Matthias Cleveland & Maya Standfield

“ Hello cousin! ”

Quatre jours auparavant, la mère de Maya lui annonça qu'elle devait quitter la maison familiale, qui ressemblait plus à un taudis qu'autre chose, pour rejoindre celle d'un certain Matthias Cleveland. Elle avait son adresse exacte. Il représentait le cousin de la jeune blondinette. La génitrice de Maya avoua un passage de son existence à sa fille : celui de son enfance malheureuse, baladée de foyers en foyers, ses parents l'abandonnèrent à ses dix ans car elle restait une enfant ingérable. Sa grande sœur, la mère de Matt, avait-elle eu son mot à dire dans toute cette histoire ? Certainement pas, ou peut-être qu'elle ne supportait pas sa petite sœur elle aussi... . Madame Standfield souffrait de ce manque de repères. Elle dérailla au fur et à mesure pour devenir une mère, seule, irresponsable et sans cesse défoncée. La femme n'était plus en mesure de garder son enfant. On le lui avait mainte et mainte fois annoncé, mais elle ne fit rien. De peur que les services sociaux ne débarquent, à cause de ses problèmes récents avec la justice, elle reprit contact avec son propre père pour savoir où placer son enfant. Les parents de Matthias décédèrent assez tôt, cette solution disparut, Madame Standfield pleura des longs jours en comprenant que sa frangine n'était plus. Matt demeurait le seul élément de la famille restant, le seul capable de garder et surveiller cette adolescente. Alors, la femme prit les devants avec l'aide de son paternel qui rédigea une belle lettre à son petit-fils pour expliquer la situation : entre personnes de la même famille il fallait se serrer les coudes et sauver les jeunes âmes, il écrit notamment pour balancer son envie de le connaître. Maya en voulait à sa mère de la chasser de chez elle. Elle se sentait bien dans cette demeure malgré les soucis existants. Elle avait toujours vécu ainsi. Son cousin serait-il strict, chiant, froid, etc ? La belle avait peur. Elle ne réfléchit pas, elle fit ses valises du soir même après les aveux de sa génitrice pour squatter chez un pote pendant ces quatre jours. Maya rata les cours pour se balader seule, réfléchir, évaluer la situation, fumer avec ses potes. Elle envisagea même le pire, voire de fuir encore une fois. Or, cela empirerait la situation de sa mère si elle s'enfuyait comme elle l'avait déjà fait. Se tuer ne qualifiait pas la meilleure option car elle n'aurait aucunes chances de valider une bonne action ou de réaliser un rêve. L'idée de changer de comportement lui traversa l'esprit. D'ailleurs, depuis quelques temps, elle commençait à penser à son avenir et à envisager de rattraper le bon chemin. Elle accepta même quelques heures en tant que serveuse pour devenir responsable et assurer financièrement son quotidien. Elle détenait ses combines également.
Le jour J était arrivé, elle prit un taxi pour se diriger vers Raven Street. Elle était vêtue d'une robe, pas trop courte, jaune qui lui donnait des allures de petite fille et d'un gilet gris. Elle souhaitait faire bonne impression. Elle se pointa avec ses affaires, deux valises à roulettes. Devant la porte d'entrée, elle constata que le courrier de Matthias débordait de la boîte aux lettres. Et s'il n'avait pas lu la lettre de son propre papy, celui de Maya également... ? Pas le temps de réfléchir, de faire demi-tour, elle avait déjà sonner sans s'en rendre compte et quelqu'un ouvrit la porte : un jeune homme plutôt agréable de physique, une bonne bouille et un style décontracté.

Bonjour cousin, je suis Maya.

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Hello, cousin!

knock-knock

Matthias tourna et retourna le rouleau d'herbe fraîchement allumé entre son pouce et son index: il lui semblait fade, abstrait et malheureusement, inévitablement nécessaire. Une fumée encens s'y gazéifiait à rendre n'importe quel autre fumeur jaloux. Et pourtant, il était seul avec sa morosité, affalé sur le divan comme n'importe quel être qui se force d'écouter cette émission ringare à la télé pour avoir le peu d'arme nécessaire pour tuer le temps. Découragé et piteux.

Il regardait la drogue flottante dans sa main qui n'avait été inhalée que d'une ou deux bouffé à peine; histoire de planner sur un confort plastique pendant quelques temps. Bordélique, son appartement de chaos submergé d'un fond de télévision et d'un radio trop heureuse comptant le beau temps de Lakeview. Il n'yh avait définitivement pas que son joint qui était fade... Il le posa justement en grande paresse, se leva avec tous les efforts du monde. Un regard à l'ensemble de son logis qui ne pouvait que le gaver de sa médiocrité. Et il repensa à Andy. À JJ. À Haley et son enfant. À cette heure précise, avoir été un bon patient, il serait sur les bancs du médecin à se faire sermonner ou dire que sa santé était en decrescendo, peut-être se ferait-il balancer une autre facture d'un futur traitement qui n'aurait jamais lieu à cause de son impertinence à ne pas trouver la motivation d'y aller... Peu importe, ce n'était pas le médecin qui serait fier de lui à cet instant. Ni le peu de proches qu'il possédait. Coeur gros et boule en gorge. Se prendre en main était une utopie qu'il savait dès lors inutile, et tant qu'à crever, il voulait le faire dans la joie. Si seulement il n'avait pas compris plus tôt qu'il n'y avait pas de vrai bonheur dans ces joints à la con...

Et comme s'il se sentait mal, il prit la résolution d'aller consulter la dernière lettre que le docteur lui avait envoyée. Cela devait remonter à trois, quatre semaines environ... Sa recherche de la clef de la boîte aux lettres de sa demeure pendant un bon quart d'heure lui confirma ces approximatifs. Il soupira à l'ayant enfin retrouvée et ne pris la peine de s'habiller, en simple pyjama, vieux t-shirt et pantalon banal carotté, n'enfila que ses pantoufles pour descendre les escaliers, se rendre à la malle, et revenir en fermant d'un air négliger la porte derrière lui, pile d'enveloppe traînant d'une dizaine de jours en mains. Il s'assit sur son éternel sofa et commença à y faire le tri.

À peine eut-il le temps d'y jeter un désintéressé coup d'oeil qu'on cogna à sa porte. Il soupira au ciel à nouveau, lasse et paresseux gamin de toujours, et traîna les pieds jusqu'à sa porte. Il garda son tas de lettres et de sacs publicitaires en menottes, n'interrompant pas sa lecture ennuyeuse même s'il recevait visite inattendu et probablement point importante. Il ouvrit, s'accota dans le cadre de la porte sans lever son regard de son courriers qu'il triait, parfois en portant une enveloppe sous la pile, parfois en le jetant carrément sur le sol derrière lui, et dit simplement...

Ouain? de la voix rauque qui disait à quel point il se balançait de tout.

Bonjour cousin, je suis Maya.

Matthias releva son menton de son étude passablement minutieuse. Devant lui, une jeune femme... Non, une jeune fille se tenait devant lui. Blonde, ravissante, et pourtant d'un air fendant comme n'importe quel autre jeune de son âge, ou simplement comparable à ce qu'il arborait comme visage lui-même à cet instant. Elle était blonde, frêle et mignonne, ainsi qu'il jugeait n'importe quelle enfant à dire vraie. Pourtant, au creux de son oeil se décelait une rage, une tristesse et un vécu mémorable. Un touche de sadisme sur ce merveilleux visage, et de délinquance dans sa posture, et se trouvait devant lui la personne qu'il aurait adoré avoir comme cousine, mais qui n'était certainement pas elle - du moins, il croyait... Il leva un sourcil, sans plus, et fit une moue. Vraiment, il n'y avait qu'ennuie à la lassitude qu'il prônait déjà en roi en ce bel après-midi solitaire, caché du soleil par les nuages gris de son appartement. Qu'on lui face une blague ou qu'il ne s'agisse que d'une erreur, ce ne serait pas son passe-temps de cette journée maussade. Il ne la fixa pas plus longtemps, et reporta attention à ses enveloppes.

Désolé, tu dois d'être trompé d'appart'. Ici c'est le 111-E.

Il ne lui adressa rien d'autre qu'il lui fit dos à s'engouffrer dans son logis et fermer la porte de son talon. Une facture des assurances, une promotions chez Cardio Plus, un avis de retard sur le compte d'électricité du mois passé, et une annonce de la nouvelle pizza toute garnis chez Papa Alfredo. Déjà, la jeune Maya lui avait passé par dessus la tête.

Et cette lettre. D'un ou d'une certaine Standfield, dont il ne connaissait ni la personne, ni l'emplacement. Sur le cachet était écrit à la main «pour le peu de famille qu'il nous reste»...

Matthias laissa toutes les autres lettres qu'il avait en main s'affaler sur le sol et s'empressa de l'ouvrir. À l'intérieur, une page de la plume d'un adulte qu'il goba d'une lecture rapide et assidue. Standfield, un père retrouvé et évasif, une mère qui fut mauvaise - qui était mauvaise - un passé plus ou moins agréable, et surtout une jeune fille du nom de Maya, qui était sa cousine. Et qu'on lui demandait d'héberger bien gentiment. Le livreur de pizza manqua un battement d'aorte et écarquilla les yeux. Une cousine? Lui qui ignorait avoir un tante ou un oncle! Impossible... Pourtant bien crédible pour sa tête de linotte. Bobard ou réalité? Il ne savait trop s'il devait avaler cette lettre, mais le sentiment d'avoir un restant de famille de sang après le décès de ses parents lui soulevait l'estomac. Il accourut à sa porte et l'ouvrit en précipitation, au Diable l'idée de mensonge: il y aurait test après. Son myocarde qui battait la chamade le faisait tout essoufflé, son visage anxieux et surpris à la fois ne pouvait camoufler aucune de ses émotions. Dans l'entrebâille, il s'accota encore, mais cette fois pour ne pas trébucher vue sa précipitation.

Maya? T'es ma cousine?

Lui demanda-t-il tout naïvement, le souffle court, toujours la lettre des Standfield en main.

HRP:

Matthias Cleveland & Maya Standfield

“ Hello cousin! ”

Maya Standfield se trouvait devant la porte de l'appartement de son cousin. La peur l'envahissait. Son quotidien allait peut-être changer. Déjà, elle perdait un ancrage familial pour rejoindre l'inconnu. Elle ne savait pas à quoi s'attendre. Qui était ce Matthias Cleveland ? La blondinette ne récolta pas assez d'informations sur ce jeune homme. Pourquoi se trouvait-elle derrière cette porte ? Pourquoi n'avait-elle pas refusé la proposition de sa génitrice ? Maya connaissait le souci de sa mère : elle était accro à la drogue. De plus, ses problèmes avec la justice augmentaient. La jeune fille se rendait bien compte de ce que sa mère tenter de faire : la protéger. Cette action partait d'un bon sentiment. Or, n'était-ce pas trop tard ? La lycéenne avait toujours connu cet environnement de misère. Elle s'y habitua. Elle avait mal tourné certes, mais elle essayait de se rattraper. Elle n'avait besoin de l'aide de personne pour cela. La belle en demeurait si persuadée ! Elle se mentait à elle-même et aux autres, son initiative servait à balancer des illusions, à envoyer de la poudre aux yeux des gens. La jeune fille perdait de plus en plus pied. Au mieux elle souhaitait agir, le pire elle choisissait. Elle n'était absolument pas prête à se prendre en main seule. Son grand-père le savait, et il avait assez confiance en Matthias pour se charger de cette mission : pour aider sa cousine à avancer sur le bon chemin sans dévier de temps à autre.

Ce fut un jeune homme au visage marqué par une bonté sans nom mais aussi par un air blasé, voire défoncé... ! Il devait assurément se faire trip seul. Sans se soucier de personne, en pyjama vêtu, le brunet en profitait à sa manière. Maya regrettait son geste. Le jeune homme affichait un réel « je m'en foutisme », il se montrait plutôt décontracté et très négligeant. Hormis la tenue évoquée, il tenait en ses mains un paquet de lettres qu'il triait à sa guise comme si rien ne détenait d'importance. Maya adopta une posture figée. Elle comprit qu'il n'avait pas lu la lettre. Elle pouvait toujours partir, faire demi tour et laisser cet homme à sa vie. Matt ne pouvait pas avoir lu la lettre de son grand-père lui expliquant leur situation familiale, et lui demandant de se rencontrer afin d'admettre un contact entre membres de la même famille. Il était évident que Cleveland n'avait pas ouvert son courrier depuis des semaines ! Quelle attitude passive ! Était-il aussi déprimé que cela ? Seul les dépressif squattait chez eux dans ce genre de vêtements. Il ne valait pas mieux que la mère de Maya dans le fond ! La jeune fille pensait se fourvoyer en décidant de ne pas quitter le seuil de la porte pour rejoindre sa propre demeure. A l'instant, quand la blondinette se présenta, Matt laissa la surprise le gagner. Il ne savait rien ! C'était sûr maintenant. Que faire ? Il répliqua de manière sèche, rapide et efficace car il sauva la mise de cette adolescente qui désirait se casser, elle en avait tout le loisir désormais. Elle ne reverrait plus cet homme.

Vous avez raison. Elle entreprit de s'en aller. Mais dans la précipitation, Matthias ouvrit de nouveau la porte d'entrée de son appartement. Il affichait une expression plus préoccupée, plus authentique même. Il avait su réagir et ne pas se complaire dans cette forme de passivité qui le côtoyait. Son empressement avait réussi à capter l'attention de Maya. Il questionna les dires de la jeune fille. Ouais c'est cela, Maya Standfield. Mais oubliez je me suis carrément trompée de bonhomme, je pensais avoir à faire à un type moins désagréable, plus impliqué dans la réalité présente... alors vous m'excuserez mais je n'ai rien à faire avec vous. Il venait de lire la lettre. Or, possédait-il un quelconque esprit de famille ? Maya était prête à tourner les talons. Mais elle attendait quand même une réaction de la part de son cousin... elle ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi: une envie soudaine de lui laisser une chance, de s'octroyer le droit d'être "guérie"?

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Hello, cousin!

don't you speak like that to me

Matthias restait immobile, grêle et souffle d'euphorie intérieure, à regarder la jeune fille qui lui répliqua aussi sèchement qu'il lui avait craché au visage quelque secondes plus tôt. Une Standfield. Il ne pouvait y avoir d'erreur, de par la concordance des lettres et des mots. Et autant elle lui balança la pire des platitudes, frôlant le sarcasme sanglant et épineux, allant même à le vouvoyer... Il ne fit même pas attention à ce que ce commentaire pouvait avoir de blessant ou choquant; tout ce qu'il voulait entendre coulait dans ses tympans. Ils étaient de la même famille.

Le livreur de pizzas fit rire décimant tout émotion sur son visage pour élargir un sourire pure et faire briller de sur ses iris châtaigne un éclat de véloce sympathie, retroussé par des pommettes rehaussées. Il s'esclaffa, pour faire passer l'ébahit gaieté de son ventre, et s'en penchant, mains dans le frisé de sa chevelure, sans être capable de quitter son regard de Maya. Après avoir vu mourir sa mère à petit feu, puis son père d'un coup fatal, après avoir passer une tranche de vie seul à compter les véritables âmes à côtoyer et les frères et soeurs de cœur, se trouvait de son sang, bien vivant et jeune, à sa porte. Devant lui. Un rêve étanche qui éclatait en une fleur de printemps. Standfield... Il n'avait aucune souvenance de ce nom dans sa parenté, et il ne voyait pas le lien que cela aurait put avoir avec le côté paternel des Cleveland de sa famille. Mais il n'avait jamais connu le nom complet de sa mère qui avait gardé ce secret jusque dans sa tombe. Peu importe, devant lui se trouvait le caractère craché de l'impertinente gribouille qu'il eut été et qu'il était encore parfois. Toujours la lettre à la main, il s'avança vers elle, d'un air trop enjoué, débordant d'excitation.

Oh merde! J'avais aucune idée que j'avais de la famille! il débuta d'un mouvement du bras pour désigner l'écrit. C'est trop génial! Tu... Tu...

C'est sans demander d'avis ou crier gare qu'il sauta sur elle pour la prendre dans ses bras. Réaction spontanée, venant du fond du cœur et poussé par le bonheur. Elle était si petite et frêle dans l'étreinte de ce costaud qu'il n'eut aucune peine à la soulever elle et son sac à dos du sol dans cette accolade extravagante mais plus que naturelle. Il la déposa sur le sol, et toujours aussi enjoué, l'invita à entrer dans l'appartement.

Tu vas nul part voyons! Reste! Reste! Faut bien que j’accueille ma cousine - et t'arrête tout de suite de me vouvoyez. Merde... Je dois pas être bien plus âgé que toi. T'as quel âge au fait? Et d'où tu viens comme ça? T'as que ça comme bagage? Merde! Si j'avais sut que je recevais la visite d'une cousine aujourd'hui... T'as faim? T'as soif?

C'est sans même l'attendre que le moulin à paroles et questions pris marche vers l'antre du logis en s'attendant bien certainement que Maya la suivrait. Son aorte pompait une chamade furieuse, mais jamais il n'aurait crut revivre un si beau moment de toute sa vie. Puis il réalisa seulement à cet instant qu'il devait sonner complètement crétin. Fou. Pathétique. Hystérique. Effrayant, peut-être. Avant d'entrer dans sa place, il s'arrêta et refit face à la jolie blonde. Il soupira pour se remettre en place et dit:

Okay... Désolé, je suis simplement... Trop heureux, man! Fais ce que tu veux, mais... T'es la bienvenue chez moi. J'arrive pas à le croire. J'attendais une lettre de... Aujourd'hui c'est ma journée off et... Ah! Bon sang! T'es vraiment... un cadeau en ce moment pour moi!

Maladroit. Impulsif. Il ne put s'empêcher de terminer en riant entre les maille de sa rauque voix, toujours le sourire énorme au visage.

Matthias Cleveland & Maya Standfield

“ Hello cousin! ”

Maya Standfield était prête à s'en aller, à rebrousser chemin et dire au revoir à son cousin. Il doutait d'elle malgré son aveu précédent. Pourquoi irait-elle frapper à n'importe quelle porte ? Afin de se loger chez un inconnu ? Cette absurde possibilité n'avait pas de sens. D'autres lieux existaient pour abriter les personnes sans domicile fixe. Matthias Cleveland n'avait pas fait exprès de ne pas lire cette lettre lui indiquant des secrets jusqu'alors bien ensevelis : son papy souhaitait le connaître et il lui demandait d'héberger et de surveiller sa cousine adolescente. Suite à l'annonce de Maya et ce, sans le désirer, il afficha un visage peu avenant dès le premier contact visuel avec la petite blonde. Alors, elle se focalisa sur cet instant, peu fière de rester avec une personne aussi passive et peu impliquée dans une réalité présente. Outre le fait qu'il lui parla de manière sèche, la lycéenne retenait cette mauvaise première impression. Leur grand-père devait se tromper, Matthias ne devait certainement pas être l'homme de la situation ! Il semblait posséder trop de soucis à résoudre. La jeune fille préférait s'en tenir là. Or, son cousin ne l'entendait pas de cette oreille. Il avait lu son courrier ! Le brunet paraissait si impressionné, voire heureux de rencontrer un membre de sa famille. Maya ne savait rien de plus sur cet inconnu qui lui faisait face dans la joie et la bonne humeur. Apparemment, les personnes du même sang que lui possédaient une importance à ses yeux, elles comptaient pour lui. Ce détail réussit à faciliter l'apparition d'un sourire chez Maya qui recherchait juste un peu de soutien dans le fond. Elle ne devait pas lâcher, sa génitrice la voulait en sécurité et placée chez son neveu. Malgré les risques que cette expérience soulevaient, la jeune fille admit la deuxième chance. Elle décida de ne pas tourner les talons pour s'enfuir. Matthias n'avait rien demandé, ses proches si. On lui imposait une présence. Accepterait-il cette arrivée ? Considérerait-il la présence de sa cousine comme définitive quelques temps ou privilégiait-il l'instant en affirmant une visite de courtoisie ? Présentement, Maya admirait les changements de traits du visage qui s'élaboraient chez son interlocuteur. Il récupéra un air beaucoup plus sympathique et avenant. Il avait l'air si enchanté ! Sa surprise se lisait dans ses expressions, une cacophonie sans nom devait régner dans sa tête ! Il s'approcha pour s'exprimer : la gaieté filtrait ses paroles. Standfield s’excuserait plus tard pour son discours précédent pour ne pas déranger le cours de cette belle rencontre. Cleveland montra la lettre de son grand-père. Il venait d'apprendre une nouvelle qui pouvait bousculer un peu sa vie. Le jeune homme vêtu de son pyjama ne cessa balancer son contentement. Par contre, Maya fut un peu étonnée du geste suivant de son cousin : il la prit dans ses bras. Peu tactile, elle ne réagissait pas mais elle était ravie. Matt soulevait même la lycéenne de petite taille. Cette dernière le trouvait amusant. Elle se sentait comme une enfant bien accueillie au final. Gentiment, le brunet l'invita à entrer. Sans hésitation, Standfield avança doucement en portant ses deux valises, une dans chaque main. Elle ne se situait pas encore dans l’appartement qu'elle pu déceler un bordel monstre, à en juger les objets qui traînaient un peu partout. La porte bien entrouverte lui laissa le loisir de constater cette réalité.

Euh... je te remercie ! Votons pour le tutoiement ! Je suis désolée de débarquer comme cela, normalement tu aurais du être prévenu. J'ai seize ans et... bah je viens de chez ta tante, ma mère. C'est notre grand-père qui a repris contact pour nous tous. Tu le connais ?

Pour la suite, elle secoua la tête pour sublimer des réponses négatives : pas faim, ni soif. Puis, elle suivit son cousin. Il s'arrêta net les obligeant à squatter le pas de la porte. Symboliquement, il offrit un discours de bienvenue à Standfield qui le fixait attentivement. Il la compara à un cadeau. Il ne cachait pas son étonnement justifié et surtout pas son allégresse. Jamais Maya n'avait autant été considérée. Elle rougit légèrement. Elle était tout à fait étonnée ! L'humidité commençait à côtoyer ses pupilles toutes brillantes. Elle était touchée. Matthias lui ouvrait les portes de son existence, celle de son chez lui également. Il paraissait gêné de miser sur la sincérité. Il ne fallait pas.

Tu n'as pas à être désolé, c'est moi qui le suit... . Merci Matthias.. je ne sais pas quoi dire d'autre. J'ai rarement vu une telle joie sur le visage de quelqu'un.. sache que tu représentes une sorte de miracle pour moi. Tu peux me montrer la lettre de notre grand-père ? Elle enchaîna: Ces informations ne sont pas trop lourdes pour toi ?

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Hello, cousin!

welcome home

À sa réaction, Maya trembla un sourire, après une incertitude dévorante et farouche. Bien certainement qu'il pouvait être intimidant de se faire soulever de terre par ce grand homme à l'apparence d'un ours plus que de ce sympathique et charmant cousin éloigné... Tant mieux si elle pouvait y trouver un réconfort, le moindrement, une raison de porter la joie et de la parler. Autant Maya pouvait être désormais synonyme de joie pour Matthias, il en serait davantage comblé que ces sentiments soient réciproques.

Qu'il espérait tant et qu'elle semblait boire. Il voyait dans ce regard, de cette jeune adolescente qu'il venait d'enlacer, une rebelle qui n'avait trop eut la chance d'être une enfant, qui avait souffert une dure réalité et qui ne s'endormait pas sans cauchemar. Et par dessus tout cela, il voyait une ravissante gamine qui faisait chenille vers cocon en toute beauté de geste et d'âme. Parce que le livreur de pizzas adorait les enfants, peu importe leur âge, et leur donnait toute sa foi. Et il comptait bien aider cette jeune fille. De Seiza ans, comme elle lui en informa. Il haussa les sourcils, toujours sourire en coin, et elle parla d'un grand-père. Sur quoi il répondit bien prestement:

Non! J'ignorais que j'avais un grand-père! Enfin... Bien sûre que j'en ai un, mais je l'ai jamais vu ou j'ai jamais entendu parlé de lui. En fait, t'es la seule famille ne dehors de mon père et ma mère que je connais... il termina sur un sourire grave de fumeur, quelques toussotements au passage. Et puis, merde! Tu t'excuses pas voyons! T'es chez ta famille, t'es chez t-

Et c'est sur ces paroles qu'il réalisa l'état de l'adolescente. Il s'arrêta net devant son visage rougis, ses yeux à la noyade, ses traits coupés par l'émotion... Qu'il jugea point négatif, pour autant elle était forte et poignante. Il fronça légèrement des sourcils à la voir, et craint qu'elle n'éclate en sanglots. Matthias fut déstabiliser, percuta un mur en tentant le tout pour ne rien laisser paraître. Si elle craquait, il ne saurait quoi faire. Rien de surprenant: il était nul dans ce genre de situation. Surtout lorsqu'il s'agissait d'une jeune adolescente sortie de nul part. Et son cœur se tordit. Non pas par angoisse. Mais par tristesse. Alors n'avait-elle jamais entendu de telles? Comment une enfant pouvait avoir traversé seize années sans plus à l'ouïe? Il jugea le tout horrible, et se promit de lui donner l'amour familial qu'il lui manquait. Autant naze pouvait-il être. Aussi peu pouvait-il sembler. Il se trouva fou de penser de telle face à une jeune inconnue qui portait apparemment son sang, mais il était heureux. La belle continua, sur quoi il soupira en lui tendant la lettre et répondit:

Lourd? Bah... C'est tout un truc, ouais! Mais bon... Ça vaut le coup. Toi aussi t'es comme un miracle pour moi, t'as pas idée! Il se retint, question de ne pas paraître trop nul, pour ne pas dire qu'il se sentait terriblement seul et qu'il était terriblement seul au delà d'Andy et Tyee qu'il rencontrait quelques fois... Tu le connais ce mec? Notre grand-père je veux dire...

C'était plus drôle à dire qu'il ne l'aurait crut. Il prit les valises que la jeune fille avait dans les mains et la laissa entrer avant de refermer la porte de l'appartement de son pied - cette tactique lui devenait expertise. Il les déposa sans trop d'attention sur le sol et écarta les bras pour désigner la demeure.

Bon bah...Ton nouveau chez-toi! C'est pas le luxe, mais ça tient le coup et c'est pas trop loin de l'école... Tu dois aller à l'école, non? Tu verras, c'est douillet comme endroit. Bon... C'est pas très en ordre... Mais j'avais aucune idée que je recevrais un nouveau coloc' aujourd'hui!

Petit rire, qui lui valut une grasse toux encore. Il renifla, se racla la gorge... Rien de gracieux, mais rien dont il se soucia; il était habitué dès lors à ses poumons fragiles. Il se dirigea vers une pièce dont la porte était close et fit signe à Maya de le suivre. En ouvrant la porte, on pouvait y trouver une pièce minuscule contenant un lit parfaitement drapé, une commode et un bureau munit d'une chaise. Une fenêtre donnait vue à la ruelle. L'endroit était paisible, dormait comparativement au reste de l'appartement. On aurait dit que personne n'avait ouvert cette porte depuis des millénaires. C'était presque le cas...

Je sais pas tu veux rester ici pour longtemps... Mais tu t'installes pour le temps que tu veux! C'est ta chambre maintenant. C'était la mienne avant...

Il se pinça les lèvres dans un sourire plus ou moins bonasse comme d'habitude, mais bien chaleureux, accompagné d'un regard et son soupir nostalgique. Il retourna ensuite à l'entrée et enfila une veste de cuire sans plus attendre.

Je vais aller faire des courses. J'aurai pas assez de bouffe pour deux. Il fit sourire sympathique à sa cousine et lui tapa amicalement l'épaule. Hey! Bienvenue chez toi.

Et il quitta l'appartement sans prendre la peine de verrouiller la porte derrière lui.

Matthias Cleveland & Maya Standfield

“ Hello cousin! ”

L'émotion demeurait à son comble. Quand Matthias semblait heureux de rencontrer sa cousine, Maya se montrait émue devant une telle gentillesse. Cleveland ne connaissait pas son grand-père. Il vivait seul. Avait-il une petite-amie ? De la famille, une femme et des enfants ? Que devenait ses géniteurs ? Son appartement, comme son attitude, respirait la solitude et la prise de sales habitudes. Son lieu de vie ressemblait à un champ de bataille pas forcément très accueillant. Que faisait-il de ses journées ? Maya ressentait une sorte d’inquiétude. Elle ne souhaitait pas s'imposer et en même temps elle percevait tout le malheur qui habitait l'intérieur de la carapace de ce grand nounours qui la souleva deux minutes plus tôt. La jeune fille demeurait un peu paumée. Aussi, le fait d'afficher une émotion particulière ne lui appartenait pas, jamais elle n'agissait ainsi. Pourtant, les bonnes paroles de Matt détenaient le don de la désarmer. Comment cela était-ce possible ? L'adolescente possédait l'envie de se terrer, de se cacher dans un trou de souris par honte. Elle ne désirait pas que quelqu'un, même son cousin, la remarque ainsi. La blondinette devait se reprendre, ici et maintenant. Bien-sûr, Matthias continuait à déverser en mots une bienveillance... ! Il s'arrêta, pourquoi ? La lycéenne se sentait observée, il savait.. il la voyait émue. Merde, il fallait absolument qu'elle se calme ! Pourtant, elle croyait en ce que le jeune homme racontait. Elle se sentait en famille, écoutée et considérée comme rarement, elle s'imaginait bien rester avec cet inconnu. Non, elle ne devait pas ! Jamais elle n'avait ressenti de tels sentiments, la joie l'envahissait.... ! Maya était déstabilisée par ces nouveautés. Pouvait-elle encore se rétracter ? Elle essaya de se rattraper mais sa voix un peu tremblante lui fit défaut.

J'suis désolé pour toi... vingt-quatre ans sans connaître ta famille... à part tes parents... c'est pas fun... elle n'arrivait pas à formuler son idée. Elle pensait juste que le manque de repères pouvait éventuellement faire du livreur de pizza un être aussi perturbé qu'elle. Se ressemblaient-ils ? La jeune fille dirigeait son regard un peu partout afin de se reprendre et de ne pas brillait par sa sensibilité apparente. Elle chopa doucement la lettre que son cousin lui tendit. Elle lisait rapidement entre les lignes. Elle ne connaissait pas son grand-père également alors ce détail l'enfonça d'autant plus... . Merci Matthias ! Mais.. , je ne veux pas m'imposer. Papy s'est peut-être trompé...  je serai me débrouiller seule. Elle lui redonna la lettre. La petite blonde secoua la tête pour répondre négativement : elle ne savait pas qui était leur grand-père. Ma mère, ta tante, vient de le retrouver, il s'est fait plutôt absent, apparemment il souhaite reprendre contact avec tout le monde. Avec les parents de Cleveland, il s'agirait d'une utopie puisqu'ils n'étaient plus de ce monde. Par la suite, Matt s'enquit de prendre les valises de son invitée. Il était très avenant et prévenant. Il présenta sa demeure comme celle de sa cousine maintenant. Non Matthias c'est trop, ça reste chez toi. Je te remercie pour l'accueil. Et ne dénigres pas ton appart', ma maison a connu de pires tornades. Elle rit légèrement. Ouais je vais au lycée dans le centre ville... elle possédait des résultats médiocres, de mauvaises remarques sur son attitude et elle séchait un peu trop souvent. Oublis Matt, je ne vais pas rester longtemps... ta coloc... ne va pas s'éterniser. Tu es chez toi ! Pas moi et je ne me permettrai pas de squatter ainsi. Tu n'as pas de quoi me recevoir, tu n'es pas aussi clean que papy le disait : tu as fumé combien de pétards avant d'ouvrir la porte ? Je ne te cries pas dessus, je ne te juge pas mais je préfère te laisser tranquille. Ça me va de reprendre contact mais je ne souhaite pas salir la bonne réputation de ta demeure, de ton quotidien : si tranquille et si paisible. Maya frotta ses yeux, son maquillage s'étira par ce geste. Ensuite, elle suivit le jeune homme jusqu'à une pièce étrangement propre, et rangée. Matthias lui laissa sa chambre. La belle craqua. Il en faisait beaucoup, c'était plus qu'elle n'en avait eu pendant toute son existence... il allait même faire des courses... il se mit carrément en route. Elle le suivait. Non c'est ta chambre comme tu le dis. Ta maison. Ta vie. Décontenancée, elle rattrapa son cousin et elle le stoppa dans sa marche, elle désirait vraiment se tirer. J'y vais Matthias, oublis c'est une mauvaise idée. Retournes chez toi et ne penses à rien d'autre qu'à profiter. Elle commença à partir.

© Chieuze

© BOOGYLOU.

Hello, cousin!

pls... no...

Matthias le gamin était si heureux de cette venue, qu’il buvait les paroles mais ne prenait la peine de les introduire dans son cortex pour les comprendre et les assimiler. Simplement, il entendait une personne de son sang parler et ressentait tant de bonheur..! Il n’arrivait à réaliser cet inconcevable qui était apparut sous ses yeux, en cet après-midi fétide et rayonnant à travers la fenêtre poussière d’un appartement qui transpirait la solitude. Alors il refusa catégoriquement ce qu’elle dit, ce qu’elle annonça, ce qu’elle conclue : qu’elle devait partir. Il n’en écouta point. Car il savait qu’elle allait rester. Elle devait rester…

Il était si seul, si vide. Tout ce qui le remplissait était les rares occasions qu’il avait de voir ses amis. Ses véritables confrères, jamais ceux qui ne passait que pour boire et fumer ou ceux qu’il abordait entre deux nez rouges lors d’une fête dont il ne connaissait même pas l’Hôte. Ceux-la étaient des présences qui n’avaient rien à dire, qui ne comblait rien. Heureusement qu’il y avait Andy, sa sœur, qui était toutefois assez débordé. Le petit Kayden qu’il pouvait garder à son plus grand bonheur et sa mère qui était comme un héros pour lui, Déborah qui l’empêchait de sombrer dans les vices… Ceux qui étaient devenu son quotidien. Ceuz qui l’emplissaient d’un boucane encombrante, et qui dissolvait tout ce que pouvait porter son âme au passage. Et pourtant, il ne pouvait s’empêcher de rouler, d’inhaler et de répéter. Même si tous ces gestes le creusaient encore et toujours de désert. Maya était ce qui redonnerait un souffle à son quotidien. Même si elle ne restait que le temps de découvrir l’amour familiale ou, bien simplement, l’amitié… Il espérait tant d’elle, l’aimait déjà à la folie sans qu’il ne se rende compte de l’importance d’une adolescente cousine dans sa vie. Mais il n’en pouvait rien; rien ne pouvait empêcher cet homme d’éprouver, et surtout pas si c’était de l’amour. Il n’attendait rien de la jeune Maya, aucun miracle, aucune exception spectaculaire. Il ne désirait pas d’elle une surdouée ou une perfection quelconque. Il ne voulait que la savoir présente, et heureuse, si possible… Parce qu’étant de sa famille, il sentait désormais qu’il devait s’occuper d’elle. Comment? Impossible à dire. Mais il ne pouvait laisser cette jeune fille qui était la dernière miette de sa famille filer entre les ruelles et les ombres de la ville.

Alors, c’est bien joyeux et sur l’élan dynamique qu’il enfila sa veste et s’apprêta à sortir de son appartement. Et c’est uniquement à cet instant qu’il écouta véritablement sa cousine. Alors qu’elle l’arrêtait de force, qu’elle lui claquait sa réalité bien en face. Sur ce, il s’arrêta. Et son sourire s’évanouit bien tranquillement, tout comme ses épaules qui s’affaissèrent. Et une tristesse adopta comme une vieille amie son visage. Une dépression qui creusa momentanément ses cernes, qu’on aurait dit prêt à accueillir la larme, qui n’avait plus rien d’amusé ou d’amusant. Il la regarda, d’un œil long et fade. Elle avait pleuré. Son maquillage avait laissé les traces de ce chagrin. Tout ce qu’elle lui dit sonna sans sens et d’unique douleur à ses oreilles. Comment détruire le présent d’or qu’on venait de se faire offrir : par ces mots. Par cette façon de parler. Et comment tout réparer? Par la franchise. Il ne voyait comment s’exprimer d’autre devant la jeune fille à présent. Il était malhabile de laisser communiquer sa poitrine, mais elle crierait sans fin si elle en avait de ce pouvoir. Son air était celui d’un quêteur aux abords de l’agonie. Exagéré, peut-être? Ça ne serait en rien surprenant puisque tout de lui était burlesque quand le jour s’y prêtait.

Non… Tu ne peux pas me faire ça! S’te plaît… Je suis seul. Trop seul. Et vide… Pourquoi penses-tu que je fume autant? Pour profiter? Non… Bien sûre que non… il fit rire qui n’avait rien joyeux, et pourtant, sa voix était celle attendrissante et douce du blessé, non du colérique. C’est parce que cette dépendance est tout ce qu’il me reste pour remplacer ce que j’ai perdu et ce que je perds à tous les jours… Il soupira, et baissa le menton. Je perds tout ce que je gagne qui peux me nourrir un peu… Je parle de compagnie… J’ai peine à garder celle que j’ai, et je n’ose la toucher, parce que je sais que j’ai l’abîmer… Et il lui prit les mains, tout doucement, et la regarda dans les yeux, toujours d’un air suppliant. Dehors, tu ne feras pas long feu. J’aimerais tellement apprendre à aimer un membre de ma famille. Je t’en pris… Donne-moi une chance. J’ai besoin de toi… cousine…

Ce n’était plus de discussion qu’elle ne le dérangeait pas – parce qu’il comprenait qu’elle ne voulait vraiment pas déranger – mais qu’il avait besoin de sa compagnie. Et autant elle ne le jugeait pas, il ne pouvait faire de même. Étrangement, il se voyait à travers cet enfant qui avait affronté beaucoup. Cette émotive qui avait désormais une carapace, cette pauvre indésirable qui s’accrochait déjà au noir… Et ce qu’il désirait le moins au monde était qu’elle devienne comme lui, ou pire. Matthias se savait misérable.

Matthias Cleveland & Maya Standfield

“ Hello cousin! ”

Maya Standfield était prête à partir. Elle ne jugeait pas l'importance qu'elle pouvait avoir pour son cousin. La jeune fille s'occupait juste d'évaluer les soucis que son apparition magique causerait. Le jeune homme possédait un appartement assez petit. Il se shootait. Assurément, le livreur de pizza ne représentait pas un être responsable et digne d'accueillir une adolescente à problèmes chez lui. En même temps, il ne détenait qu'une vingtaine d'années ! Personne ne serait exiger d'un garçon de cette tranche d'age de prendre les devants et de se montrer plus mature que la plupart des jeunes de sa génération. La blondinette ne cherchait pas une épaule, un surveillant, ou un tuteur, mais elle ne savait pas non plus comment Matthias s'y prendrait avec elle. Ce détail lui faisait peur. Il avait certainement bien plus à faire avec son propre cas. La lycéenne ne comprenait pas que sa présence pouvait éventuellement réparer quelque chose : la solitude de cet homme. Elle cautériserait une plaie : le manque de repères, le vide familial qu'il subissait depuis bien longtemps. Pourtant, elle observa la joie de son interlocuteur. Cette dernière réussit à provoquer de l’émotion du côté de Maya, elle n'avait pas l'habitude qu'on lui accorde une si grande place et qu'on la considère autant. L'ado ne contrôla pas sa réaction, ses larmes coulaient toutes seules bien qu'elle tentait de stopper leur course de manière discrète. D'une autre côté, elle imposait un faux élan d'allégresse chez son cousin. Cleveland se montrait plein de bonne volonté. Il était prêt à tout céder pour le confort de la jeune fille. Il allait même faire des courses pour son arrivée. Matt possédait le cœur sur la main. Ce détail ne fit pas changer d'avis à la jeune adolescente qui se voyait encore plus comme un fardeau, plus qu'une bénédiction. Elle manquait sincèrement de confiance en elle et elle sous-estimait la gentillesse, la bienveillance d'autrui. Elle souhaitait juste se faire oublier. Or, Matthias ne l'entendait pas de cette oreille. Il afficha une déception sans précédent. Forcément, Standfield le malmenait quelque part. Elle ne souhaitait plus rester. Une tristesse criante se dessina sur le visage de Matt. Maya n'avait jamais voulu cela. Elle demeurait un nid à emmerdes ! Soudainement, le jeune cancéreux se permit d'user de franchise. Son discours était perçant. Sa cousine ne le quittait pas des yeux. Elle l'écoutait attentivement. Il faisait tout pour qu'elle revienne. Jamais personne n'avait effectuait cela pour elle. Ce type était plus sincère que n'importe qui. En même temps, Matt se confiait. Il n'hésitait pas à apporter sa confiance à cette gamine qui n'en faisait malheureusement pas autant en désirant s'échapper aussi vite. Matthias souffrait sincèrement. Il subissait une addiction pour remplacer un vide que Maya pourrait combler si elle le voulait. Cleveland avait besoin de cette présence. La blonde ne pouvait pas le laisser à sa triste existence. Matt continuait son discours en attrapant les mains de sa cousine. Il la regardait droit dans les yeux. Ses dires restaient convaincants, même sans supplications, il gagnerait la partie. Maya sentit une forme de compassion l'envahir.

Si je peux t'aider, je veux bien. Après tout, on vient de la même famille et la famille n'abandonne pas les siens. Par contre, je veux que tu arrêtes cette addiction, tu n'auras plus besoin de combler un vide Matthias, je serai là. Elle sourit légèrement. Je reste avec toi cousin... . Elle enchaîna : on peut se promener ensemble pour discuter un peu, non? Je ferai des courses avec toi par la suite si tu veux, je travaille un peu, j'ai un salaire, je t'en donnerai les trois quarts pour toi vivre. Elle parlait sérieusement, d'autres combines lui permettaient d'avoir tout ce qu'elle possédait. Maya recevait pleinement le cadeau que Matthias lui faisait : la promesse d'un meilleur quotidien, ce qu'elle recherchait en l’occurrence.


DP : On peut conclure ici ou continuer c'est comme tu veux (MP)   .

© Chieuze

© BOOGYLOU.

Hello, cousin!

that is how you make me smile... or not

Et il eut une réponse final, celle qui allait changer la vie d'un pauvre solitaire, livreur de pizzas et baragouineur de succès. Celle qui jetait les larmes sur le sol en eut pour son chagrin et son argent. De son plus heureux bonheur, glissé sur la ligne du temps des malheurs, elle accepta enfin de rester avec lui et de partager ce qui serait, en l’occurrence, un nid familial de fortune.

Elle dit rester pour lui. Et il voyait, à travers ses pluies de paupières qu'elle était dans un instant choyé. Qu'elle n'avait vécu cet accueil de la part d'autrui depuis longtemps sinon jamais de son existence. Peut-être restait-elle pour supporter Matthias et l'aider à ne pas couler, mais il réussirait très certainement à lui redonner rayon en cœur. Pour de la joie, il lui en vendrait bien. Pour ce qui était du reste, il se demandait toujours. Il ne savait pas encore qu'il aurait à se débattre avec ce qui était les limites de l'éducation et la dispute bien banal et volière familiale. Bien qu'il en avait de doutes et d'esprit.

Il ne cesserait peut-être pas miraculeusement de fumer. Mais il ne la laisserait pas débourser une colocation de la sorte. Elle ne coûterait pas bien cher après tout - c'est ce qu'il se disait, du moins. Et bien qu'il ne soit pas son père, il avait toupet et fierté de se considéré tout de même comme son responsable. Un tel rôle auto-attitré pouvait se permettre de payer les repas de la petite cousine. Enfin, il dit:

Je... Promets rien... J'ai... essayé... tant de fois d'arrêter... Je vais essayé... Pour toi. T'inquiète, il gémit son accroc. Parce que après tout, il avait longtemps fait une croix sur sa libération de ce vice et n'avait plus rien à s'en faire pour ses poumons: ils étaient déjà morts. Et ne t'en fais pas pour le salaire. Garde-le et paies-toi de bonnes études avec ça! Bon d'accord. On discutera. Viens, on va au marché! lui gratifia-t-il d'un sourire en prime, le plus douillet qu'un visage n'eut porté.

Nouveau message

Expéditeur: Unknown
Destinataire: Matthias P. Cleveland
Message reçu, aujourd'hui.

Pourquoi croire ses paroles ? Ne t'a-t-on pas appris à te méfier des gens que tu ne connais pas ? Je suis sûr que ce que ta cousine fait en plus de ses études pourrait très bien t'intéresser... -W

« Bonjour,
Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 24 Mars sinon, le sujet sera verrouillé.
Merci de votre compréhension. »

Il était terminé bien avant le message de -W-, désolé on a peut-être oublié de prévenir.

Merci Maya, je vais archiver dans ce cas la.

Sujet terminé et verrouillé.