Cela ne faisait que quelques jours que Jaymes Holden vivait Lakeview et déjà l’ambiance changeait beaucoup de son Québec natal. Il pouvait profiter du grand air et de la chaleur tandis qu’à cette époque de l’année, c’est de l’abondance de neige qui tombe sur la province canadienne. Le simple souvenir de sa femme et sa fille lui donnait un poing à l’estomac, donc, il préférait ne plus y penser. Le riche gagnant du loto profita de ces derniers jours pour bien s’installer dans sa villa autrefois utilisée que pour les vacances. Bien entendu, il engagea des gens pour faire le plus grand du boulot – lui se contentait que de placer ces affaires personnels. D’une résidence aussi vaste pour un seul homme, Jaymes savait parfaitement qu’il ne pourrait pas faire le ménage complet seul. Rapidement, il contacta le journal de Lakeview pour faire passer une publicité et une bonne dizaine de femmes retenues son attention. Ainsi, il appela chacune d’elle pour faire passer un entretien. C’est Rebecca Hobbs qu’il devait voir en cette journée. Bien qu’habituellement d’humour plutôt solitaire, l’homme s’enthousiasma de voir quelqu’un. Les fêtes approchaient à grand pas et il ne s’habituait pas à passer ce temps sans sa famille. Ses parents lui avaient proposés de le rejoindre au Québec pour le réveillon, mais pour le moment, Holden avait refusé. Ainsi, c’est dans sa cuisine qu’il s’était installé pour lire le journal du lundi en attendant l’arrivée de Rebecca.

Rebecca avait un second entretient pour faire le ménage dans une grande maison de gens probablement riches. Seven savait qu'elle avait beaucoup de boulot ces derniers temps, mais préférait cela plutôt que de se morfondre, surtout en période des fêtes. La brunette emprunta donc l'autobus, se disant qu'il y aurait moins de chance qu'elle heurte quelqu'un ou bien qu'elle n'arrive en retard. Elle suivit donc le trajet, papotant avec le chauffeur du bus qui la débarqua directement devant la porte de l'homme qu'elle devait rencontrer. La brunette s'approcha, tenant le bout de sa robe jaune avec ses deux mains emmitouflées dans deux grosses mitaines rouges pompier, puis toqua à la porte, regardant de gauche à droite si quelqu'un approchait. Une fois la porte ouvert, la brunette s'arma d'un immense sourire. Bonjour je suis Rebecca, je suis là pour l'entretient, vous savez, pour le ménage? On s'est parlé cette semaine. Elle regarda sa montre carrée puis repris. Je suis en avance, je peux revenir dans dix minutes si vous voulez, j'ai toujours un bouquin dans mes poches...ohh je viens de comprendre le sens de livre de poche, c'est marrant hein! La brunette rit timidement, cette homme semblait méchant...

Lorsqu’on frappa à la porte, Jaymes retira ses lunettes de son visage et les posa sur le journal qu’il n’avait pas encore terminé. L’homme prit chemin jusqu’à l’entré où il ouvrit la porte un petit sourire sur ses lèvres. « Ouin, Salut Rebecca, tu peux ben entrer… si tu veux.. » Dit-il en observant la femme l’analysant du regard. Elle semblait pipelette, ce n’était pas quelque chose qu’il détestait, il l’a trouvait amusante du premier regard. Cette dernière comprit la signification du livre de poche, ce qui fit rire Jaymes. « Non non, ça va ! j’faisais pas grand-chose de toute manière… ta tu eu d’la misère à te r’trouver ? » Demanda-t-il en fermant la porte à la jeune femme. Il fit quelques pas vers l’arrière et lui désigna un léger sourire. Jaymes ne savait pas vraiment comment se comporter dans ce genre de situation, après tout, avant de gagner au loterie, l’homme vivait comme n’importe quoi et même sous la moyenne, alors il comprenait le style de vie de ses concitoyens. « Ouin, c’est ben drôle ! J’y pensais pas non plus. » L’homme semblait perdu dans ses pensées. Il fallait dire que Holden ne parlait que très peu et restait souvent dans son coin lorsqu’il était question d’entretenir une conversation avec un inconnu, il se gratta l’arrière de la tête et sourit bêtement. « Ben ça c’est la maison… » Le malaise semblait s’installer dans la pièce.

Seven était de nature quelqu’un de chaleureux et ne pouvait faire autrement que de trouver tout le monde gentil et portait une confiance aveugle a à peu près n’importe qui, ce qui causait très souvent sa perte… seulement là elle trouvait que l’homme qui se trouvait devant elle faisait peur, certes ce devait seulement être sa carrure, son drôle d’accent puis sa voix rauque, mais quelque chose clochait avec cet homme…heureusement que Rebecca n’était pas du genre à avoir la trouille, sinon elle se serait sauvée en courant. Je veux bien, surtout si je dois travailler ici… Dit-elle en passant dans l’embrassure de la porte. Elle suivit ensuite le maitres des lieux, qui ne semblait pas très à l’aise de parler, au moins Rebecca se senti moins apeurée. Le chemin? Ah oui oui, j’ai pris le bus pour ne pas être malchanceuse encore une fois avec ma voiture de malheur et le chauffeur m’a déposé juste devant votre porte, je crois qu’il a bien apprécié ma présence, on n’a parlé tout le trajet, de tout et de rien vraiment… enfin il ne m’a pas dit aurevoir, mais j’imagine qu’il a oublié… L’homme devait probablement être à bout de nerfs à force de l’entendre, mais ça Rebecca ne s’en serait jamais doutée. Une fois de plus le malaise s’empara de la grande pièce. « Ben ça c’est la maison… » La brunette sourit poliment. Vous avez une très belle maison en tout cas, vous y vivez seul? C’est triste.

Une fois que Rebecca entra à l’intérieur de sa résidence, Christopher Holden referma la porte derrière elle et tourna talons. Il fixa la brunette en souriant bêtement, ne sachant pas trop quoi ajouter à la petite histoire de la brunette. À vrai dire, il ne s’en préoccupait pas vraiment et ne comprenait pas tout ce qu’elle disait, donc, il opina de manière idiot et marcha tranquillement derrière la femme de ménage dans l’espoir de lui faire découvrir sa propriété. Une fois que Hobbs lui posa une petite question qui le rendit très mal à l’aise, Chris ne sut quoi faire ou même comment réagir. Il se grata l’arrière de la tête et répondit avec une très grande franchise. « Ma bonne femme pis ma fille sont mortes… » Dit-il en continuant la marche comme si de rien n’était. Christopher ne se rendait pas compte qu’il semblait fou lorsqu’il parlait de la sorte, mais depuis la tragédie, Holden n’arrivait guère à affronter ses sentiments et depuis, on le considérait uniquement comme un être froid et étrange. « Un p’tit verre, ça vous tente tu ? » Dit-il en s’approchant du mini-bar où il se versa un bon whisky accompagné de deux glaçons qu’il tendit à Becca dans l’espoir de s’en faire un second verre pour lui cette fois.