☇ ÂGE RÉEL : 27 ☇ DATE D'ANNIVERSAIRE : 08/11/1997 ☇ A EMMÉNAGÉ LE : 05/03/2014 ☇ MENSONGES : 36 ☇ JEU A LA : première ou troisième personne, donc mixte. ☇ AVATAR : Gaspard Ulliel
« Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne; Le jour succède au jour, et la peine à la peine. » ► LAMARTINE
Ces derniers jours, j'étais très préoccupé, je ne savais pas vraiment par quoi ni pourquoi.Je suis stressé, à fleur de peau, impulsif. Un rien peut m'affecter, je dors très mal et il m'arrive même d'être somnambule ou insomniaque. Je vais quand même au travail, mais je ne réponds plus à mes cours par correspondance. Je me sens séché, vide d'émotions positives. Il ne me reste que de la colère, une colère motivée par une chose qui m'est véritablement inconnue. Alors le reste de mon temps libre, je le passe enfermé chez moi, asocial et presque déprimé. J'avais l'impression d'être le cliché basique du type qui déprime devant la télévision, vautré sur son canapé avec une couverture et un pot de glace... Ce qui me dégoûtait le plus, c'était de ne penser à rien. Le vide, néant terrifiant de mon esprit malade. En temps normal, je suis très productif, mon imaginaire fonctionne quasiment en permanence et me permet de me créer tout plein de choses, de m'échapper, de rêve la grande aventure. Je pleurerai bien sur ma dépouille si j'en avais le courage mais rien ne m'indique que c'est le cas. Je ne suis plus productif et c'est bien ce qui me fait terriblement peur...
Je délaisse même le domaine de l'art, à mon plus grand regret. Je n'ai ni envie d'écrire, ni de dessiner, ni de jouer d'un instrument. Depuis quelques jours, cela ne m'intéresse plus. Je suis terrifié à l'idée que cette absence d'envie perdure, c'est une chose que je ne peux pas concevoir. Avachi sur mon canapé en cuir blanc, je regarde la télévision avec des yeux livides et absents, c'est comme si je n'étais plus. Soudain un flash d'information anime les quelques neurones encore actifs qu'il me reste. « Avis à la population, une jeep noire immatriculée H25 8889 est activement recherchée pour délit de fuite. Cette voiture a malencontreusement renversé une mère et son fils de 8 ans alors que celle-ci traversait la route pour amener son enfant à l'école. La mère est hors de danger mais les jours de l'enfant sont peut-être comptés. Si vous apercevez cette voiture ou sa plaque d'immatriculation, appelez sans attendre le numéro d'urgence affiché en bas de votre écran. Merci de votre attention et à bientôt pour de nouvelles infos ! » Ce fut plus fort que moi. Sans que je puisse vraiment préméditer mon geste, ma main a violemment envoyé valsée la télécommande cotre le télévision, fracturant bien évidement l'écran trop fragile. Trop sensible sans doute, l'histoire tragique de cette mère m'avait bouleversé au point que j'en casse ma télévision... Cette colère grandissait comme la nuit qui s'abat sur le monde. Je me lève donc subitement et me dirige vers une pièce que j'ai aménagé en salle de sport. Je monte sur le tapis roulant et l'active à une vitesse convenable, quoi qu'un peu rapide pour moi. Mais je me devais d'évacuer ces énergies négatives, sans quoi je ne sais pas comment ça aurait pu finir.
Puis les minutes passent, défilent sans que je m'en rende vraiment compte. Plus le temps passait, plus j'augmentais la vitesse sur le cadrant du tapis. En sueur, mon cœur tambouriner contre mon torse, à tel point que j'avais l'impression qu'il allait perforer ma poitrine pour sortir de mon corps. Mais je ne fis pas attention, tout ce qui comptait c'était courir, le seul but était courir. Plus j'avançais sur ce terrain virtuel, plus ma respiration se faisait difficile, haletante. Les battements de mon cœur commençaient à me faire mal, terriblement mal. Doucement, je diminue ma vitesse pour descendre du tapis, sans jamais vraiment m'attendre à ce qui allait arriver. C'est en remettant pied sur la terre ferme que ça c'est produit. Alors que je titubais vers mon salon, cette douleur m'a pris, ce pique terrible, ce poignard enfoncé jusqu'à la membrane de mon cœur. J'oubliais même de respirer, comme l'asthmatique en pleine crise. Je n'avais même plus de force pour tenir debout... Serrant très fort ma main contre mon torse, je me tors et finis par tomber, face contre terre. Premier réflexe de survie, je m'allonge sur le dos tant bien que mal et attrape mon téléphone dans ma poche. Je ne voulais pas passer par l'hôpital, trouillard que j'étais. La première solution qui me venue était la plus simple : appeler Riley. Ce garçon que j'avais rencontré au bord du Lac m'avait confié être pompier, c'était ma seule chance...
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Dernière édition par Thomas A. Boisdavid le Ven 21 Mar 2014 - 20:56, édité 1 fois
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Sujet: Re: ϟ Cardiacophone ϟ [PV : Riley Foster] Mar 11 Mar 2014 - 18:01
Avachi sur son canapé, Riley ne savait quoi faire de sa journée. Il détestait ses jours de repos, parce que dans ce genre de situation, il se sentait complétement inutile. Seul face à sa télé il ne pouvait rien faire.
Alors bien sur il s'était levé tôt – les habitudes ont la vie dures – et plutôt que de glander à rien faire, il avait préféré faire un jogging. Depuis sa mésaventure dans les bois, il était beaucoup plus prudent, mais cela restait tout de même relatif. Parce que même s'il avait du arrêter la course pendant quelques jours et faire attention plus que de raison, il n'arrivait à voir cet accident dans les bois comme une mauvaise chose puisque cela lui avait permis de rencontrer Tyee. Un être hors du commun, un marginal dirait certain, mais Riley ne pouvait s'empêcher de voir en lui un elfe des bois, une créature mystique qui ne pouvait faire que le bien autour de soi. Enfin bref, ce n'était pas ça le plus important aujourd'hui. Bien sur il était contente de connaître Tyee, mais ce n'était pas lui qui allait l'aider à passer le temps aujourd'hui. Surtout que la plupart des gens qu'il connaissait devait certainement être au boulot. Donc tout ce qu'il pouvait faire maintenant que sa matinée était passé tant bien que mal était de ne rien faire. Son ménage était fait, aucune tâche ménagère particulière ne l'attendait aujourd'hui.
Pour dire la vérité, Riley se sentait toujours déprimé quand il était en repos, il avait cette affreuse impression de ne servir à rien, ni à personne et surtout c'était une journée où il n'avait pas l'occasion de voir Sasha et cela l'emmerdait plus que tout autre chose, parce qu'il fallait bien avouer que la jolie brune occupait la majorité de ses pensées depuis qu'il l'avait rencontré. Même si il n'avait pas été très correct avec elle, même s'il lui avait du mal avec ses paroles, il avait réussi à arranger les choses avec elle, il était devenu son ami... Il adorait cette complicité qui existait entre lui et la jeune femme, mais s'il devait être honnête avec lui même, cela était loin de lui convenir, de lui suffire même. Mais il n'avait pas envie de la brusquer, pas après toutes les conneries qu'il avait faite. Tant qu'elle n'aurai pas fait un premier pas vers lui pour lui faire comprendre qu'elle ressentait la même chose, il ne tenterait rien.
Maintenant qu'il avait fait le tour de ses pensées, le pompier n'attendait plus qu'une chose, c'était que quelqu'un vienne le sortir de sa léthargie. Il ne demandait pas grand chose, juste un appel, ou même un sms pour qu'il puisse se sentir utile où même vivant. A croire que le destin était avec lui ce jour même, puisque son téléphone se fit doucement entendre par sa mélodie. Au fond de lui il espérait que ce soit Sasha pour n'importe quelle raison que ce soir, mais qu'elle ne fut sa surprise de découvrir que c'était Thomas. Thomas, une personne à laquelle il n'avait pas pensé depuis longtemps sans pour autant qu'elle ne le quitte vraiment. Parce qu'avec Thomas c'était particulier. Il s'était rencontré au lac, et sans vraiment comprendre l'un et l'autre s'était confié sur le passé, le présent et l'avenir. Depuis on pouvait dire qu'ils étaient devenu amis. En tout cas pour Riley c'était le cas. Surtout que Thomas pouvait se vanter de faire partie des rares personnes au courant du passé de Riley, de tout son passé.
“Salut Thomas, ça fait un bail. Tout va bien ?”
Riley était vraiment ravi d'avoir des nouvelles de Thomas, c'était une occasion de prendre des nouvelles, et peut être même d'aller boire un verre si les choses se goupillaient bien.
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Thomas A. Boisdavid
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Sujet: Re: ϟ Cardiacophone ϟ [PV : Riley Foster] Mer 12 Mar 2014 - 20:03
ϟ Cardiacophone ϟ
« Jeunesse ! sois humaine, sois généreuse. Si même nous nous trompons, sois avec nous, lorsque nous disons qu'un innocent subit une peine effroyable, et que notre cœur révolté s'en brise d'angoisse. » ► EMILE ZOLA
J'avais difficilement composé le numéro sur le téléphone. Je le tenais dans la main, subissant une crispation de tout les diables. Tous les muscles de ma main avaient décidé de me faire horriblement mal. Le téléphone sonna quelques fois, me laissant le temps d'agoniser devant le micro du portable. Je serrais les dents, je n'avais encore jamais eu aussi mal de ma vie. La douleur me tordait les entrailles, me déchirait le visage d'une expression d'effroi et de panique indescriptible. J'avais l'impression qu'un tortionnaire venait de planter une main d'acier dans ma poitrine pour arracher mon cœur. Tiraillé entre la souffrance et l'angoisse, j'attendais la réponse d'une voix masculine en sueur. Je me rendais doucement compte que ma vie était peut-être en jeu, et ce point ne faisait que se rajouter à mon angoisse légitime. Et enfin, après avoir rampé avec bien des difficultés vers mon canapé pour m'y appuyer, une voix se fait entendre à travers le téléphone. C'était lui, Riley, le pompier qui était peut-être mon salut...
« Salut Thomas, ça fait un bail. Tout va bien ? Si je vais bien ? La question se pose-t-elle ? - Ri... Riley... Je ne crois pas... Que ce soit... Le moment pour en parler... Je faiblissais au fur et à mesure que je parlais. Ma voix était enraillée, forcée, criarde et douloureuse. Riley... Je suis sincèrement dé... Désolé... Mais j'ai... J'ai besoin de toi...
Un hurlement interrompt ma parole. malgré mon orgueil et ma crainte du jugement des autres, je ne peux m'empêcher de hurler ma torture à travers les ondes téléphoniques. Je mors mes lèvres pour éviter de crier plus fort. Des perles d'eau salé s'échappent à volonté du coin de mes yeux, elles s'écoulent sur mes joues, créant cicatrices de sillons amers et brûlants. Mon corps tremble dans son intégralité, j'ai l'impression de fondre en pieux d'argent dans la blessure béate de mon cœur, comme si la cicatrice qui traverse mon corps venant de subitement s'ouvrir avec violence, déchirement sanglant dans des battements toujours plus douloureux les uns que les autres. Désespérément, je viens frappait mon torse au niveau de mon cœur, des coups lourds tourmentés de mille et un espoirs d'aller mieux. Dans un dernier élan de courage, je crie en direction du téléphone "408... Pineapple.. Lane..." et puis coupe la conversation. Enfin seul pour crier, enfin seul pour pleurer... J'éclate dans un sanglot impossible à refouler, impossible à arrêter. Des larmes qui se mêlent à des sursauts de douleurs incalculables, je suis face contre terre en position fœtal, ce je souhaite le plus au monde, à l'instant, c'est que cette douleur cesse...
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Sujet: Re: ϟ Cardiacophone ϟ [PV : Riley Foster] Jeu 13 Mar 2014 - 16:25
Riley était ravie de voir son téléphone annonçait que c'était Thomas qui lui téléphonait. Cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas eu de nouvelle de lui. Depuis leur première rencontre d'ailleurs, mais peut être était ce justement l'occasion rêvée de renouer. Leur rencontre était assez atypique. Tout cela c'était passé autour du lac, Thomas était dans un coin reculé que Riley appréciait énormément, et en voyant le jeune homme ses yeux n'avaient pu s'empêcher de s'attarder sur toutes ses marques .Et en bon pompier qu'il était, il n'avait pu faire autrement si tout allait bien et d'où pouvait lui venir toutes ses marques. Évidemment il ne t'a pas répondu, demandant juste que tu lui fiche la paix. Mais il était trop tard, ta curiosité l'avait emporté et tu voulais absolument savoir. S'en était suivi un drôle de moment où les deux hommes s'étaient confié l'un à l'autre, chacun versant un flot de paroles comme pour se libérer de leur pression et de cette sensation désagréable de fardeau qui pesait sur leurs épaules. Depuis même s'ils ne s”étaient pas vraiment revu, ni parler – juste des sms – Riley voyait en Thomas un ami précieux en qui il pouvait faire confiance.
“Thomas qu'est ce qu'il se passe ?”
En attendant la voix saccadé de son ami, Riley s'était mis debout et faisait les cent pas dans son appartements sans vraiment s'en rendre compte .Quelle connerie avait-il bien pu faire pour être dans cet état ? Appeler les pompiers était effectivement la meilleure chose à faire, mais en l'occurrence, il aurait du téléphoner à la caserne. Bien sur ce n'était pas ce qui arrêterait Riley, il avait toujours une trousse de secours chez lui quand il était d'astreinte. Le seul problème qui se présentait à lui, était qu'il devrait parler de tout ça à sa direction pour expliquer pourquoi sa trousse avait été utilisé. Mais en ce moment ce n'était pas vraiment le plus important. Riley entendait les cris de Thomas à travers le téléphone, et il s'inquiétait vraiment, le seul point négatif était qu'il ne connaissait pas du tout son adresse. A croire que le deuxième brun de la partie avait un don pour lire dans les pensées parce que juste avant de raccrocher il donna son adresse.
Sans plus attendre, Riley pris ses cléfs de voiture et sans vraiment prendre le temps de fermer la porte de son appartement, s’engouffrait dans sa voiture pour arriver le plus rapidement possible chez Thomas. Heureusement pour lui, il connaissait bien la ville maintenant et savait exactement où se trouvait le jeune homme. D'ailleurs une pensée fugace de Sasha venait de s'imposait à lui. Effectivement la belle brune habitait dans le même quartier. Il était arrivait chez Thomas en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, la crainte au ventre de n'avoir pas fait assez vite et d'arriver trop tard. Tel un dément, Riley avait passé toutes les portes comme si sa vie en dépendait et arriver devant celle de Thomas il n'y avait pas à réfléchir à sonner ou pas, il entra directement. Par chance la porte était ouverte, ne lui restait plus qu'à le trouver.
Après avoir fait toutes les pièces, il l'avait enfin trouvé immobile au sol et respirant avec difficulté. Son premier réflexe en tant que pompier était de lui mettre un masque à oxygène pour l'aider à respirer.
“Putain Thomas, mais qu'est ce que t'as fait ?”
Il n'était pas inconscient, mais il ne savait pas non plus s'il était capable de lui répondre. Malgré tout pour lui l'aider il devait en savoir un peu plus.
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« Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne; Le jour succède au jour, et la peine à la peine. » ► LAMARTINE
Dans la panique, j'avais téléphoné à Riley. Loin de moi l'envie de le déranger, mais il savait pour moi alors je n'avais pas le choix, c'était nécessaire. J'aurais pu appeler l'ambulance ou bien les pompiers directement mais... Je ne voulais pas, je ne pouvais pas. Si jamais les gens d'ici, qu'ils soient pompiers, médecins ou infirmiers, tombaient sur mon dossier médical, c'était fini pour moi. Le cercle vicieux que j'avais réussi à briser s'éveillerait de ses cendres. Les regards, la pitié, l'hypocrisie, l'assistance, la dépendance... Toutes ces choses que j'avais réussi à écarter de ma vie reviendraient comme autrefois. Je ne voulais pas de ça. Heureusement, le destin avait placé un pompier sur mon chemin. Ce fut mon premier réflexe. Lorsque j'ai pris mon téléphone, appeler Riley m'a paru comme une évidence. Heureusement pour moi il a répondu rapidement, il ne se doutait de rien.
Moi j'étais terriblement mal, non seulement par ce cœur trop fragile pour ma bêtise mais aussi pour le fait d'appeler Riley, comme ça, du jour au lendemain, juste par nécessité... Dans cette situation j'ai l'impression d'être le pire des profiteurs. Mais je me rattraperais, j'inviterais Riley à boire un coup ou bien alors je lui rendrais un service important, je ne sais pas. Le pauvre Riley a sans doute était surpris par ma voix. Le pauvre, j'ai dû le mettre très mal à l'aise... Il avait l'air paniqué au bout du fil, me demandant ce qu'il se passait chez moi. Je n'avais même pas la force de lui expliquer, trop occupé à essayer de gérer ma douleur. J'avais tout juste eu le temps de lui dire mon adresse d'une voix forcée et douloureuse avant de raccrocher. Heureusement d'ailleurs, je ne sais pas s'il connaissait l'adresse de ma maison, en tout cas je ne me souviens pas de lui en avoir parlé. Maintenant j'étais étalé sur le sol, au bord d'une convulsion. J'avais terriblement peur, je ne savais pas quoi faire à présent. Ma respiration s'affolait, j'avais l'impression d'avoir un voile dans la gorge, un étau sur le cou, des griffes puissantes et meurtrières autour de mon thorax... Je tremblais comme une feuille morte qui se traîne sur la boue à cause du vent, une brise glaciale qui envahissait peu à peu mon corps. Je fixais le plafond, blanc comme celui d'un hôpital. Le temps d'un battement de cil et je vois déjà raide, l'œil morne fixant la continuité du vide. Ma main crispé contre ma cage thoracique, j'avais l'impression d'arracher la peau sous mes ongles. J'étais incapable de bredouiller quoi que ce soit, sentant déjà cet amas d'écume dans le coin de mes lèvres.
Et soudain, le sauveur. Je n'entendis qu'un bruit sourd de porte et des pas bien trop vagues pour savoir s'ils étaient réels ou non. Brusquement je vis quelque chose surgir, une forme humaine au dessus de moi. Un ange... Je souris, idiot, comme si j'avais compris que c'était la fin. À force de jouer au con j'ai fini par me faire rattraper par ma connerie. Et elle était grande ma connerie, ce n'était ni la fin ni un ange, Riley était arrivé à temps. Je saluais intérieurement son courage et son sang-froid alors qu'il m'installait un masque à oxygène sur la figure. L'espace d'un instant ce fut une libération, puis la douleur fit son retour. Je pouvais plus ou moins respirer convenablement mais ce n'était pas encore ça. Riley me posa une question que je n'entendis pas vraiment tout de suite. Ça faisait comme un écho dans mon crâne, un bruit douloureux pour mon esprit enfermé dans le silence des battements de mon cœur jusqu'à présent. Lorsque je compris enfin la question, je tendis hasardeusement mon bras vers la salle d'à côté, là où le tapis de course fonctionnait encore. Je le savais puisque son ronronnement diabolique accompagnait la marche de mon cœur vers la mort. Aussitôt fait, mon bras se laissa tomber mollement au sol, comme une masse pendue au bout d'un fil qu'on venait de couper . J'étais impuissant, enfoncé dans le sol comme un tronc d'arbre. Je n'avais plus aucunes forces, je m'étais vidé à force de pousser un peu trop les choses, comme d'habitude. Incapable de parler, je gémissais comme le nourrisson qui à mal. Que l'âme de ma dignité repose en paix...
Riley venait de passer par un ascenseur émotionnel. Dans un premier temps, il avait était ravie de voir le nom de Thomas s'affichait sur son portable, mais dans un deuxième temps la voix de ce dernier et surtout l'urgence de la situation. Il ne savait pas vraiment ce qu'l se passait, mais la seule chose dont il était sur, c'était qu'il n'avait pas à réfléchir pour partir en courant au secours de Thomas. Il avait encore en mémoire le jour de sa rencontre avec Thomas, comment ils en étaient venu à se confier l'un à l'autre. La facilité de l'inconnu les avaient incité à parler. Certainement l'avantage de ne pas être jugé les avaient poussé à parler encore et encore. Depuis ce jour, leur relation était forcément particulière. Ils n'étaient certainement pas devenu les meilleurs amis suite à cette journée, mais quand ils se retrouvaient pour un verre ou autre chose, ils n'avaient pas forcément besoin de parler pour se comprendre. Et surtout les longs silence ne les dérangeaient pas, bien au contraire, c'était un espace dans lequel chacun trouvait son confort et cela était parfait pour les deux hommes.
Cependant en décrochant son téléphone et en entendant la voix de Thomas, le cœur de Riley s'était serré. Cela n'augurait rien de bon et même s'il était pompier il se sentait perdu et démuni, parce qu'il n'avait pas l'adresse du jeune homme donc à l'instant T il ne pouvait rien faire. Mais heureusement, la seule chose que Thomas ait pu faire avant de raccrocher et se laisser aller à la douleur était de mentionner son adresse. Ni une ni deux, il avait pris son sac, sautait dans sa voiture pour se rendre chez Thomas. Riley avait conscience de ne pas être ni ambulancier, ni médecin, mais malgré tout il était un pompier donc était habilité à faire pas mal de chose pour sauver la vie des gens. Etre pompier ne se limitait pas à éteindre des incendies.
Riley était arrivé chez Thomas en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et il avait eu l'horreur de le retrouver allonger sur le sol presque inconscient, son reflexe premier avait été de lui mettre un masque à oxygène pour qu'il puisse respirer un peu mieux, mais ce n'était pas ça qui allait faire la différence. Mais avant de pouvoir lui apporter le traitement nécessaire, il devait savoir ce qui s'était passé. Incapable de lui répondre, Thomas lui avait indiqué la chambre. Son état immédiat permettait au pompier de l'abandonner quelques secondes pour se rendre compte lui même de ce qu'il s'était passé. Et en voyant le tapis roulant encore en marche, il ne fallait pas être stupide pour comprendre. Trop d'effort physique et avec ses antécédents on pouvait voir les résultats dans la pièce d'à côté.
Revenant auprès du jeune homme, Riley ne chercha pas trop longtemps à savoir ce qu'il fallait faire. Fouillant dans son sac, il était à la recherche de l'Anapen !! Qu'est ce que c'était ? Tout simplement de l'adrénaline. Dans le cas de Thomas, l'adrénaline agirait comme un vasodilatateur. C'est à dire que la substance injecté aller permettre de dilater les vaisseaux sanguins et par la même occasion diminuer la pression artérielle et surtout améliorer pour un temps – le temps que Thomas récupère – améliorer les conditions de travail du cœur. Et pour Thomas c'était plus qu'il n'en fallait. L'injection se faisait dans la cuisse, et Riley n'avait pas vraiment le temps de jouer à la poupée avec son malade donc il se devait de piquer directement à traver du pantalon. Chose faite très rapidement et maintenant il n'y avait plus qu'à attendre que cela fasse son effet. C'était très rapide.
“ Tu peux me dire ce qui t'es passé par la tête ? »
Bien sur qu'il était énervé, mais c'était parce qu'il s'inquiétait pour Thomas et surtout ce dernier était le mieux placé pour savoir que trop d'activités physiques pouvaient être fatale pour lui.