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La boîte à secrets

Les ragots de Lakeview ◗ voir le sujet

De ANONYMOUS
Je me demande souvent la logique de suivent les gens. Ils le savent pourtant qu'il est dangereux ce W alors pourquoi le provoquer avec leur réunion ?! C'est ma voisine qui m'en a parlé, elle a prévu d'y aller... Je pense vraiment que c'est une mauvaise idée. W risque de venir y faire un tour, c'est sûr !
De ANONYMOUS
A ce qu'on dit par chez moi, le jeune Foster aurait plusieurs petites amies. J'sais pas si c'est vrai mais c'est moche pour ces filles. Malgré tout, bien joué mon gars !
De JANE J. WELLINGTON
La petite nouvelle, Rebecca Hobbs, c'est un foutu spectacle à elle seule, bordel qu'elle me fait rire.
De MAXIMUS GOOD
D'abord il gifle les gamines, maintenant il hurle tout seul. Pas qu'entendre Tyee le sauvage brailler me dérange, mais ces espèces de grognements en russe, en finnois, je ne sais pas, ça commence à me les briser. S'il a le mal du pays qu'il rentre chez lui, ça fichera la paix à tout un quartier.
De TYEE H. L. DAENDELS
Ce que... C'est absurde ! Lizbeth est une amie, rien de plus, et je... Je voulais la voir. La nuit, en pleine rue. Il n'y a pas besoin d'un lieu pour trouver les gens à qui l'on tient.
De JOSH WILLIAMS
Si vous saviez tout ce que Anton entend et voit chez les Spencer. Le petit Chatwood il s'entend trop bien avec le nouveau locataire, ça l'air et il a vu des trucs dégueulasse, mais il a pas voulu m'en dire plus. Et c'est sans parler des engueulades entre la fille Spencer et ce sournois de Chatwood. Anton a du les séparer, mais il m'a dit qu'elle a une solide droite la fille de l’éleveur.
De MEREDITH LANDER
Si vous voulez mon avis, ils n'auraient pas du expédier la petite Chatwood chez les Spencer. Ils ont plus de 70 ans, c'est pas possible de laisser une telle furie chez de si braves gens. Rose voit tous les jours comment ils se font rabrouer par le fille.
De JOYCE RIPPER
Vous savez, celle qui se balade en limousine ? Ben je l'ai vu main dans la main avec le p'tit Chatwood. C'est quand même horrible, c'est la femme de l'autre Chatwood.
De HEATHER SPENCER
Quoi ? Comment ça je suis sexy en dessous érotique ? Non, j'ai rien fait de sexuel à Lizbeth... à part en parler...
De LINUS CHATWOOD
Quoi ? Lady en dessous affriolant ?

intrigue n°3



 
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 I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet

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MessageSujet: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptySam 1 Juin 2013 - 16:12


Ft. Serah H. Stark
I don't wanna lose you, honey !



1005, Sunrise Street.

« Tu veux que j'appelle un médecin ? » Juliet lança un pale sourire à son mari, avant de retourner s'appuyer contre la porte.
Les suppliques de sa sœur la rendait fébrile. Ses gémissements inquiétèrent son aînée plus encore. Après les quelques mots prononcés par Henri et ce malgré toute la bonté et la gentillesse dont il pouvait faire preuve, les plaintes de Serah s'étaient amplifiées et Juliet demanda simplement à son mari de retourner s'occuper de Matthew. Un simple regard et il était parti. Soupirant légèrement, elle retenta son approche auprès de Serah.

« Chérie, laisse-moi entrer s'il te plaît ? » C'était faible et emprunt de la faiblesse qu'elle manifestait face à cette nouvelle douleur familiale, face au mal-être de la cadette.
Entendre plus que voir sa petite sœur souffrir, prise dans un étau de malheur mettait à mal tout le self contrôle de Juliet. Elle n'était pas l'une de ses fortes natures qui parvenaient à diriger toute une assemblée du bout du doigt en ne ressentant aucun effet néfaste. Toute cette douleur rendait aussi Juliet malheureuse et encore cette nuit, elle était certaine de mal dormir, par inquiétude, par peur, par défaite. Elle supplia à nouveau pour que Serah la laisse entrer, pour qu'elle puisse l'aider, qu'elle lui parle. La savoir souffrir était une chose dure mais ne rien faire pour que cela s'arrête était encore pire. Elle entendit finalement la clef tourner et ouvrit lentement la porte pour voir sa sœur ravagée, déséquilibrée, comme elle ne l'avait jamais vu. Juliet avait toujours tendance à voir Serah comme une forte nature qui ne se laissait pas abattre et combattait tout ce qui allait dans son sens contraire. Ce soir, elle n'avait plus rien de la personne forte qu'elle avait toujours côtoyée. Elle était meurtrie, anéantie. Elle semblait déboussolée, perdue. Juliet fixa sa sœur, lui envoyant un regard rempli de tristesse et de questions. Mais même dans le malheur, Serah restait farouche, une créature effrayée et sauvage. L'aînée s'agenouilla face à elle. Elle chercha son regard pour y trouver des réponses et savoir ce qu'elle pouvait faire, ce qui n'allait pas. La réplique de la jolie brune tira un fade sourire à sa sœur. Elle paraissait si mal et tentait pourtant de faire passer le tout comme un simple coup de fatigue. Si Juliet n'avait pas encore poussé de grands cris, c'était sans doute parce qu'elle comprenait que ça dépassait le simple chagrin. Ses yeux étaient maintenant fixés sur sa sœur et au moindre mouvement inadapté, elle pourrait agir. Elle voulait être là pour veiller sur elle. Elle ne voulait plus de tout ce malheur qui touchait la famille. Elle ne voulait pas perdre sa sœur. Elle avait peur pour elle. Serah tenta de se lever, vacilla. Juliet ne retint pas son cri et s'empressa de la saisir pour qu'elle ne tombe pas. Serah de nouveau assise, Juliet rappela Henri pour qu'il apporte son aide. Elle s'était assise à ses côtés, la tenant doucement et pourtant solidement pour l'empêcher de chuter. Sa sœur paraissait ailleurs, partie, comme absente. Juliet s'inquiétait tant que les larmes lui montèrent. Elle ne l'avait jamais vu comme ça. Henri s'approcha finalement, lui tendant la trousse de premiers soins.

« On va l'emmener dans sa chambre. » Elle avait dit ça précipitamment, demandant simplement à ce que son mari transporte sa sœur.
La réaction de celle-ci fut au-delà de la compréhension et Juliet se retrouva à devoir faire un barrage entre elle et son mari. Elle paraissait en avoir peur. Juliet ne comprenait pas ou ne voulait pas comprendre. Henri semblait inquiet, presque choqué qu'elle refuse sa présence. Il avait le regard tout aussi interrogatif que sa femme ce qui conforta celle-ci dans l'idée que ce n'était pas son mari en lui-même qui était responsable de l'état de Serah. Elle la serra plus fortement dans ses bras avant de la sentir se reposer entièrement sur elle. Au bord du malaise, Juliet vérifia la respiration de la cadette et laissa Henri s'approcher pour qu'il l'emmène dans un lit.

Depuis le moment où Serah s'était endormie, pour ne pas dire évanouie, et conduite dans sa chambre, Juliet faisait les cent pas. Après avoir pris soin de vérifier sa température et après lui avoir préparé un petit en-cas pour lorsqu'elle se réveillerait, la blonde en était venue à attendre plus ou moins patiemment qu'elle ouvre les yeux. Elle n'arrêtait pas de s'asseoir à ses côtés pour finalement se redresser et marteler le sol, passant nerveusement les mains dans ses cheveux, les ramenant en arrière. Tout ce stress, toute cette inquiétude la rendait malade. Elle n'était pas sûre de supporter de voir encore une fois sa sœur dans un état pareil de tristesse et de peur. Elle voulait des réponses. Savoir ce qui avait déclenché cette crise. Savoir qui blâmer. Savoir comment arranger le problème. Avoir Joshua à l'hôpital depuis plus de trois années maintenant, ne pas voir d'amélioration dans son état était suffisant. Elle ne pouvait rien y faire, elle aurait pourtant tout fait et concernant Serah, elle ne voulait pas ça. Elle voulait agir avant qu'il ne soit trop tard. Qu'elle soit partie comme Josh l'était sans doute. Elle ne laisserait pas cela se faire. Si elle perdait sa sœur … si elle perdait sa sœur comme elle avait perdu son grand frère, elle ne s'en remettrait pas. Sa santé, son couple et sa vie tout entière ne s'en relèverait pas.

Un gémissement la tira de sa frayeur soudaine et elle se précipita au chevet de Serah. Elle la laissa émerger de son sommeil et saisit le gant qu'elle avait appliqué plus tôt sur le front de sa petite sœur. Un peu de fraîcheur l'aiderait peut-être à sortir de sa torpeur. Serah avait un peu de température aussi, Juliet préférait faire appel à la prudence.

Elle commença à remuer dans son lit et Juliet décida qu'il était tant de poser la question qui lui brûlait les lèvres. « Tu as quelques explications pour moi ? »
Elle était si inquiète qu'elle ne paraissait pas à rester la grande sœur solide et forte qu'elle aurait du être. Son regard témoignait sa peine de la voir ainsi, son inquiétude de ne pas savoir et peut-être aussi un peu de colère. Elle était certaine que la cause de l'incident n'était pas inexplicable. Elle se doutait que sa sœur lui avait caché des choses. Elle ne l'acceptait pas. Henri revint dans la pièce, apporter quelques antidouleurs qu'elle lui avait demandé et qui n'étaient pas dans la trousse de soin. Serah s'agita à côté d'elle. Juliet fronça les sourcils. Il y avait quelque chose. Quelque chose avec Henri, contre Henri. Elle avait peur d'apprendre la raison de tout cela et en même temps l'attendait avec une fébrilité peu dissimulée.

« Chérie, parle-moi. » Une supplique murmurée alors qu'elle lançait un bref regard à Henri qui était reparti sans faire plus d'histoire.
Elle le remercierait sans doute plus tard d'être si compréhensif et attentionné envers elle, envers Serah, envers Matthew.

« Dis-moi ce qui se passe, je peux tout entendre. »





Dernière édition par V. Juliet C. Stark le Mar 4 Juin 2013 - 14:22, édité 1 fois
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Serah H. Stark


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Serah H. Stark
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☇ DATE D'ANNIVERSAIRE : 09/01/1988
☇ A EMMÉNAGÉ LE : 25/05/2013
☇ MENSONGES : 60
☇ JEU A LA : première
☇ AVATAR : Jenna-Louise Coleman




MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMar 4 Juin 2013 - 12:44

please
« just save me from this darkness »

Je n'avais pas besoin d'être devin pour comprendre qui entrait dans la pièce à pas de loups, comme si je risquais d'être surprise ou de dormir. Je dormais. Je veillais. Mes sens étaient plus aiguisés que jamais et je percevais le moindre mouvement avec une clarté terrifiante... Comment étais-je arrivé là ? Je ne me souvenais pas de grand chose, mais la douleur frappant mon bassin eut tôt fait de me raffraîchir la mémoire. Et merde... Il avait frappé. S'était amusé avec une lame et marqué ma chair pour le simple plaisir de m'entendre gémir et me plaindre, réclamer à l'aide. Il pensait pouvoir me briser, et si j'avais su par quels tourments il allait me faire passer j'aurais sans doute craqué plus tôt. Mais non... Et j'en avais payé le prix, que ma soeur n'avait probablement pas dû manquer de remarquer puisque je devinais le pansement refais.

Elle entra.

Je l'entendais. Peut-être put-elle deviner que je ne sommeillais plus, si la tension prenant mon corps dû être une moindre indication. Plutôt que me retourner vers elle pour l'accueillir, la rassurer, je restais couchée sur le lit, allongée de côté en lui tournant le dos, les jambes repliées sur moi alors que je faisais face à la vitre dans une position prostrée. Je réfléchissais. Il était hors de question de lui dire, elle s'inquiétait déjà tellement pour Joshua qu'elle n'avait pas besoin de s'inquiéter pour moi encore en plus. Ce n'est pas moi qui brisa le silence dans lequel je m'étais plongée, mais alors que Juliet s'installait à mes côtés, je venais à frotter mon visage des larmes qui s'étaient mises à y couler. Je ne pleurais pas, pas vraiment... Ce n'était pas les grandes eaux et les sanglots incessants, mais plutôt un relâchement du trop plein de la soirée. Du stress que j'avais connu, de l'angoisse qui s'était à nouveau emparée de moi... Le psy avait prévenu, il avait dit que ça aurait pu arriver. Je ne trouvais pas grand chose à redire à ce que le médecin avait probablement dû annoncer, si j'en jugeais par leur mine effarée. Juliet semblait abattue, et c'était de ma faute... Rien que cette pensée me donnait envie de ravaler un sanglot, alors que j'inspirais profondément et retenait mon souffle comme si ça permettrait de retenir le flot d'émotions qui m'emportait doucement, tournant mon visage vers mon aînée et plongeant ce dernier contre son épaule dans un câlin qui j'espérais allait me rendre quelques forces. Cette soirée était un cauchemar tel que je ne risquais pas d'oublier, pour aussi parfait que fut le dîner en lui-même... Une main passa dans mes cheveux, caressant doucement pour me réconforter et je me laissais bercer par le toucher tout en me persuadant peu à peu que je ne méritait pas ce genre d'attention. J'avais voulu rester seule en chambre, sans personne. Mais dans un sens, j'étais ravie qu'elle soit là car lorsque je l'ai attrapée, je n'ai plus voulu la lâcher, comme si la laisser aller signifiait que je me noie dans un océan de sentiments que je désirais fuir plus que tout. Elle devenait mon ancre, essayant aussi bien que possible de se retenir à une quelconque sanité qui nous était de plus en plus étrangère au fur et à mesure que la douleur que j'éprouvais se faisait ressentir.

SERAH – « Je suis désolée.. »

Je laissais Virginia aller et me rallongeais en évitant autant que possible de croiser son regard. Un rire nerveux m'échappa, offrant à mes dires une certaine note d'insanité. Mais à éviter son attention, je venais à poser la mienne sur Henry, battant doucement en retraite et la tension de mon être se relâchant à chaque pas qu'il faisait loin de moi. Je devenais une candidate idéale pour le syndrome de choc post-traumatique et pour autant que j'essayais de faire comme si de rien n'était, j'allais devoir faire quelque chose à propos de ça... Juliet, en premier, semblait disposée à m'interroger, me repoussant doucement dans le coussin alors que je tentais de me relever, m'intimant au repos, au calme, et espérant probablement des réponses que je n'étais pas sûre de pouvoir lui accorder. C'était juste trop.... j'avais simplement envie de lui épargner ça, aussi répondis-je avec un sourire amer, mais que je voulais fort malgré tout, comme si je parvenais à physiquement rassembler toute la conviction que je possédais et m'en servais pour cimenter l'expression de mon visage. Je n'étais pas faible. J'allais pouvoir m'en sortir... Mais elle.. je la voyais venir, si l'expression de son visage était la moindre indication. Et plutôt que la rejeter et renier sa présence, j'étendais mon bras, tendant la main vers elle dans l'espoir que, malgré tout, elle l'agrippe... Qu'elle ne me laisse pas tomber.

SERAH – « Il n'y a rien à "tout entendre", Ju'. J'ai.... eu un petit accident, c'est tout. »

Je haussais les épaules comme pour mettre une emphase sur le mensonge que je lui adressais, ma voix et mon ton léger assez pour oublier tout ce qui avait précédé, retrouvant ma gaieté coutumière, enfouissant ma crise dans les tréfonds d'un faux semblant. Et j'aurais pu y croire. Maintenir la prétention de pouvoir faire comme si rien n'était.... Mais l'univers ne semblait pas d'accord avec mes résolutions, si bien que malgré le regard dubitatif de ma grande soeur, c'est un bruit soudain, sourd, qui me fit sursauter assez pour qu'on ne puisse manquer le fait que j'étais loin d'être aussi bien que je voulais bien le faire croire...

Et merde-euuh...

© Chieuze

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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMar 11 Juin 2013 - 13:13


Ft. Serah H. Stark
I don't wanna lose you, honey !



1005, Sunrise Street.

Juliet serra sa sœur d'une main espérant chasser la peine qu'elle ressentait à l'instant. Elle voulait être l'appui nécessaire à sa guérison. Car oui, elle le voyait bien sa petite sœur était blessée, brisée et elle redoutait d'en savoir la raison. Juliet devait résister aux larmes qui menaçaient de rejoindre celles de sa sœur. Elle se devait de rester forte pour Serah qui avait besoin d'une grande sœur et pas de la Ginny sensible qui se mettait toujours à la place des autres et compatissait à leur douleur. Elle réconfortait sa sœur comme elle le pouvait, passant une main fébrile dans ses cheveux, lui apportant un peu de chaleur et de douceur. Elle aurait voulu que que la jolie brune s'endorme, oubliant un peu de sa douleur dans son sommeil, qu'elle ne souffre plus comme c'était le cas maintenant. Juliet lui aurait pris tous ses maux si elle avait pu. Au lieu de quoi, elle tentait d'agir comme la meilleure des grandes sœurs, accompagnant Serah dans sa peine. La nuit allait être longue et elle voulait être là pour elle.

Malgré la situation, Serah semblait rester la plus forte. C'était simple, même dévastée, elle refusait de montrer ses faiblesses et s'excusait même. Sa phrase tira un sourire à Juliet qui reconnaissait là le caractère de sa petite sœur. Un sourire qui se fana en remarquant la peur dans le regard de Serah. Henry. Juliet était inquiète plus encore qu'elle n'y paraissait. Dans l'instant présent, elle se demandait même si son mari ne jouait pas un rôle dans le mal-être de sa sœur. Son visage reflétait l'ensemble des sentiments qui la prenait en regardant Serah. Questions, peur, tristesse. Elle voulait juste qu'elle lui parle et lui dise ce qui n'allait pas. Le problème ne se réglerait pas si elle se plaisait à l'enfouir loin de la surface. Juliet avait la gorge nouée de penser que cette douleur que ressentait sa sœur venait de quelque chose qu'on lui avait fait. Sa tristesse se transformait peu à peu en colère au fur et à mesure qu'elle imaginait ce qui avait pu se passer. Des scénarios plus insupportables les uns que les autres. Imaginer le pire, Juliet était bien obligée de l'imaginer, Serah n'avait jamais agi comme cela avant. Il avait du se passer quelque chose de grave. L'aînée avait simplement envie de pleurer en pensant à ce qui lui était arrivée. Elle saisit et serra le bras que lui tendait sa sœur. Elle lui prit la main comme elle le faisait avec Matthew lorsqu'il avait un gros chagrin ou un cauchemar.

Juliet crut un instant que la terreur ressentie par Serah avait disparu. Un instant seulement. Le temps pour elle de réaliser que sa sœur était douée pour dissimuler ce qu'elle ressentait, la plupart du temps. Mais pas ce soir. Ce soir, elle paraissait plus meurtrie qu'autre chose et Ginny ne croyait pas un instant à la version énoncée par sa sœur … un accident … un accident ne rendait personne ainsi. Le sursaut qui secoua Serah au moment où Matthew claquait la porte de sa chambre laissa de nouveau apparaître tout le mal-aise qui régnait. La blonde avait envie de secouer sa sœur, de la faire revenir à la raison et surtout de lui tirer les vers du nez. Elle prétendait aller bien mais à l'intérieur, c'était tout autre. Juliet aurait voulu qu'elle se confie, qu'elle lui parle mais elle ne pouvait rien forcer, tout au plus deviner ce qui était la raison de sa failure.

«  Ne me demande pas de faire comme si tout allait bien. Je ne t'ai jamais vu comme ça Serah. » La voix cassée par l'émotion et la vision de sa petite sœur brisée et apeurée, Juliet voulait entendre son explication.

Elle lâcha la main de sa sœur et se redressa, se plaçant face au lit. Serah lui apparaissait si petite et faible ainsi. Prête à se casser au moindre touché, plus sensible que du papier de verre. Elle semblait plus maigre aussi, preuve sans doute que tout cela la rongeait de l'intérieur. Juliet lui jeta un regard triste et rempli de tout l'amour qu'une sœur pouvait offrir. Un petit sourire rassurant sur le visage, elle partit chercher le plateau qu'Henry avait amené. Serah n'avait pratiquement rien mangé. Ce serait aussi le moment de passer à un autre sujet et de la laisser se calmer. Ginny retourna s'asseoir aux côtés de sa sœur et lui montra le plateau.

« Manges quelque chose. Tu vas finir par entrer dans les vêtements de Matthew. » Une petite taquinerie, un petit sourire loin d'être persuasif, Juliet espérait juste tirer un sourire à Serah.
Mais les questions la rongeaient trop, l'inquiétude aussi, la peur peut-être encore. Juliet avait peur de ce qui avait pu arriver à Serah, peur que cela détruise plus encore leur famille. Si seulement Josh était là … Les choses auraient été tellement plus simples. Le cœur au bord des lèvres, Ginny tenta à nouveau d'aborder le sujet. Elle se posait trop de questions pour que cela reste en suspend.

« Est-ce qu'Henry a fait ... » Le pire aurait été d'apprendre qu'il était responsable de l'état de sa sœur. Elle ne l'aurait pas supporté. Mais elle devait en avoir le cœur net. Sa voix s'était brisée avant même la fin de son interrogation. Elle avait peur de la réponse.



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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyVen 14 Juin 2013 - 18:01

please

« just save me from this darkness »

Je l'entendais parler, mais je ne pouvais pas me résoudre à affirmer l'avoir entendu; ses dires furent accueillis par un regard porté sur le vide, une expression faciale qui l'était tout autant et un léger gémissement supposé faire savoir que je l'avais entendue, sans pour autant m'engager à avoir à développer.

JUJU – « Mange quelque chose. Tu vas finir par entrer dans les vêtements de Matthew »

J'avais envie de lui dire que je n'avais pas faim, que je me sentais comme si la moindre nourriture ingérée allait être synonyme de temps passé à tout rendre, parce que je n'avais pas d'appétit. Je n'arrivais pas à me permettre de savourer quoi que ce soit, le temps passait sans effort, mes sens étaient comme pris dans un océan de coton. Morts. Inactifs. Je ne retrouvais pas le moindre plaisir dans ce qui avait autrefois tant signifié à mes yeux, les mets que je préférais alors avaient perdu leur saveur, et j'avais l'impression que pour autant infaillible que je me voulais être, je n'étais jamais qu'une poupée de porcelaine felée, n'attendant que le choc ultime qui me ferait éclater. Et ce moment était venu. De manière anodine. Innocente. J'avais cru pouvoir passer outre, j'avais gardé une expression fière et déterminée avec la police ou même avec le médecin, et pendant un temps je m'étais surprise à presque oublier; à enterrer ma blessure sous une montagne d'indifférence. Mais on ne peut pas faire semblant de rien éternellement et ce soir, la grenade que je tenais serrée tout contre moi avait finalement explosé, ne laissant qu'une carcasse vide et une psyché brisée. On ne peut pas faire semblant. Un jour ou l'autre, la vérité des faits revient nous envahir et à ce moment là... le sol peut bien nous engloutir que cela ne ferait pas la moindre différence...

Je ricane, sourit légèrement parce que je sais que Juliet s'attends à me voir un peu plus détendu et au final, je le fait plus pour elle que par réel désir de sourire. Entrer dans les vêtements de la grenouille ? Même pas en rêve, je n'étais peut-être pas bien grande avec mon mètre 57, mais il ne fallait pas exagérer non plus. Et puis Matt était encore loin d'être un véritable ado, un géant qui pourrait me faire passer pour sa petite soeur...

JUJU – « Est-ce que Henry a fait... »


Le fait que je réagisse avec décalage dû lui faire comprendre à quel point la situation m'occupait l'esprit, mais lorsque sa question (et le sous-entendu demandé) parvint à se faire un chemin jusqu'à mon cerveau, je hochais la tête violement, quitte à me donner un léger vertige au passage... 


SERAH – « Quoi ?! Non! Non... Il m'a... surprise, c'est tout. »



Assise sur le lit, jambes croisées, je terminais ma phrase en marmonnant, la tête baissée sur le verre que je tenais lâchement devant moi, comme si je pouvais dire d'y envoyer les paroles que je prononçais et les noyer (ainsi que leur souvenir) dans l'eau supposée m'abreuver.


SERAH – « Ecoute, il n'y a rien de grave. J'ai eu quelques soucis avec un garçon il n'y a pas si longtemps, mais c'est réglé maintenant et il n'y a plus de quoi s'en inquiéter. »



Le sourire que je tentais d'adresser à Juliet ne fut jamais gêné que par la grimace de douleur que j'effaçais au mieux dans mon attitude distinguée. J'étais butée, je n'étais pas sur le point d'avouer quoi que ce soit à ma grande soeur, pas lorsqu'elle avait déjà de quoi s'inquiéter de Josh et de Matthew. Je n'allais pas m'ajouter à la liste de ses tracas, si l'autre avait fait ce qu'il a fait, il devait bien y avoir une raison alors il allait falloir que j'apprenne à vivre avec. Curieusement assez, ce que je lui dis ne sembla pas rassurer Juju, bien au contraire. Et si je tâchais de lui adresser un regard neutre, léger, prête à passer les jambes de l'autre côté du lit pour me lever et rejoindre le rez-de-chaussée, je sentais son regard fixé sur moi.


SERAH – « Arrête de t'inquiéter, comme ça..... Je suis une grande fille. »



Mon esprit s'égara un instant sur la manière dont la "grande fille" n'avait pu faire quoi que ce soit contre le cours des évènements. Si c'était arrivé, ce n'était probablement pas sans raison et si je ne voulais pas risquer d'en faire des cauchemars, il allait bientôt falloir que je file, retrouver mon appartement (ô sanctuaire à mes yeux) et de pleurer jusqu'à ce que l'épuisement s'empare de moi. Je ne pouvais pas paraître faible, comme une cadette sur laquelle on ne pouvait compter. J'adoptais une posture neutre, plus froide, enterrant la vulnérabilité taquine sous un mont de force brute que je m'imposais. Il avait bien manqué de me tuer, je n'allais pas lui permettre de me retirer le peu de vie qu'il me restait... Une porte claqua, m'arrachant un sursaut et c'est presque furieuse de me montrer si fragile que je reportais mon attention sur ma soeur. Je devais être méconnaissable.


SERAH – « Je vais. BIEN. »


Serrant les dents, je faisais tout pour ignorer la douleur imposée par la plaie en convalescence. Comment pouvais-je seulement envisager lui parler de tout ça ? Comment me confier à ce point, alors que tout ce qu'elle aura toujours voulu pour moi, de moi, c'est une vie tranquille et sans soucis ? Je ne pouvais pas me permettre de lui gâcher ses espoirs pour une raison aussi triviale. J'allais m'en sortir.. Il le fallait.... Je n'étais juste pas certaine que cela suffise pour Juju; bientôt viendrait le temps où sa curiosité serait trop forte, que nous nous disputions une nouvelle fois -chacune campée sur ses opinions, tâchant d'imposer à l'autre le pourquoi du comment de notre argument. Elle se souciait, je voulais oublier. Et ce dont je ne voulais absolument pas, c'était avoir à revivre tout ça par le biais du récit que j'en ferais aux oreilles de ma grande soeur. Non. Je n'étais pas prête, pas à moins qu'il soit acceptable que je soie assurée de gérer la simple pensée de ce qui aura été...

J'aurais tant voulu que Ginny le comprenne...
 

© Chieuze

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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMar 18 Juin 2013 - 19:25


Ft. Serah H. Stark
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1005, Sunrise Street.

Des sentiments contradictoires qui se mêlent, une peur de l'inconnu et de ce qui est ignoré, une inquiétude de ce qui est connu et familier. Juliet avait beau jouer les grandes sœurs raisonnables et pleines de bonnes attentions, un peu d'elle aurait voulu fuir pour ne rien entendre, ne rien voir. Il était toujours plus facile de se mettre des œillères et d'ignorer le problème. Mais habituellement ce n'était pas son genre. Elle était plutôt du genre curieuse et intéressée par les autres. Sa famille encore plus. D'ordinaire, elle voulait tout connaître de tout et surtout ne laisser planer aucun vent d'ignorance, de doute ou de mensonge ! Après tout, avec elle, c'était la vérité sinon rien ! Aujourd'hui était différent. Pourquoi ? Comment ? Parce que ça concernait Serah. Parce qu'elle se doutait que ce qu'il y avait à savoir été plus dur à entendre qu'il n'y paraissait … Si seulement Ginny pouvait aller se rassurer auprès d'un verre de tequila. Mais elle avait promis. Elle avait arrêté. Elle devenait responsable. Et en tant que femme responsable, que sœur responsable, elle allait rester là et forcer Serah à dire tout ce qu'elle taisait. La brune avait beau dire tout ce qu'elle voulait, Juliet la connaissait suffisamment pour savoir que son « ce n'est rien » était un mensonge. Grossier mensonge qu'elle espérait faire gober à sa sœur.

Le sourire fade que lui lança Serah à l'instant ne la rassura que l'espace d'une milliseconde. Avant même que sa moue ait complètement disparu de son visage, Juliet en était rendue à encore plus d'inquiétude. Pour sa sœur mais aussi concernant son mari. Elle avait du mal à croire qu'Henri est quoique ce soit avoir avec la détresse de sa sœur mais totalement dans l'ignorance, elle se devait bien de reconnaître que le doute s'était immiscé en elle. Insidieux et dangereux. Le doute lui tordait le ventre et la peur d'entendre la réponse de Serah lui donna le vertige. Ginny prit la main de sa sœur, la serrant, la prenant pour soutien autant qu'elle devait l'être pour elle. Si la réponse devait faire mal, elle préférait avoir le contact de sa petite sœur pour elle. Elle voulait sentir qu'elle n'était pas seule. Tant de faiblesses dans un moment pareil. Alors même que Serah avait besoin de la force d'une grande sœur et de son amour. Ce n'était pas raisonnable, déraisonnable même.

La jolie brune secoua vigoureusement la tête. Juliet relâcha la pression, laissa ses épaules s'affaisser le temps d'une minute et reprit sa respiration.Elle ferma les yeux de soulagement et pressa légèrement la main de Serah. Un soulagement immense pour une inquiétude redoublée. Si ce n'était pas Henri alors qui ? Et que lui était-il arrivé pour que cela se répercute sur Henri, alors même qu'il était hors du sujet ? Des questions sans réponses.La suite de la réponse de sa sœur acheva sa capacité à encaisser. Juliet se figea, assise sur le bord du lit, la main de Serah dans la sienne, le regard vrillait dans celui de sa sœur. Elle observa. Observa et analysa. Ne réagis pas. Laissa Grou parler en n'ayant qu'un léger froncement de sourcil. Elle attendait la suite. Le point final de ce beau mensonge que lui tartinait Serah et qu'elle était sensée avaler !

La petite sœur sursauta. La rassura. Fis la fière et l'intouchable. Prit cet air buté. Eut une mimique de souffrance, fugace mais présente. Une mimique qui ne passa pas inaperçue. « Je vais BIEN. » Les mots résonnaient. Ils se voulaient persuasifs mais des deux, elles savaient que Juliet n'y croirait pas alors pour qui se voulaient-ils si virulents ? Serah devait se convaincre elle-même de cette réalité. Encore une fois, à cette constatation, l'aînée ne réagit pas. Elle la laissa dire. Elle la laissa agir.

«  Tu te fous de moi ?  » Sa langue avait claqué dans sa bouche et ses yeux étaient toujours ancrés dans ceux de sa sœur.


Juliet tanguait entre inquiétude exacerbée et colère pure et simple. Qu'on lui mente passait encore ! Mais que Serah croit pouvoir duper sa sœur et lui faire croire n'importe quoi, comme si elle ne la connaissait pas par cœur, c'était bien plus dérangeant.

« Tu vas bien hein ? … Voyons ça. » Juliet se redressa et ancra ses pieds dans le sol, après quoi, elle tira sans grande douceur sur le bras de sa sœur, veillant tout de même à ne pas trop réveiller de douleurs enfouies. « Debout, on va se promener. »


Dans le rôle de la grande sœur méchante, elle était parfaite. Pour une fois. Serah refusait de lui répondre avec la manière douce. Alors Ginny allait employer la force. Elle avait bien vu la faiblesse physique de la belle brune et elle ne doutait en rien que l'effort qu'elle lui demandait achèverait de faire tomber ses barrières.

« Toujours rien à me dire ? Tu pètes la forme, c'est ça ? » Railleuse et moqueuse, Juliet soutenait sa sœur qu'elle pouvait sentir faiblir à tout instant.


Elle était déterminée mais pas totalement mauvaise. C'était de sa petite sœur dont il s'agissait et elle voulait prendre soin d'elle.

« Je ne demande même pas à ce que tu me racontes tout Serah. Je veux simplement que tu ais suffisamment confiance en ta sœur pour lui dire lorsque ça va mal. Je veux être là pour te soutenir, t'aider comme je le peux. Tu es ma petite sœur et pire que de te voir mal, c'est ne pas savoir ce qui te rend si mal et comment y remédier qui me rend malade ! »


La tirade du désespoir. Ginny avait saisi le visage de sa sœur et la couvait d'un regard aimant. Elle  voulait que sa petite sœur voit qu'elle ne la laisserait pas tomber, qu'elle ne la laisserait pas partir, qu'elle serait là.


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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyLun 24 Juin 2013 - 11:58

please

« just save me from this darkness »

JUJU – « Tu te fous de moi ?! »

Elle me fit peur. Mais surtout, ce qui m'effrayait le plus était son insistance; pourquoi ne pouvait-elle comprendre que je désirais la protéger ? Lui épargner le tourment qui était mien pour l'instant ? C'était toujours elle qui prenait soin de moi et là, je voulais juste pouvoir dire de lui épargner l'effort inutile; je n'en valais pas la peine, de toute façon. Si je valais réellment l'effort de quoi que ce soit, alors pourquoi s'en serait-il pris à moi ? Une punition comme une autre, marquée au rythme des blessures. Je baissais les yeux, refusant de répondre à ma soeur, m'emmurant dans un silence qui lui ferait mal, mais qui serait un baume tellement meilleur que la véritée brute.

JUJU – « Tu vas bien, hein? Voyons ça… Debout, on va se promener. Toujours rien à me dire ? Tu pètes la forme, c'est ça ? »

Elle tira sur mon bras, m'attira hors du lit. Elle aurait pu m'attirer à l'extérieur si l'effort et le mouvement brusque n'avait pas tiré une plainte de douleur du tréfonds de mon silence, et que la faiblesse ne m'ait pas fait trébucher et finir à genoux devant ma soeur, tête baissée, mains au sol à part pour celle qui tenait la plaie comme si ça allait permettre de la soigner. Un sanglot m'échappa, et toute ma résolution fondit comme neige au soleil. Je ne pouvais pas lui avouer, et je ne pouvais pas lui mentir. J'étais prise dans un étau qui me capturait progressivement et m'étouffait, et c'est entrecoupé de hoquet de désespoir que j'entendis la tirade qui suivit, s'achevant sur la scène me voyant me laisser tomber dans les bras de ma soeur, noyant son col sous la saline de mes larmes, sanglotant loin de moi la peur, le dégoût de moi, l'insécurité, la honte…

SERAH – « Je… Je te fais confiance… Mais tu… tu t'inquiète déjà tellement pour Joshua, j'ai envie… je voulais juste… je n'avais envie d'être un fardeau pour toi aussi. J'espérais que tu soie fière de moi… Mais là… »

J'étais de moins en moins cohérente, perdue dans une introspection qui laissait clairement paraître à quel point j'avais perdu mon estime de moi. A quel point j'avais espérer pouvoir faire comme si de rien n'était, ne fut-ce que pour pouvoir prouver à tout le monde que je n'étais pas aussi impuissante que ce qu'il avait fait de moi. Mais j'avais tort. Même là, je ne faisais jamais que faillir et au final, cela me plongea un peu plus dans le piège de la dépression qui menaçait de m'engloutir. 

Je pleurais pendant je ne sais pas combien de temps, agenouillée face à Juliet, doucement bercée par ma grande soeur alors qu'elle me calmait à sa manière, faisant disparaître la douleur, ne laissant jamais qu'un voile de clarté, d'indifférence, d'absence de sentiment naître sur mon visage, alors que je me détachais émotionellement de la tourmente qu'allaient être mes prochains mot. Mon dernier murmure. 

SERAH – « Il… Il riait. Il était si proche de moi que je pouvais dire de sentir son haleine sur moi, il s'est penché pour m'embrasser, me remercier… me dire qu'il avait apprécié "passer du temps avec moi"… et puis il a rit. Comme je n'avais jamais entendu rire par le passé… Je n'ai même pas senti la lame me transpercer… je pleurais toujours, j'étais complètement offerte, physiquement endormie si bien que lorsqu'il a tenté d'en finir, la seule manière pour moi de comprendre ce qu'il se passait été de me demander pourquoi la différence entre la fraîcheur de mes larmes et la chaleur du sang… Il riait. Il m'avait déshonorée, bafouée, et ça ne lui suffisait pas, il fallait qu'il voie mon regard s'éteindre. Il fallait qu'il savoure sa proie jusqu'au bout…. » 

D'un geste, je tentais de ramener un pan de tissu par dessus mon abdomen, comme si cela pourrait dissimuler la vérité de ce qu'il s'était passé aux yeux de Juliet, malgré mon aveu. Je ne pleurais plus. J'étais léthargique, complètement ailleurs, dans un monde d'indifférence où je pouvais me permettre de ne pas me remémorer la nuit qui aura bien failli tout achever. Je n'allais pas pleurer. Le choc n'était pas encore totalement résorbé, et je me faisais un récit détaillé des évènements, comme un film technicolor qui me passerait devant les yeux, cauchemar d'un passé qui n'allait plus tourmenter que moi, désormais.

SERAH – « Je vais bien. D'accord ? Un peu courbaturée, mais rien d'insurmontable, tu verras … Je suis trop butée pour ça. J'ai juste besoin de dormir, je vais aller prendre un taxi, rentrer chez moi… Allez me coucher et dormir au moins jusqu'à Noël. »

Il ne laissait aucun de doute au fait que l'abattement s'emparait doucement de moi. Je ne parvenais pas à blâmer mon agresseur, mais à chaque minute qui passait je me découvrais de nouvelles raisons de justifier pourquoi j'avais mérité ça. C'était ma faute. Je n'allais pas commencer à aller me plaindre chez ma soeur pour quelque chose dont j'étais seule responsable, ça n'aurait jamais aucun de sens.

SERAH – « Je suis fatiguée. »

L'aveu avait pris bien plus que je ne le pensais, si bien que lorsque je fus de nouveau sur mes pieds, ce n'était jamais que pour tanguer un peu plus et manquer de chuter à nouveau. Juliet me rattrapa. D'un sourire, je me souvins que Ginny me rattraperait toujours, quelle que soit la chute…

SERAH – « Excuse moi, s'il te plaît »

Les larmes revenaient, je manquais de m'écrouler, la façade d'indifférence que je m'imposais volait en éclat. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même...
 

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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyJeu 4 Juil 2013 - 12:07


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La voir souffrir par sa faute était à la limite du supportable. Mais c'était tout ce qu'elle avait trouvé pour que Serah s'ouvre à elle. Pour qu'elle avoue simplement ne pas aller bien. Pour qu'elle ait confiance en elle. Elles se connaissaient pourtant depuis l'enfance mais aujourd'hui, Juliet avait la nette impression de ne plus avoir affaire à sa petite sœur. Du moins, pas à la petite sœur pleine de vie qu'elle côtoyait d'ordinaire. Elle reconnaissait toujours sa Serah face à son attitude bornée et obstinée mais pour le reste, on semblait avoir effacé toutes ces années de bonheur passées tous ensemble. C'était un mauvais film, un mauvais rêve duquel la blonde espérait sortir. Pourquoi leur famille ? Encore, toujours. Ils n'en avaient pas vécu assez, ils n'en avaient pas vu suffisamment ? Quel injustice que de voir des familles s'épanouir alors que la leur tombait en lambeaux minute après minute. Ginny ne laisserait pas cela se faire. Et c'est avec une détermination presque sans faille qu'elle espérait faire réagir Serah, quitte à employer des méthodes qui n'étaient pas siennes d'ordinaire.

La grimace qui orna le visage de la brunette fit céder la barrière et la détermination que se fixait Juliet. Elle n'était pas forte. Pas assez puissante pour soutenir la douleur de sa cadette. Elle aurait voulu pleurer avec elle, souffrir avec elle si cela pouvait l'aider. Au lieu de quoi, elle la rejoignit à même le sol, laissant ses genoux toucher brusquement le tapis de la chambre. Elle tenta de trouver le regard de Serah et lui serra plus fortement la main qu'elle n'avait pas lâchée. Avec plus de douceur que précédemment. Elle retint un tremblement à la vue des larmes qui ne cessaient d'inonder les joues de sa sœur. Ce n'était pas à elle de trembler, pas à elle de faiblir. Serah se laissa aller dans ses bras et Juliet caressa ses cheveux, trouvant là la seule marque de soutien qu'elle pouvait avoir vis à vis d'elle, à l'instant présent. Sa gorge se serra à l'entente de ses sanglots.

Les mots de Serah firent mal à Juliet. Elle se sentit coupable de n'être que la grande sœur dévastée, incapable d'assumer son nouveau rôle d'aînée. Coupable de ne pas avoir su se faire comprendre auprès de Serah, d'avoir su lui montrer qu'il n'y avait aucune fierté qu'elle pouvait encore gagner. Sa petite sœur jouait le rôle de protectrice que Juliet aurait du avoir.

«  Pour une fille intelligente, ce que tu peux être bête quand tu t'y mets. » Aucune plaisanterie là dedans, aucune accusation non plus. Elle disait ça avec tant d'amour dans la voix que la phrase aurait pu passer pour un compliment. « J'ai toujours été fière de toi. Toujours. Et tu n'es pas un fardeau, tu es ma petite sœur. »


Elle avait fait relever le visage de sa sœur pour croiser son regard et lui faire comprendre qu'elle était dans le faux.

Elle pleura. Juliet ne la laissa à aucun instant, tentant de calmer le flot de perles salées qui quittaient les yeux de sa sœur. Elle la serra, lui murmura qu'elle l'aimait. Elle ne savait pas si Serah l'entendait dans sa peine mais qu'importe. Elle le disait., espérant que tout cela atteigne l'inconscient de la cadette. Elle essuya les trésors qui quittaient ses yeux. Elle la laissa se calmer, n'étant là que pour marquer sa peine de sa présence, souhaitant l'atténuer à grand renfort d'affection.

Elle parla. Juliet sentit un étau prendre place à l'intérieur d'elle, lui enserrant le cœur, le ventre. Elle racontait son histoire. L'aînée fut ravagée de l'apprendre mais écouta sa sœur. Elle pleurait alors que la brune s'était calmée. Elle avait mal alors que Serah enfilait son masque d'indifférence. Une telle différence, une telle proximité entre elles qui transformait les Stark au fur et à mesure du récit. Juliet s'imaginait ce qu'elle avait vécu. Serah devait tenter de l'occulter.

« Serah...  »


Ginny n'eut pas l'occasion de finir sa phrase, de montrer, de dire ce qu'elle pensait de cela... mais après tout, qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Il n'y avait rien à dire. Elle devait juste être là. Présente pour sa sœur.

Une sœur qui ne laissa aucune place à la faiblesse. Elle ne s'accordait aucun droit au repos. Elle n'était pourtant pas coupable de ce qui lui arrivait. Mais après tout ça. Même en ressentant toujours la douleur infligé et la peur, elle affirmait se sentir bien.  

« Serah...  »


Ginny ne termina pas sa phrase, interrompue par sa sœur. Sur ses gardes, la bonde observa les efforts de Serah pour tenir debout. Elle se redressa aussi vite. Elle la vit désorientée et affaiblie. Elle soutint son corps qui manqua de chuter. Elle ne s'en sentit que plus coupable. Si elle ne l'avait pas bousculée, elle n'aurait sans doute pas aussi mal. Elle n'aurait pas été obligée de souffrir à nouveau en se remémorant les événements.

Juliet passa son bras autour de la taille frêle de sa petite sœur, un regard tendre posé sur elle. Soucieuse de la savoir en bonne santé, elle esquissa un « non » avec ses lèvres. Non, elle ne l'excuserait pas. Non, elle ne la laisserait pas appeler un taxi. Non, elle n'accepterait pas de la laisser rentrer chez elle.

Mais elle connaissait aussi sa sœur et la savait aussi bornée qu'elle pour bon nombre de choses. Elle posa une main douce sur l'abdomen de Serah, l'endroit qui semblait la faire le plus souffrir, du moins, physiquement.

«  Non. » Sa voix était douce, mais ferme. « Regarde-toi, c'est à peine si tu tiens debout. Restes ici cette nuit. Demain tu rentreras si tu le souhaites vraiment. » Elle lui sourit et la força à se rasseoir sur le lit, l'accompagnant dans ses mouvements.


Toutes deux assises, côté à côte, Juliet tenant toujours fermement sa sœur. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. Elle ne savait même pas si elle en avait encore la force.

« Je resterai avec toi. Même si tu veux être seule. Ce n'est pas discutable.» Elle avait retrouvé son ton déterminé et sur d'elle, un ton qui lui allait moins bien encore que celui de la sœur aimante. « Tu me laisses regarder ça ? » Sa main toujours posée sur son abdomen, Juliet demanda l'approbation de sa sœur avant de poser ses yeux sur le centre de sa douleur.



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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMar 9 Juil 2013 - 21:45




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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMar 23 Juil 2013 - 2:49

please

« just save me from this darkness »

Parfois, il est difficile de simplement être. De simplement souhaiter. De parvenir à se convaincre qu'on pouvait vivre sans un masque, alors même que mes mots attiraient à mes traits faciaux l'indifférence même dans laquelle je tentais de m'enfermer. Une insensibilité. Parce qu'il était tellement plus simple de tout enfermer, de tout oublier, de s'efforcer de ne pas vivre la douleur indicible que le moindre coup d'oeil, la moindre odeur ravivait en un souvenir pénible. Un arôme me rappelait son aftershave, un contact trop dur contre ma peau me faisait songer à la façon dont son visage avait frotté contre ma peau avec une barbe de 3 jours. Les paroles d'une chanson faisaient écho à ses dires, la scène d'un crime aux infos ou dans une série tv ranimait les cendres de ma propre expérience. Tout. N'importe quoi. C'était ancré en moi à jamais et à l'heure actuelle, je ne savais pas comment fuir. Echapper aux sentiments. Même Henry m'avait effrayée, et je le connaissais mieux que quiconque.

Juliet insista pour que je reste, et je lui rendais un regard telle une captive prête à fuir à la moindre occasion. Je sais qu'elle tenait à moi. Je sais que j'étais reconnaissante de sa sollicitude. Mais j'éprouvais ce besoin vital de fuir, d'échapper à la honte, de ne pas l'infliger à ma soeur en plus qu'elle ne m'échouait à moi. Si mon corps avait seulement pu, je me serais mise à courir jusqu'à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Et même alors, je ne suis pas sûre que je ne me serais arrêtée. Cet enfoiré m'avait bel et bien réduite à l'enfant effrayée que j'avais bien pu être un jour.

JUJU – « Tu me laisses regarder ça ? »

Qu'y avait-il donc de si intéressant à observer, hein? Une marque immonde, une plaie béante. Juste une expression physique du déchirement que j'éprouvais intérieurement... Il avait dit vouloir me marquer, m'indiquer comme étant sa propriété, mais je savais que c'était plus que ça. J'avais bien faillir y passer.

SERAH – « Il a dit que j'allais être sienne. Que je serais le joyau de sa collection et que le monde entier allait pouvoir le savoir. Il disait vouloir me marquer. Je sais qu'il voulait me tuer... Me marquer n'implique pas poignarder et s'amuser à tordre la lame dans la plaie... »

J'étais désormais une automate, me rallongeant faiblement sur le lit avant d'enlever ma veste et relever mon top. Le sang perçait l'immaculé du bandage et traversait le tissu, ruinant ma blouse et je m'en moquais. La fraîcheur de la blessure, le fait qu'elle saignait encore allait souligner à Juliet juste à quel point les évènements étaient récents et juste à quel point j'étais désespérément tentée de tout laisser tomber et disparaître. Fuir. Ne plus être moi. Ne plus être cette femme bafouée qu'il aura trouvé à démolir. Cela n'avait jamais été mon genre de baisser les bras, mais là... J'étais épuisée, si fatiguée que je ne trouvais même pas la force de batailler avec ma soeur lorsqu'elle affirma rester avec moi cette nuit. Elle s'occupait de Joshua, elle savait ce que la position et la profondeur de la blessure allaient signifier: si mon sauveur ne s'était pas présenté lorsqu'il était arrivé, elle aurait probablement été appelée pour identifier ce qui restait de moi. Et cela ne me faisait plus rien. Elle semblait bouleversée par la perspective, et je me renfermais. Quelques semaines. Quelques semaines pour un terrible secret et les conséquences que cela entraînait. Quelques temps pour mentir, une éternité pour comprendre. Je commençais à me perdre dans une introspection douloureuse, Juliet s'occupant de rassasier sa curiosité en dépit de mon insensibilité, lorsque mon téléphone sonna pour indiquer un message.




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    Si tu pleures autant alors que l'on t'a simplement bousculée un peu, je me demande ce que ça donnerait si tu apprenais que toute ta vie est un mensonge !
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Ma première réaction fut de me relever légèrement, sifflant de douleur lorsque Juliet fut dérangée dans sa tâche. Tournant la tête alentours pour voir si quelqu'un nous observait je ne voyais que le vent balayer doucement les rideaux et nulle âme qui vive. Juliet sembla m'interroger du regard, se demandant sûrement ce qu'il se passait maintenant. Je lui offris le téléphone, sur l'écran duquel brillait toujours le message mystérieux. J'étais épuisée, mais quelque chose en moi m'interdisait de fermer un oeil tant que je n'avais pas une claire opinion de Juliet.

SERAH – « Abruti... »

J'ignorais qui ce -W était, ou ce qu'il s'imaginait savoir, et je refusais de croire quoi que ce soit de ses dires... jusqu'à ce qu'il me sembla voir ma soeur blêmir. Et là, les questions fusèrent dans un esprit éreinté tels de véritables feux d'artifice explosant au gré de ma confusion..

SERAH – « Juliet ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce... Est-ce que tu sais quelque chose ? »

J'espérais tant qu'elle confirme que ce n'étaient que des conneries, juste un tordu qui s'éclatait en pleine soirée... Mais son expression ne me rassurait que trop peu, si bien que je n'y croirais probablement pas jusqu'à ce que je l'entende de sa bouche...

SERAH – « Juliet? »


 

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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyMer 24 Juil 2013 - 20:18


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A choisir, si ça n'avait pas été sa petite sœur, si ça n'avait pas été Serah, Juliet aurait préféré partir. Elle ne supportait pas la souffrance dans ses yeux, dans ses mouvements, dans chaque parcelle du corps de la petite brune. Il aurait été préférable pour tout le monde que ce soit à elle que les choses comme ça arrive. Serah, elle, ne méritait pas ça. Elle avait tout pour réussir et le bonheur aurait dû être un ami fidèle pour elle. Comme le destin était cruel, la vie trop dure, les événements trop rudes. Pourquoi eux ? Question récurrente dans la tête de Ginny depuis le retour de Joshua du front. Bon nombre de gens et même nombre de films prétendaient que les gens riches étaient les plus malheureux alors était-ce cela ? Était-ce le fait qu'ils puissent se permettre de vivre sans difficulté financière aucune qui était la cause de tous leurs malheurs ? Comme si une puissance supérieure se vouait à établir un certain équilibre qui leur échappait à tous.

Juliet guida sa sœur jusqu'au lit où elle espérait qu'elle resterait pour la nuit. Un souhait plus qu'un ordre. Elle ne pouvait pas décider pour Serah bien que si elle en avait l'occasion, elle le ferait sans attendre. Elle la laissa agir comme elle en avait décidé, restant suffisamment proche pour intervenir au moindre problème, à la moindre faiblesse. La brune parla. Juliet sentit ses yeux s'embuer. Elle ferma les paupières l'espace d'une seconde, refoulant tout cela, se montrant forte et refusant de s'imaginer ce qu'avait vécu Serah. Elle serra les dents et jura qu'au jour d'aujourd'hui, à l'heure actuelle, à partir de cet instant si ce monstre lui tombait sous la main et le ferait souffrir comme il a fait souffrir sa petite sœur. Une pensée qui n'était pas sienne d'ordinaire. Elle considérait même que la violence était à proscrire mais pour Serah, parce que c'était elle et pas quelqu'un d'autre, elle aurait été capable de tuer. Sa famille. On ne touchait pas à sa famille. Elle passa une main dont elle contrôla le tremblement sur la joue de sa sœur. Elle n'avait pas à parler pour montrer qu'elle était là. De toute manière, qui y avait-il à dire ? Rien. Il n'y avait pas de mot pour ça. Elle ne pouvait que faire acte de présence et être là pour elle si sa sœur l'acceptait.

La plaie apparut à ses yeux et ce fut comme si toute l'horreur de la situation lui sautait au visage. C'était la marque, la preuve de l'acte, de la monstruosité. Un rappel permanent de tout ce mal qui avait investi sa petite sœur. Tout dans cette blessure indiquait à Juliet qu'elle avait de la chance de pouvoir encore regarder au plus profond des yeux de Serah et d'y voir un sentiment, une émotion, un signe de vie même si 'était le plus triste et douloureux qu'elle ait jamais vu chez elle. Ginny approcha lentement sa main, prête à tâter l'ennemi. Cette plaie qui était clairement l'intruse ici. La sonnerie d'un téléphone interrompit son geste et elle se recula aussitôt, comme si on l'avait brûlée.

Elle entreprit d'inspecter la pièce des yeux. Tout pour ne plus poser les yeux sur la plaie, ne plus poser les yeux sur sa sœur. Elle se sentait horrible de réagir ainsi mais la vision de tout ça, de tout ce à quoi avait échappé Serah pouvait presque la rendre malade. Elle n'en dormirait sans doute pas. Peut-être même serait-elle mal demain. Elle aura sans doute besoin d'un verre. Ce n'était pas raisonnable, ce n'était pas elle. Juliet reporta son attention sur sa sœur en pleine lecture de son message et tenta une nouvelle approche du crime, de cette plaie coulante qui semblait bien ouverte, bien récente. Comme si les faits n'étaient pas assez terribles, il fallait en plus y mettre une date proche, y inscrire une image horrible.  A cet instant, Ginny avait si peur de perdre sa sœur. Elle aurait pu la perdre. Elle n'aurait pas pu le supporter. Des deux, elle était la moins forte. Joshua, Serah, Juliet n'aurait pas pu vivre avec ça.

Toute à son inspection de la blessure, la blonde sursauta en percevant le mouvement de la cadette, sa grimace de douleur. Elle la regarda avec inquiétude. Avait-elle touché les bords de la plaie sans y prendre garde ? Mais Serah sembla plus chercher quelque chose que s'inquiéter du touché de sa sœur. Juliet la fixa, la questionna lorsque leur regard se croisèrent. Que se passait-il ? Qu'avait-elle reçu ? Comme une réponse, la jeune femme affaiblie lui montra son téléphone. Juliet s'en saisit et commença sa lecture. Son cœur fit un bond. Ses yeux s'arrondirent et tout son corps se crispa.

«  Qu'est-ce que ... » Un murmure qui lui échappa et qu'elle étouffa d'avantage.


Au même instant, Serah s'exclamait face au message. Juliet termina sa lecture, fixée sur le W de fin. L'auteur de nouveaux maux. L'horrible personnage qui osait venir démonter un peu plus leur famille.  L'aînée crut entendre Serah lui parler mais son regard restait accroché à cette lettre, cette consonne pour toute signature, ce symbole pour tout malheur. Son prénom résonna à nouveau. Elle releva les yeux en direction de Serah.

« Je ... »


Elle ne savait pas quoi dire. Elle ne pouvait rien dire. Elle avait besoin de Joshua. Elle avait besoin d'Henri. Elle ne pouvait pas l'affronter. C'était trop dur. Pas aujourd'hui, pas maintenant, jamais.

« Il faut refaire ton pansement. Je vais aller chercher ce qu'il faut en bas. Tu ne bouges pas surtout, je reviens.  »


Juliet appuya avec précipitation sur le bouton « supprimer » du téléphone, effaçant toute trace du mot. Elle n'avait rien trouvé d'autre à faire. Dans un même mouvement, elle lui rendit l'appareil et se releva du lit où elle s'était appuyée. Sans sourire, elle courut plus qu'elle ne marcha vers l'extérieur. Henri l'intercepta à sa sortie. Sans doute attendait-il depuis le début, dans ce couloir.

«  Ginny ? Qu'est-ce qu'il y a ? » « Quelqu'un sait. Quelqu'un sait pour Serah. » Sa voix se faisait plus aigue. « Sait quoi ? » « Quelqu'un sait d'où … il connaît notre enfance. »


Cela suffirait à lui faire comprendre de quoi il était question. Leurs chuchotements s'éloignèrent de la chambre. Juliet devait vraiment s'occuper de soigner cette plaie. Elle devait affronter sa sœur et ne pas aborder ce nouveau sujet mis sur la table par W. Elle réapparut rapidement dans la chambre.

« J'ai trouvé ce qu'il faut. » Son faux sourire victorieux se fana rapidement à la vue de Serah, meurtrie. Une vision d'elle qui ne la quitterait plus. « Matthew demande si tu voudras bien le voir … après.  » Aborder le sujet du petit-frère … c'était bien plus facile.



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Serah H. Stark


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Serah H. Stark
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☇ ÂGE RÉEL : 36
☇ DATE D'ANNIVERSAIRE : 09/01/1988
☇ A EMMÉNAGÉ LE : 25/05/2013
☇ MENSONGES : 60
☇ JEU A LA : première
☇ AVATAR : Jenna-Louise Coleman




MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyDim 4 Aoû 2013 - 2:30

Juliet

« And I don't want the world to see me
Cuz I don't think that they'd understand
When everything's made to be broken
I just want you to know who I am »

Je savais pertinemment que le sursaut avait été causé par la soudaine mélodie du téléphone, mais le geste souligna pour moi toute la honte que je pouvais éprouver à la vue de cette blessure. J'avais pourtant tenté de ne pas poser les yeux dessus, je m'y refusais depuis mon retour de l'hôpital et maintenant que Ginny tâtonnait vaguement les rebords de la blessure, je gardais les yeux rageusement fixés sur le mur d'en face. Je sentais la chaleur de la peau de ma soeur si proche de la mienne, comme si son mouvement avait pu vibrer et me faire ainsi ressentir le moindre soubresaut d'air déplacé par son inspection fantôme. Une larme coula. Pas de douleur, mais de honte, aussi lorsque ma soeur sursauta et oublia un instant ce qu'elle faisait jusque là, je n'ai pas perdu de temps à rabattre mon top sur la blessure qui suintait toujours doucement.

On aurait cru un diable sorti de sa boîte.

Juliet ne perdit pas de temps à se relever, me rendant mon téléphone après l'avoir traité comme s'il la brûlait. Je rallumais l'écran en veille dans l'espoir de plonger mes pensées à nouveau sur l'énigme qui se présentait à moi, mais... rien. J'aurais tout donné pour ne pas avoir à me remémorer d'autant plus ce que j'avais vécu, et ma soeur avait effacé la seule source de ma distraction. J'aurais pu faire comme si de rien n'était. Vraiment, j'aurais pu... si elle avait ri. Si elle avait fait comme si ce n'était rien.. Mais là, elle agissait comme si mon téléphone contenait le diable en personne et qu'elle n'avait rien de l'exorcisme nécessaire pour s'en débarrasser. Elle m'intriguait.

JUJU – « Il faut refaire ton pansement. Je vais aller chercher ce qu'il faut en bas. Tu ne bouges pas surtout, je reviens. »

Sa retraite soudaine s'apparentait plus à mes yeux à une fuite; j'en savais quelque chose, j'avais fui pendant des jours et des jours, à tenter d'échapper à ce que le destin me faisait subir. Et puis les murmures.. Je ne comprenais rien, mais ils étaient anxieux, indécis et clairement échangés entre époux en n'ayant que moi comme centre de conversation. Il m'aurait fallu moins que ça pour dire de me convaincre. Lorsque Juliet revint, j'étais penchée, occupée à reboutonner correctement ma blouse (plutôt que l'inverse, pour aider ma soeur à me soigner) et me levais péniblement dans l'unique intention de me diriger vers la porte pour m'en aller. Les laisser tranquille. Ne pas imposer plus encore que tout le reste ma présence et mes soucis... mais Juliet avait de toute évidence d'autres plans pour moi.

JUJU – « J'ai trouvé ce qu'il faut. » Elle me fixa un instant, assimilant probablement ma tentative "d'évasion" et déterminant que j'étais dingue assez pour tenter mais que jamais elle ne me laisserait quitter cette chambre avant d'être certaine que je me portais comme un charme. « Matthew demande si tu voudras bien le voir … après. »

Seigneur, Matthew... Qu'est-ce qu'il devait penser de moi, hein? Me rasseyant nerveusement sur le bord du lit -avant d'être poussée par ma soeur à me rallonger et la laisser faire, je brossais une mèche de cheveux nerveusement de côté, marqueur de mon malaise et de mon indécision. Est-ce que je voulais voir le petit bout? Bien évidemment, quelle question, et je savais que Juju le lirait dans mon regard, mais...

SERAH – « ... mais tu penses qu'il voudra me voir comme ça ? J'ai fait une telle scène, stupides réflexes, et j'ai gâché le dîner. Et puis, regarde-moi, il ne faut pas qu'il.. enfin, tu vois, il doit sûrement se poser un tas de questions, et.. et qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire ? Je peux pas lui raconter.. Seigneur, je peux rien dire à personne. »

Incluant Juliet dans les "personnes" sous-entendues, j'évitais soigneusement de croiser son regard. Raconter une histoire en omettant tous les détails, c'était une chose, mais je n'étais pas sûre de tout raconter un jour. A la simple mention du souvenir, de nouvelles larmes me coulèrent sur les joues, occultant à peine le sms mystère, furieusement effacées par mon incapacité à gérer ce que je ressentais. Ce que je n'aurais pas donné pour être prise dans les bras de Josh' en ce moment. Ici, Juliet aurait été on ne peut plus volontaire mais je me sentirais coupable de tâcher de sang un ensemble si merveilleux.

Pourquoi fait-on ça ?

Quand rien ne va, pourquoi prête-t-on attention aux détails les plus insignifiants sous seul prétexte qu'ils sont tout autant bons instruments de diversions que le reste. La culpabilité. Et le sentiment que tout ça est ma faute... Il était toujours dehors, libre mais recherchés et pendant un instant, le vent claquant violemment contre la fenêtre eut raison de mes nerfs. Un sursaut, une exclamation, et je me retrouvais dans les bras de ma soeur, peu soucieuse du fait que cette dernière avait apparemment passé son temps depuis son retour dans la pièce pour me garder immobile, calme, et travailler sur la plaie. Je n'étais pas réputée pour rendre la vie de ma grande soeur facile, de toute façon...




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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptyJeu 29 Aoû 2013 - 16:23


Ft. Serah H. Stark
I don't wanna lose you, honey !



1005, Sunrise Street.

Son regard resta fixé sur le visage de sa cadette. Elle attendait de voir sa réaction, de connaître ses pensées. A peine partie, le temps de récupérer, de se redonner une contenance et déjà Serah pensait à fuir. Une fuite que Juliet ne comptait pas lui permettre. Pas de fuite, plus de fuite, pas maintenant, pas ce soir. N'en déplaise à la brunette, elle avait besoin de soins et elle refusait de la laisser mettre un pied dehors tant que le pansement ne serait pas refait. Elle résistait déjà à l'envie de l'emmener chez leur médecin de famille pour qu'il s'occupe d'elle convenablement alors il était hors de question, qu'elle renonce à la soigner. Elle lui laisserait bien l'occasion de choisir et de décider demain. Maintenant, elle ne lui laissait pas le libre-arbitre. Et quel meilleur moyen que de lui rappeler qu'il y avait aussi un jeune garçon non loin qui s'inquiétait pour la faire tenir un minimum en place. L'évocation de Matthew sembla déclencher chez Serah une drôle de réaction, un semblant d'hésitation. Un malaise soudain, une incertitude. Pas sur le fait qu'elle veuille ou non le voir, Juliet était certaine que sa sœur ne dirait pas non mais plutôt sur le fait qu'il la voit ainsi. Son aînée la rassura d'un sourire qui se voulait bienveillant. Nervosité, le sentiment qui pouvait bien s'établir chez Serah au moment où Ginny la força à recoller son dos au matelas. Allongée, elle aurait plus de latitude pour soigner convenablement cet horrible chose.

Elle l'écouta lui faire part de ses questions et de sa soudaine peur de faire face aux gens qui l'entouraient. Elle posa sa main sur la sienne, la serrant, comme si la lâcher signifiait qu'elle la laissait tomber et affronter tout ça seule. Elle n'osa pas plus s'avancer à la prendre dans ses bras quand des nouvelles larmes apparurent. Elle ne souhaitait pas non plus imposer sa présence à sa sœur. Elle comprenait qu'elle puisse avoir besoin d'espace, juste, elle serait là tout de même, la retenant et lui montrant qu'elle ne la laisserait pas seule, que la cadette le veuille ou non.

Juliet s'affaira à soigner la plaie et lui répondit, le regard fixé sur ce qu'elle faisait, de peur de la blesser plus, de lui faire mal mais aussi parce qu'elle s'en voulait encore pour avoir effacé de message qui aurait mérité une longue conversation.

« Tu n'as rien gâché Serah. Et il sait que tu vas mal, c'est tout. Il n'y aura rien de plus à dire. Tu n'auras rien de plus à dire. Ceux qui t'aime ne te laisseront certainement pas tombé pour ce dîner écourté. Personne ne te demandera d'en dire plus que tu ne le veux et le peux. Tu décides … Sauf en ce qui concerne le fait de rester ici cette nuit, là c'est moi qui décide. » Sa voix était douce, la fin de la tirade se voulait relâcher la pression, laisser un peu le vif du sujet de côté.

Elle la prit dans ses bras, la pansement mis en place, parlant plus doucement de par leur proximité.

« Je veux juste que tu ailles bien.  On veut juste te voir continuer. Je donnerai n'importe quoi pour effacer ça. » Trop émotive, trop touchée par ce qui arrivait à Serah, Juliet renonça à contenir ses larmes.


Elle passa quelques mèches de cheveux de sa petite sœur derrière ses oreilles, la regardant avec toute l'affection possible.

« J'espère que tu sais que je pourrais faire n'importe quoi pour que rien ne t'arrive, n'importe quoi. »

Et au delà de cette peine qu'elle ressentait à la voir comme ça, à savoir qu'on lui avait fait ça, Juliet commença à penser à la colère, à la rage plus encore et se promit de rendre la pareille à celui qui avait osé touché sa sœur, d'une manière ou d'une autre. Elle ne serait pas violente, elle ne l'était jamais et ne pouvait pas l'être mais d'autres moyens seraient à disposition et comme une vengeance, elle se jura de trouver le responsable d'un autre malheur de la famille.

...

Elle avait réussi à convaincre Serah de rester, elle l'avait convaincu qu'on pouvait s'occuper d'elle, qu'elle voulait s'occuper d'elle. Elle ne voulait qu'une chose, que sa petite soeur comprenne qu'elle n'était pas seule. Elle était capable de tout pour elle s'il le fallait. Elle aurait du la protéger. Elle ne se pardonnait pas ce manque d'action, de n'avoir rien vu, de n'avoir rien pu faire. Elle allait être là maintenant. Et peu importe si demain, la cadette tenait toujours à disparaître, Juliet ne le permettrait pas. Elle allait s'occuper d'elle comme elle ne pouvait pas s'occuper de Joshua. Elle pouvait quelque chose pour Serah, elle ne pouvait rien pour leur aîné, il ne dépendait que de lui de se réveiller. Serah retrouvait ce sourire qui lui allait si bien, foi de Stark !


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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet EmptySam 14 Déc 2013 - 9:49

Terminé & verrouillé.
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MessageSujet: Re: I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet I dont wanna lose you, honey ! ▬ Serah & Juliet Empty

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