« L'amour d'une mère pour son enfant n'est pas issu du fait qu'ils ai le même sang. Au contraire, plus on s'attache tardivement, plus on aime. »

En quittant la forêt, Savannah ne prit pas le chemin habituel. En cette fin de matinée, la petite brune se dirigeait vers la plus grande des rues résidentielles de Lakeview. Oui, accompagnée de Mademoiselle Trudeau, une artiste écrivaine que Savannah avait vénéré une partie de sa vie, elle allait chez la jeune femme afin prendre le thé et discuter. Se dirigeant non pas vers sa rue - Greegrass Street - mais celle de sa nouvelle amie - Sunrise Street -, la plus jeune des femmes était toute excitée à l'idée d'être chez une des femmes qu'elle a admiré, plus jeune. Elle avait bien sur lu ses livres - ou plutôt les avait dévoré - et elle se reconnaissait toujours en un des personnages de chaque histoire. Comme si la demoiselle avait écrit ses livres en s'inspirant du pauvre et piteux passé de la brune. C'était même troublant.
Avant d'arriver vers la bâtisse de l'écrivaine, cette dernière ajouta à la discussion :

« Si tu as lu Une rose pour l'éternité je pense que mon rez-de-chaussée te diras quelque chose. »

Ce livre avait pour place la troisième sur l'étagère destinée aux romans qu'elle préférait. Après Ma fille a disparu par hasard, et un livre dont elle gardait le secret. Ce livre, elle l'avait lu, mais elle en avait tellement dévoré, qu'elle ne savait plus à quoi l'histoire ressemblait.  Bien sûr, elle en connaissait les grandes lignes, mais elle ne se souvenait plus des détails. Sa mémoire lui jouait des tours quelques fois, comme ça. Mais lorsqu'elle verrait l'entrée de son amie, elle s'en souviendrait, et elle s'empressa d'en faire part à sa camarade.

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Gravissant le perron, Savannah entra en remerciant Samantha de la faire entrer. Comme elle l'avait prédit, la pièce de devant lui fit tout à coup rappeler ce fameux livre. Tout y étais, comme inscrit dans le bouquin. Cela était étrange et surtout, tellement excitant!

« C'est incroyable! Je l'avait imaginé juste exactement comme ça! »

Savannah lui tendit un de ses rares sourires qui signifiait son amusement.

« Je n'en reviens pas : vous êtes si douée avec les mots. Traduire tant de sincérité. C'est... magique. »

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Une mère est unique, même si on la découvre très tard. (suite)

Samantha & Savannah
★★★★★★

Cette petite balade en forêt était une bonne idée. La jeune femme avait fait une rencontre des plus heureuse, une si jolie demoiselle au cœur plein de secrets, qui se trouve être une fan de son art. D'ordinaire la brune n'est pas si sociable et familière, mais quelque chose dans la personnalité de Savannah la pousse à être plus douce avec elle, plus maternelle peut-être. Elle lui fait penser à l'enfant qu'elle aurait du avoir, elle aurait dût avoir le même âge que la jeune fille. Son cœur se serrait en posant les yeux sur elle, tant de souvenirs qui surgissaient sans prévenir, trop douloureux pour être exprimés. Une chose était certaine, si le courant passait aussi bien entre les deux femmes, ce n'est pas pour rien. Chacune souffre de la disparition de ce qui constitue une famille, elle n'a pas de parents et Samantha plus d'enfant. Ce qui les rapproche d'avantage qu'une passion pour les livres, aussi forte soit-elle. Tout est bon à prendre dans cette relation et le belle ne reculera devant rien pour établir une relation forte avec cette adolescente.
Sasha, sa nièce, et elle ont quelque chose de spécial mais elle à une mère, ce qui rend différente l'ambiance bien que la proximité ne fasse aucun doute. Savannah n'a personne, elle peut se trouver dépendante de l'adulte au même titre que celle-ci s'attache à sa petite personne. Il ne faut pas longtemps à miss Trudeau pour s'enticher des jeunes esseulés, elle adore jouer les mères protectrices et rêve tellement d'avoir son bébé à elle. Elle cherche désespérément un homme qui soit digne de son cœur et qui ne l'abandonnera pas au moindre obstacle. Dans un paradoxe, Samantha aspire à se détruire, persuadée qu'elle est la cause du décès de son bébé, et ne veut pas trouver le bonheur. Elle ne sait plus où elle en est car tout se bouscule dans son esprit. Elle voit une petite fille et rêve de son  enfant perdu, mais apercevant un parent, et elle se dit qu'elle ferait une mauvaise mère. Sa dépression tient de ce conflit étrange qui se joue en elle.

Pour le moment, son cerveau est focalisé sur la demoiselle à ses côtés, à tout ce qui peut bien lui passer par la tête alors qu'elle est en sa compagnie. Elle lui ouvre la porte de sa maison, comme on le fait à une vieille amie, et la petite brunette découvre l'intérieur. La piscine est déjà imposante mais ce n'est rien comparé au salon de la femme. La petite miss s'extasie de ce spectacle, ayant imaginé la maison de la famille Mason de son roman comme celui-là. Ça lui faisait tellement plaisir que l'on apprécie son œuvre et que l'on prête attention au détail. Savanah était une réelle fan ! Elle ferma la porte puis se tourna vers elle en lui rendant son sourire. Son sourire était doux, celui de Samantha d'une sincérité rare. « J'aime plonger le lecteur dans une réalité alternative. Ça permet à chacun de s'intégrer dans le récit en tant qu'autre chose que simple spectateur de l'action, tu comprends ? Tout semble plus réel que jamais, car le quotidien est tout aussi douloureux que le disent mes romans. » Cela peut paraître un peu macabre, mais miss Trudeau est réputée pour être une pro' en la matière, rien d'étonnant à ce qu'elle ai une vision aussi négative de la vie. Elle n'en reste pas moins joyeuse en cet instant et son sourire n'a que peu faibli.

« Tu as un parfum favoris en terme de thé ? J'en ai de toutes sortes. » dit-elle en poursuivant son chemin vers la cuisine, elle aussi très grande. L'argent n'achète pas le bonheur mais elle permet d'avoir un bon toit sur la tête et de ne manquer de rien, alors il faut en profiter. Samantha ne profite pas assez de sa demeure, toujours cloîtrer dans son bureau, à parfois y dormir quand elle n'a pas la force de monter à son lit. Un flacon de pilules est resté sur la table de la cuisine, la brune s'empresse de le ramasser et le fourgue dans un placard, soudain inquiète. Que penserait la petite Savannah si elle découvrait que son auteur favoris est une dépressive bipolaire qui se bourre de cachets pour ne pas sombrer dans le noir total. Elle ne voulait pas déjà la décevoir, bien qu'elle ai eut vent des rumeurs à son sujet depuis le temps qu'elle ne publie plus rien... Mais elle doit terminé un manuscrit rapidement, son éditeur lui a laissé encore un mois pour terminer son roman, sous peine de lui reprendre son avance. Elle doit travailler mais le cœur n'y est pas.

L'eau fut rapidement chaude et l'arôme de jasmin embellit la pièce. Un des thés préféré de la grande brune, avec la rose et le citron. L'écrivain posa le tout sur un plateau, deux belles tasses de porcelaine sur assiettes ainsi que tout le nécessaire si Savannah aimait le sucre ou le lait. « Nous allons nous installer au salon, tu pourras me questionner confortablement. Fais comme chez toi, trésor. » fit-elle en souriant, posant le tout sur la petite table basse du salon. Les deux femmes s'installèrent dans les grands fauteuils du salon, face à la cheminée éteinte pour le moment. Le confort de son invitée était sa priorité, elle avait envie de faire bonne impression. « Si tu as froid, je peux allumer un feu, n'hésite pas si tu as besoin de quoique ce soit ! »

« L'amour d'une mère pour son enfant n'est pas issu du fait qu'ils ai le même sang. Au contraire, plus on s'attache tardivement, plus on aime. »

L'odeur de la grande maison, lorsqu'elle y entra, acheva de séduire la petite brune. Elle sentait quelque en elle, qui serrait son coeur. Cette odeur, c'était celle s'un foyer habité. Quelques fois, quand elle s'était sentie seule, errant dans les rues de Seattle, Savannah regardait autour d'elle les petites filles qui tenaient la main d'un de ses deux parents. Une fois, elle s'était perdue, mais elle n'avait pas eu le temps de s'en rendre compte que quelqu'un l'avait retrouvé. Il l'avait retrouvé, et ramené à l'orphelinat. A cet instant, comme en entrant chez Samantha Trudeau, la chaleur et la douce odeur du foyer s'était emparé d'elle et elle était restée là, fondant en larme, sur le pas de la porte. Personne n'avait pas la consoler, pauvre enfant.
Mais en cette belle matinée, elle ne pleurerait pas. Non. Parce qu'en ce jour, elle avait fait une si belle rencontre que toute larme de tristesse n'avait tout bonnement pas raison d'être.
Lorsque Miss Trudeau lui assura que les descriptions de ses livres permettaient au lecteur d'être complètement dans le bouquin, comme personnage inactif prenant part à la scène. Elle but ses paroles. L'intonation qu'elle avait prit avec quelque chose d'instructif. Savannah avait eu l'impression, le temps d'une seconde d'être en face d'une mère qui lui apprenait la vie. Elle se mordit l’intérieur de la joue pour revenir sur Terre, car à ce moment-là, elle avait eu l'impression d'être, pour la dernière fois, dans les bras de sa vraie maman qu'elle n'avait jamais connu.
Une phrase captiva l'attention, pourtant, de la jeune fille. Le quotidien est tout aussi douloureux que le disaient ses romans.
Sa curiosité la piqua, mais son cœur ne put s'empêcher de se resserrer davantage. Que s'était-il passé dans sa vie pour être aussi triste que le sont ses romans. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit, et elle secoua la tête, pour se dissuader de poser une quelconque question inutile ou encore gênante.

« J'aime le thé à la cannelle. Vous en auriez? Vous avez une cheminée? Je n'en ai jamais vu avant! Enfin, si, j'en ai une chez moi, mais je ne sait pas faire de feu, alors j'évite de faire brûler la maison... »

Elle tenta de se donner de la contenance en lâchant quelques phrases. Elle se balança imperceptiblement d'une jambe sur l'autre, les yeux baissés. Elle avait vraiment envie d'en savoir plus sur elle, mais elle n'osait pas demander. Fallait-il pour une fois qu'elle ne soit pas timide? Savannah, un petit effort...
Elle s'assit dans un fauteuil, droite comme un piquet, après avoir déposé son manteau, finalement pas mouillé, sur le dos d'une chaise et parvint enfin à sortir la phrase qu'elle voulait formuler.

« Hum... Euh... Il vous est arrivé quelque chose de triste, pour que vos livre transmettre une telle sensation? Enfin, je veux dire... »

Elle serra une main sur le fauteuil et prit sa tasse chaude en y ajoutant un petit sucre. Cette femme était la parfaite mère.

« C'est trop indiscret, désolée, ne répondez pas. »

Elle soupira en levant des yeux timide vers son hôte.

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Samantha & Savannah
★★★★★★

L'écrivain se sentait bien dans cette grande maison vide, étrangement la présence d'une autre personne qu'elle donnait vie à l'endroit. Elle ne se servait pas vraiment des pièces à leur usage premier, elle ne dormait que rarement dans sa chambre, elle ne mangeait pas dans la salle à manger, et le salon n'avait pas été illuminé par la télévision depuis des années. Seul le bureau de la brune avait un intérêt pour elle, le reste était obsolète à ses yeux. En revanche, lorsque Sasha, sa nièce, venait passer quelques nuits à Sunrise, tout changeait, toute la demeure vivait. Samantha allumait les lumières, mettait de la musique et toutes deux riaient en faisant des gâteaux, s'étalant sur toute la surface possible du rez-de-chaussée. Le sourire de la jeune Savannah avait le don de redonner de la couleur au salon, c'était comme si elle avait sa place ici. Il est rare que la jeune femme ressente cela, Aidan n'amène pas la même couleur par exemple, c'est quelque peu froid du fait des discussions qui ont lieu d'ordinaire.
Après être rentré, la femme proposa à sa nouvelle amie de prendre un thé, lui demandant son parfum favoris. La cannelle. Très bon choix, vraiment bon quand on connaît les vertus sur l'organisme. Ce doit être pour cela que l'adolescente à une telle vitalité. « Oui, j'en ai, j'aime cette odeur épicée. » répondit la demoiselle en fouillant dans les placards. Samantha, elle, préfère cependant le jasmin, qui a pour propriété d'apaiser les tension de l'organisme comme les maux de tête, d'estomac ou la tension artérielle principalement. Dieu sait que la brunette en a besoin dans ces moments où rien ne va. Son traitement médical à tendance à provoquer quelques effets secondaires, certainement que les herbes tel que le jasmin l'aident à tenir, à ne pas perdre pied totalement, pas comme lorsqu’elle fut internet... C'est sa nièce qui lui à offert ce livre sur les propriétés médicinales des plantes, elle l'a dévoré et suit un régime plus particulier pour garder le contrôle de sa vie. Ça ne marche pas toujours mais cela à un effet placebo sur elle.

« Oh oui ! J'adore cette cheminée, elle chauffe toute la maison l'hiver, même s'il faut garder les radiateurs par précaution. Je te montrerais comment allumer un feu si tu veux, ça te servira pour te réchauffer. » proposa l'auteur en souriant. « J'espère que tu as un foyer fermé, ça évite les braises volatiles et la fumée. Et on ne risque pas de brûler la maison comme tu dis. » Le père de Samantha est un homme admirable, qui a apprit beaucoup de choses à ses filles. Élevées dans le luxe, les filles Trudeau n'ont manqué de rien mais n'ont tout de même pas eut des tonnes de serviteurs à leurs pieds ni rien de ce genre. Il fallait que les enfants sachent se débrouiller dans la vie, que ce soit pour se faire à manger ou avoir un travail qui leur conviendrait. Il n'a pas su apprendre tout ce qu'il fallait à sa cadette pour parvenir à ne pas tomber, Jim était le fiancé le plus attentionné qui soit, ils ont fait énormément de choses et se souvenir qu'il l'a aidé les premiers temps à allumer des feux de cheminées, ça lui pince le cœur encore aujourd’hui. Erika avait disparut et ses parents la recherchaient activement, délaissant la brune à la maison. Elle ne savait rien faire encore, si jeune, et son petit-ami l'a soutenu comme jamais ! Rien ne laissait entrevoir qu'il partirait aussi subitement après une épreuve de plus...

Tout remonta à la surface lorsque Savannah posa une simple question. Elle désirait savoir, comme tous, ce qui a poussé la belle à écrire des livres aussi sordides, ce qui avait pu lui arriver par le passé qui la met au plus bas, sans parvenir à remonter. Ses livres ne sont pas tous joyeux, certains ne finissent pas bien, elle ne peut se résoudre à écrire des fins purement heureuses tant elle ne connaît plus ce sentiment. Cette question la déstabilisa à tel point qu'elle faillit laissé échapper le contenu de sa tasse. Figée, Samantha observait Savannah, ou plutôt elle semblait l'observer. Ses yeux regardaient au delà d'elle, juste au-dessus de sa tête, vers le buffet qui contenait encore, bien au fond d'un tiroir, une vieille échographie de sa première et unique grossesse. Voilà ce qui poussait la jeune demoiselle à écrire ainsi, à transmettre une tristesse sans limites. Très peu de gens du milieu professionnel étaient au courant. Son manager et son éditeurs le savait mais dans le monde artistique, nul ne se doutait de cela. Ses proches avaient toujours gardé secret cette partie de sa vie, ne la dévoilant jamais par chance, car ça aurait pu changer la vision des gens sur son écriture, les décevant sûrement. Des journalistes et critiques avaient déjà osé demander si miss Trudeau avait un homme dans sa vie, des enfants, car on ne lui a jamais connu de partenaire lors des galas. Elle évite ces questions, refusant de parler d'enfants. Le passé est une chose douloureuse, on ne plaisante pas avec cela.

« C'est trop indiscret, désolée, ne répondez pas. » s'enquit alors la petite brune, mal à l'aise à l'idée de créé une certaine distance avec son idole. Samantha prit une gorgée de thé, se donnant plu de contenance. « Ne t'excuse pas. Il est normal de s'interroger sur les motivations d'un artiste. » rassura la jeune femme, les yeux pourtant brillants de larmes qu'elle retiendrait jusqu'à la dernière seconde. Son discours se voulait doux mais son visage exprimait un tel chagrin que nul ne s'y tromperait. « Je... Il m'est arrivé quelque chose de très grave, il y a des années. J'étais à peine plus âgée que toi. Tu sais, il est des choses que l'on ne peut oublier, qui nous marque à vie. C'est une de ces choses dont je ne parviens pas à parler sereinement. » Nouvelle lampée de thé, l'odeur s'engouffrant dans l'esprit de l'auteur. Elle ne pouvait expliquer à quel point son expérience était malheureuse, mais Savannah pouvait au moins avoir le mérite de poser cette question. Elle avait de la douceur dans la voix, pas comme ces journalistes qui avaient tenté milles fois de lui faire cracher le morceau. Samantha se leva alors, doucement, se dirigeant vers le buffet. Elle caressa du bout des doigts un tiroir sans l'ouvrir, prenant simplement un mouchoir. Elle essuya le bord de ses yeux délicatement, ne souhaitant pas faire couler son maquillage. Il est une chose essentielle pour l'écrivain de toujours paraître en forme, jamais une mèche de travers, jamais un mascara mal posé, les apparences étaient des plus importantes sans pour autant qu'elle soit superficielle. « Tu es gentille. » fit-elle en revenant s'asseoir, frôlant de sa main la joue de Savannah en passant. « Si jeune et tu sais déjà te débrouiller toute seule, tu n'as pas froid aux yeux, je t'admire ! » soupira la grande brune en reprenant sa tasse, sincèrement touchée par la petite. Samantha se retenait toujours pour ne pas craquer face à sa fan, il fallait tenter de changer de sujet mais Samantha était mauvaise, c'est comme une déformation professionnel que de suivre le fil de l'histoire jusqu'au bout sans faire avance rapide. Pourtant, elle ne se départissait pas de son sourire bienveillant, pour ne pas faire fuir Savannah. Elle aurait tellement aimé que sa fille lui ressemble. Savannah avait les mêmes traits fins que les membres de la famille Trudeau. Elle ressemblait un peu à Sasha, tout en ayant des moues comme Jim, son ex fiancé. Ses cheveux de geai lui rappelait son passé. Elle aurait pu être son enfant, à quelques années près. C'est tellement injuste ! Samantha désire un enfant avec une telle force ! Pourquoi Dieu l'a privé de ce rêve !? Pourquoi l'a-t-il rendu malade à ce point de vouloir à tout prix cet famille qu'elle n'a pas, la rendant psychotique à chaque fois qu'elle croise un enfant...

« Tu veux des gâteaux ? » s'exclama-t-elle lors en tendant l'assiette sur la table.

Ce regard, je l'avais déjà vu. Ce même regard qu'avait la sorcière rousse avant que je lui fasse ravaler son ignominie. Cette fois, c'était la bonne. Cette pétasse ferait parfaitement l'affaire. Masqué, j'entrais sans y avoir été invité. Ce n'était pas chez elle mais l'autre ne semblait pas pressée de quitter la pièce et je n'avais plus envie d'attendre. L'autre serait un bon moyen de pression ! « On est sage et tout se passera bien ! » Je venais de faire mon entrée, dos aux deux femmes et souriant derrière mon masque en surprenant leur sursauts. Elles pouvaient toujours tenter quelque chose, aucune d'elles n'avaient la force suffisante pour me repousser et je n'aurai plus qu'à les assommer. Dans tous les cas, elles m’obéiraient volontairement ou de force.

« L'amour d'une mère pour son enfant n'est pas issu du fait qu'ils ai le même sang. Au contraire, plus on s'attache tardivement, plus on aime. »

La vie de Savannah n'était pas admirable du tout, à partir du jour où elle fit la faute grave de trahir tout le monde. Alors quand cette gentille jeune femme, écrivaine dont elle était la plus grande fan, lui affirma que se débrouiller seule, comme ça, dans la vie était franchement admirable, Savannah ne le crut pas. Se cacher et se refaire une nouvelle vie pour oublier étaient ses seules motivations pour elle. Lakeview n'était qu'un prétexte. Et pour bien coller les morceaux, il lui avait fallu reprendre les études, loin de chez elle, et commencer à se faire des amis. Le seul soucis, c'est que la pauvre Savannah, derrière son apparence de petite adolescente innocente, était bien déboussolée. La voilà qui commençait à s'éprendre de tout le monde. Bien que cela l'ennuyât, elle se disait quelques fois qu'il valait mieux. Oublier de cette façon était la meilleure des façons qui soient pour oublier, effectivement. Dans ces moments-là, elle se détendait et ne craignait plus rien. Elle venait même à se plaire à sympathiser avec ses voisins et ses nouveaux amis. Elle pensait à Nigel, à Mia, et tout ça. Et puis, à cette personne-ci. -W. Celle qui avait tout découvert, on ne sait comment et qui commettait d'horribles crimes, on ne sait pourquoi. Le secret de Savannah, ce dénommé -W en connaissait les moindres détails. Pourtant, jamais un seul mot n'était sorti de la bouche de Savannah. Jamais.

« Je ne suis pas si admirable que ça, » tenta-t-elle sans mentir, « je suis assez grande pour me débrouiller seule, même si souvent, la solitude me prend. »

Elle rit nerveusement, et ce rire se stoppa quand elle sentit son dos s’électriser. Quelqu'un. Une présence derrière elles.

Rapidement et sursautant, et sans entendre la phrase que l'intruse venait de prononcer bien fort, Savannah tourna la tête derrière elle. Là, quelqu'un. Il parait qu'en ce moment, cette scène se passe dans beaucoup de demeure, dans Lakeview. Le sang de Savannah ne fit qu'un tour, et elle tourna la tête vers Samantha. Le visage blême de l'écrivaine lui indiqua que la personne n'était aucunement invitée. Savannah, prise de panique, se leva et inspira pour parler, mais aucun son ne vint. Parce qu'elle avait compris sur le moment que la question n'était plus "Qui êtes-vous?", car ça, Savannah le savait déjà, mais "Qu'allons-nous faire?". -W était déjà prête à sortir ses griffes.

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Reculant d'un petit pas et agrippant le petit top de Samantha par l'épaule, Savannah lançait des regards effrayés autour d'elle, espérant trouer quelque chose de tranchant qui, malheureusement pour elle, daignait manquer impitoyablement dans cette maison. Son souffle était entrecoupé et elle était quasiment sûre que malgré son efforts pour prier, les deux femmes et amies ne s'en sortirait pas si bien que ça et que les portes et fenêtres étaient plus que verrouillées.
Elle déglutit machinalement mais avec difficulté.

« Pourquoi? »

Cette question qui ne voulait rien dire et pourtant tout, Savannah était prête à mettre sa main à couper que cette femme mystérieuse savait le sens de ce mot. Et qu'elle ne répondrai pas.

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HRP : Voilà: Désolée de l'énorme retard, mais j'ai vraiment beaucoup de boulot, bien que je sois dans la zone A et que les vacances battent leurs plein... M'enfin, j'ai été très inspirée par l'arrivée de -W et désolée de ne pas avoir trop fait participer Samantha, sur ce coup-là, Savannah semble totalement effrayée. J’espère que ton post ne sera pas affecté! Vala vala, gros bisous ma maman chérie, je te Skype dès que je peux! ♥

Une mère est unique, même si on la découvre très tard. (suite)

Samantha & Savannah
★★★★★★

La jeune femme ne parvenait pas à parler de ce qui lui était arrivé quand elle avait l'âge de Savannah, elle était toujours aussi affectée par cela, comme si c'était arrivé hier. Ça remontait à quinze ans maintenant, mais le traumatisme était présent, au point où Samantha voyait en la petite brune des traits familiers qui n'existaient peut-être que dans son imagination. Malade et impulsive, l'écrivain avait envie de faire connaissance avec elle, de la protéger et de la chouchouter comme il semblait qu'elle ne l'avait jamais  été. Les besoins de Samantha étaient intenses et lui faisaient perdre la tête, à tel point qu'elle en prendrait presque Sasha pour sa fille tant elle s'occupe mieux d'elle que sa sœur aînée. Entre elles, pas de problèmes, tout se passe bien, contrairement à Erika qui est en froid avec son enfant. Comment peut-on en arriver à ce point avec la chair de sa chair ? Samantha ne comprend pas, elle qui rêve tant d'avoir un enfant, d'être maman. Même si elle trouvait un homme avec des enfants, elle serait heureuse, elle demande juste à protéger et aimer quelqu'un. Les homes qui entrent dans sa vie sont soit des amis d'enfance retrouvé, soit ils sont trop ressemblant de Jim pour qu'elle se sente bien. Ce n'est pas nouveau si elle retrouve les qualités de Jim chez un autre et pourtant ça lui ferait du bien ! Un jour elle s'en remettra, si elle parvient à oublier tout ça...

En attendant, elle est admirative face à la brunette, qui se débrouille seule contrairement à elle dans son enfance. Les parents Trudeau ont été protecteurs, plus encore quand Erika à disparu, mais bien pire encore lorsque la cadette à perdu son bébé, ils ne l'ont plus quitté, elle n'a jamais rien fait seule, toujours trop entouré, alors si, c'est admirable que de savoir se débrouiller seul, sans personne. Même à trente-quatre ans, Sam' doit faire vérifier ses prises de médicaments par sa nièce, afin qu'elle soit certaine que tout va bien... « Marguerite Duras disait qu'on ne trouve pas la solitude, on la fait, je n'sais pas si c'est vrai, mais lorsque l'on n'a personne à qui parler, que les autres ne semble pas s'intéresser à notre sort, on se retrouve seul et la mélancolie nous prend à la gorge, ramenant les souvenirs douloureux à la surface. » répondit Samantha, citant premièrement Marguerite Duras pour ensuite parapher son propre texte, dans l'un de ses romans bien connu, Savannah reconnaîtrait rapidement l'allusion qui est véritablement un drame pour l'une comme pour l'autre. « Je suis là si tu as besoin, tu n'aura plus à subir le poids de la solitude, trésor. » ajouta la jeune femme avec un sourire tendre. Elle était sincère et sérieuse, elle désirait sortir la brunette de sa mélancolie, lui éviter de se sentir aussi seule qu'elle se sentait elle-même.

Samantha ne sentit pas de suite la présence d'une autre personne, elle entendit comme un bruissement et lorsque la jeune Beck lui lança un regard inquiet, la grande brune se retourna et eut l'horrible surprise de voir un individu masqué sur le seuil du salon. Immédiatement, Samantha se redressa, se positionnant devant Savannah. Qui était cette personne ? Que voulait-elle ? Savannah s’agrippa à son haut et la jeune femme posa une main sur la sienne. « Qui êtes-vous ? Sortez d'ici ! » Pourquoi cette personne se trouvait ici ? Voulait-elle s'en prendre à la romancière ou bien est-ce l'adolescente qui était visée ? Samantha prit peur que ce ne soit Savannah la cible de l'intrus et son regard se fit plus suppliant. « Prenez ce que vous voulez, j'ai de l'argent, des bijoux ! Je vous en prie, ne lui faites pas de mal ! » La vie de la brunette lui importait plus que la sienne, elle ferait tout pour la défendre, même en ne sachant pas qui se cachait sous ce masque. W ? serait-ce possible de se retrouver face à cet expéditeur inconnu qui en sait tant sur elle ? Non, pas devant Savannah ! Que se passerait-il maintenant ?

C'était pitoyable, elles étaient pitoyables. Comme si leurs supplications pouvaient me pousser à partir. Au contraire, une nouvelle rage apparut. Comment osait-elle ?! Je n'avais pas l'air d'un de ces petits bandits intéressé par l'or. Je convoitais quelque chose de bien plus précieux. « Assis. » J'ignorais la demande de la plus vieille, ricanant à sa phrase. Elle voulait protéger la pétasse. Parfait. Il en était sans doute de même dans l'autre sens. Je tendais une corde solide à l'adolescente. « Attache-là à cette chaise. » J'étais très impatient de voir la suite et de commencer à m'amuser. Je crus bon de rajouter malgré tout : « Ne tentez rien de stupide, ce serait dommage que l'une de vous soit blessée. ».

« L'amour d'une mère pour son enfant n'est pas issu du fait qu'ils ai le même sang. Au contraire, plus on s'attache tardivement, plus on aime. »

La sensation de peur se définissait souvent par un malaise en soi-même. Le sang se figeait, devenait glacé et ce froid, plus froid que tout, emprisonnait votre cœur et l'empêchait de battre à une allure normale. Vos membres se mettent alors à trembler, à faiblir, à picoter jusqu'à ne plus répondre au cerveau. Savannah n'avait alors jamais compris pourquoi on était dans le devoir de garder son sang froid. Parce que dans ce cas là, le froid avait déjà réduit à néant ce qui restait de ce liquide pourpre.

La peur, elle la ressentait. Comme cette fois-là, lorsqu'elle était plus jeune. Elle se souviendrait toujours de cette folle angoisse qui l'avait martyrisé même plusieurs mois plus tard. Et maintenant, elle avait peur de cette peur. Cette crainte qui revenait, à cet instant, devant ce... -W. Lui, encore lui. Celui qui semait la terreur parmi la ville. Celui qui savait tout de la jeune fille qui n'avait rien dit, rien laissé paraître. Pourquoi? Pourquoi fallait-il que la pauvre Savannah se retrouve justement ici, où elle voulait tout oublier, dans cette ville dominée par un sombre personnage qui savait tout? Et pourquoi en voulait-il à tout le monde? Pourquoi personne ne l'avait arrêté jusque là? Était-ce tellement difficile de le retrouver, même s'il ne laissait pas de traces? Les autorités savaient-elles que des gens innocents mourraient chaque jour, à cause de lui? Savannah n'en savait rien, de tout ça, mais ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne l'écouterait sûrement pas. Cette créature malfaisante n'allait pas lui pourrir la vie, voir même la tuer. Les tuer. Attacher sa mère de cœur, pour l'instant, à une chaise? Jamais de la vie! Savannah a beau eu l’audace de faire une énorme bêtise étant plus jeune, jamais cela ne lui viendrait à l'esprit. Qui donc ce cachait derrière ce masque maudit. -W était sans nul doute un sadique.

On ne peut plus nerveuse, Savannah laissa sans le vouloir entendre un hoquet qui parut plus s'apparenter à un rire dédaigneux qu'autre chose. Elle se reprit, surprise par son propre bruit.

« Non, » chuchota-elle en secouant légèrement la tête de gauche à droite et inversement, « je ne le ferais pas. »

Toujours un main retenant le top de Samantha, Savannah jeta un coup d’œil inquiet à cette dernière. Jusque-là, elle n'avait pas tremblé, mais ses bras et ses jambes ne tenaient plus. Le tremblote qui lui prit se voyait à vue d’œil. Ses dents aussi claquetaient.
L'une d'elle blessée? Non. Non, il ne fallait pas. Dans son esprit, Savannah, le plus vite possible, imagina toutes les manières de s'en sortir, et n'en trouva qu'une seule. Obéir. Mais elle ne pouvait pas. Elle était trop effrayée. Elle sentait l'angoisse la dominer. Bon sang! Elles venaient de se rencontre - bien qu'il paraissait qu'elles se connaissent depuis plusieurs années déjà tellement elles s'appréciaient - et voilà qu'on leur enlevait le droit d'entremêler leur vies. Son regard brun était maintenant braqué sur -W. Personne mauvaise. Les ondes invisibles qui sortaient de cet homme, Savannah les ressentait, on ne sait comment. Et elle ne savait pas quoi faire, pour la première fois de sa vie. C'était désagréable.

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HRP : Vala! Je ne vais pas me laisser faire! ♥ Ma pov' maman, nan mais -W rêve trop 8D