Phalanstère

La foule entourait Savannah et la bousculait dans tous les sens tandis qu'elle tentait tant bien que mal de se frayer un chemin à travers elle. Des odeurs d'amuses-gueule et de boissons remontaient à ses narines à peu près toutes les secondes et toutes ces senteurs lui donnèrent mal au coeur. Le brouhaha des gens autour d'elle ne la dérangeait pourtant pas, mais elle voulait sortir de cette cohue le plus vite possible.
Un dernier effort, et elle réussit à sortir son bras droit de l'enfer tortueux. Se tournant vers un Nigel tout souriant, elle fit de même.

« Merci, ça fait plaisir aussi. Je pensais ne rencontrer personne ici. »

Regardant autour d'eux, elle ne vit personne qui aurait pu être en sa compagnie.

« Tu est venu avec quelqu'un? Ou.. tu attends une connaissance?»

Elle lui tendit un sourire tout mignon. Elle aimerait rencontré beaucoup plus de monde ici, et les gens que Nigel connaissait pourrait peut-être l’intéresser. Enfin, amicalement.

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*Phalanstère*

let's have some fun !

La jolie brunette parvint tant bien que mal à sa hauteur et ça en amusa un peu plus le jeune homme. Enfin un visage connu et qui lui permettrait de passer un bon moment dans cette soirée. Ce n'était pas facile pour Nigel de se sentir bien, entouré de gens qu'il ne connaissait à peine mais qui eux, connaissaient son histoire et surtout son frère. Ce frère qui était de retour et parlait comme s'il n'avait jamais quitter le territoire avec ses amis. Il avait une telle aisance que s'en était effrayant ! Feinte ou non, il avait toute l'admiration de son cadet, qui lui ne se voyait pas faire ce genre de chose. Ce qui le peina, c'est que ses camarades de l'équipe ne soit pas à portée de vue. Certaines vivaient dans Greengrass mais nul ne s'était concerté afin de savoir où se retrouver. Ais pour l'instant, Nigel était heureux de voir Savanah. Son sourire lui réchauffa le cœur. Il se sentait moins seul.

La demoiselle était heureuse de le voir également, ce qui lui donna encore plus envie de rester un moment avec elle. Elle était toute nouvelle dans le quartier et ne connaissait pas grand monde, hormis le Chatwood maintenant ! Depuis leur rencontre à la patinoire, les deux avaient gardé contact. Ce jour resterait gravé dans sa mémoire, tant ça avait été cocasse. Ce n’était pas comme avec Rachel, où ils s'étaient connu en boîte, ou des amitiés de fac. Non, là, c'était bien spécial. Avoir failli se casser quelque chose tous les deux et réussir à éviter le pire par uns pirouette du brun au dernier moment ! La jolie demoiselle lui demanda s'il attendait quelqu'un. Il eut envie de rire mais se retint. « Je suis venu avec mon frère. Et sa femme. Ais lui connaît plus de monde que moi apparemment, je le laisse se donner en spectacle, s'pas mon genre... » fit-il en jetant un coup d’œil à Linus qui parlait toujours avec l'hôte de la fête, Lizbeth semblant peu à l'aise. Mais Nigel s'occupa de Savannah plus que d'autre chose. « Tu veux qu'on se trouve un coin plus tranquille pour parler ? » demanda le jeune homme afin d'avoir une bonne occasion de s’éloigner de toute cet effervescence.

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GreenGrass's Crew

Phalanstère

Oui, nous sommes voisins. Nous l'avons toujours été mais je n'ai jamais dévoilé ce détail à l'époque où j'étais l'amant d'Emily. C'était plus facile pour moi de disparaître à cette période ou je voulais vraiment disparaître. J'étais du genre à m'évincer d'une fête, sans prévenir personne. En y réfléchissant, je n'ai pas beaucoup changé. Je pars encore sans prévenir, mais je sais ben que c'est très malsain. Oui, nous sommes voisins. Je me contente de répondre avec un sourire ni trop réjouit à cette idée, pour ne pas inquiéter Lizbeth, mais tout de même un sourire pour ne pas froisser Emily. Je ne relève pas vraiment le ton et l'oeillade qu'elle m'adresse. Je vois très bien ce qu'elle insinue, ou pas, c'est peut-être seulement dans ma tête, mais je fait semblant que je n'ai rien vu. Je me contente d'hocher la tête.

Lizbeth s'impose et se présente, indiquant de manière très claire qu'elle est mon épouse. Je tilt un peu, parce que je ait bien que j'aurais du faire les présentations avant qu'elle ne se mette à parler, mais elle ne m'en a pas laissé le temps. Annonce à laquelle Emily répond qu'elle est ma Lady. Heureusement que j'ai parlé d'elle. Bon sang, s'il avait fallut qu'elle s'exclame qu'elle ne savait pas que j'étais marié, j'aurais eu droit à une crise. Heureusement, que j'ai parlé d'elle. Bon sang, heureusement. Cette fois, je souris franchement. Oui, Lizbeth est ma Lady. Par contre, je roule es yeux lorsque mon ex-amante prétend que j'ai eu de nombreuses ex. Ce n'est pas faux, mais elle n'en sait rien. Je n'ai jamais compté non plus comme des ex les filles avec qui j'ai passé une nuit. D'ailleurs, à une période, je serais bien embêté de dire avec qui j'ai bien pu baiser. Mais ça, Emily n'en a jamais eu la confirmation. Et ma Lady n'en a aucune idée. Je ne démens rien pourtant. Quoi dire d'autre. Je ne vais quand même pas lancer une " C'est pas vrai ! ", j'aurais seulement l'air encore plus coupable. Je n'ai ni regrets, ni remords. C'était une époque malsaine pour moi et je me suis vautré dans le malsain autant que j'ai pu.

Je ne doute pas qu'Emily soit contente de rencontrer Lady. Je suis certain qu'elle est intriguée. Elle sait en plus que je ne lui ai pas tout raconté sur mon passé Des tas de choses que je n'ose pas lui raconter encore. Si j'accepte pour moi-même tout ce que j'ai pus faire de malsain il y a 10 ans, je ne suis pas vraiment à l'aise pour le crier sur les toits et encore moins le raconter à Lizbeth. Emily a raison, elle devrait le savoir, mais ce n'est pas le moment.

- J'étais effectivement venu seul, au départ, je ne t'ai rien caché. Lizbeth est venue me rejoindre ici il y a quelques jours, dis-je en hochant la tête et en souriant franchement. Deux jours en fait. Mais dans ton cas, c'est vrai que tu n'as pas changée. Pour ma part, je crois surtout que j'ai arrêté de faire l'imbécile.

Je jette un regard tendre vers Liz, sachant qu'elle tente de saisir l'essence du dialogue. Elle pense peut-être que c'est par rapport à mes supposées nombreuses ex. Je sais que Emily sait de quoi je veux parler. Des drogues, en général. Je sais que c'était totalement stupide, mais c'était si bon dans le high de la dernière dose, ces moments ou je croyais tenir le monde entre mes mains. Et ensuite, il y avait le creux de vague, ces moments où j'étais relativement conscient et où j'avais tant besoin d'elle. Puis venait le manque et je devenais totalement déconnecté. Et ensuite, une nouvelle dose et tout recommençait. Liz ne doit pas savoir de quoi je parle. Elle doit se dire qu'il y a 10 ans, j'étais un jeune homme et probablement aussi con que tous les jeunes hommes à cet âge. Oh, elle sait que j'ai eu des problèmes, le suicide d'Errol, elle le savait, m'avait fit dépressif. Le hic c'est que je doute qu'elle sache que j'ai plutôt vécu ma dépression avec un paquet de drogues.

Phalanstère

Quand le regard de Savannah suivit celui de Nigel, elle s'étonna que ces frères ne se ressemblaient pas le moins du monde. De plus, il devait être vachement plus âgé qu'eux deux car, ayant une femme, il devait largement avoir passé le cap des vingt ans. A côté, elle aperçu une jeune femme aux longs cheveux châtains foncés. Se devait être la belle-sœur, de son ami, alors.
Savannah sourit à la remarque de Nigel. Lui? Ne pas se donner en spectacle? Ironie, puisqu'il jouait sur la glace devant un public qu'elle savait effervescent.

« Allons-y, sinon, tu parleras à de la chair à pâté, dans pas longtemps.»

En acquiesçant, Savannah commenca à s'écarter de la foule, tout en jetant un regard à Nigel pour voir s'il la suivait.

« Si je me souviens bien, tu es en terrain inconnu, n'est-ce pas? Je n'aime pas me retrouvée entourée de gens que je ne connais pas, et pourtant, je suis venue à Lakeview juste pour ça. Je suis désespérante.»

Ne parlant d'elle pas plus qu'il ne le fallait, Savannah sourit en sentant de l'air frais -enfin!- et une liberté de mouvement dont elle avait besoin.

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Je ne savais pas ce qui m'avait pris ! J'évitais depuis des jours et là, juste parce que j'avais vu Vaina j'étais aller à leur rencontre. Pourvu que la soirée ne se transforme en un gros réglage de compte ou pire, que ce qui c'était passé avec la belle blonde au Néon se reproduise ici ! Mon arrivée n'avait pas eu l'air de détendre la jolie brune. Par contre, le jeune homme semblait soulagé et avait surement senti la tension entre la blondinette et moi car il engagea la conversation. Peter.. Je lui souris et tourna les yeux vers lui. Je ne l'avais encore jamais croisé, sinon je m'en serais souvenu, c'était certain. Un beau brun qui semblait sur de lui, ne passait pas inaperçu surtout auprès de moi !

- Depuis quelques mois maintenant ! Et vous pouvez me dire "tu". Au fait, je m'appelle Alexa

Finalement, la soirée n'allait pas être aussi nulle que je le pensais. Faire une soirée où personne ne se connait a toujours du mal à démarrer et les gens ont du mal à être eux même -enfin c'était mon avis-. Mais la fête battait déjà son plein et les gens que j'avais croisé avait été fort sympathique avec moi. Je regardais le petit groupe et posa de nouveau mon regard sur Peter.

- Un verre ?

❋ Phalanstère.

On ne peut risquer que sa vie. Et si on ne la risque pas, on ne vit pas. ━ Amélie Nothomb.

Il n'y avait rien à attendre de cette soirée. De ce rassemblement. Personne de sa connaissance, des fantômes qu'il n'osait approcher, plus par crainte que par réelle timidité. Tous s'abordaient comme de vieux amis séparés depuis des années. Lui, isolé, se faisait spectateur des victuailles festives. La place lui convenait. Les sourires des autres lui réchauffaient le cœur. Il ne les enviait pas, il n'y avait pas de quoi. Il ne craignait plus d'être seul. Même, il s'en satisfaisait. Il aimait l'ambiance, les discussions, le bourdonnement de fond d'une telle assemblée. Quelque chose qu'il avait appris à aimer, à force de le fréquenter. À force de s'y noyer. Les bras croisés sur la table, la joue échouée contre son poignet. Le recoin sombre sous les projecteurs qu'il avait aidé à hisser sur scène. Reconnaissance suffisante. Les paupières tombèrent sans qu'il n'oppose résistance. Nul besoin. Aucun besoin.

- Hey mec !

Sursaut. S'il s'attendait à cela.
Un voisin. Un voisin qu'il avait déjà rencontré, du moins, dont le visage lui revenait en mémoire. Un certain Garrett Hobbs. De ce dont il parvenait à se souvenir. Quant au ton employé, il n'avait connaissance d'une telle sympathie, d'une telle intimité entre eux. Il prit place à ses côtés sans demander son reste, lui sourit. Un geste qu'il eut bien du mal à lui rendre. Toujours sous le choc, aucune idée du temps passé assoupi. Le temps s'était à peine obscurci, à en croire le ciel. Une bonne chose. Ses yeux se posèrent sur le verre de son vis-à-vis. Le parfum ne manquait pas de piquer son odorat, immanquablement. Alcool. Bas de gamme, peu alcoolisé, peut-être un peu des deux, il n'avait pas de science suffisante en le domaine. Il y avait des enfants dans les parages, sans doute ne s'était-t-il pas attardé au comptoir pour quémander liqueur plus agressive. Visiblement heureux. Presque soulagé. Quoiqu'il puisse être, détendu. Lui-même se laissa tenter, garda le dos droit, la tête basse, et les yeux rivés sur lui. Pure politesse.

- ... Monsieur Hobbs, je... Je ne m'attendais p-p-pas à vous voir ici... Pas vraiment. Tout le quartier était convié aux festivités, Garrett ne faisait pas exception. Emily Grams ne semblait pas être hôte à sélectionner ses privilégiés. Il était seulement surprenant qu'il se soit souvenu de son existence, et qu'il soit venu le saluer de son plein gré. Enfin... Est-ce que tout va bien... ?

Banalités sans nom. Peu à l'aise avec la rhétorique, semble-t-il seulement faire des efforts. À en croire la lueur dans son regard, Garrett ne prêterait pas attention à sa gêne. Pas plus que nécessaire du moins. Lui-même suintait l'aisance et la plénitude, et sans doute n'en avait-il pas conscience, mais son attitude lui saillait tellement bien qu'il parvenait à la transmettre autour de lui. L'ambiance s'y prêtait, il était dans son droit. Mais il y avait un problème. Quelque chose d'anormal. Aucune idée de quoi. De comment. L'instinct hurlait. L'instinct ne se trompe que peu.

- Vous... Vous semblez de bonne humeur, ai-je tort ?

J'arrête ce garçon qui attend des pièces. Je lui en offre plus qu'il n'en a eu pendant un mois et lui tend une enveloppe, c'est sa mission. Je le regarde partir vers le jeune homme qui avait réussi son défi. Il allait l'avoir, sa récompense. Le garçon lui tend l'enveloppe et repart aussitôt et hoche la tête dans ma direction, il a bien rempli sa mission. Il est déjà loin quand Linus ouvre le cadeau. J'attends sa réaction. Une photo de sa femme pour tout courrier. La position, l'habillement si l'on peut dire... l'indécence à l'état pur. Je le regarde retourner la photo et lire mes quelques mots :

Chose promise, chose due. Seul le résultat compte après tout. Voilà ce qu'est vraiment ta femme.
-W.

« Ouah... on est voisin alors... » Malheureusement, le karma faisait en sortes qu’ils étaient des possibles voisins… Lizbeth regardait la femme devant elle ; c’était une horrible femme un peu plus vieille que les pétasses de clone, mais elle avait le même rang qu’elles. La jeune femme n’était pas si stupide pour constater que sa présence ne ralentirait certainement par les ardeurs de la femme devant elle.  Linus ne lui avait jamais parlé de cette femme. Elle en voulait un peu à son mari de ne pas l’avoir préparé à cette éventualité. Elle était loin de croire que son mari était chaste jusqu’aux jours où il l’a reconnu. Non, ce n’était pas ça vu comment Linus lui avait sauté dessus la première nuit qu’il était resté auprès d’elle, elle savait sans aucun doute que cet homme avait déjà connu les plaisir auprès de d’autres femmes.  Ce n’était pas là le problème, c’était de l’apprendre par la bouche d’une autre avec qui il avait passé des nuits torrides. Elle voulait se préparer avant d’être sur le fait pour ne surtout pas perdre la face devant des femmes comme Emily.  Elle n’aimait pas la tournure des choses. D’ailleurs, elle était intervenue pour se présenter. C’était un genre d’avertissement très subtile, mais elle n’aimait pas du tout comment Emily se comportait. Bon, Lizbeth rejetait la faute sur l’alcool qu’elle semblait avoir fait bon usage.

« Ah ! C'est ta fameuse Lady ?!.. » C’était une bonne nouvelle que Linus ait fait mention d’elle à quelques parts dans ses discussions. Après tout, ils avaient tout de même vécu  des choses très intenses entre eux comme encore.  Personne ne voyait ce que Linus et elle vivaient entre les murs de leur appartement à Cambridge. Son mari était très discret dans ses preuves d’amour physique en public. « Linus m'a parlé de toi quand on s'est croisé en boite, je suis Emily, une amie... enfin une de ses nombreuses ex...  » Elle arqua un sourcil.   Il ne lui avait pas dit cela. Elle jeta un regard en biais en direction de son mari. Ils allaient devoir un peu discuter. Elle avait l’impression qu’une dispute était grandement possible bien que ce ne soit pas le but de la discussion.  Elle voulait juste savoir ce qu’il avait fait durant qu’elle n’y était pas. Lizbeth n’aimait pas se retrouver en situation d’ignorance. « Je suis contente de te rencontrer... » L’attention de Emily se reporta sur Linus. Lizbeth sentait la colère monter.  «mais tu m'avais dis que t'étais venu seul, t'es un vrai petit cachotier. T'as pas tellement changé finalement ! »  La jeune femme roula des yeux décidément tout le monde rappelait que Linus était venu seul. Hélas, elle n’était pas dans un état de plaisir à entendre ça. Elle était toujours autant blessée que Linus soit parti sans elle. Elle réussissait difficilement à lui pardonner bien qu’il soit apparemment aussi toujours en colère qu’elle soit là. Il l’avait quand même laissé dormir une partie de la nuit dehors.  Son mari lui avait fait ce tour  particulièrement méchant; il détonnait avec son Linus de Cambridge particulièrement doux et attachant. « J'étais effectivement venu seul, au départ, je ne t'ai rien caché. Lizbeth est venue me rejoindre ici il y a quelques jours » Elle était le genre de femme qui n’était capable de se passer trop longtemps de la présence de son mari. Elle avait tenu un mois, mais pas plus. Elle voulait le récupérer pour elle et pour ne pas perdre la face devant les stupides clones.  En ce moment, les clones avaient raison par rapport à son homme. Elle était décidément blessée qu’elles puissent douter de lui. « Mais dans ton cas, c'est vrai que tu n'as pas changée. Pour ma part, je crois surtout que j'ai arrêté de faire l'imbécile. » Lizbeth soupira décidément tanné de cette conversation qui ne menait nulle part. Elle détestait profondément Lakeview depuis qu’elle y était.  Elle voyait bien que ce n’était qu’une source d’ennui depuis le début.  Elle reprit la main de son mari dans sa main.  C’était sa façon de se raccrocher à lui malgré son ennui. « Je sais très bien que Linus n’était pas un ange, mais je crois qu’il s’est assagie depuis qu’on s’est rencontré à Cambridge. Il aime les émotions fortes. » Elle parlait du saut en parachute en offrant un petit sourire timide à son mari pour qu’il se rappelle de ce saut complètement fou. Il avait apprécié l’expérience, mais elle n’était pas du tout une fanatique du saut en parachute. D’ailleurs, elle avait beaucoup plus apprécié le fait d’avoir pu l’apprivoisé, d’avoir pu se rapprocher et surtout de ne pas s’être fait traiter de la même manière que les clones. « D’ailleurs, je ne pourrai jamais remettre sur la table un passé que je ne connais pas et encore moins celui dont je ne faisais partie ; il a pu avoir des ex-copines à la tonne, mais ce qui compte c’est notre avenir » Elle avait raison bien que parfois les doutes planaient. Elle avait perdu son emprise  sur elle-même depuis le dernier mois. Un petit garçon s'approcha de Linus ; elle baissa son regard dans sa direction lorsqu'il remit entre ses mains une enveloppe. Lizbeth regarda Linus avec des points d'interrogation dans les yeux.

Emily avait définitivement trop bu mais c'est elle qui organise la fête donc elle est toute pardonnée. En tout cas elle ne cherchait pas à se cacher, quitte à se faire passer pour une ivrogne aux yeux des voisins les plus coincées. De toute façon elle a déjà la réputation d'être une femme facile alors ça en plus, ça en lui fait pas peur. Le plus amusant c'est quand elle les croise à l'hôpital et qu'ils ont peur de se faire soigner par elle. C'est toujours très amusant.

Mais bon, pour l'instant elle se retrouve en face de son ex-amant et c'est toute éméchée qu'elle fit la connaissance de sa femme. Elle est d'une élégance parfaite et très polie. Bien que la jolie blonde remarqua tout ses petits gestes pour montrer que Linus et bien à elle. C'est amusant la jalousie des femmes. Emily n'a jamais vraiment su l'être. À croire qu'elle n'est pas faite pour le grand amour dont toutes les bonnes femmes rêvent.

_ Bien sur que j'ai changé ! S'indigna t'elle en riant... j'ai prit 9ans et pourtant ça se voit à peine !

Oui, c'est clair, elle a trop bu. Et pourtant c'est d'une traite qu'elle avala le restant de son verre. Une petite grimace quand l'alcool lui brula la gorge puis elle écouta de nouveau cette anglaise à l'accent très bourgeois. Certaines femmes trouvent cet accent sexy mais Emily n'a jamais aimé ça. Ça a un coté agaçant. Mais bon, elle se garderait bien de le dire maintenant.

_ C'est clair ! Le crack c'est pas pour les mauviettes et notre Linus a assez consommé pour aimer ça !

Les émotions fortes... évidemment qu'Emily pensait tout de suite à la drogue. Elle ne voyait pas trop ce que ça pourrait être d'autres d'ailleurs. Et puis comme sa femme en parlait c'est qu'elle devait être au courant, non ? Oui d'accord, il lui a dit qu'elle ne savait rien lorsqu'ils se sont vu en boite, mais c'était ya un moment et l'alcool n'aide pas à se souvenir de tout.

_ Oh c'est mignon... vous êtes chou tout les deux.

Tout sourire, la belle blonde les regardait avant de regarder ce gamin qui leur rapportait une enveloppe. Curieuse comme elle était, elle attendait de savoir ce que c'était. Alors elle dévisageait Linus pour savoir.

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Phalanstère

J'essaie de rester aussi flegmatique qu'à Cambridge, mais ici c'est toujours un peu plus difficile. surtout face à des gens qui me connaissent d'avant Cambridge. C'est encore plus troublant maintenant que Lizbeth est là. J'avais deux vies totalement opposées. Avant Cambridge, ou j'avais connu le pur bonheur comme les pires horreurs et après Cambridge, ou je coulais des jours paisibles ou mes seuls centre d'intérêts étaient, dans l'ordre, Lizbeth et la géophysique. Et là, à cet instant précis, durant cette conversation au premier abord anodine, est pour moi un choc terrifiant. Une collision entre mes deux vies et je ne sais pas si c'est pour le mieux. Entre Emily qui avait été une lueur de bien dans mon monde à cette époque parfaitement sombre et Lizbeth qui était depuis un peu moins de quatre ans, le centre de mon univers, je me retrouvais coincé entre ce qui s'était passé et ce que j'avais révélé, à savoir pas grand chose. J'essaie de rester de marbre, mais je suis fichtrement nerveux. En fait, je ne m'attendais pas à ce que ce soit si stressant. Je suis surpris par mes propres réactions. Je ricane un peu, de manière tout à fait nerveuse, lorsque Emily dit qu'elle a prit neuf ans sans changer. En fait, elle a changé et même si elle avait environ 30 ans quand je l'ai connu, elle n'avait rien perdu de son charme. L'âge l'a marqué certes, mais elle a acquis une grâce et une élégance qu'elle n'avait pas à l'époque. Peut-être est-ce moi qui ait vieillit ? Je dois m'avouer, à moi-même seulement, que je la trouve plus belle maintenant qu'il y a 10 ans. Peut-être est-ce ma mémoire qui me fait défaut ?

- Non, ça ne se voit presque pas, dis-je, même si je pense le contraire.

Lizbeth est juste là, je ne vais quand même pas dire que je trouve Emily plutôt bandante en y regardant de plus près. Mais en même temps, je n'ai pas l'intention de bander sur Emily. Du moins pas en pratique. De toute manière, cette idée me sort de la tête en écoutant l'échange entre Emily et Lizbeth. Ma Lady vient chercher ma main, comme chaque fois qu'elle veut confirmer qu'elle est bien ma Lady. Ce sont habituellement les seules marques flagrantes que je laisse voir par le commun des mortels. Je me suis forgé, à Cambridge, une réputation d'être froid et de désagréable et je me suis toujours astreint à m'y tenir. J'accepte les "intrusions" possessives de Lizbeth quand la situation s'y prête. À savoir à notre mariage et quand les clones sont particulièrement enquiquineuse. Je me fais un plaisir de leur coller en pleine face le fait que Lizbeth a tout raflé en ce qui me concerne. J'ai un fugace sourire lorsque Lizbeth mentionne les émotions fortes, que j'associe, en présence de Lizbeth, à notre saut en parachute. Fugace sourire parce qu'il s'efface aussitôt que Emily mentionne le crack. Je crois que mon coeur manque quelques battements et je manque de m'étouffer, très brièvement. Convulsivement, j'agrippe mon paquet de clope. Après quelques secondes, je relâche la main de Lizbeth que je crois avoir serré trop fort. Toutes sortes de répliques se bousculent dans ma tête pour expliquer ce que Emily vient de révéler, mais sans succès.

Tentant d'être le plus naturel possible, je sort mon paquet et mon briquet, juste au moment où un gamin approche et me tend une enveloppe. Je prend l'enveloppe, je le remercie d'un ou deux mot incompréhensifs et je remet clopes et briquet dans ma poche et déchire l'extrémité de l'enveloppe. Prudent, je l'ouvre juste un peu et je vois la photo. Plus grand que mes deux compagnes, je la dissimule et je ne saisis pas tout de suite de quoi et de qui il s'agit. Je retourne la photo, la soustrayant toujours à la vue d'Emily et de Lizbeth, et je lis le mot.

- Oh... que je laisse échapper.

Je jette un regard autour, tentant de trouver ce salopard de W. En vain. Merde. En retournant encore une fois la photos et en la regardant plus attentivement, j'y reconnais Liz, plus jeune, mais pas beaucoup plus que lorsque je l'ai connu. Si c'est bizarre de la voir comme ça, je ne peux m'empêcher de sourire et de jeter un regard sur Liz.

- Oh, répétai-je en souriant franchement cette fois et en la voyant mentalement sans ses vêtements.

J'hausse un sourcil, appréciant cette image mentale. Je range la photo, je plie l'enveloppe et elle rejoint mon paquet de clope et mon briquet dans la poche de mon jeans. Chose promise, chose due. En effet. Je ne peux pas dire que d'avoir fait hurler Liz me fait plaisir, mais j'ai un peu moins de remords. Voilà ce qu'est vraiment ma femme ? Ce W n'a absolument aucune idée de ce qu'est ma femme et encore moi qui elle est. Et son commentaire le prouve. Bizarrement et contre toute attente, je reprend un peu d'assurance dans cette situation et je répond à Emily.

- Nous sommes encore mieux que ça, dis-je avec assurance et avec beaucoup plus de sincérité que je ne l'aurais cru.

Garrett venait de découvrir qui était W. et il s'apprêtait à révéler à tous les autres habitants de sa rue la personne qui se cachait derrière ces textos anonymes. L'homme monta sur une chaise et hurla d'un bon coup juste après avoir bu une bonne partie du verre qu'on lui avait servie. Garrett aurait besoin de s'hydrater s'il devait révéler autant à la population. Il se sentait fier de sa découverte. « ÉCOUTEZ ! Je ne dois pas être le seule à avoir été harcelé par un certain W. Des textos, des messages, des menaces, on a même entré chez par par effraction ! Et bien, j'ai découvert qui est cette personne ! Appelez la police mes amis, parce que ce W. a été démasqué ... et l'identité de cette personne est.... » Soudainement, Garrett sentit une faiblesse prenante, il posa une main sur sa tête et risqua de perdre pied, il se reprit. « C'est... » Mais il perdit connaissance et tomba directement sur le sol, commençant à convulser. La bave sortait de sa bouche et ses yeux virèrent au blanc. C'est en moins de quelques secondes que le coeur du pauvre Garrett lâcha. Mais qui avait empoisonner son verre ? Pourtant, Garrett savait bien que W. n'était pas à cette fête... à moins que W. ne soit pas seul ? Cette hypothèse, Jenkins ne l'avait pas formulé avant de mourir soudainement laissant la petite fête gâchée sous la panique.

« Bonjour,
Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 10 janvier sinon, le sujet sera verrouillé.
Merci de votre compréhension. »

Verrouillé