de ses étudiants. Une bonne occasion pour trouver le calme et l'autorité nécessaire à un cours magistral.
- ... Vous allez r-rentrer. Restez calme. Tentative de négociation maladroite et sauvagerie peu excusable. Imagine que c'est un élève turbulent. Convaincu de faire au mieux, comme il l'aurait fait pour n'importe qui. .. Il... Il faut vous soigner tout de suite.
Très convaincant. Sa voix commença à trembler. Il n'y avait pas de maîtrise de soi à chercher lorsque la santé d'autrui était en jeu.
- Je... Je suis désolé monsieur. Il n'y a p-p-pas beaucoup de promeneurs par ici.
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Sujet: Re: Battue. {Riley} Jeu 15 Aoû 2013 - 5:31
Courir dans les bois était vraiment exaltant. Riley ne connaissait rien de mieux pour s'aérer et se vider l'esprit. Il courait quotidiennement pour s'entretenir – en tant que pompier pas question d'avoir un bide à bière – mais surtout parce que cela lui faisait du bien. C'était sa façon à lui de sortir de cette vie qui, à des moments, devenait trop compliqué pour lui. Et surtout une façon de voir les choses sous un nouvel angle. Et Riley était tellement perdu dans ses pensées – entre le boulot et Sasha – qu'il n'avait pas fait attention là où il mettait les pieds. Cela aurait pu être une simple branche qui se dressait sur son chemin, mais non avec la chance qu'il avait, un piège s'était refermé autour de sa cheville. Avec sa fougue naturelle, plutôt que de réfléchir calmement à un moyen de se sortir de ce mauvais pas, il avait préféré tirer dessus comme un malade, faisant saigner sa cheville en plus de l'entorse qui le gênait déjà. Le pauvre aurait pu rester là toute la nuit si quelqu'un n'avait pas eu le bonne idée de passer par ici. Seulement dans sa mauvaise humeur actuelle, Riley était tout aussi capable de l'envoyer promener que de lui demander son aide. Ce qu'il heureusement n'avait pas l'air de décourager cet homme.
« Trop aimable à vous de vouloir m'aider. »
Un merci aurait été de circonstance. Cet homme venait quand même de le tirer de ce mauvais piège et l'avait également aider à se relever. Seulement Riley voyait mal comment il pourrait rentrer tout seul jusqu'à chez lui. Certes sa cheville n'était pas mise à mal, c'était juste une petite entorse mais si il voulait en rester à l'entorse il allait devoir s'appuyer le moins possible dessus. En quoi l'épaule de son sauveur était un très bon substitut. Mais il en même temps il voyait mal ce même gars le trainer jusqu'en plein centre ville ou même jusqu'à l'hôpital. A moins qu'il n'arrive à trouver un bâton de fortune pour l'aider à marcher et dans ce cas le problème serait résolu. Et pour ce qui était du sang, il avait une trousse de secours chez lui. Parce que aller à l'hôpital impliquait trop pour Riley. De part son métier, il y allait régulièrement pour emmener des blesser, du coup tout le monde viendrait lui poser des questions sur le pourquoi du comment, mais surtout son ex-copine y travaillait également. Et on ne peux pas dire qu'il se soit séparer en bon terme, d'ailleurs la conversation qu'il avait eu dans une salle de repos de l'hôpital avait était des plus houleuses, chacun lançant des insultes à l’autre. Définitivement il rentrerait directement chez lui. Avec ou sans l'aide de cet homme. Homme qu'il n'avait d'ailleurs jamais vu en ville. D'accord la ville était grande pour qu'il ne puisse pas connaître tout le monde, mais Riley était très physionomiste. Mais ce visage ne lui disait absolument rien du tout.
« Vous croyez que ça va s'infecter ?
Riley avait beau être pompier, pour lui la blessure n'avait pas l'air grave. Certes il s'était entaillé la cheville à vouloir se libérer à tout prix, mais pour lui ne ce n'était qu'un peu de sang. Mais maintenant que cet inconnu lui avait fait cette réflexion il se demandait si la corde ne pouvait pas être empoisonné. Peut être pour achever plus rapidement les souffrances des bêtes qui étaient prises au pièges. Riley était un homme le poison ne pourrait peut être pas le tuer mais du moins l'affaiblir. Riley était en train de monter toute une histoire de poison alors que peut être il n'y avait rien de tout ça et que l'homme voulait simplement l'aider pour qu'il puisse rentrer tout les deux chez eux au plus vite. D'ailleurs il se demandait bien où il pouvait vivre. Peut être à la lisière de la la forêt. Le pompier avait envie de poser toutes ses questions pour que sa curiosité naturelle soit satisfaite, mais ce n'était peut être pas le meilleur moment. De toute façon le plus important pour Riley en ce moment même, c'était le soulagement de ne plus se sentir pris au piège et surtout l'idée qu'il allait bientôt pouvoir rentrer chez lui et prendre une bonne douche, voire même un bain.
« Oui je sais, c'est pour ça que j'aime tant venir courir par ici. Mais mon footing c'est arrêté un peu rapidement à cause de ce piège. »
Et pour cause, cette partie de la forêt était si paisible. Dans ce coin il était rare de rencontrer des promeneurs. Loin des sentiers de randonneurs, les gens n'osait pas s'aventurer si loin dans cette jungle d'arbre de peur de s'y perdre. Riley ne pouvait pas leur en vouloir, lui même avait mis un certain temps avant de se décider à courir ici. Mais finalement c'était l'endroit le plus reposant pour lui et son jogging quotidien. Personne pour vous dire comment courir – parce que oui ça lui était déjà arrivé – personne pour lui demander son chemin. Mais aussi personne pour l'aider en cas de problème. Jusqu'à présent, le pompier se croyait au dessus de tout le monde, pensant que les accidents ne pouvait arriver qu'aux autres. Mais maintenant il devait bien se rendre compte qu'il n'était pas un super-héros et qu'il devrait faire un peu plus attention à l'environnement qui l'entourait .Le fait qu'il ai eu une mauvaise journée ne devait pas entrer en ligne de compte. Inconsciemment il avait mis sa vie en danger. Surtout que personne n'était au courant de l'endroit où il se trouvait. Comme dans tout bon film d'horreur ou tout bon polar, il aurait pu être cette personne qu'on ne retrouve que 10 jours après ou même encore plus tard. Dont les restes sont à peine reconnaissable. Riley laissa échapper un frisson à cette pensée. Il tenait trop à la vie pour la jeter aux orties comme ça.
« Une chance pour moi, que vous soyez passé par là. »
Avec la présence de cet inconnu dans les parages, Riley avait joui d'une chance indescriptible. Et peut être qu'il pourrait se montrer un peu plus sympathique avec son « sauveur ». Surtout que ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de se montrer aussi impoli.
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Tyee H. L. Daendels
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Sujet: Re: Battue. {Riley} Lun 9 Sep 2013 - 12:08
❋ Battue.
Politesse. La plus acceptable des hypocrisies. ━ Ambrose Bierce.
Silence.
Les oiseaux s'étaient tus. Le gibier s'en était allé. Peu de risque de tomber sur un charognard, la carcasse ne risquait rien. Quand bien même elle viendrait à disparaître, il lui resterait toujours les petites proies, mais il perdrait une peau d'une qualité non négligeable. Une bien triste situation. L'heure n'était cependant pas aux lamentations. La biche était toujours derrière l'arbre, l'homme-bête désespérément perché sur son épaule et visiblement aux abois. Un homme de la ville, qui ne supportait pas le silence. Qui effrayait la nature au moins autant qu'il pouvait effrayer celui qui s'était porté garant de son bien-être pour l'instant, puisqu'il était en partie responsable de l'accident. La blessure, superficielle, faisait parler d'elle ; l'assurance pour lui qu'il n'avait pas plus mal, nulle part ailleurs. Il n'y avait qu'une cheville à panser, à la rigueur quelques contusions et dermabrasions à soulager. Rien. Ni de compliqué, ni de long. Le plus pénible serait de s'excuser suffisamment pour qu'il puisse lui pardonner, et de s'excuser auprès de Dame Sylve d'avoir troublé à ce point sa pleine tranquillité. Déjà les ombres s'étiraient sur eux, dévorant les feuilles jonchant les racines noueuses. Une obscurité qui n'allait pas en le rassurant. Il serait bientôt l'heure de rentrer. Il ne fallait pas perdre de temps à discuter sans agir.
- C'est le mien. De piège.
Il empoigna son haut d'une main, sécurité supplémentaire pour qu'il n'ait pas à essuyer une nouvelle chute. L'arc finit entre ses dents. Hors de question de repartir sans cette biche. La porter serait impossible. Il avait beau avoir la force de ses ancêtres au creux de ses bras, ils avaient déjà à supporter l'homme vivant. Et mieux valait l'homme vivant que le cadavre animal. Il aurait été malheureux de devoir abandonner une telle beauté. Honteux de tuer sans respecter le don que lui offrait la terre. Un genou au sol, la main sur l'encolure de la capture. Cet homme l'aiderait. Un service pour un autre. Il n'était pas en position de refuser. L'homme. Le pauvre, qui tentait de communiquer, qu'il négligeait sans le vouloir. Inquiet, peu aimable, imperceptiblement reconnaissant. Il n'avait pas mauvais fond. Il avait eu peur, s'en remettrait bien vite. On se remet de ce genre de choses lorsqu'elles ne durent pas trop longtemps. Peut-être devrait-il contacter quelqu'un pour que l'on vienne le chercher. Même s'il ne semblait pas y avoir de problème majeur, une entorse ou quelque souci d'ordre osseux ou ligamentaire ne se laissait pas guérir sans immobilisation. Si personne ne pouvait le raccompagner chez lui, alors il se dévouerait. Mais il ne fallait pas aller jusqu'à l'hôpital. Il serait en retard. Il ne rentrerait pas à temps, sinon. Et le couvre-feu serait dépassé. À nouveau. Quelques battements s'accentuèrent, soulevant sa poitrine plus que de raison. Il n'aurait pas à se rendre à l'hôpital. Quelqu'un pourrait bien venir le récupérer. L'y emmener si besoin. Il n'était pas garant de ses soins ; il était celui qui l'avait trouvé, celui qui lui avait porté secours. Il n'était personne. Aucune responsabilité. Pas envers quelqu'un.
- ... Non. Pas d'infection. Je... Je vais vous conduire chez moi, vous soigner. Nous y verrons plus clair l-l-là-bas. Un sentier. Un seul sentier, quelques minutes de marche, et il pourrait le déposer. Tout irait bien. Tout irait parfaitement bien. Il fallait simplement agir. Avez-vous un véhicule, garé quelque p-p-part... ?
Inutile. Personne ne confiait ses biens, aussi précieux fussent-ils, à de parfaits inconnus. À des géants sortis des bois, aux vêtements parsemés de feuilles mortes, aux cheveux emmêlés des brindilles, aux pointes de flèches rougies par une hémoglobine dont on ignorait la provenance. Pas à un homme armé. Pas à un chasseur d'écureuils, de lapins et de cerfs. Quand bien même il avait une voiture terrée dans le secteur, il mesurait au bas mot trente centimètres de moins que lui. Ses jambes ne rentreraient jamais, pas plus que son buste. Et il n'avait pas pris les médicaments. Sans médicaments, pas de conduite. Il réfléchissait trop. Sa main s'empara de l'une des pattes arrières de l'animal, la tendit vers son fardeau, toujours juché sur son épaule. Décidément bien installé.
- Tenez ça. Une patte. Une patte de biche. De quoi rassurer, très certainement. Mais il n'avait pas le temps de discuter. Le soleil allait disparaître. On pourra la ramener. P-par ce sentier on remonte sur Greengrass. Vous pourrez v-v-vous reposer chez moi. Si vous voulez.
Si vous n'avez nulle part où aller, et si vous n'avez pas trop peur.
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Sujet: Re: Battue. {Riley} Dim 29 Sep 2013 - 9:14
« Bonjour, Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 13 octobre sinon, le sujet sera verrouillé. Merci de votre compréhension. »
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Sujet: Re: Battue. {Riley} Dim 13 Oct 2013 - 14:27