Lizbeth & Daryl

Encore une fois, j’étais en panne de café. Descendant au garage, je regardais dans les fiches ce que j’avais à faire dans l’immédiat. Rien que je pouvais faire aujourd’hui. Il me tardait que mon commerce démarre un peu plus car pour l’instant je me faisais royalement chier à attendre les clients. En plus dans ce coin perdu de la Géorgie, ce faire un nom était un peu difficile. Soupirant, je remontais à l’étage et attrapais mon sweat a capuche et décidait de filer en ville. Après tout cela ne me ferait pas de mal de prendre un peu l’air. J’étais enfermé depuis quelques jours dans ma maison à travailler sur mes motos et je commençais à me sentir comme un animal en cage. Attrapant mon casque, je grippais sur ma chérie et m’élançais dans les rues de la ville. Il faisait assez froid et c’était quelque chose qui avait tendance à m’innerver. J’étais un grand frileux malgré le fait que j’avais passé pas mal de temps à faire la route dans le nord des Etats Unis et au Canada. Au fond je restais un gars du Sud et la moindre brise fraiche avait tendance à me faire lâcher une flopée de jurons. Il n’y avait pas grand-chose à faire à Lakeview alors le choix du café s’imposa à moi. M’arrêtant devant le commerce, je descendis de la moto. Autour de moi, les gens me fixaient. Ils n’avaient pas l’habitude de voir arriver un gars avec une grosse moto et une gueule pas très agréable d’après ce que j’avais pu constater ces derniers temps. Grimaçant à un gamin qui n’arrivait pas à me lâcher du regard, je haussais les épaules devant le regard outré de sa mère. Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus rien à faire de ce que les gens pouvaient penser de moi.

Entrant dans le café, je me dirigeais vers le comptoir. Profitant de l’attente pour regarder qui était dans le café je repérais très vite une jeune femme assise près de la vitrine. Elle était grande, elle était belle et surtout, elle était tout à fait mon genre. Laissant échapper un petit sourire en coin, j’avançais pour demander un grand café. En l’attendant, je me mis dos au comptoir, appuyé de manière nonchalante pour l’observer. J’étais en train de faire d’elle ma proie et je savais très bien que les femmes ne savaient pas me résister. Je savais être un véritable bad boy si elles aimaient ça et même faire le grand cœur si je les savais sensible. En gros, je faisais tout pour avoir la fille dans mon lit. C’était un sport et une distraction dont j’étais devenu le champion toute catégories. Attrapant le café, je me dirigeais vers la table ou était installé la bombe.
M’asseyant sans même demander la permission. J’affichais mon sourire le plus charmant et parfait.

DARYL _ Bonjour. Je vous ai repérée dès que je suis rentré. Vous êtes magnifique.

Plantant mon regard dans le sien, je bu une gorgée avant de continuer

DARYL _ Je m’appelle Daryl et vous ?

J’avais dit cela d’une voix envoutante. C’était des années d’entrainements qu’on pouvait entendre la. C’était toujours le même scénario et la même voix. C’était ma valeur sure drague.

Quel ennui d’être une femme au foyer n’étant même pas capable de faire du lavage, le ménage et la nourriture. À Cambridge, je n’avais pas le temps à me consacrer à l’apprentissage de ses activités du commun. À la maison, j’avais mes employés qui effectuaient les tâches que j’étais incapable de faire ici.   J’étais donc une plouc! Décidément, je ne servais à rien ici. J’étais une belle poterie dans un coin de la maison qui n’était là qu’à observer la famille Chatwood dans leurs activités plutôt commune.  Pourquoi étais-je incapable de me servir des outils en ma possession pour effectuer des tâches aussi singulière que de passer l’aspirateur?  Pourtant, j’étais à la tête d’une entreprise toujours aussi fleurissante qu’à ses débuts.  J’effectuais des tâches de gestionnaire, mais je savais aussi utiliser les instruments de chimie dans les laboratoires de recherche.  Mais quel ennuie auquel que je faisais face présentement depuis plusieurs semaines !  Je me tournais les pouces en espérant me trouver quelques choses de mieux à faire. Habituellement, je gardais la si adorable Bridget, mais les Spencer avaient décidé qu’il était temps qu’elle se présente à l’école. Enfin, mon petit doigt me disait qu’elle s’était encore sauvée, mais je n’étais pas sa mère pour lui courir après surtout que je n’avais plus toute l’énergie d’antan où le bébé ne pesait pas sur mes organes. Il était encore petit, mais je sentais mon ventre prendre un plus de volume qu’il y a quelques semaines. Je faisais  tout mon possible pour cacher le petit ventre naissant. Je voulais uniquement affiché fièrement un énorme ventre. Pour l’instant, j’avais l’impression que j’avais trop mangé avec le petit ventre que j’avais. Enfin, je voulais avoir mon gros ventre de femme enceinte.

J’avais une envie irrépressible  de café et de muffin. Je regardais avec convoitise la machine à café.  Je m’étais approchée, mais j’abandonnais déjà d’essayer de l’utiliser. J’attendrai ce soir pour que mon mari me l’apprenne. Je pouvais très bien me rendre dans un café au centre de la ville pour y boire un bon café décaféiné et un muffin.  J’appelai Billy, mon chauffeur, pour qu’il vienne me prendre dès que possible. Je me hâtais de finir à me préparer. Je pris mon sac-à-main et mon cellulaire entendant Billy.  Il fut là dans un temps record où je peux m’installer confortablement dans ma luxueuse limousine qui m’emmena au centre de la ville soit au Sugar Cream. J’aurais pu aller au fingertips sachant très bien qu’il servait ce que je recherchis, mais je savais que je serais une distraction pour mon mari au travail.  Heather me tâterait certainement le ventre à la recherche du petit nouveau Chatwood. Un brin cinglé la Heather, mais elle était si adorable que je ne pouvais m’empêcher de la laisser faire ce qu’elle voulait.  Enfin, elle était tellement heureuse de savoir qu’elle était prochainement tante qu’elle oubliait une certaine gêne pour me tripoter aussi librement. Enfin, j’approchais du comptoir du Sugar Cream prête à déballer ma commande. J’hésitais entre la brioche et le muffin au red velvet. Je décidai de prendre les deux. Je devais me nourrir, j’étais enceinte !

Je m’installai à une table tout près de la fenêtre déposant mon café mon petit cabaret contenant mes sucreries. J’avais besoin de compagnie, mais tous ceux que je connaissais à Lakeview avaient leurs occupations habituelles telles que leur travail et leur rendez-vous. Moi, j’étais là à chercher ce que je pourrais bien faire au lieu de toujours m’empiffrer et déranger la moitié de la population pour  m’occuper un tant soit peu. Je regrettais ma vie à Cambridge où j’étais cette femme d’affaire toujours occupé qui attendait impatiemment la fin de semaine où je pouvais passer du temps avec mon mari. J’avais hâte une période de la semaine, là, j’espérais juste me trouver une occupation pour arrêter de m’ennuyer. Je pris une bouchée de ma brioche en regardant à l’extérieur. J’espérais croiser un regard familier quelconque, mais rien. Absolument rien. Pourtant, un homme attira mon attention dans le café surtout lorsqu’il vient s’asseoir face à moi. Je fronçai les sourcils. Sa tête me disait quelques choses. « Bonjour. Je vous ai repérée dès que je suis rentré. Vous êtes magnifique. » Je fronçai les sourcils. On me draguait vraiment, là ? Bon, je n’avais pas perdu la beauté même si j’étais enceinte… et plutôt ronde depuis.  Son visage me disait quelques choses. Je restai silencieuse. « Je m’appelle Daryl et vous ? » Oh bon sang !  Daryl, ce salopard de Daryl. Je me disais que son visage me disait quelques choses. Il ne m’avait décidément pas reconnu. Peut-être avait-il besoin de se faire rafraîchir la mémoire? « Je crois que depuis notre derrière rencontre Daryl, j’ai pris un peu de poids. » dis-je froidement. « Peut-être ne se souviens-tu pas de Anna ? Moi, je me souviens ! » Je lui fis un petit sourire de salope que les clones m’avaient montré. « Je sais qui tu es. Je sais à quel point que tu es un connard ! Tes techniques de drague ne m’ont fait ni chaud ni froid. » Un large sourire apparu dans mon visage. Je penchai la tête sur le côté le dévisageant. « Qu’est-ce qui t’amène à Lakeview ?  Tu t’es perdue en chemin? Hum? » Je pris une gorgée de mon café décaféiné. « Au fait, si tu te souviens pas... C'est Lizbeth pour te rafraichir la mémoire. »

Lizbeth & Daryl

La demoiselle avait un air étrange alors que je lui parlais. Je m’en étais rendu compte mais je mettais ça sur le fait que j’étais un homme plutôt sexy. Pourtant dès qu’elle commença à parler, mon visage se décomposa. Il me semblait bien que je l’avais vu quelque part mais tous les visages des femmes avaient tendances à se ressembler dans mon esprit. Et j’avais connu beaucoup de femmes comme elle. Pourtant, j’aurais dû faire le lien. Quand elle prononça le nom d’Anna, mon corps entier se contracta. Entendre à Lakeview le prénom de mon ex-femme et mère de ma fille était vraiment la dernière chose à laquelle je m’attendais. Je cherchais dans mon esprit l’endroit ou j’avais pu la rencontrer et je lâchais un soupir. Il avait fallu que je tombe sur la seule personne en ville qui connaisse Anna et qui avait l’air plutôt remontée contre moi. Enfin… j’espérais que c’était bien la seule personne à la connaitre. Je ne tenais pas à avoir mon passé étaler sur la place publique. Je me mis à penser à Harper. Je ne la connaissais pas depuis longtemps mais je ne pensais pas qu’elle serait ravie d’apprendre que j’avais une ex-femme qui était plus proche du Diable s’habille en Prada que d’une gentille ménagère. Surtout, je ne savais pas comment elle réagirait à l’annonce de moi ayant une jeune femme qui était presque une adolescente. Après tout, Harper avait aussi une gamine à sa charge mais disons que mon histoire avec Anna était plein de détails sordides… Me concentrant sur la demoiselle en face, elle me dit enfin son prénom. Lizbeth. Je n’avais pas lâché un mot depuis qu’elle avait commencée à parler. Tournant la tête discrètement pour regarder autour de nous, je me rendis compte que la plupart des clients nous observaient. Lâchant un jurons doucement, je m’approchais de Lizbeth et lui souriait. J’essayais de sauver les apparences mais j’avais l’impression qu’avec elle se serait peine perdue. Si elle se mettait à crier d’énervement, toute la ville saurait en moins de deux cette histoire. Dans cette ville les rumeurs allaient plus vite qu’autre chose et c’était quelque chose dont je n’avais pas l’habitude et qui pouvait me faire du mal. J’étais le genre de gars à tout faire pour m’en sortir mais entre Christopher et maintenant Lizbeth… Cela semblait compromis.
 
DARYL _ Lizbeth…
 
Son prénom avait sifflé dans ma bouche qui affichait maintenant un rictus d’énervement.
 
DARYL _ Crois-moi, je me souviens d’elle. Difficile de l’oublier. Je suis ici pour vivre ma vie tout comme toi alors ne fais pas un scandale de ce moment de mon passé. Personne n’a besoin de savoir.
 
J’avais dit la dernière partie de ma phrase en tournant la tête vers les gens qui nous fixaient. Déjà, à la base quelqu’un comme elle parlant avec un mec comme moi avait tendance à attirer les regards alors avec les éclats de voix… Cela m’apprendrait à vouloir draguer des filles de riches… Soupirant, je me reculais dans mon fauteuil.
 
DARYL _ Tu as raison tu étais bien plus maigre la dernière fois.
 
J’haussais les épaules comme pour abandonner les hostilités. Je connaissais ce genre de personne et l’agressivité ne me mènerait à rien. Je serais les dents. Je n’aimais pas trop m’aplatir devant des gens mais il fallait que je me dise que c’était un mal pour un bien.
 
DARYL _ Pourquoi Lakeview ? Il me semblait que tu étais au top à trainer seulement avec le gratin de la société.
 
Alors que je posais la question, mon portable que j’avais posé sur la table se mis à vibrer. Je vis s’afficher « Harper Hopital ». Elle ne choisissait vraiment pas son moment. Attrapant le téléphone, je le mis en silencieux dans ma poche. Je la rappellerait après. 

Je fixais l’homme qui se trouvait devant moi. Comment cet homme s’était retrouvé ici dans une ville aussi petite que Lakeview ? Je connaissais ses antécédents par rapport à ce que son ex-copine avait bien pu me raconter, mais je n’aurais jamais cru tomber face à face avec lui. D’ailleurs, je n’aurais jamais cru qu’il m’aurait ouvertement dragué dans ce café. Je croyais que tous se connaissaient à Lakeview. Il devait donc connaître mon arrivée. Enfin, peut-être était-il tout autant que moi nouveau dans ce monde. Comme le monde était petit ! Je regrettais un peu plus les insultes de ma chère Bridget avec sa voix d’adolescente boudeuse. Enfin, je devais rester calme devant cette brute sans vergogne. Je devais me tenir sage ; je ne savais décidément comment il réagirait à mes saloperies ! Je pouvais être aussi pire que les clones qui m’ont beaucoup appris sur la répartie totalement basse. En fait, j’étais furieuse de me retrouver devant cet homme qui avait soi-disant maltraité mon amie. C’était sa parole contre la sienne, mais j’avais un parti pris déjà. « Lizbeth… » J’arque un sourcil lorsqu’il répéta mon nom. Il semblait furieux, mais je l’étais tout autant. Peut-être que mes hormones de femme enceinte qui me poussait plus facilement vers cette frustration. J’avais l’impression de comprendre Linus du coup dans ses sauts d’humeur. Je devais respirer avant d’éclater, j’étais déjà un peu gonflée.

Les gens avaient leur petit air curieux que je détestais. Ces petites villes connaissaient leur lot de petit hypocrite prêt à lancer des rumeurs à la con! Je jetai un regard à ses quelques clients. Définitivement, j’avais bien l’impression que mon mari va savoir que j’ai déjeuné avec un bel homme costaud. Mouais, foutu vipère de Lakeview. « Crois-moi, je me souviens d’elle. Difficile de l’oublier. Je suis ici pour vivre ma vie tout comme toi alors ne fais pas un scandale de ce moment de mon passé. Personne n’a besoin de savoir. » Vivre ma vie ici ? J’étais bien loin d’où ce que je voulais vivre. J’étais loin de mon chez moi. J’avais le mal du pays ; Cambridge me manquait terriblement. J’avais tout quitté du jour au lendemain pour retrouver mon mari en cavale. J’étais ici parce que le vent m’avait emporté jusqu’ici. C’était le prix à payer lorsqu’on était marié. Pourtant, j’avais l’intention ferme d’un jour retrouver ma terre natale. Alors non, je ne faisais définitivement pas ma vie ici. Il s’assit confortablement devant moi en me regardant. Il tentait de camoufler la petite altercation. Bien, il avait compris que les ragots se propageaient si vite à Lakeview surtout avec ce W. « Tu as raison tu étais bien plus maigre la dernière fois. » Je roule des yeux. « Pourquoi Lakeview ? Il me semblait que tu étais au top à trainer seulement avec le gratin de la société. »

Je pris une longue gorgée de mon café décaféiné tout en prenant une grande bouchée de ma pâtisserie que j’avais entamée. Je passais vraiment du coin pour une goinfre, mais j’avais mes raisons. Je pouvais me faire facilement pardonner. Peut-être devrais-je recommencer à bien manger ? Ce n’est pas en mangeant des sucreries que j’allais donner la santé à mon enfant, mais c’était si bon… hummm. « Refaire ta vie ! Il faudrait que les gens deviennent amnésiques. Tu as choisi la mauvaise ville, mon grand. Ici, il y a un certain W qui aime bien faire souffrir les résidents. » Je hausse les épaules feintant qu’il ne m’avait jamais atteint, mais c’était totalement faux. Il s’était attaqué à Linus et moi tout comme il s’était adressé à moi à notre réconciliation ou encore lorsque je soupais avec Nigel. Je le détestais cet être autant que je pouvais détester cet homme devant moi. « je n’ai qu’un message à te faire sur mon poids : espèce d’imbécile, je suis enceinte ! » dis-je en lui lançant un regard noir. Il devait bien connaître ce que c’était une femme enceinte. Enfin, je ne m’étalerai pas sur le sujet, mais il était con ! « Hum, mon mari ne fait pas partie de mon monde comme dirait le riche gratin. Il avait des choses à régler. » J’avais omis de tout lui raconter. Il rangea son téléphone dans ses poches. « Tu aurais encore quelques femmes à tes trousses ? Je dirais de te fuir maintenant. Sérieusement, t’es la pire crasse qu’une femme peut tomber surtout ton manque de classe. Je pourrais bien leur parler de ce que tu as fait à Anna, hum? » Je prends un autre bouchée de ma brioche. Elle était bonne. Un délice! « Tu n’as pas choisi la bonne ville pour te faire oublier… » Je regarde un instant par la fenêtre. Mon regretté Cambridge !

Nouveau message

Expéditeur: Unknown
Destinataire: Daryl R. Hansen
Message reçu, aujourd'hui.

Allons Daryl, fais attention à ne pas perdre ton sang froid. Ne penses tu pas qu'il y a déjà eu suffisamment de victimes autour de toi ?
-W

Lizbeth & Daryl

LCette liz était particulièrement agressive envers moi alors que je ne lui avais rien fais. Après tout j'étais venu la draguer et elle devrait être flattée mais non, elle préférait remettre sur le tapis l'histoire de mon ex femme et me narguait. Plus que tout, elle se permettait de faire des jugements sur ma nouvelle vie et sur mes aspirations alors qu'elle ne me connaissait pas du tout. Elle ne savait rien de moi hormis ce que Anna avait bien voulu lui dire. Et j'étais persuadée que cela n'avait rien de bien flatteur connaissait la dame. Bon, elle avait des raisons de me haïr mais quand même. Je ne pensais pas tomber nez à nez avec un des ses pitbulls d'attaque. Lorsqu'elle m'annonça qu'elle était enceinte avec un regard noir, je ne pu m'empêcher de baisser les yeux. Ce n'était pas que j'avais honte de ce que j'avais dis, je ne faisais que lui rendre la monnaie de la pièce mais tout de même... Depuis l'affaire avec Anna j'avais appris à énormément respecter les femmes enceintes. Enfin du mieux que je pouvais respecter les femmes. Encore une fois je pensais à Harper. Avec elle j'avais été particulièrement gentil et tendre avec elle ce qui était définitivement une première. Pourtant quand Lizbeth se mis à parler sur le fait que j'étais la pire des crasses qu'une femme peut connaître, je ne pu m'empêcher de lécher un soupir. Celui ci était pour le fait que je baissais un peu les bras. Il ne fallait jamais s’énerver contre une femme enceinte, car celle ci pouvait devenir bien plus violente qu'un boxeur en pleine forme et surtout, mais jamais je ne l'avouerais, cela m'avait touché un peu. Je savais que je ne ferais que du mal à Harper. Je l'avais d'ailleurs prévenue et c'était elle qui avait décidée de rester. En même temps je n'étais pas vraiment sur qu'elle sache dans quoi elle mettait les pieds. Elle me connaissait depuis quelques jours à peine et rien de bien vraiment sérieux ne s'était passé entre nous. Bientôt, elle se rendrait compte que la fuite était la dernière option qu'elle avait. La dernière phrase, sous forme de menace de Lizbeth me fit me redresser brutalement. Non mais qui était elle pour me donner des leçons comme ça ? Elle ne savait rien de moi ni de ce que j'avais fait. Elle ne savait pas que j'essayais réellement de changer de vie car je regrettais tout ce qu'il s'était passé. Elle était comme tout les autres qui ne faisait que me juger sans rien savoir. Et ça c'était quelque chose qui me mettait en colère. M'approchant de la table et la fixant dans les yeux, je me décidais enfin à parler.

DARYL _ Je te conseille d'y aller molo sur les brioches. Je pense qu'il n'y a pas que le bébé à blâmer.

La première phrase était une petite revanche personnelle pour ce qu'elle avait dis sur moi. Je décidais de continuer, mon regard glacé dans le sien.

DARYL _ J'ai voulu reprendre contact avec Anna pour me faire pardonner. J'ai essayé. Je ne suis plus le gamin stupide d'il y a 13ans. Elle est celle qui coupe notre enfant de son père pas moi. Elle... elle ne sait pas ce que je serais prêt à faire pour le bonheur de cette gamine. Et toi non plus.

J'avais voulu faire en sorte que le ton soit menaçant mais pourtant, une tristesse s'entendait et même moi je m'en étais rendu compte. Secouant la tête, je me reculais une nouvelle fois dans mon siège quand j'entendis mon téléphone vibrer. Le sortant, je vis que le message était d'un inconnu. Pendant à une pub, je le lis distraitement. Ce que je vis me fis littéralement devenir blanc.

Au début de notre conversation Lizbeth avait mentionné qu'un certain W était présent dans la ville mais j'avais volontairement négligé cette partie car je pensais que ce n'était que les divagations d'une ménagère enceinte en manque de sucre. Pourtant je devais bien être obligé de reconnaître qu'il y avait un message. Une fois la stupeur passée, la colère vint. Si Lizbeth essayait de me faire partir par le chantage, cela ne marcherait pas.

DARYL _ Tu trouve ça amusant Lizbeth ? Tu pense vraiment que je vais céder à tes chantages infantiles ? Tu peux m'envoyer autant de messages anonymes que tu veux et aussi discrètement que tu le souhaite, je ne céderais pas. Tu crois me faire peur avec cette histoire de W et en envoyant des messages avec ce nom? Mais ça ne marchera pas!

J'étais plus qu'en colère et je ne comprenais pas ce que je lui avais fais pour qu'elle s'en prenne tellement à moi. Je me rendis compte que j'avais hurlé au milieu du café. Tournant la tête, je vis que les gens me fixaient avec un air non pas outré mais bien terrifié. Mais il se passait quoi ici?



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Je prends quelques bouchées de ma brioche. Je me sentais gourmande malgré la situation tendue qui se présentait à moi. Je n’aimais pas cet homme ; il avait fait du mal à une amie qui m’était beaucoup plus chère que les clones, mais sans peut-être connaître toutes les informations surtout ce que Daryl était. Je ne devais peut-être pas toujours me fier qu’à une seule version. « Je te conseille d'y aller molo sur les brioches. Je pense qu'il n'y a pas que le bébé à blâmer. » Je m’arrête de manger le regardant droit dans les yeux. Il venait vraiment de me dire ça lui ! Il venait vraiment de me parler d’arrêter de manger du sucre quand je m’étais privée si longtemps. Il ne me connaissait pas. Je me permettais quelques gâteries - plus qu’habituellement – mais je ne détruisais pas encore totalement ma vie. Enfin, il se vengeait de ce que j’avais bien pu dire à son sujet. « J'ai voulu reprendre contact avec Anna pour me faire pardonner. J'ai essayé. Je ne suis plus le gamin stupide d'il y a 13ans. Elle est celle qui coupe notre enfant de son père pas moi. Elle... elle ne sait pas ce que je serais prêt à faire pour le bonheur de cette gamine. Et toi non plus. » Je le regardais en prenant une gorgée de mon délicieux décaféiné. Il se montrait agressif, mais je ne pouvais lui montrer que je pouvais avoir peur de lui. S’il prenait le dessus, j’étais mal prise. Pourtant, j’étais une femme, je savais comment m’y prendre pour qu’on vienne à ma rescousse. Enfin, je l’écoutais parler. Je doutais de ses capacités à voir un enfant parce que j’avais entendu. Je devais prendre le temps d’analyser un peu plus les choses, même si je n’en avais pas vraiment envie.

Daryl sortit son cellulaire de ses poches. Je pris ce temps de repos pour continuer à me nourrir ainsi de profiter de mon café. Je l’observais tandis qu’il lisait son message. Je vis le doute dans son visage puis la colère. « Tu trouve ça amusant Lizbeth ? Tu pense vraiment que je vais céder à tes chantages infantiles ? Tu peux m'envoyer autant de messages anonymes que tu veux et aussi discrètement que tu le souhaite, je ne céderais pas. Tu crois me faire peur avec cette histoire de W et en envoyant des messages avec ce nom? Mais ça ne marchera pas! » Il me hurlait dessus. Au lieu de reculer, je me rapprochais de la table bien que mon ventre poussait cette dernière vers Daryl. Je regardais l’homme avec beaucoup du sérieux. Pourquoi m’accusait-il ? « Calmes-toi sinon je crie que tu me menaces de vouloir me faire du mal. » dis-je avec sérieux. J’étais un peu en colère – ou tout simplement blessée – qu’il m’accuse d’être cet horrible personnage qu’était W. « Amusant?! Réfléchie à ce que je t’ai dit plutôt ! Ce personnage connait tout de nous sans que je sache comment il s’y prend. Ils torturent les gens sur leur passé ! Comment aurais-je pu t’envoyer un texto quand je ne connais pas ton numéro de téléphone et que mon cellulaire est dans ma sacoche à mes pieds ! » Je le regarde avec ce regard interrogatoire. « Et encore, je n’aurais pas tenté de détruire mon couple ! Il a fait du mal à moi et à Linus lorsque je suis débarquée à Lakeview. Réfléchis avant d’exploser. Ça explique pourquoi Anna ne te laisse pas voir ta fille, tu dois respirer par les narines. Les deux trous que tu as dans le nez possèdent cette fonction ! » J’avais gardé mon sérieux. « Si tu veux me parler, tu dois être calme… Tu dois toujours être calme en fait… »

Lizbeth & Daryl

J'essayais de me calmer. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Qui était cette personne qui envoyais des messages ? Car au fond je savais parfaitement qu'il ne s'agissait pas de Lizbeth. Je l'avais accusée car cela semblait être le plus facile à faire. Elle avait parler de W au début de sa conversation et j'avais déjà entendu son nom des fois dans la ville alors que je me promenais. A chaque fois les gens avaient l'air effrayés mais je n'avais pas vraiment porté attention à tout cela. Les gens dans le café avait tous l'air interloqués et certains étaient même partis. Mais qui était ce W ? Écoutant avec attention ce que Liz me disait, je me pouvais pas m'empêcher d'avoir une expression totalement fermée sur mon visage. Mes poing étaient serrés. Tout en l'écoutant, je regardais rapidement autour de nous les gens qui étaient la et ceux qui passaient dans la rue. Liz avait raison, elle n'avait pas pu m'envoyer de messages vu qu'elle n'avait pas bougée et n'avait pas mon téléphone mais pourtant la personne qui l'avait fait devait être dans les parages pour nous avoir entendu. Je n'aimais pas du tout cela. Dans mon passé j'avais eu à faire à beaucoup de situations mais en général je savais quel était l'ennemi et comment riposter. Je me retrouvais la avec un message sur mon téléphone venant d'un numéro inconnu qui me menaçait, une femme enceinte remontée en face de moi et aucune solutions. C'était dans ses situations la que je me sentais totalement perdu. D'après ce que disais Liz, ce personnage s'en était aussi prise à elle. Mais comment cela se faisait que personne ne faisait de recherche. Après tout la ville semblait garder cela comme un secret puisque je n'en avais presque jamais entendu parler avant d'arriver la.

Liz me fixa avec un regard meurtrier. Je fis une grimace lorsqu'elle parla de Anna et souffla un peu fort quand elle m'envoya une pique sur l'utilité de mon nez. Elle me prenait vraiment pour un débile mental. Pourtant je ne voulais pas m’énerver. Tout d'abord parce que Liz m'avait prévenue qu'elle ferait une scène et ensuite car je voulais que les gens retournent à leurs activités et n'écoutent plus notre conversation. Me reculant dans ma chaise, je réfléchissais à tout ce qui venait de se dire. Un certain W envoi des messages à tout les gens de cette ville en les tourmentant sur leur passé et en révélant des secrets au grand jour. Peut être Lakeview n'était pas vraiment la meilleure ville pour moi. Au moment ou cette pensée passa dans mon esprit, je me mis à penser à Harper. Soupirant, une dernière fois, j'écoutais Lizbeth me dire de ne jamais s’énerver devant elle. Après tout, elle avait été ignoble avec moi depuis le début de notre conversation et ne semblait pas vraiment être heureuse de me voir la au vu de mon passé avec Anna mais elle était une des seule que je connaissais et qui m'avait parlé de ce W. Aussi, cette personne s'en était prise à elle mais elle semblait toujours la en un seul morceau.

Acquiesçant à sa demande. Je me calmais doucement. M'approchant à nouveau de la table, je fixais Lizbeth.

DARYL _ D'accord d'accord je ne m’énerverais pas. Désolé de l'accusation.

Bon je n'étais pas un pro des excuses et je n'aimais pas en faire mais je savais reconnaître quand j'avais fait une erreur et surtout quand il était dans mon intérêt de le reconnaître.

DARYL _ Personne n'a fait de recherches sur ce W ? Traquer son téléphone ?

Je me rendis compte que j'avais parlé très doucement de manière à ce que seulement elle puisse m'entendre. Mon téléphone sonna à nouveau dans ma poche, me faisant sursauter. Je regardais Liz dans les yeux avant de baisser mon regard vers le téléphone. J'espérais vraiment que ce n'était pas un autre message de cet horrible personnage. Regardant le numéro, je me rendis compte que c'était un message d'un client qui me demandait des nouvelles de sa voiture. Rien de bien urgent. Je respirais, soulagé. C'était donc comme ça que les gens vivaient dans cette ville ? Tout le temps effrayé par ce W. Je soupirais et repensais aux paroles de Lizbeth sur Anna. Je savais que essayais de lui faire comprendre que j'avais changé était peine perdu mais j'essayais quand même

DARYL _ Je ne suis plus quelqu'un de dangereux. J'ai fais un tas de conneries et crois moi je regrette aujourd'hui. Oui je m'emporte souvent et j'ai mauvais caractère mais ça, je n'y peux rien. Je ne te crierais pas dessus mais n'abuse pas trop de ça.

J'avais dis la dernière partie de la phrase avec un petit sourire. Lizbeth pouvait devenir ma meilleure alliée pour en savoir plus contre ce W mais également pour reprendre contact avec Anna alors j'avais tout intêret à bien me comporter avec elle je le savais. Bon je ne garantissais pas que ça marcherait mais au moins j'essayerais. C'était déjà bien non ?



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Je ne pouvais me faire accuser au sujet de cet horrible W. Après tout, je n’étais pas aussi méchante malgré mon caractère parfois difficile. Je devais l’avouer ; je n’étais pas toujours facile. Je me sentais beaucoup plus irritable depuis que j’étais enceinte autant que Linus pouvait l’être. Disons qu’il avait la mèche très courte. Je m’étais habituée à ses sauts d’humeur qui ne duraient jamais bien longtemps avec moi. Je devais uniquement le laisser prendre l’air où il passait le plus clair de son à fumer lorsqu’il était en état de frustration. Bref, je n’étais pas W. Si je l’étais, je n’aurais jamais envoyé un message durant mon entretient mouvementé avec cet homme. Je l’aurais fait en hypocrite en allant aux toilettes ou en sortant du café. Je n’étais pas une idiote, je ne lui aurais pas mentionné W dans la conversation. J’aurais gardé ma couverture secrète. Il était illogique qu’il m’accuse ainsi. J’avais arrêté de pousser la table avec mon ventre puisque je m’étais confortablement replacée dans mon siège le regardant avec beaucoup de sérieux. « D'accord d'accord je ne m’énerverais pas. Désolé de l'accusation. » Les clients nous observaient effrayer. J’avais eu l’audace de parler de W, je savais que plusieurs se préoccupaient de la réaction de ce macabre personnage. Je le savais bien qu’il était un danger, mais je ne pouvais ignorer qu’il existait bel et bien. Il avait d’ailleurs pointé son nez dans cette conversation déjà très mouvementée dès le départ. « Personne n'a fait de recherches sur ce W ? Traquer son téléphone ? » J’hausse les épaules. Je n’avais pas beaucoup d’information sur la potentielle personne derrière ce personnage. J’étais tout autant ignorante, mais mon petit doigt me disait qu’il ne fallait pas le traquer… je risquais de perdre bien des morceaux. Daryl semblait nerveux. Je l’avais bel et bien remarqué puisque j’étais une très bonne observatrice. Une science qui plus est. Il était atteint de la folie W. C’était dommage, mais je l’avais bien averti qu’il n’avait réellement pas choisi la bonne ville pour se faire oublier. Il avait décidé une meilleure voie en reconstruisant sa vie, mais son passé pouvait être étalé au grand jour. « Je ne suis plus quelqu'un de dangereux. J'ai fais un tas de conneries et crois moi je regrette aujourd'hui. Oui je m'emporte souvent et j'ai mauvais caractère mais ça, je n'y peux rien. Je ne te crierais pas dessus mais n'abuse pas trop de ça. » J’avais terminé ma brioche entre temps. Je commençais mon muffin. Mon café était presque vide, mais je continuerais bien à boire quelques choses. De l’eau? Du Jus ? Du lait ? Du lait au chocolat ? Miam, j’avais soif !

Je regarde doucement autour de moi, le rythme reprenait comme si notre altercation n’avait jamais eu lieux. Peut-être ce n’était que de l’hypocrisie pour ne pas attirer des foudres que vous savez qui ? Les gens étaient tous menteurs et hypocrites après tout. Je l’avais bien observé avec les clones qui n’ont pas hésité à me faire la vie dure. Linus avait toujours eu raison, mais je n’avais plus d’ami lorsque j’avais décidé de les éloigner de mon couple. Elle causait les disputes et les bouderies de mon mari, mais je comprenais présentement pourquoi. Enfin, mon attention se reporta sur l’homme devant moi. « Je ne tenterais pas de faire de quelconque recherche sur ce W lorsque j’ai tenté de me faire quelques hypothèses avec d’autres femmes et mon mari, il m’a nargué par message. Des gens ont été tués, Daryl. Il les a exhibés devant la communauté. Alors, je suis désolée, mais ne compte pas sur moi pour jouer au détective. J’aimerais voir mon enfant grandir. » J’avais peur. C’était un sentiment normal, même si je ne me reprochais pas des tonnes de chose. Je savais que j’avais un passé que j’aimerais ne pas exhiber. Il était tout à fait normal d’avoir notre jardin secret bien que certains secrets étaient plus honteux, horribles et violents que certains. Qui étais-je pour juger du jardin secret des autres ? « Tu n’es plus dangereux, mais tu l’es avec ta mèche courte. Je connais un bon psychologue, si tu veux ! Il pourra t’aider à travailler ta colère. » Je recommence à sourire. « Je suis enceinte, j’abuse de ce que je veux. Les bonnes et les mauvaises choses, mais surtout des bonnes choses ! » Un nouveau sourire avant de me pencher pour attraper mon sac-à-main sur le sol. Je sortis un billet. « J’ai mal au dos. » Je bats doucement des cils. « Tu irais me chercher un chocolat chaud, ça serait meilleur avec mon muffin, un petit, s’il te plait. » Un nouveau sourire, je savais qu’il irait parce que je serai encore plus mesquine s’il ne me rend pas ce service. J’avais d’autres tours dans mon sac. Croyez-moi, j’avais appris de ma période avec les clones. Je dépose ma main rapidement sur sa main avant qu’il s’exécute. « Daryl, tu n’as aucune crainte à avoir de moi, je ne dirai rien de ce que je connais de toi, mais si je vois ton mauvais comportement… tu auras affaire à mes nerfs de femme enceinte… je te jure que ce n’est pas jolie. On se comprend ? Tant et aussi longtemps que tu agis bien, je serai un ange. Ton petit ange ! »

Lizbeth & Daryl

Malgré le fait que je venais de lui dire que je me calmerais, et que je venais de m'excuser, Lizbeth semblait toujours s'amuser à m'envoyer des piques. Intérieurement j'étais en train de bouillir mais je me forçais à compter jusqu'à dix et à me rappeler toutes les raisons pour lesquelles je ne devais pas lui dire d'aller se faire voir. 1- Elle était enceinte. 2- Elle connaissait Anna et pouvait balancer une partie de mon passé à tout le monde 3- Elle savait ce que ce W faisait à la ville et pouvait m'en dire plus. La 4eme raison était quelque chose dont je devais me rendre à l'évidence mais que pourtant, je me refusais de reconnaître. Soupirant, je me décidais enfin à penser à ma quatrième raison. 4- Elle me faisait un peu peur. Ce n'était pas vraiment glorieux. Moi, le biker criminel qui avait échappé à toutes les situations de morts et de violences j'étais effrayé par une bonne femme enceinte dans un café d'un patelin perdu de Georgie. J'étais arrivé à la fin de mes dix secondes et j'étais largement plus calme. Lizbeth ne voulait pas partir à la recherche de W et je ne comprenais pas pourquoi ils avaient tous aussi peur de lui. Individuellement, il pouvait être effrayant mais en communauté il devait être facile de le repérer. Mais si cette personne révélait tout les secrets au grand jour, il fallait que je sois prudent. La présence de Christopher dans les parages rendait tout dangereux pour moi.

Lizbeth se mis en arrière de sa chaise et me regarda avec un sourire qui ne disait rien de bon. Elle avait mal au dos et voulait que j'aille lui chercher un gâteau. Soupirant, je me rendis à l'évidence qu'il n'y avait pas grand chose à faire contre elle. C'était pour ça que je me méfiais des femmes, elles avaient l'air toute fine et tout frêle mais cela pouvait être des véritables démons. Secouant la tête, je me levais, attrapais le billets et m'apprêtais à me diriger vers le comptoir pour lui ramener ce qu'elle voulait. Elle posa sa main sur la mienne et me dis que je n'avais rien à craindre d'elle. Pourtant elle ne pu s'empêcher de me menacer. C'était ma bonne conduite contre mes secrets. Prenant un sourire un peu faux, je m'inclinais devant elle.

DARYL _ A vos ordres Déesse.

Les femmes avaient vraiment le don de manipuler les hommes. Tournant le dos à Liz, je me dirigeais vers le comptoir. Dés que je m'étais levé, les gens avaient tournés leurs regards vers moi. Ils étaient décidément vraiment curieux dans cette ville. Saleté de petite bourgades. Alors que je rejoignais la file d'attente, j'entendis les deux jeunes femmes qui étaient juste devant parler de moi. Elles ricanaient comme deux pintades. Sur le font, ce qu'elles racontaient était plutôt flateur puisqu'elle parlait du fait que j'étais canon et le genre de bad boy qu'elles aimeraient bien sortir avec. J'affichais un sourire en coin. Je ne faisais pas dans les mineurs, je n'avais jamais fais dans ça mais ce n'était pas pour autant que je n'aimais pas jouer. M'approchant des filles, je les entouraient toute les deux de mes bras, ma tête au milieu des leurs.

DARYL _ Faites attention à vos souhaits, jouer avec le feu est dangereux.

Puis je reculais, les laissant me regarder d'un air interloqués. Le vendeur les rappelèrent à l'ordre pour leur commande. Je me contentais d'afficher un air satisfait sur le visage. Je n'avais pas vraiment l'occasion de m'amuser depuis mon arrivée à Lakeview et je devais bien reconnaître que cela me manquait. Lorsque les deux demoiselles partirent, leurs viennoiseries à la main en gloussant et me regardant, je me tournais vers Lizbeth pour lui faire un haussement d'épaule. Cette situation m'amusait.

Après avoir commandé et eu tout ce dont Liz avait envie, je revins m'assoir avec elle.

DARYL _ Madame est servie.

Reculant dans le siège, j'observais Liz. Après un long silence, je me décidais enfin à parler

DARYL _ Tu n'a pas peur que ce W se mette à parler de toi en train de parler avec un gars comme ici ? On dirait que les ragots vont vite en ville. Et je suppose qu'une femme enceinte qui n'est pas avec son mari a tout pour attirer les curiosités. D'ailleurs, il est pour quand ? Je veux dire... le bébé ?

Quelque chose avait changé dans ma voix. J'étais toujours plus sensible quand il en venait aux enfants. Ma phrase n'était pas dite sur un ton moqueur ni rien. J'avais compris depuis que j'étais ici que cette ville était entièrement basée sur les ragots et je me posais juste la question de savoir jusqu'où les rumeurs pouvaient aller.

DARYL _ D'ailleurs qui est le père et heureux élu ?

J’avais faim. J’avais toujours faim en fait. Depuis que j’avais cette petite chose dans mon ventre poussait, mon appétit avait augmenté. Je devais bien sur modérer ma consommation de sucre si je ne voulais pas avoir quelques problèmes, mais je pouvais me permettre des gourmandises. Daryl m’en avait fait le commentaire, mais je ne devais pas l’écouter. Je préférais avoir un ventre rond pour ma petite chose qu’être plate en risquant sa vie. Linus serait peut-être fier de moi de m’entendre ainsi réfléchir, mais il savait à quel point qu’avant ma grossesse je prenais beaucoup de temps à calculer les calories que j’ingérais. J’avais envoyé Daryl récupéré une sucrerie pour moi. Oui, je venais de gober. Je le suivais du regard. Je fronçai les sourcils lorsque je m’aperçus qu’il jouait avec des jeunes femmes. Enfin, je n’étais pas là pour juger sur les agissements qu’il faisait. Je sortis mon cellulaire pour envoyer un texto à mon mari pour lui expliquer où j’étais. J’avais l’habitude de lui envoyer des sms pour toujours lui dire où je me trouvais à Lakeview. Il n’avait pas aimé la seule fois où je m’étais égarée pour me faire raccompagner par un charmant pompier. Eh bien, j’exauçais les vœux de monsieur en lui donnant quelques nouvelles dans ma journée Ô combien passionnante. Je remis mon téléphone dans mon sac à main au moment où Daryl arriva avec ma sucrerie. Je souris à la sucrerie prête à la dévorer. Je devais vraiment arrêter de m’empiffrer autant. Au diable, l’esprit rationnel !

Je le regarde un instant avant d’approcher timidement l’assiette contenant le morceau de gâteau vers moi. « Madame est servie.» « Merci » dis-je en prenant une fourchette en plastique pour commencer à déguster. Miam, délicieux ! Je m’étais si longtemps privée de sucre pour ne plus jamais avoir l’apparence de l’adolescente boutonneuse que j’avais été. Bon, je devrais un jour me laisser moins emporter dans le sucre. Bref, aujourd’hui, c’était le dernier jour où je mangeais autant de sucre dans ma journée. Un long silence s’installa entre nous durant que je dégustais lentement mon morceau de gâteau. « Tu n'a pas peur que ce W se mette à parler de toi en train de parler avec un gars comme ici ? On dirait que les ragots vont vite en ville. Et je suppose qu'une femme enceinte qui n'est pas avec son mari a tout pour attirer les curiosités. D'ailleurs, il est pour quand ? Je veux dire... le bébé ? » W ? Il pouvait bien parler de moi comme il le voulait. Je ne pouvais constamment vivre dans la peur. D’ailleurs, je ne cachais jamais à mon mari mes activités. Je lui parlerais du retour de Daryl. L’important, c’était de ne jamais se cacher nos activités. Pourquoi je me sentirais coupable de rencontrer un homme qui ne m’intéressait pas ? Je ne serais jamais infidèle à mon mari. Je l’aimais tellement. « D'ailleurs qui est le père et heureux élu ? » C’était étonnant que Daryl restais avec moi comme s’il cherchait à avoir des informations. Je devais avouer que j’adorais avoir de l’attention. Je m’ennuyais tellement à la maison à penser à ma vie occupée de Cambridge. Enfin, j’aimais éterniser cette rencontre bien que je n’aimais pas cet homme. En fait, je n’aimais pas le comportement qu’il avait eu avec la magnifique Anna. « Non, mon mari connait mes faits et gestes. Je ne lui cacherai pas que j’ai partagé un moment avec un autre homme. Il sait que je lui suis fidèle… je connais le concept de fidélité, Daryl. » Je pris une grande gorgée de mon café maintenant tiède. « En juin, nous ne connaissons pas le sexe. Nous voulons la surprise à l’accouchement, mais il est prévu pour juin. » Je regarde un instant vers la table d’à côté libre. Je tombais un peu dans la lune. J’étais en train de trouver les mots pour décrire le père de mon enfant. « C’est Linus Chatwood. Il est le propriétaire du Fingertips avec sa cousine, Heather Spencer. C’est un géophysicien à Cambridge, mais il a décidé de revenir ici à ses racines. Il avait à affronter la mort … de son frère jumeau, même si ça fait dix ans de ça. » Je termine mon morceau de gâteau en haussant les épaules. « W a presque détruit notre mariage. Nous avons décidé de ne plus se disputer par rapport à cet être ignoble. Nous préférons discuter que de sauter aux conclusions trop rapidement. » J’hausse une nouvelle fois les épaules avant de me baisser vers mon sac à main. Je sortis mon portefeuille. « Ce n’est pas grand-chose, mais c’est la photo la plus récente que j’ai de ta fille… » dis-je en sortant la photo pour la glisser sur la table devant Daryl. « Je te la donne… » J’étais sérieuse. Je savais qu’il n’avait jamais eu le contact avec Aerie. En fait, je me sentais d’humeur pour lui partager la vie qu’il n’avait eu le droit de vivre auprès de Anna. En fait, j’allais à l’encontre des volontés de son ex-femme. « Ça sera notre petit secret. Je sais qu’elle n’aimera pas que je le fasse. » Grand sourire complice.

Lizbeth & Daryl

Je fis une petite grimace quand Lizbeth parla de fidélité. La pique m'était directement dirigée mais je décidais de ne pas réagir. Après tout elle n'avait eu que la version d'Anna sur ce que notre relation avait été et j'étais persuadé que ce ne devait être pas vraiment tout doré. Nous avions eu des moments plutôt difficiles. Il y avait eu des moments ou nous étions dingues l'un de l'autre bien que cela soit toujours de notre manière bien particulière et il y avait eu tout les moments de disputes. J'étais souvent partis en claquant la porte, en lui disant que si je ne partais pas quelqu'un serait blessé. Il n'avait jamais été dans mes plans de la blesser, d'un quelconque manière mais à l'époque j'étais impulsif et surtout, j'étais en colère. Les choses avaient bien changées maintenant. Je n'étais plus la même personne c'était certain. J'avais appris de mes erreurs. Il m'avait fallu énormément d'années mais j'y étais finalement arrivé. Pourtant pour arriver la ou j'étais aujourd'hui j'avais du faire tellement de sacrifices que je me demandais si je ne m'étais pas perdu en chemin.


J'écoutais attentivement ce qu'elle me disait sur sa vie ici. Quand elle parle du sexe du bébé je me mis à penser : Est ce que j'aurais voulu savoir avant la naissance le sexe de notre enfant avec Anna ? Bien que l'idée d'avoir une surprise soit vraiment tentant, j'étais plutôt de nature curieuse. Me concentrant à nouveau sur ce que Liz me disait, je me rendis compte qu'elle avait reussit sa vie. Elle avait épousée un homme bien placé et qui semblait respectable d'après ce qu'elle en disait, elle était riche et allait avoir un enfant. Pourtant je savais que beaucoup de choses se cachait derrière les histoires parfaite mais j'étais vraiment mal placé pour poser trop de questions indiscrètes. Liz et son mari avait trouvé le moyen de faire marcher leur couple, surtout dans une ville ou un corbeau sévissait : ils se disaient tout. Cela avait l'air tellement simple dans la bouche à Liz mais c'était quelque chose que je n'avais pourtant pas été capable de faire. Au début c'était pour protéger Anna des affaires du club mais après c'était juste devenu une mauvaise habitude.


Je suivis du regard Liz quand elle se baissa vers son sac et la vis sortir quelque chose. Elle tenait une photo à la main qu'elle posa sur la table pour la faire glisser face à moi. Elle me dit que c'était une photo de ma fille. Je ne savais pas si je devais la prendre en main ni quoi faire avec. Après quelques secondes d'hésitation je la pris enfin en main, relevant mon regard vers Liz. Elle m'indiqua que cela serait notre secret. J'étais prêt à parier que Anna n'était pas du tout d'accord avec tout cela. J'observais la photo. C'était une petite fille blonde qui se tenait fièrement bien droite. J'avais du mal à me dire que cela pouvait être ma fille tellement elle semblait... normale. Il n'y avait pas de doute à avoir sur le fait que Anna l'avait bien éduquée et qu'elle ne tenait rien de moi. J'étais tellement heureux de voir enfin à quoi ma fille ressemblait mais cela me faisait un pincement au cœur. Je n'avais au fond aucune idée de qui elle était. Je n'étais pas la pour ses premiers pas, ni ses premiers mots. Elle ne devait même pas savoir qui était son père connaissant Anna. Me reculant dans ma chaise, je regardais Liz dans les yeux. Je ne savais toujours pas quoi dire et le silence commençait à être pensant. Je n'était pas du genre sentimental mais je devais bien reconnaître que je ne me sentais pas vraiment dans mon assiette.

DARYL _ Merci... Merci beaucoup... Je...

Je ne finis même pas ma phrase, tournant la tête rapidement. Fouillant dans ma poche dans une recherche désespérée pour trouver quelque chose qui empeche Lizbeth de voir mon visage et mes yeux qui commençaient à se remplir de larme, je sortis mon téléphone. Je ne me sentais vraiment pas le courage de répondre aux sms de Harper. Reposant le téléphone dans ma poche, je mis mes mains dans les poches de mon pantalon baggy. Je fixais la photo posée sur la table sans ciller. J'aimerais tellement avoir la chance de connaître cette petite merveille mais je savais très bien que je ferais mieux de ne pas me faire d'illusion. Anna ne me laisserais jamais le droit de la connaître. Je payais aujourd'hui mes erreurs du passé.

Attrapant la photo brutalement, je la mis dans la poche de mon pantalon. Je n'aimais pas montrer mes faiblesses et c'était vraiment ce que j'étais en train de faire.

DARYL _ Pourquoi tu as fais ça ?

Je reniflais doucement, essayant de cacher mon émotion

DARYL _ Pourquoi me donner une photo de ma fille alors que tu sais mon histoire avec Anna ? Pourquoi m'aider ?

J'étais reconnaissant. Certainement plus que jamais je ne l'avais été jusqu'à présent. Je ne pensais pas que Liz avait conscience du cadeau qu'elle venait de me faire en me tendant cette photo. Elle venait de me donner une raison de plus de m'accrocher à ma nouvelle vie ici, une raison de plus de me sortir de la merde dans laquelle je m'étais mis avec les Hell's Angels. J'avais maintenant un visage à mettre sur un regret. Et c'était beaucoup pour moi.

Linus m’avait toujours dit qu’aucun homme ne devait perdre la possibilité de voir son enfant.  J’avais longtemps été contre l’idée qu’on puisse pardonner à un homme comme Daryl. Il n’amenait rien de bon à quiconque. J’avais vu comment  Anna avait souffert. Moralement, sa fille devait-elle savoir ce que son père était ? Devait-elle subir ce que sa mère avait connu ? Tant de peine pouvait être évité, mais je prenais l’ampleur que ce choix imposait à un homme qui désirait se racheter.  Je l’observais déjà depuis notre petite confrontation d’il y a quelques minutes les changements qui s’opéraient dans sa façon de me regarder et de me parler. Pouvais-je être totalement du côté d’Anna lorsque cet homme que je connaissais peu me demandait des nouvelles de mon bébé? Non, je pouvais partager une chose avec lui : la photo de sa fille.  Je m’étais penchée pour prendre mon sac à main pour sortir mon portefeuille. J’avais quelques photos de mon entourage. Aucune clone avait eu la chance de se retrouver au sein de ce cercle familial que formait les personnalités dans mon portefeuille. Je pris la photo de sa fille qu’Anna m’avait envoyée dernièrement pour la glisser en direction de l’homme. J’observais sa réaction. Je ne savais pas à quoi m’attendre de sa part.

Il regarde la photo comme si elle était un piège. Ce n’était pas le cas. Je n’étais jamais aussi fourbe. Jamais, je ne lui ferai ce coup de véritable salope. Il ne méritait pas de se faire autant battre psychologiquement en lui présentant le fruit défendu et lui enlever à nouveau.  Je vis une grande détresse dans ses yeux. Je venais de lui faire de la peine. Enfin, je ne voulais pas provoquer ce genre de sentiment. J’avais perdu mon sourire, je voulais être gentille, mais je risquais fort bien de lui rappeler à quel point il avait perdu tout ce temps avec sa fille. « Merci... Merci beaucoup... Je... » Je le regardais pendant qu’il prenait brutalement la photo qu’il cacha rapidement dans sa poche. Il évitait mon regard. Je ne savais si j’avais le droit de le toucher pour le consoler. Une simple main sur l’épaule sans plus, mais je ne savais comment cet homme réagirait. Je gardais mes mains tout près de moi l’observant chercher dans ses poches quelques choses. « Pourquoi tu as fais ça ?  » J’hausse les épaules en guise de réponse. Je ne savais pas toujours ce que je faisais, mais j’avais eu l’impression au début de faire la bonne chose. « Pourquoi me donner une photo de ma fille alors que tu sais mon histoire avec Anna ? Pourquoi m'aider ? » Je regarde dans le vide un instant. Je réfléchis moi-même. Je finis par lui faire un sourire timide en coin.  Je ne savais comment expliquer mes positions vis-à-vis la discorde d’Anna et Daryl.  Je sais que mon mari avait aidé à me parlant du pourquoi qu’on n’enlevait pas un enfant à son père sauf en cas d’abus ou de violence envers l’enfer. Anna m’avait toujours dit que Daryl ne lui avait fait du mal physiquement. « Je ne sais pas Daryl, mais ce que mon mari m’a dit… c’est que le pire des salauds, surtout celui qui tentent de se repentir, ne méritent pas de perdre sa fille.  Les pères ont besoins de leur enfant malgré tout.  Je… » Je fronce les sourcils regardant dans le vide. Je cherchais mes mots pour bien m’exprimer. « Je te laisse une chance, mais je te promet rien, Daryl. Fais en sorte que je ne regrette pas de t’aider à retrouver ta fille.  Je … malgré les menaces que je t’ai fait, je ne dirai jamais ce que tu étais. Je ne suis pas comme ça, Daryl. J’ai un grand cœur quand même, je sais qu’on a le droit d’avoir son jardin secret, mais ce que je n’accepte pas c’est que tu replonges dans ce que tu tentes de te repentir. » Je pris une pause pour me rasseoir sur la chaise le dos droit. « Je risque peut-être de perdre mon amitié avec Anna pour t’aider, alors ne me fais pas regretter… » Changement de sujet lorsque je vis quelqu’un tendre une nouvelle fois l’oreille. « Tu voudrais qu’on aille marcher un peu ? »

Lizbeth & Daryl

Je ne savais vraiment pas comment réagir face à Liz alors je me contentais de me murer dans un silence parfait. Pourtant même si j'avais l'air totalement ailleurs je continuais de l'écouter plutôt attentivement. J'étais assez d'accord avec son mari... Linus si je me rappelais bien. Personne ne méritait de rester loin de leurs enfants si ils étaient prêt à faire un effort pour eux et ne les mettaient pas en danger. Je sais que Anna avait peur que je mette en peril la vie de notre petite mais jamais je ne lui aurais fait du mal ou accepter qu'on lui en fasse. Liz avait prit le risque de me montrer cette photo en sachant pertinemment qu'elle trahissait certainement un peu Anna, pourtant elle l'avait fait. Encore une fois, elle avait un comportement envers moi qui était tout à fait étonnant et je n'en avais pas l'habitude. Me tassant encore un peu plus dans la chaise, je me contentais d'hocher la tête sans rien dire. Après tout, elle n'avait pas tord. Si je repartais vers ce que j'essayais de fuyais, je perdrais totalement Anna et notre fille et je perdrais certainement beaucoup plus, à commencer par ma liberté ou ma vie. A l'époque, j'aurais peut être pris le risque pour le club mais maintenant je commençais à me dire que ma famille avait bien plus besoin de moi que les Hell's Angels. Il me fallait faire aujourd'hui ce qui me garderait en vie demain et ça c'était un tout nouveau comportement pour moi. Quand Liz proposa d'aller marcher, je hochais une nouvelle fois la tête en soupirant de soulagement. Il y avait bien trop de monde autour de nous et je ne me sentais pas vraiment à l'aise avec tout ce que j'étais en train de ressentir à l'intérieur. Je détestais que les gens voient mes faiblesses. C'était déjà dur de les étaler devant Liz mais si toute la ville devait en être témoin alors ça serait bien pire.

Prenant le chemin de la sortie, je regardais rapidement ma moto pour voir si elle était toujours la. Liz avait suivie mes pas et on se retrouvait tout les deux devant le café sans trop savoir quoi dire. Pourtant je savais que c'était maintenant ou jamais que je pourrais m'ouvrir un peu à elle. Elle saurait comment parler à Anna, lui faire comprendre que je souhaitais vraiment changer et qui sait, peut être faire en sorte qu'Anna me parle enfin. Mais ça c'était une tâche bien difficile, je devais le reconnaître, et je l'avais certainement bien cherché. Faisant quelques pas aux côtés de Liz, je cherchais quoi lui dire et comment lui dire.

DARYL _ Quand... quand j'ai rencontré Anna j'étais une petite merde. Je n'avais aucune idée de la valeur d'une vie. Je me battais et j'obéissais aux ordres qu'on me donnait. Je faisais des choses graves et j'ai payé pour une partie d'entre elle. Jamais je n'aurais cru …

Je respirais quelques secondes, attrapant une cigarette dans ma poche. Je n'avais pas vraiment envie de fumer mais cela me donnait une consistance, quelque chose pour cacher mon malaise. Tirant rapidement, je me concentrais pour continuer en essayant d'avoir une voix la plus neutre possible

DARYL _ Jamais je n'aurais cru aimer quelqu'un ni donner autant d'importance à la vie d'un autre être. Le problème c'est que j'ai compris ça trop tard et...

Je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette. Je ne savais vraiment pas pourquoi j'étais en train de dire tout ça a Liz mais j'étais en train de le faire et je ne me sentais pas bien. J'avais une boule dans ma gorge et dans mon estomac. Cela faisait des années que je n'avais pas ressentis cela et ça ne me manquais vraiment pas pour tout dire. Pourtant je décidais d'aller jusqu'au bout de ma phrase

DARYL _ Et j'ai tout merdé. J'aurais pu avoir un peu de bonheur, un peu de repos mais je n'ai rien eu car je ne savais pas à quel point je pouvais en avoir besoin. Je me suis juste réfugié dans la violence jusqu’à ce qu'elle m'absorbe totalement, qu'on ne fasse plus qu'un. Et au fond, jamais elle ne me quittera. Ce que j'ai fais tout au long de ma vie restera toujours derrière moi comme un fantôme, je le sais parfaitement. Et dans cette ville peut être même plus qu’autre part. Pourtant je suis toujours la et j'essaye de faire face.

Je regardais Liz quelques secondes. Je ne voulais pas la laisser parler car je savais parfaitement qu'elle trouverait le moyen pour entrer doucement à l'intérieur de ma carapace et me la ferait exploser et je ne voulais vraiment pas vivre ça. On se connaissait depuis peu de temps et pourtant, elle m'avait fait ressentir plus de choses que beaucoup d'autres personnes.

DARYL _ Je resterais un criminel toute ma vie mais j'aimerais pour une fois avoir une chance de prouver que je ne suis pas que ça.

Soudain je décidais de tourner les talons. Je ne pouvais pas rester ici. J'avais des larmes qui me montaient aux yeux et je détestais être dans cet état et encore plus l'idée que Liz pouvait me voir vraiment fondre en larme. Je ne me retournais même pas pour la regarder, me dirigeais rapidement vers ma moto, enfilant le casque et partant. Je ne savais pas pourquoi j'avais accepté de dire tout ça, ni pourquoi à elle d'ailleurs mais je venais de le faire. Je venais de montrer une partie de moi même que j'avais mis des années à bien enfouir et à tout faire pour m'assurer qu'elle reste cachée.