It's a beautiful day  

Assise sur le bord de mon lit, je finissais tranquillement de lacer mes chaussures de sport. Une fois ceci fait, j’attrapais un élastique posé sur une petite pile  de livres et attachais mes cheveux blonds en une haute queue de cheval. Je détestais avoir ces derniers dans les yeux lorsque je partais faire du sport. Il n’avait rien de plus désagréable à mon avis que d’avoir quelque chose pour vous barrer la vue lorsque vous courriez.   Je me doutais que certaines sans accommodaient sans problèmes mais ce n’était pas franchement mon cas. En outre, je ne voyais pas l’intérêt de courir les cheveux au vent.  A ce que je sache, nous ne faisions pas ça pour une pub de parfum ou un épisode d’alerte à Malibu.  Je farfouillais un instant dans le tiroir de ma table de chevet pour en retirer un podomètre que j’attachais à la bordure de mon débardeur.  Ainsi parée, il ne me resta plus qu’à glisser mon Ipod dans le brassard que j’avais autour du bras pour le maintenir, de l’allumer et de laisser la musique infiltrer mes oreilles.   C’était un élément essentiel  pour moi. En soit courir n’avait rien de bien amusant et la musique permettait de se sentir un peu moins seule.  Ça comblait le vide en quelque sorte. Je ne perdis pas plus de temps que ça par la suite et sortais de chez moi. Je pris le temps de m’étirer un petit peu et de faire quelque bond sur place pour échauffer les muscles de mes jambes. Je fis rouler mes épaules un instant et étirais ma nuque avant de resserrer ma couette et de me mettre en route. C’était la seconde fois que je sortais à Lakeview pour courir depuis mon arrivée. Je ne savais pas encore  vraiment où aller. Mais je supposais qu’il n’y avait rien de plus normal. J’avais juste besoin d’un peu de temps pour prendre mes marques.  Je découvrirai alors certainement des endroits pour courir un peu plus sympathiques que le centre ville. En général, je n’aimais pas trop m’exercer dans les endroits urbains. Il y avait trop de monde pour vous détailler.  Je me fichais qu’il me voit en plein effort mais c’était difficile de courir sur les trottoirs.  Cela ne permettait pas de garder un rythme soutenu et la ville nous forçait souvent à nous arrêter. Et c’était tout sauf très bon. A Los Angeles, j’avais toujours pris le temps de grimper vers les hauteurs d’Hollywood. Il y avait du monde certes mais beaucoup moins. Le quartier était plus résidentiel et aux mains des grands noms du cinéma. Tous n’étaient pas des fans de la course à pied ce qui permettait de passer un moment relativement tranquille.   Une fois que je serais plus à l’aise avec les environs de cette ville qui me paraissait miniature, je n’aurais qu’à prendre la voiture pour trouver des petits coins tranquille au milieu de la forêt ou autre. Il allait vraiment falloir  que je pense à aller à l’office du tourisme de cette ville pour me renseigner sur les parcours pédestres.

Pour l’heure, je  me dirigeais vers le parc de la ville.  Ce n’était pas très loin. A peine un petit quart d’heure en courant. Autrement dit rien du tout pour quelqu’un qui avait l’habitude.   Avec une foulée souple et assez rapide, je dépassais  le petit café duquel une délicieuse odeur de café se dégageait.  Ce n’était pas le moment. On verrait ça plus tard.  Le regard caché derrière des lunettes de soleil, je dévisageais Daryl assis sur sa moto,  garée un peu plus loin. Je ne ralentis pas ma course pour autant et soutenais son regard derrière le verre teinté. Je détournais finalement la tête et tournais sur ma droite sans plus m‘occuper de lui.   Me poser des questions à son sujet ne servait à rien et me donnait plus mal à la tête qu’autre chose. Pour l’heure, je devais m’occuper de moi et de cette irrépressible envie de dépenser de l’énergie. Serrant les dents quelque peu pour le chasser de mon esprit, j’accélérais encore l’allure.  Je ne tardais pas à ce rythme à arriver à ma destination. Je n’eus alors qu’à suivre le petit sentier qui en faisait le tour.  Autant dire que je n’avais pas été la seule à avoir eu cette idée. En même temps rien de plus normal. C’étai le week-end, seul moment où chacun pouvait vaquer tranquillement à ses obligations ou à  ses envies sans personne pour lui dire quoi faire.  Je continuais mes exercices sans  trop me préoccuper des autres, souriant vraiment que lorsque c’était nécessaire et murmurant les paroles de la chanson qui raisonnaient dans mes oreilles le reste du temps. Au bout de 45 minutes de course assez rapide, je me décidais finalement à augmenter le niveau  sur le dernier quart d’heure.  Réglant mon podomètre sans jamais ralentir l’allure, je commençais à faire du fractionner  et forçais ainsi sur les muscles de mes cuisses et sur mes mollets.  Cela finit de me fatiguer et ce fut détendue et  en sueur que je ralentissais le pas et me mis à marcher. Mains sur les hanches, j’effectuais un petit tour ainsi  en reprenant ma respiration et en comptant mes pulsations. J’avais un peu perdu par rapport à la même époque l’an dernier mais il fallait dire qu’avec mes soucis récents mes sorties sportives avaient été plus irrégulières. Et la course à pieds ne pardonnait pas l’inactivité. J’avais beau toujours faire du yoga une fois par semaine même pendant les périodes troubles de ma vie, il n’en restait pas mois que la course restait plus exigeante physiquement.


La respiration à nouveau normale,  je m’asseyais doucement dans l’herbe verte et allongeais mes jambes devant moi. Délicatement, j’allais apposer ma tête contre mes genoux et envoyais mes mains saisir mes talons sans que cela ne me demande un effort surhumain. J’avais toujours été souple.   J’avais certainement perdu depuis mes jeunes années mais j’étais encore bien capable d’effectuer un grand écart malgré mon âge. Pour certain 31 ans était déjà le début de la fin. Mais je ne m’étais jamais senti aussi mieux pour ma part.  Physiquement parlant tout du moins. Ma tête elle était  en pagaille mais cela ne datait pas forcément d’hier. Après tout, ça avait été plus ou moins le chaos dans ma vie depuis le début. Par chance, j’avais eu des périodes de répit parfois assez longues. Cependant les problèmes finissaient toujours par venir se manifester à nouveau- même des années plus tard-  sur le seuil de votre porte. Et j’en étais par expérience que trop bien consciente. Ce fut en soupirant  contre le cheminement de mes pensées, que j’ouvris mes jambes et allais poser successivement ma tête d’un côté et de l’autre pour étendre mes flancs.  Je me penchais finalement vers l’avant pour tenter d’aplatir mon buste contre le sol. Je n’avais jamais été bien bonne à cet exercice malgré ma souplesse évidente.  Ce qui ne m’empêchait aucunement de continuer à essayer sans faire attention à  la brulure désagréable qui s’installait à tous les coups dans mon dos.  J’étais bornée lorsque je m’y mettais.   Et c’était un vieux scoop.  Exaspérée par mon incapacité soudaine, je m redressais en soufflant et attrapais la petite bouteille d’eau que j’avais accroché à me taille avec l’aide d’une ceinture spéciale avant de partir.  J’en avalais plusieurs gorgées en fermant les yeux et repliais les jambes en une position plus naturelle et confortable. Je rouvris cependant ces derniers lorsqu’une ombre se matérialisa au-dessus de moi.  Un sourire s’installa sur mes lèvres lorsque je détaillais le visage toujours souriant de Dany, mon nouveau coach sportif. Nous avions eu guère le temps de faire une séance vu que j’avais du annuler celle de la semaine dernière à défaut de temps.  Mais il avait su me mettre à l’aise et en confiance. Il était charmant et énergique ainsi que très professionnel. Une amie californienne me l’avait recommandé lorsqu’elle avait appris que je m’étais décidée à m‘installer dans cette ville. Enfin que j’y avais été plus ou moins contraint.

- Bonjour. Soufflais-je gentiment.   Magnifique journée pour prendre l’air et faire un peu d’exercice n’est ce pas ? Lui demandais-je de manière tout à fait rhétorique. Vous venez d’arriver ? Questionnais-je finalement. Après tout, j’étais là depuis une heure et je ne l’avais pas vu.  Ou alors j’étais bien trop occupée à me concentrer sur mes foulées et en  avais oublié le monde extérieur. Ça m’arrivait assez souvent.

It's a beautiful day ღ It's a beautiful day, the sun is up, the music's playing, And even if it started raining, You won't hear this boy complaining, 'Cause I'm glad that you're the one who got away, It's a beautiful day. © Mzlle Alice.

Le printemps pointait doucement le bout de son nez, il serait bientôt là officiellement ais ça n'empêchait pas la météo d'être bonne avec nous. Lakeview n'a jamais eu un climat forcément très chaud, mais j'y suis habitué et n'en changerait pour rien au monde. Et puis, la fraîcheur du matin est la meilleure pour courir. Étant professeur de sport, j'ai pour habitude de m'entraîner tous les jours, une véritable passion plus qu'une corvée comme peuvent le penser certaines personnes. Il fut un temps où Claire venait avec moi les weekends, nous courrions ensemble, je lui montrais des étirements qu'elle faisait à la perfection. Suis-je bien objectif vous demandez-vous sûrement. Et bien je vais vous dire oui ! On ne plaisante pas avec le sport et encore moins lorsqu'il s'agit de s'étirer ! Je ne prendrais pas le risque de laisser ma compagne faire un faux mouvement et se retrouver bloquer durant des jours. Je prends soin d'elle et tâche de l'aider au mieux. Apprendre à respirer correctement est important et je mets un point d'honneur à ce que ma chérie fasse ce qu'il faut pour se relaxer, se tenir sans avoir mal quelque part au bout d'une heure et tout ce qui lui permet d'être bien. Je suis comme ça, j'accorde énormément d'importance à la forme physique. Mais je ne suis pas un bodybuilder pour autant ! Je ne suis pas pour exploiter ses capacité musculaires de la sorte, c'est trop brutal et les dégâts à la longue sont irréversibles. Je suis certes musclé, j'entretiens mon corps pour ne as perdre en muscle non pas par envie de montrer que je suis le plus balaise, mais bien pour une hygiène personnelle. Je ne me sers pas de mon phtisique autrement que pour montrer l'exemple à es clients, à mes protégé de l'université. Il est capital pour moi de rester en forme. Et puis... L'on va dire que si je ne cours pas un matin, c'est qu'il faut s'inquiéter de mon état !

Durant la période la plus dure de notre vie, à savoir la fausse couche de ma Claire, j'avais passé plus d'une semaine sans entamer la journée par un jogging. Je faisais mon travail parce qu'il le fallait mais je n'avais pas la tête à ça. Ce n'est que lorsque j'ai sentis un mieux pour moi – et une envie de solitude pour Claire soyons honnête – que j'ai repris mes entraînements matinaux. Je ne supportais as de voir ma petite-amie dans un tel état, ça me rendait nerveux et très malheureux, elle ne quittait pas notre lit. J'ai parfois dormis sur le canapé, rien que pour lui permettre de se reprendre. Maintenant elle va bien. Et de nouveau enceinte ! J'en suis tellement heureux que je ne tiens pas en place ! Mes collègues sont heureux pour nous, de cette seconde chance qu'il ne faut pas laisser passer. Claire et moi faisons ce qui est en notre pouvoir pour ne pas nous laisser aller. L'excitation e fait courir plus vite que jamais. J'ai besoin de canaliser mon énergie à quelque chose qui me vide la tête, qui m'oblige à penser à autre chose qu'au bébé. Ma meilleure amie rit de me voir dans cet état. Iil y a quatre ans, lors de la première grossesse, elle m'avait dit qu'elle ne me trouvait pas prêt à être père, que c'était peut-être mieux de ne pas avoir pu garder le bébé. Elle m'avait blessé mais son honnêteté est tout à son honneur. Elle n'était pas méchante dans ses mots, elle tenait simplement à donner une excuse, une raison même débile pour dire que le moment n'était pas là. Je ne suis pas du genre à m'énerver mais cette fois-ci, Lee-Lou avait eut droit à un bon sermon. En réalité, je pense aujourd'hui qu'elle avait raison. Tout était arrivé si rapidement que nous n'avions pas pu/su nous préparer comme il le fallait. À présent, peut-être que la nouvelle était arrivée vite, mais nous nous sentions plus en phase avec l'idée, le mariage était en cours, le bébé aussi. Tout se précipitait mais je nous sentais plus prêt que jamais à construire notre vie ! Tout irait bien cette fois !

Mais plutôt que de ressasser tout ça sans arrêt, j'étais une fois de plus partis courir. Lakeview est agréable à cette époque de l'année et je croisais quelques voisins et connaissances sur le chemin. J'avais mon petit trajet, et celui-ci se terminait par un arrêt dans le parc pour s'étirer un peu avant de reprendre le chemin de la maison pour entamer une journée après une bonne douche. On pourrait penser que je suis un accroc, un dingue à faire ça toute la journée, à coacher les autres en permanence. Mais j'aime répandre mon savoir et permettre aux autres de s'épanouir dans le sport, tout comme je l'a fait quand j'étais petit, grâce à mes parents.
Je finis ma course et m'appuie sur un banc, pour commencer mes étirements. Je prends toujours soin de cette partie. Quand on fait ça toute la journée, il faut rester chaud mais aussi laisser les muscles se reposer pour ne pas risquer un claquage. Tout en faisant mes exercices, j'aperçois une jeune femme un peu plus loin. Elle est en train de s'étirer elle aussi et je reconnais sans mal a technique personnelle dans ses gestes. C'est obligatoirement une cliente de la salle de sport ! Je ne la dérange pas tout de suite. J'ignore son identité encore même si j'ai bien ma petite idée là dessus, et je dois terminer mes étirements avant d'entamer une discussion quelconque. Je prends mon temps, n'étant pas pressé par l'heure, relace mes chaussures et bois un peu d'eau avant de m'avancer vers la jeune femme. Celle-ci était en train de boire, elle venait sans aucun doute de terminé son jogging au vu de son état. Je n'ai pas de problème avec la sueur, on transpire forcément quand on cours à un tel rythme et je suis moi-même bien trempé du T-shirt haha ! Je souris à la jeune femme, je l'ai reconnue, elle est nouvelle ici, mannequin je crois me rappeler. « Bonjour Anna ! C'est une très belle journée en effet. Idéale pour courir ! » m'exclamais-je, en souriant toujours. « Oui, je viens de terminer mon tour, vous aussi ? Comment allez-vous depuis la dernière séance ? » demandais-je poliment. Anna est une très bonne athlète, elle n'est peut-être pas venu la semaine dernière mais je ne lui en tiens pas rigueur, un imprévu peut arriver à n'importe qui après tout ! Je commence à m'inquiéter au bout de trois ou quatre séances annulées, mais je doute que la jolie blonde ne soit de ces gens qui en prennent marre ou se démotive. Quand on voit son parcours, son métier et a camarade qui m'a recommandé à elle, elle a de bonnes raisons j'en suis certain. « Vous vous plaisez à Lakeview alors, vous prenez vos marques ? » Cette vile doit lui faire bien bizarre, elle change de la Californie et de son climat.

It's a beautiful day  

Une de mes mains vint s’apposer sur mon front pour cacher mes yeux d’un bleu clair de l’agressivité des rayons du soleil. Cela faisait énormément du bien d’en sentir la chaleur sur ma peau déjà bien hâlée mais il n’y avait jamais rien d’agréable à être à moitié éblouit par ces derniers.  J’avouais cependant sans mal que le soleil californien me manquait atrocement depuis que j’étais arrivé.  Depuis quelques jours je ne rêvais que de retrouver ma maison hollywoodienne  et aller paresser sur une plage privée avec quelques uns de mes proches connaissances.  Je savais néanmoins que ceci n’était pas au programme et que j’allais devoir – pour l’instant- me contenter du soleil un peu pâlichon de cette petite ville de Géorgie.  Au moins depuis que j’avais posé mes valises dans cette commune, il n’avait pas plu une seule fois. Cela m’aidait quelque peu à rester optimiste. Il ne manquerait plus qu’un orage se déverse sur la région pour que je me retrouve à broyer du noir et à pester dans l’intimité de ma nouvelle demeure. Il pleuvait aussi en Californie bien sur. Nous avions de gros orages de temps en temps lorsque l’atmosphère devenait trop lourde. La nature faisait bien les choses. Mais je plaignais sincèrement les personnes qui habitaient dans le Nord de notre beau pays.  Certes il y avait des endroits somptueux mais la météo laissait grandement à désirer. Et si il y avait bien quelque chose que je détestais plus que la pluie c’était la neige.  Et cela malgré le fait que je vienne du Tennessee. Je m’étais que trop bien habitué à la douceur de la vie californienne il fallait croire.  Avec un sourire, je détaillais le jeune homme qui se tenait debout face à moi.  Laissant tomber ma main, je ‘en servais finalement pour me remettre sur mes deux pieds. J’époussetais rapidement mes vêtements avant de récupérer ma petite bouteille d’eau et de laisser les écouteurs de mon Ipod pendre d’un seul côté de mon cou.  Il était bien plus courtois  de s’adresser à quelqu’un en étant à sa hauteur. Ou du moins sur ses deux pieds parce qu’il était évident malgré le fait que je ne sois pas petite qu’il soit bien plus grand que moi.

- Bonjour Anna ! C'est une très belle journée en effet. Idéale pour courir ! S’exclama t-il joyeux.   Amusée par sa joie de vivre, je lâchais un petit rire en baissant légèrement la tête.

- Je suis persuadée que vous êtes le genre de personne à courir par tous les temps. Lui répondis je avec affichant un léger sourire en coin un peu mutin.

-  Oui, je viens de terminer mon tour, vous aussi ? Comment allez-vous depuis la dernière séance ? me demanda t-il finalement.

- Je viens également de terminer oui et je ne cache pas que ça fait un bien fou. Déclarais-je en l’invitant d’un geste de la main à marcher un peu. Il n’était jamais bien bon de rester complètement inactif après un exercice physique.  Et cela qu’importe le type.  Je vais bien merci, encore dans les cartons et autres procédures de déménagement en tout genre.  Lui appris-je. L’air de rien ça fait beaucoup de trafic et de temps pour pas grand-chose. Qui aurait cru que démanger de Los Angeles jusqu’ici était aussi compliqué. M’amusais-je légèrement.  Il était aisé pour quiconque avec un minium d’observation de se rendre compte que je n’étais absolument pas ravi par la tournure qu’avait pris les évènements. Et j’avais beau me dire que c’était pour le bien de mon enfant, ça avait quand même du mal à passer quoique j’en  dise ou quoi que j’en montre aux autres.

- Vous vous plaisez à Lakeview alors, vous prenez vos marques ? me questionna t-il par la suite.

- C’est très loin de ce à quoi je suis habituée. Lâchais-je avec une honnêteté certaine. Avec un peu de temps cependant je suis persuadée que j’aimerais l’intégralité de ce que cette ville a à offrir.  Continuais-je en essayant certainement de m’en convaincre moi même. Et puis au moins les paparazzis ne viendront pas me chercher ici. Plaisantais je rapidement. On ne disait jamais la même vérité à tout le monde après tout.  C’était une façon comme une autre de se préserver et de protéger ce qui nous était cher je supposais. L’idée d’un café vous tente elle ? Lui proposais-je après un petit temps d’arrêt. La note sera pour moi, une excuse pour avoir loupé notre séance de la semaine passée. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur, ma fille m’avait rendu dingue. Riais-je quelque peu. Si seulement il n’y avait que ça. Vous avez des enfants Dany ? M’enquis je finalement avec une petite pointe de curiosité qui n’était en rien intéressée.

It's a beautiful day ღ It's a beautiful day, the sun is up, the music's playing, And even if it started raining, You won't hear this boy complaining, 'Cause I'm glad that you're the one who got away, It's a beautiful day.  © Mzlle Alice.

C'est agréable de croiser des gens que l'on connaît. Je dois dire que je n'ai pas de mal à le faire, étant donné que je suis natif de cette jolie petite ville, je connais déjà tout le monde et avec mon travail à la salle de sport et à l'université, j'ai élargi mon cercle d'amis et connaissances en tout genre. J'aime toujours autant croiser les habitants de Lakeview, c'est une ville très vivante malgré tout ce que l'on croit, et bien plus étrange et mal famée qu'on le pense. Mais on ne le met pas sur les flyers, ça fait mauvais genre. Je suis allé à l'école avec des types qui sont actuellement policiers, c'est impressionnant d'entendre leurs histoires et de voir à quel point il est dangereux de traîner dans certains coin de la ville ! Petit, il n'y avait pas tant d'agitation, mais avec le trop plein de nouveaux venus ces dix dernières années, ça avait bien changé ! Enfin, une personne venue ici il y a dix ans et qui ne dérange pas est ma Claire ! Là c'est une bonne expérience et j'en suis plus que ravi ! Mais ce n'est pas ma fiancée que j'ai aperçu ce matin là, non elle dort, elle se repose. Sa grossesse la stress énormément, moi aussi d'ailleurs, alors je la laisse se reposer et tente de trouver de quoi la rassurer. Ce n'est pas évidant quand on voit ce qui est arrivé la dernière fois. Mais je suis ravi de voir Anna dans ce parc ! Elle est toute nouvelle en ville et j'adore persuader les gens que Lakeview est une bonne ville, ça aide toujours et moi ça me rapporte des clients ! Enfin, pour Anna, c'est une collègue qui nous a mit en relation et je dois dire que j'apprécie le fait de travailler avec elle, c'est agréable de voir une personne motivée et qui cherche à s'entraîner réellement. De plus, elle semble courir, elle vient de terminer, je suis heureux de constater qu'elle ne se contente pas que de la salle. « Ahah ! Oui, par tous les temps ! Mais pour Lakeview, c'est presque une obligation d'être paré à tout. » fis-je en riant. Il est vrai que la Géorgie, bien qu'étant un État sympathique, a un taux de pluie record pour le coin. Et pour la blondinette, ça devait être important, en bonne Californienne qu'elle est.

Je lui demande si elle vient de terminer son jogging et il s'avère que oui. Une bonne chose, ça me fait du bien de sortir un eu et de discuter avec des gens. Au moins, elle, elle ne connaît pas tout de moi et je eux encore prendre du plaisir à apprendre à connaître quelqu'un. C'est une bonne expérience. Anna me dit qu'elle va bien, elle a beaucoup à gérer avec son déménagement mais c'est quelque chose auquel il faut s'attendre. « Je vous comprends ! C'est toujours difficile de déménager ! Heureusement pour vous, LA est plus près que Paris. Quand ma fiancée est venu emménagée ici, il y a dix ans, je ne vous raconte pas la montagne d'affaires et de procédures ! Si vous avez besoin, n'hésitez pas à me demander. » répondis-je en souriant. Je m'y connais en papiers, nous avons du apprendre à les faire pour l'immigration de Claire depuis la France. Tant d'excitation que si mon père ne m'avait pas aidé à me canaliser, on y serait encore je pense !
En revanche, la belle Française avait eut moins de mal à se faire à l'air de Lakeview que la jolie Anna, qui semblait déplorer sa Californie bien aimée. Quand on est mannequin à son échelon et que l'on a l'habitude d'être entouré de paparazzis, de stylistes en tout genre et d'un tas de brouhaha dans Los Angeles, c'est certain que l'on doit avoir du mal à comprendre Lakeview. Personnellement, je n'ai jamais bien mis les pieds en dehors de l’État, je n'ai pas spécialement l'âme voyageuse et en plus de ça, j'aime ma ville, j'y ai mes amis, mes racines, je ne me vois ps quitter un jour cet endroit pour un autre, encore moins pour une grande ville ! Atlanta me suffit largement ! Mais je peux comprendre que l'inverse, de passer d'une grande métropole à une petite ville de campagne, soit déroutant ! « Ça viendra. Comme vous dites, il n'y aura pas de paparazzis ici ! C'est un avantage, la vie est plus calme. » fis-je sur le même ton de plaisanterie. C'est un esprit léger que l'on a là et ça fait du bien.

Nous marchons, ce qui permet à mes muscles – et aux siens bien entendu – de ne pas se refroidir de trop, il faut le faire progressivement, comme les étirements après le sport, la marche à pied à un rythme plus tranquille permet de ne pas sentir les effets de courbatures. Il faut simplement s'habituer à gambader. Anna me propose d'aller boire un café, je ne pouvais qu'accepter cette proposition ! Mais j'avais plus de mal à laisser payer une femme. « C'est une excellente idée ! Oh vous avez une fille !? Quel âge a-t-elle ? » demandais-je avec un intérêt sincère. J'aime tellement les enfants ! Et dire que bientôt, j'aurais la chance de tenir dans mes bras un petit être ! J'espère que cette grossesse marchera ! Je refuse de subir la même situation que la dernière et et de recommencer le travail de reconstruction. Voir Claire déprimer dans notre lit durant des semaines m'a fait énormément souffrir, je ne pourrais jamais revivre ça ! Je savais que la mannequin avait un enfant, mais nous n'en avions pas vraiment parlé, je suis heureux qu'elle borde ce sujet-là avec moi, je suis quelqu'un de très attaché aux enfants, à leur éducation, qui passe par la sport avec moi, pourront en témoigner mon équipe de football à Atlanta ! [i]« Vous avez des enfants, dany ? »[/color] questionne-t-elle alors et je ne peux m'empêcher de sourire comme un gosse. « Et bien, pour tout vous dire, pas encore. Ma fiancée est enceinte de deux mois. » Bon ok, je ne suis pas sensé en parler à trop de gens, mes parents sont au courant et Claire doit appeler les siens, mais nos amis n'en savent rien encore. Ils sont au courant pour le mariage, mais le reste est arrivé tellement vite ! Arès la fausse couche, on ne se précipite plus autant, on attendra le bon moment pour l'annoncer, sûrement une fois que le bébé aura passé le « mois critique », celui durant lequel notre bébé n'a pas survécu... Mais Anna semble tellement gentille et je ne sais pas cacher ma joie ! Je suis tellement excité à l'idée d'avoir un enfant, je me fiche de connaître son sexe, tant qu'il est en bonne santé ! Nous allons avoir une conversation des plus intéressante avec Anna, j'en salive d'avance alors que nous approchons de la terrasse d'un café.

HJ: