→ Un journal intime, un crétin ... BOUM !

Un bel après midi. Rien de mieux pour sortir dehors afin de profiter de ce temps, ni froid, ni chaud. Isabelle adorait ça. Elle était couverte comme il le fallait, mais ne ressentait aucun frisson. Bonnet, veste, certes, elle avait la tenue d'hiver, mais ce n'était pas grave. Sortant de sa maison pour se diriger vers le parc, Isabelle regardait les alentours. Les gens qui avaient eu la même idée qu'elle, abordaient un sourire joyeux. Alors il suffisait simplement d'une saison pour que les personnes soient heureuses ? Regardez, dès qu'un flocon de neige pointe le bout de son nez, tout le monde est heureux, excité à l'idée de marcher, de recevoir de la neige. Il faut croire que le temps, les saisons, jouent sur le moral des gens.

S'approchant lentement du parc, Isabelle gardait sur son visage, un sourire. Allez savoir pourquoi, mais aujourd'hui, elle était bien. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas vu Ian. Ce crétin d'abruti de première qui ne sert strictement à rien. Et elle en était plus qu'heureuse. S'installant tranquillement dans l'herbe, froide, mais verte, Isa se mit à sortir quelques affaires. Elle aimait venir ici pour écrire, pour réfléchir. Et en ce jour, elle avait besoin de se confier. Alors, sortant son journal intime. Quoi ? Ne vous moquez pas, tout le monde en a déjà eu un ! Et vu qu'Isa se refusait de se confier à quelqu'un en chair et en os, elle n'avait trouvé que ce moyen.

Cher journal,

Aujourd'hui, nous sommes le 20 novembre. Et je n'arrive pas à oublier. Cela fait plusieurs années que je vis avec ça, à l'intérieur de moi. Cette histoire me hante, me détruit. Je ne sais pas si un jour, j'arriverai à m'en relever. Je ne sais pas si un jour j'arriverai à aller mieux. Retrouver réellement le sourire, vivre sans avoir peur. Je suis terrifiée... Je ne dors plus paisiblement, je ne mange plus autant... J'aborde un sourire pour les autres, je réponds que tout va bien. Mais ils ne savent pas. Personne ne sait. Et personne ne le saura ... Je [ ... ]

Isa n'eut le temps de finir sa phrase ou même sa page que quelqu'un lui retira son journal des mains. Sans attendre une seconde, elle se leva, rapidement, avant de se retourner et de voir ... Ian dans toute sa splendeur. Comment osait-il ? Comment pouvait-il continuer à lui faire vivre l'enfer en sachant pertinemment qu'Isa avait tout perdu à cause de lui. S'il n'avait pas parlé, jamais elle n'aurait mis les pieds dans ce pensionnat. Rien ne serait arrivé s'il avait tenu sa langue, sa parole de meilleur ami.

- RENDS MOI CA ! IAN !

Mais non. Isabelle avait beau le frapper, essayer de le reprendre, elle n'y arrivait pas. En même temps, Ian faisait pratiquement 2 têtes de plus qu'elle. Il suffisait qu'il tende le bras et c'était fini.

- Je te hais, tu n'es qu'un misérable qui, pour pimenter sa vie est obligé de gâcher celles des autres. Mais bon sang tires toi !

Isabelle remarqua son changement de tête lorsqu'il eut fini de lire son paragraphe. Ca y est, il était content, il avait réussi à connaître une partie intime de sa vie. Il fallait le féliciter maintenant ? Profitant de son temps d'absence face aux dires d'Isabelle sur son journal, la jeune Harries récupéra son journal intime et le serra fort contre elle.

- T'es fier ? Tu veux le crier au monde entier ? Vas y, tu n'as pas réussi à me détruire jusqu'à devoir ramper par terre, alors continues, tu excelles tellement dans cette matière qu'au moins là, on est jamais déçu de toi. Tu me fais pitié Ian !

Elle ne savait pas ce qui se passait dans sa tête. Qu'allait-il penser de son récit. Comment allait-il réagir. Mais ça, elle le savait. Il allait tout cacher et continuer le chemin qu'il avait empruntait depuis des années. Celui de pourrir la vie d'Isabelle.

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Le parc. Un endroit chaleureux, souvent plein de monde, vivants, joyeux… Pas vraiment le truc de Ian. Et pourtant, il s’y trouvait en ce moment même. Mais il s’y trouvait pour une seule et même raison. Une jeune fille, brune. Oh oui il la connaissait, depuis longtemps même. Ils étaient meilleurs amis, avant. Avant qu’il fasse une gaffe, puis une autre et enfin, qu’il prenne plaisir à lui pourrir la vie. Oui, Ian était parfois une personne odieuse. Ignoble même. Mais il aimait ça. Et particulièrement lui pourrir sa vie à elle, elle le faisait très bien de son côté aussi. A la différence que les parents d’Ian voyaient toujours leur enfant comme un dieu vivant qui ne faisait pas de mal à une mouche. Il retira les écouteurs de ses oreilles une fois arrivé au parc. Il rajusta son foulard et marcha calmement en direction de la jeune fille. Elle avait l’air si… tranquille.

Parfois, Ian se disait que si c’est amis le voyait faire, il ne lui adresserait plus la parole sou bien lui feraient la morale. Mais il fallait croire qu’Ian se débrouillait toujours pour agir loin du regard de ses proches. Elle écrivait dans un carnet et l’envie de le lui arracher vint immédiatement titiller Ian. Il n’avait juste qu’à tendre le bras, le lui arracher, faire semblant de lire pour l’énerver et… Le tour était joué, il avait fait sa mauvaise action de la journée. C’est ce qu’il fit, dans les secondes même qui suivirent sa profonde réflexion. Il tendit le bras et choppa le carnet, empêchant à la jeune femme de poursuivre son œuvre.

Sa réaction fut immédiate, elle se débattit et lui donna plus d’un coup pour le récupérer, mais son précieux carnet restait hors de sa portée. Ian parcouru rapidement les écris des yeux, ceux fraichement rédigé. Il sourit, finissant la phrase incomplète et lui tendit le carnet d’un geste souple de la main. Elle s’emporta à nouveau et Ian leva les yeux au ciel. Oh bon, ils n‘allaient pas remettre le passé sur le tapis…

Bien le bonjour Isabelle. C’est une chouette journée non ?

Il s’attendait évidement à de nouvelles injures, un soupire, mais il ne bougea pas.

C’est intéressant ce que tu écris là et non, ne t’en fais pas, je garde ça pour moi. Tu sais, je garde très bien les secrets.

Il rigola un peu, pensant au nombre de choses qu’il gardait pour lui. Il adorait ça, découvrir ce qui n’allait pas chez les autres, stoker les informations et les ressortir en cas de besoin ou situation dangereuse. C’est ce qu’il faisait avec son cousin… Qui ne l’aimait pas d’ailleurs. Il la dévisagea de haut en bas, ne pouvant s’empêcher aux mots qu’elle venait d’écrire. Parlait-elle de… Non, peut être pas. Il leva la tête vers les nuages et se mit à chantonner la musique qu’il écoutait quelques instants au paravent.

Mais tu sais ce qui est cool chez toi ? En dehors de ton charisme et de ton charme naturel ? – bien sûr il disait tout cela sur un ton ironique… - c’est que tu t’emporte vite. Et j’adore les gens qui s’emportent vite.

Il lui sourit, fourrant les mains dans ses poches. Il se rapprocha un peu plus d’Isabelle Harries. Qui l’eu crut ? Avant, ils étaient inséparables.

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Quel Dieu Isabelle Harries avait-elle trahi pour que ce crétin de Ian Huston vienne à nouveau lui pourrir la vie ? N'avait-il pas autre chose à faire ? Était-il constamment obligé de venir lui gâcher sa vie ? Qu'avait-il à la fin, mais que voulait-il ! Même si son écriture sur le carnet n'avait rien révélé d'alarment, Isabelle lui en voulait. Cette rancœur, cette haine, rien n'arrivait à l'enlever. Il lui suffisait d'entendre son prénom, de le voir au loin, pour bouillir et vouloir se jeter sur lui afin de lui mettre son poing dans la figure !

Dès que la première phrase du jeune homme fut prononcée, la jeune Harries n'eut qu'un réflexe, relever son majeur et le lui tendre avec un sourire hypocrite. Quoi ? Vous croyez vraiment qu'elle allait se laisser faire juste parce qu'il était un garçon ? Même pas en rêve. Ian était l'un de ses pires cauchemars, et elle s'était promis une chose, le détruire.

C’est intéressant ce que tu écris là et non, ne t’en fais pas, je garde ça pour moi. Tu sais, je garde très bien les secrets.

- Oh oui bien sur, tout comme tu arrives à garder une fille dans tes bras ou simplement quelqu'un qui soit véritablement là pour toi !

A quoi bon se battre avec cet abruti. De toute manière, dès qu'elle aurait tournée le dos, le monde entier connaitrait le simple passage qu'avait pu lire Ian, quelques secondes auparavant. C'était ça le soucis. Ian ne gardait rien. Il n'avait pas réussi il y a 3 ans, quand ils étaient meilleurs amis, pourquoi y arriverait-il maintenant, alors qu'ils sont ennemis ? Le regardant la dévisager de haut en bas, Isabelle leva les yeux au ciel. Il était d'une pure idiotie ! Le laissant chantonner un air de musique, la jeune Harries croisa les bras, tout en tenant son journal.

Mais tu sais ce qui est cool chez toi ? En dehors de ton charisme et de ton charme naturel ?[...]

Ha la bonne blague. Comme si Ian s'intéressait à Isabelle. Le ton ironique, ça, elle l'avait bien entendu. Et bizarrement, cela venait de la blesser. Non pas que l'avis de son ancien meilleur ami lui importe, mais Isabelle n'avait pas confiance en elle, en son physique.. Aie touché ! Bien entendu et comme une très bonne actrice, la jeune Harries ne laissa rien paraitre.

[...]C’est que tu t’emporte vite. Et j’adore les gens qui s’emportent vite. dit-il en se rapprochant. Isa le laissa faire tout en le regardant de haut en bas, s'approcher doucement d'elle. En quelques secondes la jeune brune se reprit.

- Oh et bien si tu le désires mon très cher Huston, je peux encore plus m'emporter et te foutre mon poing dans la gueule. Ha non pardon, mon endroit préféré avec toi c'est situé plus en bas. Malheureusement je pense que beaucoup de filles vont m'en vouloir mais que veux-tu, on ne peut pas tout avoir dans la vie Ian !

Isabelle se rapprocha également avant de finir à quelques centimètres du jeune homme. Relevant la tête, oui, il était bien plus grand qu'elle, la jeune Harries soutenait son regard. Il n'allait pas l'intimidé. C'était hors de question.

- Tu veux qu'on essaye ? J'en ai toujours rêvé ! dit-elle en abordant un magnifique sourire hypocrite. Elle releva doucement sa jambe avant de la positionner sur les parties intimes du jeune homme. Déposant une simple main sur son torse pour se tenir, Isabelle continuait d'avoir un air de mépris et dégout pour lui. Puis quelques secondes après, elle se recula en le poussant et en rigolant.

- Si jamais je t'enlève ça, que va-t-il te rester Ian ? Absolument rien. Tu n'es bon qu'à ça. Avec ta gueule de joli garçon. Tu n'as rien d'autre. Tu n'es rien Ian Huston.

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Ian rigola, se reculant d’un seul coup. Isabelle était toujours la même. Impulsive, et elle avait toujours de bonnes idées pour intimider les gens qu’elle voulait démoraliser. Cependant, ses remarques le touchèrent à peine. Ben quoi, Ian c’était toujours trouvé cool tel qu’il était. Et les gens qui arrivaient à le supporter ben… Ils étaient sympas. Eux c’étaient des amis.

Voyons Isabelle, ce n’est pas très sympa, tu ne voudrais quand même pas que je sois dans l’incapacité de fonder une famille hein ?

Un large sourire propre aux Huston s’étira sur son visage, de plus en plus radieux. Il regarda le journal dans la main d’isabelle et se jura de ne rien à dire à personne, sauf si elle continuait à l’ennuyer comme elle le faisait en ce moment même. « Bon ok, c’est moi qui est commencé… » Bof, Ian haussa des épaules et fit un pas en avant vers son ancienne meilleure amie. Il se pencha sur son visage, qu’autrefois il aimait bien. Il chuchota alors au creux de son oreille quelques mots qui eurent pour effet de le faire rougir quelques fractions de secondes. Jamais il n’aurait cru avoir ce genre de réaction. Ian ne rougissait que trop peu. Bien qu’il soit expressif, ses joues se teintaient de rouges qu’à de rares occasions et cela faisait longtemps que cela n’était pas arrivé.

Tu sais à quoi je pensais en lisant ces lignes ? Tu te rappelle, Isa… ?

Isa. C’était comme ça qu’il l’appelait avant, quand ils étaient encore amis. Quand elle venait encore chez lui pour jouer dans la piscine ou faire des parties de jeux vidéo. A chaque fois qu’il évoquait ce surnom, il se rappelait des bons moments qu’il avait passé avec la jeune femme. Pourquoi diable avait il tout gâché ? C’était sans aucun doute son caractère de chien. Caractère qui faisait qu’Ian aimait bien pourrir la vie des gens ou en avoir le contrôle tout simplement. Les parents d’Ian ne le lui avaient jamais reproché, de ce fait, le jeun homme ne ce l’était jamais reproché. Oh oui, il savait que ce n’était pas bien mais pour lui, il était déjà trop tard, on ne pouvait plus faire demi tour. Il recula son visage du sien et haussa les sourcils, attendant une quelconque réaction de sa part. Oh oui, il savait qu’elle s’en souvenait. Il savait qu’elle n’oublierait jamais tout comme lui n’oublierais jamais ce qui c’était passé ce jour là.

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- Fonder une famille ? TOI ? Faudrait-il déjà que tu arrives à conserver ton cerveau et ton indépendance. Ian voyons, mais qui voudrait d'un enfant de toi ? Tu n'es qu'un crétin sur terre, un minable qui ne servira à rien dans la vie à part venir foutre sa merde dans la vie des autres, tu es un parasite ! Tu crois que quoi ? Qu'un jour la roue ne tournera pas ? Ne t'en fais pas pour ça, et je serai la première à regarder le spectacle !

Isabelle savait très bien que ses paroles n'avaient presque aucun effet sur lui. Mais elle s'en fichait, elle disait la vérité. La roue tourne. Et qui sait, peut être qu'Isabelle Harries en sera l'auteur. Dans tous les cas, elle fera tout pour ! Ian Huston n'allait pas finir d'entendre parler de la jeune femme. Son empire était encore stable, et ça, elle ne l'acceptait pas.

Certes, Ian était bien plus fort qu'elle dans ce domaine, mais elle apprenait vite. Il ne pouvait imaginer de quoi ce petit bout de femme était capable. Elle était prête à tout pour voir son ancien meilleur ami tomber... Tenant toujours son journal d'une main cette fois-ci, la jeune étudiante s'aperçut que son ennemi s'approchait à nouveau d'elle. Mais cette fois, il se pencha vers le creux de son oreille. Un frisson parcourut le corps d'Isabelle. Serrant doucement la mâchoire, la jeune Harries ferma lentement les yeux. Laissant l'air chaud qui s'échappait de la bouche du jeune homme venir se déposer son sa peau, Isa inspira un grand coup. Ouvrant les yeux avec la force qu'elle puisait en elle, la jeune Harries tourna ses yeux vers l'homme qui était en train de lui parler dans le creux de l'oreille. Sa joue ! Sa joue était-elle vraiment rosée ? Isabelle n'eut pas le temps de réellement vérifier que son ancien meilleur ami releva sa tête pour lui faire face. Ses joues étaient redevenues normales. Avait-elle rêvé ? Non ce n'était pas possible !

Essayant de retrouver ses émotions, la jeune femme se concentra sur la phrase que venait de prononcer Ian. " Tu sais à quoi je pensais en lisant ces lignes ? Tu te rappelle, Isa… ? " . Baissant doucement les yeux pour regarder le sol, elle se reprit instantanément. Voulait-il l'intimidé ? Pourquoi diable l'appelait-il comme avant ? Il n'y avait plus d'avant entre eux. Ils se détestaient ... Ou peut être pas. Reprenant ses esprits, Isabelle, à son tour, s'approcha d'un pas lent vers le jeune homme. Se mettant sur la pointe des pieds, elle avança, doucement, sa petite tête brune, vers le creux de l'oreille de son ennemi.

- Tu sais Ian ... Beaucoup de choses me sont arrivées. Il faut croire que cela n'était pas si marquant que ça ...

Même si son cœur battait plus rapidement qu'auparavant et qu'elle pouvait ressentir les battements contre sa poitrine, Isabelle ne laissait rien paraitre. Un point positif dans ce genre de situation, Isa savait très bien cacher ses émotions, ou jouer un rôle. Il fallait, dans ces moments là, remercier son passé noir. Se détachant du creux de son oreille, Isa passa lentement et tendrement ses lèvres douces et chaudes contre la mâchoire du jeune homme. Vous savez, comme une caresse fine, légère, douce et lente avec les lèvres que l'on procure sur la peau... Et bien c'était le geste de la jeune femme. Elle même sentait son corps se modifier. Ian allait-il rester indifférent ? Elle espérait que non.
Quelques secondes après, elle se retrouva, face à face avec lui. Ou plutôt, nez à nez ... Leur nez mutuel se frôlaient. Isabelle sentait la respiration, un peu plus accélérée du jeune homme. L'air chaud lui procurait une sensation assez agréable. Bizarrement, Isabelle trouvait Ian très attirant à ce moment précis. La seule chose qu'elle désirait, était de capturer ses lèvres qui avaient l'air aussi chaude et douce que l'air qui en sortait. Mais la jeune Harries gardait à l'esprit qu'il était son ennemi. Un homme qu'elle méprisait et haïssait de l'avoir trahi. Plongeant son regard dans le sien, la jeune femme se mordilla doucement la lèvre avant de prononcer d'une voix chaude, douce et lente...

- Il faut croire que le manque d'expérience est un de tes points faibles..

Isabelle garda son regard dans le sien avant de le descendre doucement vers ses lèvres. La jeune femme s'approcha encore de quelques centimètres. Leurs lèvres étaient à la limite d'être collées. " Est-ce toujours le cas ? " La jeune Harries émit un petit sourire malicieux avant de se reculer d'un coup sec. Continuant toujours à le regarder, Isabelle était surprise. Ian n'avait pas bougé d'un pas dès qu'elle avait commencé à se rapprocher. Pourtant ... Il la détestait.

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Pas si marquant ? Finalement, l’estime du jeune home en prit un coup. Sur le coup, Ian se sentit vexé mais il se reprit bien vite, pensant qu’il s’agissait une fois de plus d’une des combines d’Isabelle pour le faire réagir. Elle pouvait aller se faire voir, il ne rentrerait pas dans ce petit jeu là. Il ignora superbement ses lèvres contre sa joue, tentant de caché son mal aise. Oui, il était terriblement mal à l’aise et pourtant, Ian Huston ne l’était pas souvent. Elle était trop près et son corps refusait de bouger. Il était figé, et une fois de plus, il regretta d’avoir commencé à l’embêter. Pourquoi, mais pourquoi ? En ce moment là, la Isabelle qui se tenait devant lui n’était plus la jeune femme agaçante de toute à l’heure, mais une pure merveille. Il était à la limite de sentir son pouls et son odeur commençait à lui monter à la tête.

Que je manque d’expérience ?

Il ricana, prenant bien garde à ne pas toucher son ennemie. Voilà qu’il manquait d’expérience maintenant ! Heureusement qu’elle n’était pas au courant de ce côté la de sa vie. C’était tellement compliqué, un vrai fiasco par moment. Mais Ian s’en fichait, cela lui allait très bien.

Laisse tomber Isabelle.

Il sourit, et elle se recula d’un seul coup. Étrangement, il aurait aimé qu’elle reste là, près d e lui. C’était tout le problème avec elle. Il ne l’aimait pas ou plutôt, il essayait de se convaincre qu’il la haïssait. Et qu’il la haïssait pour quoi ? Il n’avait pas vraiment de bonne raison. C’est lui qui avait commencé à lui pourrir la vie, elle n’avait fait que riposter. La vérité était là, il n’avait pas de véritable raisons de ne pas l’aimer. C’était triste à dire, mai c’était la vérité. Il ferma les yeux un instant. Vite, il fallait qu’il réplique, quelque chose de méchant, d’horrible, de tordu, de vilain vite vite… Mais rien ne lui venait. Il avait bien une idée mais cela serait osé. Quoi que les choses osées et Ian… Pourquoi pas. Son idée fut vite approuvée par le reste de son corps. Pourquoi pas. Elle s’était reculée, il n’avait pas bougé. Il bougea enfin. Il la prit dans ses bras, l’attirant contre lui et contre toute attente, l’embrassa à pleine bouche. Ian ne su dire si tout cela dura très longtemps, mais il s’en souvint. Il pensa alors que cela faisait longtemps qu’il en avait envie. Très envie et leur petite discutions quelques minutes au paravent lui avait donné encore plus envie. Il caressa ses cheveux longuement avant de se décoller d’un coup, comme si la jeune femme venait de lui infliger une décharge électrique. Il la regarda, les yeux ronds. Il n’en revenait pas… Mais que venait-il de faire ? Il regarda la tête de son ancienne amie et comprit assez vite qu’elle devait se poser les mêmes questions. « Ian, parle, vite… laisse pas la malaise s’installer. » Trop tard, le malaise était présent.

Tu embrasse toujours aussi mal.

Il s’empourpra aussi vite. Gros mensonge, elle embrassait bien. Cette fois ci, le rouge ne disparu pas de ses joues. Pourquoi avait-il lâché ça ?

Non enfin heu… Désolé. Je ne voulais pas dire ça, désolé.

Désolé. Deux fois désolé dans la même phrase en moi de dix secondes. Il n’en revenait pas lui-même. Bon sang, mais qu’avait-on fait de son âme ? Il baissa la tête, fourra ses mains dans ses poches ne sachant qu’en faire. Vite, il fallait qu’il entende le son de sa voix, il fallait qu’elle parle, il en avait besoin.

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Mais que se passait-il ? Qu'est qu'ils leur prenaient ? Ils n'avaient jamais eu cette attitude là ! Enfin, oui ... Mais à ce moment ils étaient meilleurs amis. Cette fois-ci, ils étaient censés se détester, se pourrir la vie. Et la, on assistait tout droit à un jeu de séduction. Quelque chose ne tournait pas rond dans la tête d'Isabelle ! Quel diable l'avait brûlé ! D'habitude elle aurait préféré lui cracher dessus, plutôt que de devoir être aussi proche de lui et commencer à lui faire du rentre dedans. D'habitude, rien qu'à l'idée de penser à lui, elle n'avait qu'une envie : vomir et se venger. Mais là ... Sa seule envie avait été d'être proche de lui. Comme avant. De le sentir près d'elle. Sentir son souffle, sentir son corps à la limite de la toucher. Sa seule envie était Ian. Ce n'était pas de le détruire, non, bien au contraire ... Le seul point positif qu'elle arrivait à voir la dedans était simplement le fait qu'à présent, elle savait que son charme avait de l'effet sur le jeune Huston. Et fort bien pour elle, Isabelle savait très bien jouer de ses atouts... Ian Huston allait en voir de toutes les couleurs.

Mais au fond, elle ne savait pas si ce jeu était une bonne idée. Après tout, combien de temps allaient-ils résister ? Et même, ce n'était pas le pacte qu'Isabelle s'était signée à elle même. Pourquoi en arriver là ? Les choses s'étaient faite si naturellement que la jeune Harries était complètement paumée " mais qu'est qui m'arrive ? ... Ian me dégoute au plus haut point et voilà que je me met à le draguer ... " Heureusement qu'en l'espace de quelques secondes la jeune étudiante essaya de se reprendre. Même si ce passage lui avait énormément plu et pas forcément qu'à son esprit mais aussi son corps, il fallait que cela cesse. Alors, lorsqu'elle se recula tout en émettant un petit rire. La jeune femme continua à se poser milles questions. " Pourquoi diable Ian n'a-t-il pas bougé ? " ... Comment cela se faisait-il qu'il est autant d'emprise sur sa personne ? Isabelle n'avait jamais ressenti ça. Vous savez, quelque chose que vous désirez tellement, que vous tuerez père et mère pour l'avoir. Et bien, malgré sa haine et son dégout, c'était ce qu'elle avait ressenti. Mais avant d'aller trop loin, la jeune Harries s'était reculée.

Même si son esprit était totalement perdue, Isabelle ne laissait rien paraitre. Tout ce qu'elle voulait, c'était blesser Ian. Et si la drague pouvait être un moyen, elle l'utiliserait à petite dose afin de ne pas tomber de haut. Sauf que ... Les choses ne se passèrent pas comme Isabelle l'avait pensé. Son ancien meilleur ami n'avait toujours pas bougé de sa place initiale. Mais, sans comprendre pourquoi, il le fit quelques secondes après. Au début, Isabelle pensait qu'il allait partir ou juste se mettre face à elle pour lui cracher à nouveau des insultes, mais non. Ce fut tout l'inverse. Ian, avec grande surprise, attrapa d'un coup sec la jeune Harries dans ses bras, l'attirant contre lui. Cette fois-ci, leur corps étaient collés l'un à l'autre. Si les vestes n'étaient pas présentes, le jeune homme aurait pu sentir le pouls d'Isa s'accélérer. Mais ce n'était rien comparé à la suite. Contre toute attente, le jeune Huston s'empara de la bouche de la jeune femme. De la s'en suivit un baiser. Un vrai baiser. Un peu dans le genre sauvage, mais surtout très désirable. Elle en voulait encore. Elle n'en avait pas eu assez. Fort heureusement pour elle, Ian ne s'arrêta pas de suite. Isabelle sentit des mains chaudes venir lui caresser les cheveux, touchant sur quelques millimètres la peau de son cou. Des frissons de désir et d'envie prirent en otage le corps de la jeune étudiante. Ses lèvres étaient si douces, chaudes et sucrées. Elle ne saurait dire quel goût délicieux elles avaient, mais c'était fantastique. Ce baiser volé était une pure merveille. L'esprit de la jeune femme, complètement dans le flou, en redemandait. Mais c'était surtout son corps qui le désirait. Une boule au ventre, la gorge nouée, une chaleur corporelle qui prend possession de vous. Isabelle ressentait tout ça. Isabelle était à la limite d'aller faire une visite aux anges.

La jeune Harries ne saurait dire combien de temps à durer ce baiser. Avec tous ses ressentis, on aurait pu croire qu'il s'était écoulé une éternité et pourtant ... Ce ne fut pas le cas. Isabelle en voulait encore. Elle désirait encore gouter aux lèvres du jeune Ian Huston. Ne trouvant pas la force de le prolonger de peur de recevoir un blanc monumental, la jeune étudiante se sépara de son ancien meilleur ami à contre coeur. Encore sous le choc de cet acte, Isabelle garda un instant les yeux fermés. Elle avala difficilement sa salive, n'arrivant pas à se rendre compte de ce qui venait de se passer. Venaient-ils de s'embrasser ? Réellement ? Ian Huston, l'homme qu'elle haïssait, celui qui avait décidé de lui pourrir la vie, venait-il de l'embrasser à la volée ? Oui. C'était exactement ça. Essayant de retrouver ses esprits, Isabelle ouvrit lentement les yeux. Des garçons, elle en avait embrassé, mais ce baiser ... C'était le meilleur de tous. Mais malgré toutes ses bonnes sensations, Isabelle était perdue. Et cela se voyait dans son regard. Trop de questions lui passaient dans la tête sans pouvoir y répondre. " Parles Ian. Explique moi. Dis moi quelque chose ! "

Un malaise s'était créé entre les anciens meilleurs amis. Les deux étudiants n'arrivaient pas à prendre la parole. Après tout, quoi dire après tout ça. Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence. Et puis tout à coup, Ian brisa ce silence pesant. " Tu embrasse toujours aussi mal. " Outch ! Aie ! Isabelle fronça les sourcils. Etait-il sérieux ? Un point gagnant pour Ian, cela l'avait touché. D'ailleurs, la jeune femme entrouvrit légèrement les lèvres pour répliquer, mais rien ne lui vient. Elle baissa alors les yeux, tout en se remettant une mèche rebelle derrière son oreille. Serrant doucement la mâchoire, Isabelle se retint, de toutes ses forces, de verser ne serait-ce qu'une seule larme. " Non enfin heu… Désolé. Je ne voulais pas dire ça, désolé. " Sa tête se releva instantanément. Quoi ? C'était une blague ! Cette fois-ci les joues du jeune homme étaient bel et bien rouges. Et cela ne partait pas comme tout à l'heure. Mais ou était le vrai Ian ? Celui qui aimait insulter, celui qui n'avait aucune expression ni aucun sentiment positif envers la jeune femme ? Venait-il de s'excuser ? Depuis qu'ils se faisaient la guerre, jamais elle n'avait entendu sortir de la bouche de Ian un simple désolé. Et la, elle en recevait deux en l'espace de quelques secondes. C'était un jour à marquer sur une pierre ! " Parles Isa, dit quelque chose. C'est ton tour ". La jeune Harries plongea son regard dans celui de son soit disant ennemi. Il était mal à l'aise, il ne se sentait pas bien. Alors, pour essayer de briser cette sensation, la jeune femme n'eut qu'une seule idée ... Isa gifla le jeune homme.

" Ne refait plus jamais ça Ian. Je ne suis pas une fille comme ça. Je ne suis pas une fille que tu as le droit d'embrasser juste parce que t'es en manque. Je ne suis pas une fille avec qui tu as le droit de jouer, surtout avec ce genre de truc. Je ne suis pas ton jouet sexuel. Je ne suis pas comme les autres filles que tu dragues et qui te tombent dans les bras ... "

Pourquoi avait-elle fait ça ? Mais bon sang, pourquoi ! Avalant difficilement sa salive, la jeune femme plissa doucement ses sourcils. Elle se mordilla involontairement la lèvre. Elle se sentait mal. Oui. Elle s'en voulait de l'avoir giflé. Mais c'était la seule réplique qu'elle avait trouvé. D'ailleurs, son regard en disait long. Et elle connaissait Ian par coeur, elle savait qu'il comprendrait. Entre les deux, il suffisait d'un regard pour qu'ils se comprennent. A présent, le regard de la jeune Harries en disait long. Regret, excuse, questionnement, perdu ... Elle ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Ian était loin d'être un homme ignoble. Bien au contraire. Il était tout ce qu'aimait la jeune Isabelle. Mais c'était son ennemi. C'était son ancien meilleur ami qui l'avait trahi ...

" Pourquoi Ian ? Mais bon sang, pourquoi ? Pourquoi tu as tout gâché ? ... "

Isabelle ne parlait pas de ce baiser et de tout ce qui venait de se passer. Non, elle parlait du passé. De la trahison que lui avait faite le jeune homme à l'âge de 15 ans. Si tout cela n'était pas arrivé, tout aurait été plus simple. Mais non ... Il avait fallu qu'il gâche tout ... La jeune Harries sentit les larmes monter. Que devait-elle faire ? Fuir pour ne pas qu'il la voit dans cet état et en profite pour l'enfoncer ? Ou rester et lui montrer une bonne fois pour toute qu'à cause de lui, Isabelle avait été brisé à jamais ? ... Elle était perdue. Mais il y avait une chose à laquelle elle tenait encore, c'était sa fierté, alors, tournant les talons, la jeune étudiante s'empressa de virer les larmes qui étaient venues se loger dans le coin de ses yeux. Il était hors de question que le jeune homme la voit pleurer.. Ne pouvant continuer à lui faire face, Isabelle prononça d'une voix qui trahissait, elle aussi, sa tristesse.

" J'espère que tu es fier de toi Ian, tu as réussi ou beaucoup ont échoué. Ne t'en fais pas, ta guerre entre ennemi va continuer, comme tu le désires, et comme tu l'as si bien débuté "

Isabelle s'approcha doucement de son sac afin d'y ranger son journal intime. Ses mains tremblaient. Sa voix la trahissait. Elle n'allait pas bien. Il fallait qu'elle rentre chez elle. Il le fallait ... Certaines solutions pour l'aider à aller mieux l'attendaient la bas.

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Plus mot ne sortit de sa bouche. La gifle l’avait laissé de marbre. Il n’allait pas se mettre à pleurer, ni à hurler de toute façon, à quoi cela pouvait-il bien servir ? Ian l’écouta sans broncher, il avait presque honte de lui-même en l’écoutant. Pas pour ce qu’il avait fait, ça non, jamais, Ian était bien trop fier, mais pour ce qui déroulait en ce même. Un Ian Huston bien dans sa tête se devait de répliquer au plus vite, et le plus méchamment possible. Mais rien ne lui venait à l’esprit. Non, il continuait de la fixer comme un poisson fixait bêtement l‘extérieur de son bocal. Il ne manquait plus que des bulles s’échappent de la sa bouche et la ressemblance était extra. Il regarda Isabelle glisser son journal dans son sac. Et puis quoi, elle allait partit comme ça ? Sans rien dire de plus ? Visiblement c’était dans ses intentions. Ian lâcha enfin un soupire.

Fier de moi ? Si ca te fais plaisir de penser ça, alors pense le. Je t’attends Isabelle. Je serais toujours là.

Il la regarda encore quelques instants, se tordant les doigts au passage. Il lâcha un petit rire sec et lui tourna le dos, sans un regard en arrière. Voilà qui était dit, voilà qui était fait. En tout cas, une chose était sûre, cette journée ou plutôt cette après midi allait rester dans les annales. Il sortit de nouveau ses écouteurs et les enfonça dans ses oreilles. Vite, il fallait qu’il rentre chez lui et qu’il se trouve quelque chose de bien drôle à faire. Pirater son voisin par exemple quoi que non, elle était plutôt cool la fille d’à côté. Ou faire péter le câble des vieux d’en face. Pourquoi pas. Demain il retournerait en cours comme d’habitude, il éviterait Isabelle le plus possible. Il espérait juste que leur petite histoire ne serait pas divulguée. Il ne manquait plus que les commères de Lakeview s’y mettent aussi. Même si Ian, au fond, en faisait partit, il ne voulait pas qu’en aucun cas cela arrive.

Ce qui était sûr, c’était qu’il l’attendait. Il n’allait pas la rater au prochain tour. Ian avait des tonnes d’idée la concernant, la plus part n’étant pas très classe. Mais à la guerre comme à la guerre, Isabelle l’avait dit elle même. Et ce fut à ce moment là qu’Ian réalisa que si l’un deux ne faisait pas le premier pas, leur guéguerre puérile ne s’arrêtait jamais. Il pensait alors à ses parents, complètement à côté de la plaque. Eux pensait juste que son embrouille avec la jeune femme était passagère… De toute façon, Ian leur cachait facilement la vérité, ils étaient tellement absents ! En ce moment même son père était en voyage d’affaire et sa mère travaillait très tard le soir. Ina arriva enfin devant chez lui et ouvrit la porte d’un geste brusque. Il la claqua de toutes ses forces, en colère contre lui-même. Il se barricada dans sa chambre et alluma son ordinateur portable. Il était temps de s’amuser un peu.

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