Maya Standfield vivait depuis environ trois semaines chez son cousin : Matthias Cleveland, à Raven Street. Sa mère, Rachel, l'envoya là-bas. La femme avait repris contact avec son propre père. Ce dernier jugea que l'état de sa fille ne lui permettait pas de garder Maya. Pourtant, elle entreprit cet objectif depuis seize ans déjà. Elle n'était pas seule au début. Or, son fiancé la quitta au bout de quelques années. Rachel désigna son enfant comme responsable. La droguée demeurait à côté de la plaque. Son souci restait cette addiction meurtrière. Dans ses moments de bad trip, elle humiliait et frappait sa fille. Même encore maintenant, elle n'avait pas peur de continuer ce genre de gestes. La femme considérait son enfant à l'image d'une copine parfois. Elle lui parlait avec un vocabulaire inapproprié et elle autorisait tous les excès. La fille acquit autant de problèmes avec la justice que sa génitrice. Maya décida de se reprendre en main en grandissant. Elle commençait durement à mûrir. La petite blonde chopa un petit travail. Par contre, elle séchait toujours les cours. L'adolescente était perdue en classe, elle ne connaissait pas le programme et elle côtoyait trop de mauvais éléments pour se concentrer. Il s'agissait d'un élément à changer. Son comportement ne suivait pas du tout, elle qualifiait un élément perturbateur : en cours, dans les couloirs, en cours de récréation, dans le bureau du proviseur, en heure de permanence, au réfectoire, etc. Elle répondait, fumait dans l'enceinte du lycée, s'amusait à ennuyer les plus faibles. Elle savait que certaines choses devaient être modifiées pour passer un autre cap dirigé vers la vie d'adulte. Maya en voulait toujours à sa mère. Elle l'enleva à un quotidien qu'elle avait appris à apprécier, ses repères semblaient flous désormais. Elle se débarrassa d'elle. Le pauvre Matt devait se coltiner sa cousine rebelle. Heureusement, ils détenaient un bon lien qui s'était tissé car à la base, ils ne se connaissaient pas du tout. Or, la communication n'était pas toujours facile. Matthias possédait ses habitudes et Maya, les siennes. Impossible pour elle d'obéir aux ordres, Cleveland devait user d'ingéniosité. L'autre jour, il réussit à la priver de portable. La blondinette avait causé du tord à un camarade de classe, elle fut renvoyée trois jours pour cela. Elle ne souhaitait pas effectuer ses devoirs. Et Matt gagna à se faire entendre. Il agissait pour le bien de sa cousine. Il respectait ce qu'on lui avait demandé : assurer un avenir à cette gamine. La tâche ne paraissait pas aisée, mais pas impossible. Présentement, la jeune fille retrouva une amie : Bridget Chatwood. Matt l'autorisa à sortir malgré le fait qu'elle avait encore enfreint une règle : ne pas apporter de l'alcool à l'appartement. Bridget et Maya s'étaient données rendez-vous près de Sunrise Street. Elles allaient balader. Standfield portait un t-shirt à effigie d'un groupe, une veste en cuir, un jean troué, et des converses. Elle gardait ses cheveux attachés et un maquillage prononcé. La jeune fille afficha un sourire franc à la vue de son amie, une ado aussi difficile qu'elle, voire plus.

Salut, tu vas bien ? Tu as réussi à t'échapper de ta prison.. elle rit légèrement. Sérieux, comment tu fais ? Ils doivent te surveiller H-24 tes proches... ?!!

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

Le soir est tombé sur Lakeview et Bridget enjambe le rebord de sa fenêtre. Elle fait quelques pas sur le toit fortement pentue de la maison des Spencer et descend de long de l'échelle de "secours" qui tout de même pend à trois mètres du sol. Y descendre est assez aisé, y remonter l'est moins. Elle saute souplement sur le sol et elle s'éloigne rapidement, de crainte de faire japper les chiens. Mais les chiens ne jappent que si un étranger approche. Elle n'est plus étrangère. Bridget n'est pas dupe. Elle sait bien que les Spencer ne sont pas stupide au point de croire qu'elle ne fiche pas le camp souvent, mais ils ne peuvent tout de même pas la séquestrer au sous-sol. Elle trouverait le moyen de ficher le camp de toute manière. Entente tacite disons. Ils font semblant de ne rien voir, du moins les vieux font semblant, Hetty n'est pas assez attentive pour voir quoique ce soit, et elle rentre prendre son petit déjeuner avant d'aller à l'école et ne sèche pas les cours. Elle respecte tout ça, mais rester éveillée en cours n'en fait pas parti. Elle s'en fiche.

Elle marche, rapidement, jusqu'au point de rencontre qu'elle et Maya ont convenu. Ça fait quelque fois que Bridget invite Maya à venir se balader sur Sunrise Street. Elles se balades dans la rue et elles s'amusent à inventer de quoi serait fait leurs journées si elles étaient capable de se payer de telles maisons. Évidemment, aucune des deux ne croit un jour pouvoir se permettre une telle maison. Elle médisent aussi beaucoup sur les gens qui y vivent, se disant que s'ils arrivent à vivre ici, ils doivent pas être bien net.

Maya arrive et Bridget se redresse, elle l'attendait contre la boîte postale au bout de la rue, comme d'habitude. Bridget sourit. Les sourire de Bridget sont souvent difficile à cerner. Difficile de savoir s'ils sont réels ou faux. Lorsqu'elle sourit, il y a souvent un malaise. Elle dégage un quelque chose de malsain.

- Salut ! Je vais très bien, dit-elle sans lui retourner l'interrogation. Elle répond invariablement qu'elle va très bien et ne demande jamais en retour si ça va. Elle a l'air de s'en ficher. Je réussis presque tout le temps, précise-t-elle. Mieux vaut pas trop se vanter. Ça pourrait lui retomber sur le nez. Oui, ils sont supposés. Mais tsé, les vieux, ils ont presque 80 ans ! À 19h, ça dors devant la télé, se moque-t-elle sans remords. Le jour c'et plus complexe, souvent y a la greluche britannique. Celle-là, elle me saoule. Allez viens on marche.

Elle passe son bandoulière par-dessus sa tête et raccourcit la sangle au maximum. Un petit sac noir, bien simple. En fait, elle et habillée bien simplement. Un Jean foncé, un t-shirt rose fluo sous un ouaté à capuchon bleu foncé ouvert.

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Les deux amies détenaient cette petite habitude de se rejoindre dans le quartier des gens riches pour contempler ce qu'elles n'avaient pas sûrement. Cela leur permettait de vider leur sac et de confier leurs aspirations dans la vie mais aussi de cracher sur les autres, ceux qui possédaient les belles choses à portée de main sans se mouiller. Leur attitude n'était pas dérisoire, ces gamines tentaient de mettre des mots sur leur présent afin d'envisager un avenir, d'analyser la situation présente notamment en caractérisant cette société qui collait des étiquettes et qui divisait les gens. Elles se montraient très réalistes voire quelque peu pessimistes.

Présentement, Maya réussit à se libérer pour voir son amie. Bridget ressemblait beaucoup à Standfield. Elles avaient des caractères de merde et elles ne supportaient pas l'autorité, le fait d'obéir aux autres. Mais Chatwood restait encore plus dérangée que Maya. La blondinette affichait une impartialité monstre, elle n'accordait aucune chance à autrui, seule Maya avait su obtenir l'attention de cette jeune fille perturbée. Bridget usait beaucoup de méchanceté. Le quotidien de la belle ne demeurait pas un cadeau, elle n'avait certainement pas été épargnée alors peut-être qu'elle s'était forgée une carapace et qu'elle reportait toutes ses frustrations sur les autres. Ces derniers ne pouvaient pas défendre leur place. Chatwood préférait les détester, les insulter, les critiquer, plutôt que de leur laisser la possibilité d'exister. Cet aspect ne dérangeait pas Maya.

Tu as de la chance ! Matthias, son cousin, doit être aussi chiant que ta britannique, c'est qui elle ? Franchement, on devrait les virer ceux-là. Maya ne pensait pas ce qu’elle disait, elle appréciait fortement son cousin. Ils avaient lié un bon lien. Juste, comme toute ado, elle n'aimait pas qu'on la reprenne. Tu veux qu'on fasse quoi ce soir ?

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

Bridget reprend rapidement son air sérieux et belliqueux habituel. Ses sourires ne restent jamais bien longtemps, sauf lorsque la situation est vraiment catastrophique. Genre une bataille à l'école, quand quelqu'un se faire remonter les bretelles, une rupture devant tout le monde, ça, ça l'amuse vachement semble-t-il parce qu'elle n'est jamais bien loin et qu'elle sourit. Sinon, elle a toujours l'air soit de la fille que tout emmerde, soit qu'elle planifie la destruction du monde. On aurait bien vue Bridget comme une punk gothique, mais ce n'est pas le cas. Elle a l'air d'une adolescente tout à fait normale, conventionnelle, si ce n'et de son caractère de merde. Il semble qu'à l'école, seule Maya trouve grâce à ses yeux. Elles se sont pourtant tirés les cheveux à leur première rencontre. Bridget ne sait plus trop pourquoi d'ailleurs, Maya a du la regarder de travers... ou le contraire, mais peu importe, elles se sont retrouvées toutes les deux les poings serrés autour d'une poignée de cheveux de l'autre, l'autre poing agrippé au t-shirt et se sont bien rendu compte qu'elles ne pouvaient plus rien faire. Elles s'étaient déjà lâché quand les surveillants ce sont approchés. Bridget avait lancé un "Quoi ?" retentissant de fausse innocence et de mauvaise foi. Plus tard, Bridget s'était mise à venir régulièrement s'incruster dans le petit groupuscule de Maya, mais sans s'adresser à personne autre que Maya, sauf pour balancer une insulte bien senti aux autres.

- C'est la femme de mon cousin. Il semble qu'elle se soit mit en tête d'être gentille avec moi. Je cherche encore un moyen de la retourner sur son continent, mais elle semble scotchée à mon gros connard de cousin. Lui au moins il me fiche la paix. On pourrait trouver un moyen de virer la greluche et ton cousin en même temps. Genre tu te charges de ma greluche, je me charge de ton cousin, dit Bridget avec un sérieux qui peut faire craindre le pire dans la manière de les virer, sans parler d'un des sourire qui ne dit rien de bon. Y a une maison qu'on a jamais regardé à travers les fenêtres, parce que c'est toujours éteint. Mais il semble y avoir quelqu'un ces derniers temps, j'ai vu de la lumière l'autre soir. On va voir ?

Regarder à travers les fenêtres le soir, c'est facile, les lumières sont allumées et on peut aisément jeter un coup d'oeil si les rideaux ne sont pas tirés. Et c'est facile de s'approcher, puisqu'il fait nuit. Les deux adolescentes ne sont pas à leur premier espionnage chez les riches de Lakeview, elles le font régulièrement. En fait, Bridget est déjà venue reluquer les possessions de cette maison nouvellement habitée à temps plein. Et ce soir, elle ne compte pas être seulement indiscrète.

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Il était difficile de dire avec qui la jeune Bridget E. Chatwood vivait. Maya ne connaissait pas l'histoire de sa camarade. Elle côtoyait juste son rare sourire, ses mauvais regards, son comportement plutôt acerbe avec autrui, son goût pour les conneries à effectuer et Maya adorait cela. Chatwood représentait un ovni à elle seule. Physiquement, Bridget détenait un look de gamine propre sur elle. Ses longs cheveux lisses, cet air candide, l'adolescente ressemblait à la jeune fille gentille et clichée de l'Amérique. Elle faisait sage, bonne élève. Mais l'apparence demeurait très souvent un élément trompeur. La blonde n'annulait pas cette maxime. Elle la sublimait même. Elle avait un caractère très difficile. La vie ne lui apporta aucuns cadeaux. Elle paraissait se venger à sa manière. Son attitude ne rentrait pas en osmose avec son allure. Bridget abordait des soucis pour se mêler à la société, elle ne s'en donnait pas les moyens. Les conversations avec elle le prouvait et jamais Maya ne se permettrait de critiquer cette donnée.

Ouais je comprends. T'as juste envie qu'elle te lâche c'est ça ?!! Tu devrais être claire avec elle et lui dire que ça marche pas. Elle arrêtera de se prendre pour ta pote. Elle rit. La suite ne l'aida pas à garder son sérieux. Non j'ai peur que tu le tues ! Matt est quand-même ma seule famille si tu oublies ma dégénérée de mère, je ne veux pas finir à la rue. Elle marqua une légère pause. Et toi, il te reste qui ? Demanda-t-elle d'un air gêné. Elle ne souhaitait pas bousculer son interlocutrice. La lycéenne ne désirait pas se battre avec son amie. Cette dernière proposa de s'intéresser à une maison. Ouais vas-y. Je me demande ce qu'on va apercevoir. Tu penses qu'on va être surprises ? La dernière fois, j'ai pas aimé la maison de la vieille... enfin fallait se douter !

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

Oh que oui, elle a bien envie qu'elle la lâche. qui voudrait avoir un boulet pareil sur le dos ? PERSONNE ! Sauf son connard de cousin, apparemment. Mais bon, ça c'est son problème à lui, mais en même temps, ça devient le sien parce que la guidoune britannique a décidé de faire d'elle sa cause perdue. à ce qu'il parait, tout le monde a une cause perdue à défendre et Lizbeth a décidé que c'était Bridget. Elle en avait pas déjà assez avec Linus ? Visiblement pas.

- J'ai tout essayé avec elle, sauf lui péter la gueule. Mais, j'hésite à arriver à cette extrême.

Elle tourne un regard glacial sur Maya, un instant, lorsqu'elle dit craindre que Djet ne tue Mathias. Comme si elle était du genre à tuer quelqu'un. Quel intérêt de tuer d'abord ? Excepté sauver sa vie, mais tuer pour le plaisir n'a rien de plaisant selon Bridget. Elle hoche tout de même la tête, comme si elle n'y voyait aucun mal. Et Maya pose une question indiscrète. En temps normal, Bridget aurait sans doute trouvé une réplique acerbe, mesquine et sans doute méchante pour rembarrer, mais il s'agit de Maya.

- Beaucoup trop de monde, si tu veux mon avis, dit-elle d'un ton qu'elle affecte léger.

Elle préfère pas y penser, mais en effet, elle trouve qu,il lui reste beaucoup trop de monde. Les Spencer et les Chatwood sont du genre très présent, mais tout ce que Bridget veut c'est son père. Mais c'est pas gagné. Pas avant encore deux ans ferme... et encore, ça c'est si il est exemplaire... mais un ex-flic devenu chasseur de prime avant d’être balancé en prison, c'est pas gagné pour l'exemple.

- J'espère bien, la vieille avait trop de truc en macramé, mais les meubles étaient magnifique. Mais bon, ce serait bien un peu de vrai luxe.

Elles se dirigent donc vers la maison, Bridget en tête, parce qu'elle sait où elle va. La Chatwood remonte la fermeture éclair de son ouaté et met son capuchon. Elles se retrouvent rapidement devant la maison et elles longent le bâtiment pour trouver la fenêtre où elles sont le plus susceptible de voir à l'intérieur.

- Pas mal, y a un super système de son.

La déco est sommaire, mais luxueuse. Elle a l'impression de voir une couverture de magazine. Évidemment, ça s'explique, parce que la plupart des hommes seuls reproduisent presque identiquement les couvertures de magazines lorsqu'ils veulent le moindrement une apparence de goût décoratif.

- Attends ici, je vais voir si je trouverais pas une fenêtre où on peut mieux voir.

Et rapidement, silencieusement, Bridget disparaît dans la nuit noire.

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Bridget E. Chatwood détestait la copine de son cousin. Elle la jugeait négativement. La blondinette semblait croire que cette jeune britannique  allait prendre la place d'une maman. Elle n'acceptait aucun geste de la part de cette femme. Cette dernière ressemblait à un monstre pour Bridget. La lycéenne détenait des soucis émotionnels importants. Maya ne la blâmait pas du tout. Les deux jeunes filles se ressemblaient beaucoup. Elles ne respectaient pas l'autorité des plus âgés. Standfield possédait une sale éducation. Sa mère était une droguée qui la prenait comme une copine et qui l'humiliait, la frappait, au moindre bad trip. Maya ne pouvait pas se servir du modèle de sa génitrice pour avancer. Elle était perdue. Matthias Cleveland qualfiait une source d'équilibre sur laquelle l'adolescente devait s'appuyer. Cette entreprise restait peu effective mais des progrès viendrait avec le temps. Présentement, Bridget démontrait elle aussi ses difficultés à accepter une main tendue.

Tu en serais capable ? Elle risque de te rire au nez. Elle marqua une légère pause. Tu as essayé de lui parler ?

La suite réussit à provoquer un rire chez Maya. Bridget semblait mal prendre la remarque de son interlocutrice. Standfield n'avait pas du tout peur que son amie s'occupe de son cousin, elle ne pensait pas qu'elle le tuerait, loin de là. Il s'agissait d'une plaisanterie. Le regard noir de Chatwood prouvait qu'elle n'avait pas intégré la blague : elle dramatisait la situation. Cela fit bien marrer Maya qui ne s'en cachait pas. Par la suite, le sujet devenait sérieux. Standfield n'exploita pas cette piste. Les filles se pressaient de s'intéresser à leur activité, cela leur évitait de discuter de choses sérieuses. Elles s'approchèrent d'une maison, celle de Jaymes Holden.

Ah ouais, le rêve ! Maya laissa son amie chercher une fenêtre pour mieux voir. La petite blonde stressait que quelqu'un l'aperçoit alors elle s'abaissait un peu, elle était seule pour se défendre. Putain reviens Bridget, pensa-t-elle, vite.

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

Capable de frapper Lizbeth ? Oui, sans doute. Bridget est bien capable de frapper n'importe qui. Du moins, elle a la technique, son père a toujours exigé qu'elle soit doué en arts martiaux et en auto-défense. Il a toujours prétendue qu'une fille de flic devait savoir se défendre et c'est devenu encore plus vrai quand il a été viré de la police et qu'il est devenu chasseur de prime.

- Bah, ce serait surtout pour lui faire peur, dit-elle en roulant des yeux. Elle veut quand même pas faire peur à Maya non plus. Bah je pense qu'elle veut rien comprendre, parce que je pensais qu'un " criss moi la paix ", dit-elle dans un québécois impitoyable, allait être clair et évident. Mais ça l'air que non, alors j'ai recommencé en anglais... et elle continue de s'acharner.

Mais bon, une fois devant les possessions enfermées dans la maison, Bridget décide d'en voir plus et elle demande à son amie de l'attendre, le temps de trouver une fenêtre ou tout sera plus visible. Silencieusement, elle fait le tour de la maison, cherchant une fenêtre bien placée, lorsqu'elle trouve beaucoup mieux. Une fenêtre ouverte. Elle hésite une seconde, pas plus, avant de s'avancer avec prudence de la fenêtre. Elle jette un coup d'oeil à l'intérieur et doucement, elle cache ses mains à l'intérieur de ses manches et ouvre la fenêtre toute grande. Elle s'immobilise et jette un coup d'oeil, question de voir si elle ne verrait pas le voyant rouge d'un détecteur de mouvement. Elle trouve effectivement le détecteur de mouvement, mais pas de voyant rouge. Le meilleur moyen de s'en assurer est de se lancer. Elle jette un coup d'oeil autour d'elle, avant de passer les jambes à l'intérieur de la maison. Rien ne bouge, aucun son et elle n'entends pas le bip d'un système d'alarme. Elle traverse la maison et trouve la porte d'entrée et déniche le contrôle du système d'alarme. Elle rentre sa main dans sa manche et elle ouvre le couvercle avant de sourire. Même pas en fonction. Trop facile !

Elle rejoint rapidement Maya, mais par l'intérieur. Elle se profile dans la fenêtre, sourit et, toujours les mains dans les manches, ouvre à son amie.

- Shhhhht. Elle lui tend la man et l'aide à entrer, avant de refermer la fenêtre. On sera toute à notre aise pour explorer. Touche à rien si t'es pas obligée.

© Leeyarom

Autant Maya Standfield posait des questions futiles dans le but d'ironiser chaque situation, autant Briget E. Chatwood y répondait de manière trop sérieuse comme si chaque mot détenait un sens. L'une devait relativiser quand l'autre devait arrêter de titiller son amie. Les filles possédaient une complicité. Chacune savait qu'elle pouvait compter sur l'autre. Aussi, les lycéennes ne se prenaient pas la tête, ni ne se jugeaient gratuitement. La jeunesse caractérisait leurs actes toujours impulsifs et peu réfléchis, notamment leurs paroles parfois acerbes. Les deux jeunes filles se comprenaient.

Ouais je vois, tu vas devoir aviser, au fur et à mesure, la riposte risque d'être de plus en plus lourde. Elle continua dans sa réflexion : je me mets à ta place, car Matt aussi peut se montrer lourd, franchement je ne tiendrai pas deux minutes avec une inconnue. Si ça rentre pas, je comprends que tu t'énerves à force.

Par la suite, Bridget présenta une lubie : rechercher une fenêtre pour mieux voir à l'intérieur d'une maison. Pourtant, elle avait déjà observer la demeure. Elle s'entêtait à approfondir la rencontre avec le monde de Jaymes Holden. Il possédait un endroit à lui, bien décoré et assez accueillant. La blondinette avait saisi cette donnée, pourquoi persister ? Si elles se faisaient capter ? Maya n'en pouvait plus d'attendre sa pote. Elle ne comprenait pas l'objectif de Chatwood. Or, elle respectait ses envies. Standfield n'arrêtait pas de jeter des coups d'oeil autour d'elle et à l'intérieur. Sans Bridget, elle détenait un stress permanent et la frayeur d'être remarquée. Elle se cachait du mieux qu'elle pouvait. Soudainement, elle fut surprise par la silhouette de son amie. Elle se situait dans la maison. Son sourire se voulait diabolique. Maya se ressaisit et répondit un sourire accompagné d'un levé de pouce pour saluer l'action de Bridget. Maya accepta l'aide de sa camarade, elle entra.

On pouvait le faire de l'extérieur, non ? Elle adopta un air perdu et une posture oppressée par le besoin de se faire discrète. Bref, je te suis. Putain c'est beau ici, t'as vu le matos ? La télé est aussi grande que... oh et le home cinema ! Il se prive pas le gars ! Vu le mobilier c'est un gars qui vit ici, seul sûrement ! T'es pas d'accord ?

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

Ouais, Liz était fichtrement lourde. Pénible, très pénible. Mais le plus lourd, c'était surtout que Bridget sentait, vis-à-vis Lizbeth, ses défenses frisant l'atomique perdre en puissance. Et ça, c'était une idée révoltante. Bridget repoussait et détestait tout le monde. La seule raison pour quoi elle ne détestait pas Maya et même qu'elle l'appréciait, c'était qu'aucune des deux ne voulaient le bien de l'autre. Elles étaient là, en même temps, au même endroit, c'est tout. Et effectivement, Bridget ne voulait pas le bien de Maya. À vrai dire, elle s'en fiche pas mal, laisse-t-elle entendre.

Mais elle est tout de même étonnée que Maya ne fiche pas le camp. Elle savait l'autre adolescente rebelle, mais elle ne pensait pas qu'elle aurait le cran d'entrer. Et pourtant, elle l'a fait. Bridget n'en est pas à sa première entrée illégale dans une maison vide. Elle l'a fait souvent, ça l'amuse.

- Ouais, on pouvait le faire de dehors, mais dedans c'est mieux, non ?

Elle referme la fenêtre et se met à arpenter le salon. Il fait sombre dans la maison, mais pas assez pour qu'elles ne puissent rien y voir. Elle s'intéresse peu à ce que raconte Maya, mais tout de même, elle a raison. Tout est fichtrement bien ici. Le regard clair de l'adolescente revêche parcours la pièce.

- Ouais, un type qui est passé par Montréal. Regarde, c'est Montréal, dit-elle en désignant une photo posée sur une table.

Eh oui, c'est Montréal. Elle voudrait bien y retourner, à Montréal. Elle voudrait bien y retourner pour que tout redevienne comme avant. Mais impossible. Pas encore. Dans deux ans peut-être. Elle s'en désintéresse aussitôt, puis va explorer plus que le salon. Elle compte bien tout visiter.

- Viens, on va voir à l'étage.

© Leeyarom

Ouais, confirma Maya Standfield, peu enthousiaste. La jeune fille ne comprenait pas pourquoi son amie s'entêtait à vouloir dépasser une limite jamais atteinte ensemble : entrer dans cette maison. De coutume, elles les observaient de l'extérieur. Elles ne pénétraient pas dans les bâtisses. Jamais elles n'en avaient discuté. Pourquoi se la jouer solo comme cela ? Bridget E. Chatwood ne consulta pas sa pote. La blonde évoqua juste une fenêtre pour mieux voir. Au lieu de cela, elle s'invita au 1 004 Sunrise Street. Que désirait-elle ? Seulement regarder ? Ou voler ?

Maya s'inquiétait. Le vol à l'étalage restait une pratique déjà exploiter par la belle. D'ailleurs, elle connut des problèmes avec la justice à cause de ce genre d'actes à répétition, un souci pas isolé tant la lycéenne enchaînait les conneries. Or, elle ne s'était pas encore permise de piquer des affaires dans une maison. Bridget allait-elle le lui demander ? En tout, la décoration les intéressait bien plus sur l'instant que les conséquences de leur transgression présente. La fille de Rachel venait de s'extasier devant le mobilier de Jaymes Holden. Bridget écoutait attentivement, elle était bien plus impressionnée par le fait qu'il avait apparemment, les photos l'indiquaient, voyagé à Montréal. Il venait peut-être de là-bas ?

C'est fou cela ! Tu l'as senti ! Aller à l'étage ? Chatwood n'avait pas peur. Il ne faut pas s'éterniser ! Tu as déjà fait cela ? Maya tentait de paraître à l'aise malgré la situation : un univers inconnu.

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

L'avantage de Bridget, c'est qu'elle ne s'était jamais fait chopper. Ça aidait beaucoup pour sa confiance. Elle savait être aussi discrète qu'incendiaire. Mais tout le monde sait que le feu peut couver de longues heures dans les murs avant de ravager un bâtiment.

Elle ne touche à rien au salon, du moins pour le moment, mais elle propose d'aller à l,étage. Aussitôt, Maya oppose une résistance. De toute évidence, cette situation ne lui plaît pas tout à fait. Elle la sent fébrile, comme une excitation craintive, mais ça ne lui plaît pas vraiment.

- Oh, on a le temps de tout regarder. Et pis je vais pas me contenter du salon maintenant qu'on et dedans. Cette maison est géniale, je veux en voir plus.

Bridget sourit, un sourire qui pourrait être ingénue si venant de sa part ça ne la rendait pas carrément flippant.

- Tu peux rester en bas si tu veux, pour surveiller moi je monte., dit-elle en s'éloignant et en prenant l'escalier, discrète tout de même.

Elle prend la peine d'ouvrir les portes sur son chemin, pour voir les pièces. Mais c'est dans la chambre principale qu'elle s'arrête. C'est à cet endroit qu'elle risque de trouver le plus de choses susceptible de l'intéresser. Elle reste un moment sur le pas de la porte, pour prendre le pouls de la pièce. C'est à l'envers, mais c'est décidément un désordre masculin. Elle se diriger vers la table de nuit, du coté du lit le plus défait. Les mains dans les manches de son ouaté bleu, elle ouvre le tiroir et y fouille sans gêne. De L,argent de poche. Génial ! Que des 20$ ! Elle glisse les billets dans ses poches, elle comptera et partagera plus tard.

© Leeyarom

Maya Standfield avait affiché ses craintes sans le vouloir. La jeune fille ne désirait pas se faire capter. Elle se rappela la promesse qu'elle se fit à elle-même : arrêter les conneries, commencer à grandir et s'assurer un bon avenir. Le résultait ne demeurait pas convaincant : la blondinette se retrouvait avec une mauvaise fréquentation dans un maison où elles n'avaient jamais obtenu l'autorisation d'aller. Et si le propriétaire ou le locataire de cette demeure débarquait ? Les deux lycéennes se trouveraient dans de beaux draps. Maya connaissait trop la flicaille tant elle avait merdé par le passé. Si elle se faisait pincer, la cousine de Matthias Cleveland restait à deux doigts de devoir assumer les conséquences de ses actes et de rencontrer une cellule plus longuement que les autres fois. Elle ne pouvait plus jouer sur son âge, elle était responsable pénalement. Elle ne pouvait pas agir de la sorte... Matt en souffrirait ! Maya n'habitait plus chez sa mère, elle respectait plus l'autorité de son cousin que celle de sa génitrice car le jeune homme désirait juste son bien et il savait le prouver. Il ne la frappait pas, ni ne l'humiliait comme sa droguée de mère. Elle pouvait compter sur lui. Son teint devint livide. La belle ne se sentait pas très bien. Elle demandait seulement à être rassurée ; elle n'avait pas encore volé une propriété, des magasins : oui. Cela ne représentait pas la même chose. Bridget E. Chatwood la laissa seule... . Elle préférait visiter l'étage. Standfield faisait face à ses propres démons. Comment réagir ? Devait-elle s'abandonner à cette étape pour se soulager ou devait-elle simplement regarder, voire se barrer ? La lycéenne observait les lieux sans trop bouger. Des objets attirants et chers se propageaient dans une immense pièce. Les beaux quartiers... l'odeur de l'argent semblait écraser l'air ambiant. Maya s'avança vers le bureau de l'homme qui vivait dans cette maison. Elle aperçut un chèque qui traînait, elle s'en fichait car elle savait comment obtenir des billets verts assez facilement sans en parler à quelqu'un. L'adolescente resta attirée par le baladeur de Jaymes, il était carrément plus puissant que le sien qui datait un peu, elle l'avait eu pour pas grand chose. La musique comptait trop pour elle. La fille de Rachel ne souhaitait pas en racheter un, elle avait assez à faire avec les fringues, les clopes, et avec le loyer qu'elle payait à son cousin. Prendre cet objet la tenta. La résistance ne qualifia pas plus de trente secondes, elle céda. Maya le glissa dans sa poche, elle réussit à ne rien toucher d'autres, ses empreintes ne seraient pas visibles. Pour rire, elle subtilisa une drôle de figurines, sûrement un de ces supers héros à la noix.... . Elle l'offrirait à son amie en guise de plaisanterie. Maya avait dépassé sa peur. Elle ne prit rien d'autres car ses poches ne tiendrait pas le coup. Le chèque lui faisait de l'oeil également... . Elle savait que Bridget ne possédait pas tellement de sous. Or, elle se demandait si l'encaissement de ce dernier prouverait quelque chose... . Tant pis, elle l'emmena aussi, ce bout de papier ne prenait pas autant de place que les autres trucs piqués. Souriante, elle attendait son amie. Ses trouvailles la rendaient joyeuses, la bad girl en elle ne la quittait pas... . Elle était sûre d'elle : elle ne se ferait pas prendre. Au pire, elle retiendrait l'amusement provoqué par une telle entreprise.

Nouveau message

Expéditeur: Unknown
Destinataire: Maya Standfield
Message reçu, aujourd'hui.

Tu crois franchement que c'est ici que tu vas refaire tes stocks ? Tu t'es trompée d'endroit ma chère...
-W

Ft. Maya Standfield

Rebelles.

C'est une bonne récolte. En plus, elle a trouvé plein de trucs qui viennent de sa ville d'origine. Ce type est de Montréal. C'est quand même pas courant, du moins pas à Lakeview. À Atlanta, peut-être. À Lakeview, non. Du moins elle ne croyait pas y retrouver un montréalais et encore moins dans une si grande baraque. Ni avec tant de trucs qui valaient beaucoup d'argent. Du coup, le peu qu'elle allait prendre devait être considéré comme un fond de poche. C'était génial, mais en même temps, c'est fou à quel point elle aurait préféré être à Montréal. Oui, elle aurait préféré être à Montréal, chez elle, avec son père. De sa mère, elle s'en fiche. Bon, elle en a marre.

Elle quitte la chambre et redescend à l'étage. elle continue de faire le tour, ouvre la porte du sous-sol, jette un coup d'oeil, mais ne descend pas. Non, rien de susceptible de l'intéresser. Ou peut-être que si, mais... mais elle reviendra, seule. Elle referme soigneusement la porte, puis elle retrouve Maya.

- Allez, viens, on fiche le camp. On a traîné assez longtemps. T'as trouvé tout ce que tu cherchais ? demande-t-elle, joyeuse. On va traîner au parc, on va séparer le butin.

Tant qu'à avoir fait le coup à deux, mieux vaut séparer le butin également, ainsi, aucune des deux ne pourra se plaindre d'avoir été lésée. Et elles ressortent par où Bridget est entrée. La grande blonde prend la peine de soigneusement refermer la fenêtre restée ouverte.

© Leeyarom

Terminé & Verrouillé