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La boîte à secrets

Les ragots de Lakeview ◗ voir le sujet

De ANONYMOUS
Je me demande souvent la logique de suivent les gens. Ils le savent pourtant qu'il est dangereux ce W alors pourquoi le provoquer avec leur réunion ?! C'est ma voisine qui m'en a parlé, elle a prévu d'y aller... Je pense vraiment que c'est une mauvaise idée. W risque de venir y faire un tour, c'est sûr !
De ANONYMOUS
A ce qu'on dit par chez moi, le jeune Foster aurait plusieurs petites amies. J'sais pas si c'est vrai mais c'est moche pour ces filles. Malgré tout, bien joué mon gars !
De JANE J. WELLINGTON
La petite nouvelle, Rebecca Hobbs, c'est un foutu spectacle à elle seule, bordel qu'elle me fait rire.
De MAXIMUS GOOD
D'abord il gifle les gamines, maintenant il hurle tout seul. Pas qu'entendre Tyee le sauvage brailler me dérange, mais ces espèces de grognements en russe, en finnois, je ne sais pas, ça commence à me les briser. S'il a le mal du pays qu'il rentre chez lui, ça fichera la paix à tout un quartier.
De TYEE H. L. DAENDELS
Ce que... C'est absurde ! Lizbeth est une amie, rien de plus, et je... Je voulais la voir. La nuit, en pleine rue. Il n'y a pas besoin d'un lieu pour trouver les gens à qui l'on tient.
De JOSH WILLIAMS
Si vous saviez tout ce que Anton entend et voit chez les Spencer. Le petit Chatwood il s'entend trop bien avec le nouveau locataire, ça l'air et il a vu des trucs dégueulasse, mais il a pas voulu m'en dire plus. Et c'est sans parler des engueulades entre la fille Spencer et ce sournois de Chatwood. Anton a du les séparer, mais il m'a dit qu'elle a une solide droite la fille de l’éleveur.
De MEREDITH LANDER
Si vous voulez mon avis, ils n'auraient pas du expédier la petite Chatwood chez les Spencer. Ils ont plus de 70 ans, c'est pas possible de laisser une telle furie chez de si braves gens. Rose voit tous les jours comment ils se font rabrouer par le fille.
De JOYCE RIPPER
Vous savez, celle qui se balade en limousine ? Ben je l'ai vu main dans la main avec le p'tit Chatwood. C'est quand même horrible, c'est la femme de l'autre Chatwood.
De HEATHER SPENCER
Quoi ? Comment ça je suis sexy en dessous érotique ? Non, j'ai rien fait de sexuel à Lizbeth... à part en parler...
De LINUS CHATWOOD
Quoi ? Lady en dessous affriolant ?

intrigue n°3



 
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 Lonely

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Candice Wellington


Je te regarde
Candice Wellington
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☇ ÂGE RÉEL : 30
☇ DATE D'ANNIVERSAIRE : 19/02/1994
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MessageSujet: Lonely Lonely EmptyLun 30 Déc 2013 - 2:44

    Un jour comme les autres, dirons-nous tous. J’aurais aimé que tout soit différent que ma vie ait un autre sens. Je suis seule, tellement seule. Personne ne peut connaître à quel point je me sens seule. Ce n’est pas seulement se sentir seule, parce que je le suis depuis beaucoup trop longtemps. J’habite dans un appartement au-dessus de commencer. Ce n’était pas l’appartement à tout casser, mais j’étais capable de bien vivre. C’était différent de cette époque où j’avais parfois du mal à mettre un pied devant l’autre tellement que ma vision était trouble. Je ne sais pas comment l’expliquer parfois je crois que j’hallucinais. C’est ça, je voyais des choses que moi seule pouvait voir. Je prenais une ou deux pilules, je me sentais dès lors partir vers un nouveau capte. Ce monde était révolu pour moi ; je devais affronter la dure vie seule et toujours aussi seule. À vrai dire, je ne faisais pas confiance aux gens qui m’entouraient. Ils avaient trop de possibilité de me briser encore et toujours. Je ne voulais pas souffrir à nouveau, mais je souffrais présentement de la solitude la plus profonde. Je regardais les autres s’amuser, bâtir leur vie et s’aimer. Je ne faisais que rêver à cette vie que je ne m’offrais pas en me laissant loin de tous.

    C’était un jour comme les autres pour moi. Le petit train-train quotidien, dira-t-on. Je travaillais pour me payer ce petit appartement où je me bâtissais un semblant de vie. Hélas, je n’aimais pas plus que ça mon travail. À vrai dire, je le détestais. Je n’avais aucune envie de parler à tous ses gens qui jugeaient mon apparence. Peut-être croyaient-ils que j’étais sourde lorsqu’ils chuchotent après mon passage ? Oui, j’ai les cheveux roses et je porte fièrement mes anneaux au nez, mais cela ne fait pas de moi une mauvaise personne. S’ils m’avaient connu à mon époque plus naturel, ils seraient peut-être gênés de chuchoter leur vacherie sur ma dite personne. Je devais être forte et les laisser faire. Mon patron ne m’avait toujours pas mise à la porte comme les précédents. Je devais avoir ma place dans cet endroit qui ne me correspondait pas. Mon truc à moi, c’est l’art. J’adore peindre pour me détendre, pour me calmer et pour rêver. Je peints tout ce qui me vint en tête. Mon imagination débordante m’a aidée à vendre quelques œuvres d’art que d’autres ont estimé à leur goût. Cette passion m’aidait à me contrôler et aussi à arrondir mes fins de mois difficile. Décidément, j’étais indépendante et je réussissais ma vie avec une certaine liberté que j’avais longtemps espérée… il me manquait pourtant quelques choses. Je me sentais vide dans ma coquille. Je n’avais plus l’illusion que tout allait bien, j’étais sobre. La vie m’apparaissait telle qu’elle était. C’était difficile. Je vous le jure, j’avais du mal à la braver.

    J’étais au travail. Je portais des plateaux remplis de brioches et de cafés. Je passais entre les tables «habilement» bien que les clients réguliers savaient que j’étais un danger sur patte. Je les voyais me suivre du regard pour être certain que je ne décide de faire une autre bêtise tout prêt d’eux. J’avais l’habitude des mauvais commentaires ; j’avais appris à les ignorer même si parfois ils me tourmentaient. Je faisais tellement d’effort pour améliorer mon habileté à soulever ses lourds plateaux sans les échapper. Je tentais de donner le meilleur de moi-même. Pourquoi n’avais-je jamais cette petite tape dans le dos comme dans le centre ? J’avais besoin de ses petits gestes pour m’aider à me sentir plus à l’aise, mais je manquais de soutient. Je ne pouvais me tourner vers une famille ou tout simplement des amis. Je ne devais pas penser à ma solitude. Ça ne servait à rien de se tourmenter pour les choses que je n’aurais certainement jamais lorsque je ne faisais confiance à de simple client. Je me déplaçais rapidement surprise de ne pas avoir créé une catastrophe. Un homme se leva subitement lorsque je passais à ses côtés. Je tentai de freiner ma course, mais le seul café restant valsa. Je tentais tant bien que mal de retenir le prochain cataclysme. Je vis la tasse glissée vers le côté du plateau qui le fit basculer de ma main. Une envolée de brioche et de liquide chaud se fit sur un homme à mes côtés assis. Horrifiée, je sortis mon chiffon de mon tablier. « Je suis tellement désolée… je… je m’excuse. Je suis vraiment désolée, mais vraiment désolée. Je… c’est un accident, je suis vraiment désolée. » Je tendis mon chiffon de façon instinctive, j’épongeai l’homme comme s’il était une table. Je n’étais pas douée. « Je suis désolée, c’était un accident. Je suis vraiment désolée. » Elle répétait la phrase en boucle. Elle s’en voulait terriblement.« Je peux… peux faire quelques choses pour vous aider, je suis vraiment désolée ? » elle se sentait mal pour l’homme qu’elle venait d’ébouillanter.
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Matthias

Matthias P. Cleveland


Je te regarde
Matthias P. Cleveland
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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyVen 3 Jan 2014 - 18:27



© BOOGYLOU.





Lonely.


Holy fucking shit.



Matthias avait plié et replié le coin supérieur gauche de son billet de train exactement quatorze fois. Il n’avait pas compté les frappes de ce tic d’anxiété malendurant; l’écrivaine, si.

Le fait est qu’un livreur de pizzas n’ayant quitté le brouhaha de la ville, de son confort industriel interlope des bas quartiers  jusqu’à son gratte-ciel trône de l’homme d’affaire mâchouillant son Stoggy, une telle diversité était devenue le quotidien douillet d’un hibernant de la grande fourmilière. L’unique similaire qu’allait à chacun des citadins, un mœurs de vie qui s’agençait à n’importe quel travailleur ou habitant urbain. N’ayant connut que l’attraction complète de la ville du rêve américain, la plus simple bonhomie d’une banlieue verte était un sentier inconnu et irrécupérable. Matthias Philip Cleveland, pour cet écrit, était la victime d’un tout premier voyage en dehors de Lakeview : Atlanta.

Imaginez alors l’angoisse de l’ourson quittant sa tanière sans savoir demander le supplice, le pardon ou l’excuse à personne. Le jeune homme à lunettes était dans la foule de la gare centrale de sa grande cité natale et jouait toujours avec son laissez-passer nerveusement. Quinze fois. Maintenant il avait plié le coin supérieur gauche de son billet de train exactement quinze fois. Timide, comme toujours, et déboussolé par cette première sortie car jamais, au grand jamais, ce pauvre n’avait voyagé. Lui qui voulait profiter de la vie n’avait vue que les frontières de la compagnie humaine et ses bénéfices pour y parvenir. Sa sœur Andy avait décidé qu’il devait aussi voir du pays pour s’enchanter du temps lui restant et c’est sur ces mots qu’elle lui eut donné ce billet pour l’extravagante – sarcasme abrégé – aventure de vingt minutes sur rails en dehors de Raven Steet. Il avait ronchonné, elle l’avait forcé sous prétexte bien sensé qu’il ne pouvait refuser ce présent bon pour lui, payé de sa poche, confettis sur table et cætera. Et maintenant son aorte pompait la fébrilité de se déplacer sur le globe en solitaire. Avec, comme bagage, qu’un cellulaire, un portefeuille, une veste, des vêtements de rechange, une trouille pitoyable, trois gouttes de gêne, deux pincés de stress et faites bouillir à feu doux pendant deux jours et demi. (Pour une texture plus onctueuse et velouté, ajoutez une poigne de cheveux roses.)

Et le plus merveilleux de cette histoire est qu’il retrouverait le souffle de sa vie entière entre les gouttes d’un noir café cette journée même. Mais ça, il ne le savait pas encore.

L’horloge laissa tourner la petite aiguille une fois, deux fois, trois fois… Non, deux fois disons. Et Matthias posa traces sur un bout de Terre qu’il n’avait jamais encore foulé. Voyage peu excitant qu’était Atlanta, mais tout de même une enjambée de taille dans la vie de ce gamin pris dans le corps d’un adulte. Il visita quelques rues, les paysages. Explora la dynamique qui n’avait rien de celle qu’il avait connut entre les klaxons et des moteurs vrombissants. Il décida de visiter un musée… Non. Non, je change d’idée à la dernière dictée : il déteste les musée qui n’inspire rien des pratiques spectaculaires des festivités puériles. Alors il dévia plutôt, sac à l’épaule, sur la rue Brandon Ouest. Il y marcha quelques instant et… Tout compte fait, il prit direction Nord. Et entra dans un bar. Non… Non! Ça ne va toujours pas : il s’installa dans un petit restaurant, c’est ça, qui n’avait rien de chic et tout d’abordable pour y trouver un peu de chaleur. Voilà, nous y sommes.
Tout cela parce que Matthias devait être précisément à cette latitude et à cet horaire, au centimètre et millième de seconde près, sur ce banc peu confortable du café qui avait attiré son attention par son choix de déjeuner vingt-quatre heure. Et voilà : le reste de sa vie était modifié, et pour le mieux.

L’heure du radotage : lui qui voulait profiter de la vie n’avait vue que les frontières de la compagnie humaine et ses bénéfices pour y parvenir. Parce qu’il n’y avait pas à dire, similarité avec l’une des serveuses de ce petit restaurant, il se sentait seule. Beaucoup moins depuis l’arrivée de sa cousine dans sa vie, mais extrêmement démunie depuis le départ de Lyly. Mais il ne devait y penser. Il arrachait toujours l’idée de ce fantôme hors de son crâne. Car à l’avoir toujours et sans relâche refoulé, le songe même de peut-être aborder le souvenir de Lyly noyait ses iris et l’aurait tué pour de bon. Il en était persuadé, ce naïf peureux de ses propres émotions. Heureusement, il avait des amis. De véritables amis. Quelque chose qui avait sut nourrir son cœur pendant quelques temps déjà. Rien qui ne rimait avec drogue, boisson ou travail : non, du temps de qualité. Passé avec des êtres chers. Tout cela lui manquait, si on pouvait dire qu’il en avait déjà vécu. Il était brouillé dans l’esseulement, bien profondément. Implanté serait un terme plus exact. Son cœur débordait s’amour, mais à qui le donner? Aimer était une chose merveilleuse lorsqu’on pouvait porter la passion à quelqu’un. Aimer était une chose mortifiante lorsqu’elle était vide.

Bien qu’une boule de tristesse obstruait toujours son oesophage et l’agitation son estomac, il en fallait plus pour lui faire perdre appétit. Il commanda

Deux oeufs tournés, pain blanc avec beurre d’arachide. Pas de tomate, extra bacon et saucisse, et ketcup pour les petites patates s’te plaît.

avant de rendre le menu à la serveuse qui ne daigna même pas lui faire un sourire. Un vrai rayon de soleil, il pensa. Peut-être le monde d’Atlanta était-il ainsi, il se dit stupidement. Il regarda son cellulaire dans l’espoir d’un message texte. Il en avait un. De sa compagnie téléphonique. Il était en retard sur une facture. C’était donc sa communication du moment? Diable qu’il avait besoin d’amis! Brûlure au premier degré.

Et c’est maintenant que je laisse les rennes de la destinée à ce petit Matthias.

Merde! Aïe! Foutue de merde! Fuck! Aïe! Merde!

Il hurla ce charmant vocabulaire en bondissant sur son siège.

Réaction appropriée de sa part alors que sur ses cuisses fumaient une tasse de noir café sur ses jeans.

Il eut en premier réflexe de jurer à peu près tout ce que les cancres amis du primaire lui eurent appris, puis cogna son poing serré sur la table dans un tonnerre à faire trembler les couverts. Il n’oublia pas non plus de grimacer de douleur à s’en tordre les traits. Parce qu’il fallait dire que la douleur était saisissante, impitoyable, ahurissante et le paralysait sur place. Mais tous ces qualificatifs n’arrivaient pas à la cheville de la beauté que son regard affronta.

Un coup de foudre, peut-être? On ne pourrait que dire. Devant le visage d’une louve, si acharnée une perfection qui n’en terminait pas de se peaufiner jusqu’au bout des doigts. Sous le regard brillant, une telle intelligence d’âme qui avait parcourut et marché des miles dans l’horreur, qui avait patauger dans  la glaise des souffrances bien trop de fois – Matthias était bien doué pour décelé les passés de douleur – et qui rehaussait un optimisme à cueillir la plus douce des fleur sur la griffe d’un monde enflammé. La délicatesse à portée de voix, à portée geste. Le cadre d’un visage offert par de pâles pétales, chevelure rose indien d’un ange rebelle qui n’avait pourtant rien de vulgaire et tout de duveteux. Quelques anneaux d’argent pour accentuer ce visage d’or, pour donner des épines à la fleur… Mais elle paraissait toujours très fragile, très précieuse. Un camouflage manqué ou un inéluctable charme… Peu importe, il craquait. Il se brisait. Se liquéfiait littéralement. Devant cette jeune femme à l’allure d’un céleste déchu, d’un céleste à lover. Qui essuyait le liquide sur ses pantalons. Et il resta les yeux écarquillés qui s’humectaient par la rosée de la belle, le myocarde qui avait oublié ses fonctions tant il était chamboulé appris à nouveau à battre. Progressivement. D’une toute nouvelle pulsation. Une statue qui fixait la bouche béate parce que jamais il n’avait contempler une telle splendeur dégagé autant d’aménité.

Réaction appropriée de sa part alors que sur ses cuisses fumaient une tasse de noir café gaffé sur ses jeans.

Il entendait ses mots. Les écouta, enfin. La souffrance revint en éclat, et il serra des dents, plissa légèrement des yeux pour l’endurer du mieux qu’il put, mais depuis trop longtemps il ne s’était pas sentit aussi bien. Et il reprit la jeune femme, l’arrêta délicatement en avalant toute la franchise qu’elle véhiculait dans ses mots. La voix de Matthias était presque chevronnant. D’émotion au fond de son foi. De douleur en couverture.

Non… Non non, c’est rien… Vous n’avez-euh… T’as pas fait exprès… Je vois bien… C’est un accident. Pas ta faute… Sur le coup c’était… Chaud mais… Ne prends pas la peine… J’ai des vêtements de rechange… Je vais bien… Je vais bien…

Ce qui avait été un dialogue de nervosité c’était terminé en soupir presque de bonheur. À la regarder. Sans même s’en rendre compte, un sourire étira ses lèvres comme un moineaux vient gazouiller sur le coin de ta fenêtre et repart : c’était doux, petit, gracieux, mais immanquable. Et à la seconde près, il aurait donné le ciel pour la voir sourire en retour.

Mais il ne put avoir cette chance. Car s’approchait celui qui semblait être le patron. Et il ne portait pas la joie sur son visage. Soyons franc, il avait l’humeur massacrante, prête à tout casser.


HRP:

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Candice Wellington


Je te regarde
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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyMar 7 Jan 2014 - 20:52

    J’étais une empotée de service ! Comment pouvais-je être aussi peu consciente de ma dextérité ou de mon corps ? Comment pouvais-je faire tomber un plateau avec un seul café sur un pauvre client ? J’étais une idiote sur patte. Je semais toujours la pagaille à chaque fois que je tenais un plateau. J’étais une gaffeuse, je le reconnaissais. Je ne m’en étais jamais cachée, mais je risquais fort bien de perdre mon emploi. Mes employeurs n’aimaient pas que je blesse la clientèle ou que je brise l’équipement à notre disposition. Bordel, je venais d’ébouillanter un client. Je risquais fort bien de remettre mon tablier et mon plateau à cet employeur qui avait eu la patience d’endurer toutes mes singeries catastrophiques accidentelles. Je paniquais tout en m’excusant des milliers de fois envers cet homme. Il ne méritait pas ce qu’il lui arrivait, mais je devais avouer que le client qui avait créé ce désordre en passant devant moi en avait beaucoup à se mettre sur le dos. Cet imbécile avait surgi de je-ne-sais-trop-où pour aucune raison. J’épongeai l’homme comme s’il était une table que j’aurais nettoyée. Je me sentais coupable pour cet homme qui n’avait décidément rien demandé. Je ne serais jamais à la hauteur de ce que j’effectuais comme tâche, j’étais trop faible pour la société. J’avais plongé après tout ; on m’avait brisé et j’avais continué à m’enfoncer toujours plus bas. Regardez-moi, j’étais un gâchis sur patte. Je n’arrivais même pas à ne pas blesser la clientèle.

    Mes excuses ne servaient à rien. Les faits étaient là, je venais de blesser cet homme dans ce café. C’était peut-être un accident, mais j’étais une piètre serveuse. Un jour ou l’autre cela aurait arrivé, je lâchai l’homme que je tapotais avec mon chiffon pour l’éponger de l’eau chaude. C’était tout simplement stupide comme réflexe. J’étais inquiète et effrayée par la suite des choses. Je risquais fort bien d’être dans la merde : encore et toujours. « Merde! Aïe! Foutue de merde! Fuck! Aïe! Merde!» C’était une réaction normale après tout, mais j’avais osé lever timidement les yeux en sa direction. Je me recourbais en me remettant à tapoter. Ce n’était pas nécessaire de poursuivre, mais je me sentais beaucoup mieux en me faisant croire de faire quelques choses. «Non… Non non, c’est rien… Vous n’avez-euh… T’as pas fait exprès… Je vois bien… C’est un accident. Pas ta faute… Sur le coup c’était… Chaud mais… Ne prends pas la peine… J’ai des vêtements de rechange… Je vais bien… Je vais bien…» J’étais une idiote. Cet homme me regardait étrangement d’ailleurs, mais je ne voyais que son regard empli de douleur. Je l’avais ébouillanté comme une idiote de première. Comment pouvais-je bien me sentir ? J’avais sur la conscience cet incident dans ma tête. Je m’arrêtai encore une fois de le tapoter le regardant inquiète dans les yeux. Il tentait de m’enlever le poids de ma maladresse sur mes frêles épaules. Non, j’aurais du faire beaucoup plus attention ou me le renverser sur moi. Je fronçais les sourcils tandis qu’il me souriait. Je venais de lui faire du mal et il n’avait aucune réaction de frustration envers ma personne. Je clignais des yeux un instant. « Je suis vraiment désolée, je n’ai pas voulu vous faire du mal, je vais… vais vous payer votre déjeuner. C’est… » Je sentis les regards se tourner vers un homme qui s’approchait de nous. Cet homme n’était nul autre que mon patron : « Candice ! Qu’est-ce que tu as encore fait ? » Je regardai mon patron complètement soumise. Je le savais consciemment que je venais de blesser un client, un nouveau client du moins. « Un accident » dis-je piteuse en baissant les yeux sur mon plateau vide dans mes mains. « Candice… » il se frotta les tempes avant de s’adresser à l’homme. « Toutes nos excuses par la maison… prenez ce que vous voulez. » dit-il en me foudroyant du regard lorsqu’il tourna les talons vers son bureau. Je soupirai bruyamment. Mon idée de lui payer le repas n’était donc pas une solution pour me faire pardonner de cet accident. Mon patron m’avait volé mon idée. Je jouais nerveusement avec mon chiffon trempé de café chaud. « Je… pour me faire pardonner… je ferai tout ce que vous voulez. Après tout, vous avez été très gentil avec moi surtout devant mon patron. Je vous dois votre gentillesse et votre silence sur la situation, même s’il a bien vu le dégât que j’ai fait sur vous. Je suis vraiment reconnaissante. Je voudrais vous remercier. Qu’est-ce que je pourrais faire pour me faire pardonner par mon dégât? » Je lui fis un petit sourire. Je refuserais tout demande sexuelle, je n’étais pas ce genre de fille. Je verrais aussi selon mes moyens ; je n’étais pas très riches et mes moyens étaient très limités, mais je tenterais tout pour me faire pardonner de ma bévue.
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Matthias

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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyVen 17 Jan 2014 - 2:03



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Lonely.


The only request.



C'était une pétrifiée figure et l'homme qui la portait qui ne sut en grand complot le faire amortir d'une chute de beauté de un mètre soixante trois centimètres. On dit que la peur glace le sang. La subjugation amoureuse, elle, lui donnait la fièvre de l'ébullition. Alors Matthias rougit.

Amoureuse, vous en serez surpris? Il ne l'était pas, évidemment. On pourrait employer divers termes sur ce coup de foudre éloquent qui seraient tous, d'une grammaire ou d'une autre, relié à cette passion du cœur. Mais le lecteur connait déjà le sort des amants qui n'en sont pas encore, l'écrivaine trouve donc le moyen d'en donner de cette nature. Toujours est-il que le nigaud devant l'ange rose de damascus oubliait de vivre et ne faisait que contempler au dialogue moyen qui pouvait lui donner la grâce de la banalité, si ce n'était de son aorte qui réapprenait le rythme peu à peu. Si bien que l'ébloui n'entendit même pas l'offre de repas gratuit. Il eut une cassure. Non pas de cet organe, mais du moment. Qui le poussa violemment sur un banc de restaurant à déjeuner vingt-quatre heures dans une ville qui n'était sienne entre le sel et le poivre, agrémenté du parfum de café toujours bouillant. Le fautif: le patron.

Il n'en faut pas beaucoup à Matthias pour éprouver une envie totale d'arracher la tête de celui qui maltraite la personne qu'il porte en poitrine - car oui, il en était probablement de ce cas, ou de favoritisme, chez le livreur de pizzas. Peu importe l'élan de ses émotions, il voulut sauter à la gorge de cet homme au caractère de bronze qui prenait la peine de cracher le venin sur la belle sans demander à la clientèle si la brûlure au troisième degré chicotait. Ce genre de meneur qui prenait le plaisir malsain à battre l'agneau pour battre l'agneau, pensa Cleveland. Son poing se serra sur la table et il étouffa ce gémissement de douleur qui se mutait maintenant en dégoût et sa haine. Et il s'excusa auprès de Matthias en jetant les tonnerres sur la mignonne gaffeuse. Et à cet offre, tout ce que le jeune homme trouva à répondre fut

Avec plaisir, l'enfoiré...

en murmure rageur à lui-même. Qui le surprit en soi de son agressivité presque gratuite lancée à ce monsieur qui n'avait évidemment rien capté et qui marchait alors vers son comptoir pour retourner à ses tâches de celui qui est important. Le frisé se jura à mordre l'intérieur de sa lèvre qu'il aurait sauté à la gorge de «cet imbécile» si ce n'avait été de cette souffrance à la cuisse qui l'empêchait de bouger ne serait-ce que l'orteil. Gâchis que de vomir cette colère sur la fleur. Elle était si gentille, si belle...

Il avait bien sûre de beautés en ces rues. Égalables ou fortiches d'aide au superficiel. Mais qu'il eut auparavant croiser une perle pouvant dégager cette douceur, ce charme et ce velours d'âme, il en aurait été de rêve. Il reporta son attention sur elle, et la braise de toute hargne se raviva à l'adoration. Cette fleur, la sylphide qui chantait, lui proposait l'infini des alambiques à tracas. Matthias fronça délicatement des sourcils en faisant yeux clos et croqua ses lèvres pour évincer ce qu'il restait de poignant mal physique. Puis il releva regard sur elle, toujours du même visage, froissant sa bouche dans un air des plus passifs, désolés et, surtout, bien penseur. Elle n'avait rien à se faire pardonner pour un accident qui était tombé à tout hasard sur ses jambes. Mais ne pas profiter de la situation, s'exclamait-il en son fort intérieur comme s'il eut été d'une idée de génie, serait un autre gaspillage à regretter pour toujours. Lui un profiteur? Non. Enfin. Peut-être. Un peu. Oui. Oui il pouvait l'être. Mais jamais à l'art d'une vipère.

N'importe quoi? il demanda comme s'il avait à fouiller dans les plus sages et abusives idées.

Toujours de cet air de réflexion pure, il pencha son menton et se donna force de se retirer de son banc pour se lever devant la serveuse. Main sur le dos du siège, autre prenant appui pénible sur la table. Force épatante pour lui et pathétique pour le public qui n'avait rien à applaudit; mais diantre qu'il avait douleur à utiliser ses jambes qui faisaient un peu plus contact sur le denim imbibé de noir et frais café! Enfin debout, équilibre précaire et fouillis de forces à de pas penser au mal, il se tint devant la dénommée Candice - nom sucré à souhait! - et continua.

Si c'est n'importe quoi alors... Alors je demande une chose, toute petite... il hésita un moment à se demander s'il avait l'air d'un réel taré à cet instant, mais n'eut le temps de songe accordé à la chose qu'il termina: J'aimerais te voir sourire... S'il te plaît...

Et comme pour l'encourager il hésita le plus timide des sourires en coin de lèvres en suppliant de ses yeux luisant derrière ses lunettes. Visage qui se rompit dans une torsion de souffrance atroce, soupir gris échappé, parce qu'une coulisse de caféine avait fait ruisseau jusqu'à son genou. Crispé et n'osant bougé, il termina donc en serrant les dents (cette fois moins romantique, il faut l'accorder):

Et... Je prendrais bien... Mon... Mon sac... Pour aller me changer...

Et il pointa le dénommé sauveur de torture qui était de l'autre côté de la banquette. Mais il supporterait pour un sourire, je vous l'assure.

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Candice Wellington


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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyDim 19 Jan 2014 - 19:53

J’étais une idiote. Une vraie imbécile. Je me sentais si mal pour cet homme que je venais d’ébouillanter. Je n’étais tout simplement pas fait pour servir les gens ; j’étais un danger sur patte qui mettait la vie – du moins leur peau et leur vêtement – en grave danger. Si j’étais ce monsieur, je serais surement du même avis que mon patron. Je n’étais pas une bonne employée. Je serais surement en train de paniquer ou d’être en colère. Je ne pouvais pas me pardonner aussi facilement. Il restait si calme devant ma gaffe, même si je voyais bien qu’il se forçait à ne pas hurler de douleur. J’avais la mine basse. J’étais prêt à faire face aux conséquences, mais je n’y étais pour rien pour mon manque de coordination. Si j’avais eu la chance d’avoir beaucoup plus de facilité à me déplacer, je n’aurais pas fait face à ce genre de péripétie où je me sentais franchement coupable. Dame nature ne m’avait pas donné ce don. Je n’avais d’ailleurs pas de prestance. C’était chiant à vrai dire ! J’aurais aimé avoir la grâce, l’équilibre et la prestance d’une ballerine. Non, j’étais plutôt une vulgaire patate difforme lorsque je me déplaçais. Je pouvais être en compétition contre Gaston Lagaffe que je serais de calibre pour le battre. Vraiment, j’étais une idiote !

Je devais décidément me faire pardonner de cette gaffe. Je sais que cela ne réparera pas la bêtise. Je ne désirais pas que cet homme ait un mauvais souvenir de mon service. Pourquoi m’en faisais-je autant pour un client ? Un client qui peut-être ne se souviendra-t-il pas dans une semaine ce qui venait de se passer ? Oui, je l’avais ébouillanté, mais je ne l’avais pas fait exprès. Je m’excusais assez pour qu’il comprenne que j’étais choquée par ce qui s’était passé. Je devais lui laisser le choix de faire ce qu’il veut ! « N'importe quoi? » J’hoche de la tête. Oui, c’était n’importe quoi sauf qu’il y avait une limite de ce que j’étais capable d’accomplir. Je n’accepterais certainement jamais de faire des faveurs sexuelles à un homme bien que j’avais faillit me descendre à ce niveau lorsque j’avais eu quelques problèmes. Enfin, aujourd’hui il m’était impossible de me manquer autant de respect. J’avais appris à me respecter après ma thérapie. C’était un premier pas vers la rédemption. Je m’en avais fait assez du mal lorsque j’avais pris mes quelques doses tous les jours. Enfin, il pouvait choisir ce qu’il voulait en autant que ce soit faisable.

Il se lève devant moi. J’étais petite, il me dépassait de plusieurs têtes. Je recule tout doucement pour lui laisser de l’espace pour se lever. Je vois qu’il souffre encore. « Si c'est n'importe quoi alors... Alors je demande une chose, toute petite... » J’attends sa demande redoutant ce qu’il pourrait bien me sortir. J’étais terrifiée à l’idée de le fâcher, mais en même temps je devais me respecter. Je ne devais plus me laisser avoir par un quelconque beau parleur qui voudrait m’offrir la liberté. J’avais connu amèrement la prison. « J'aimerais te voir sourire... S'il te plaît... » Mes yeux s’agrandirent comme des soucoupes. Je ne m’attendais pas à ça. J’étais curieuse de savoir pourquoi il n’avait pas eu une demande déplacée ou tout simplement des plus inusités. Je regarde son visage qui tenta de simuler un petit sourire, mais j’ai cru comprendre aussi la douleur sur son visage. Mes yeux se remplirent de larme. Je reste silencieuse plutôt continuant de le regarder. « Et... Je prendrais bien... Mon... Mon sac... Pour aller me changer...» Je regardais dans la direction qu’il me montrait. Je me déplaçai instinctivement en direction de ce dernier pour aller le chercher le lui remettre. Je pris le sac en lui remettant le sac de ce gentil homme. « Je vous ai fait du mal, j’ai du mal à sourire parce que vous êtes si gentil… je vois que vous avez mal. » Je le vouvoyais. J’étais soumise puisque j’étais qu’une simple employée de café qui ne méritait pas autant de bon cœur. « Venez, je vais vous reconduire vers les salles de bain. » Je l’invite à me suivre vers les toilettes, mais je devais respecter mon engagement de réaliser ce qu’il voulait. Durant notre courte promenade jusqu’au toilette, je cherchais désespérément le moyen de ne plus sentir cette tristesse au fond de mon âme. Je pensais à des petits chats. Qui n’aimait pas les petits chats ? Je souris en imaginant un petit chaton venant vers moi. J’avais stoppé net devant la porte de toilette avant de me retourner vers lui avec un large sourire timide. « Je m’appelle Candice, je vous souris… parce que j’ai pensé à des chats et des petits chatons. Qui ne pourrait pas sourire en voyant des beaux petits chatons ? C’est une question existentielle… qui n’est pas capable de sourire devant des adorables petits chatons ? » Mon sourire s’agrandit d’avantage. « Mais vous, vous aimez les chatons ! Ils sont un peu comme moi… pas très agiles sur leur patte, mais ils deviennent très habiles… j’espère que je le sois tout autant ! » Je regarde le sol un peu intimidé par l’homme. J’étais gênée.
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Matthias

Matthias P. Cleveland


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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyJeu 23 Jan 2014 - 22:12



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Lonely.


in the time of the bathroom



Et sous sa réticente douleur, il priait, le pauvre, de voir le sourire sur les lèvres d'une rose bonbon. Elle était une fleur. Il n'y avait pas à redire sur ce fait de pétales. Une douce colombe qui apportait l'étendard sur le cœur et le noir café sur la cuisse. Il en valait de cette peine, et de mille autres encore. Entre ses yeux plissés de l'abandon d'une bravoure à la douleur apparente, il y avait, sur un des plus beaux visages, la franchise de quelques paroles.

Aucun sourire, mais une vérité à faire fondre l'âme. Et par dessus ces parfums de conversations, il y avait cette Candice qui le trouvait gentil. Il y avait de quoi donner la force d'une armée à Matthias pour qu'il trouve les jambes à se rendre à la salle de bain avec son sac en main. Quelque chose à faire éclater l'aile gauche de son myocarde - et rien de moins. Pour ce jeune homme, se faire qualifier du compliment le plus riche qui soit à ses yeux était suffisant pour le faire tomber amoureux. Non non non! Il n'était pas amoureux. Pas encore. Il ne pouvait que la trouver charmante, rayonnante, pétillante, adorable, mignonne, craquante, douce, respectueuse, incroyablement aimable, délicate, fragile et à lover... Mais n'allez croire qu'il était déjà tombé. Non, il parviendrait à lui trouver davantage de raisons pour s'éprendre de cette brin de femme qui lui était facilement une tête plus petite. Celles qu'il lui susurrerait à l'oreille, un jour...

Matthias se laissa reconduire jusqu'à la salle de bain. Boitant légèrement pour empêcher le plus possible la friction du pantalon sur ses jambes qui hurlait. Voyage qui s'éternisait sur quelques gémissements entre ses dents serrées. Il avait connu bien pire après tout. Rien d'aussi vif et compacter à la seconde sur sa peau à frais, mais il avait vécu pire. Sans doute? De toute manière, il devrait endurer pire d'ici les trois prochaines années à venir. Et pour une fois, cela, il en était que trop conscient. Un endurcissement ou un pratique, une épreuve à surmonter pour cueillir un sourire sur des lèvres de fleur. Une rêvasserie du temps d'une marche. Elle était un nuage rose.

Et enfin, à la porte de la salle de bain, il reçu l'offrande. Un arrêt brusque qui fut hélistation de son équilibre précaire, et, main sur la poignée, il se tourna vers la belle qui lui montrait ses blanches dents. C'était une beauté. Une joie, de peu superficielle, peut-être forcée, mais qui rendait une vie exquise et pure à ce visage d'ange qui voulait sortir de l'ordinaire. C'était un large sourire timide, comme lui il lui rendit en retour. Mais les yeux à Matthias, eux, flottaient dans la contemplation. La fleur, devenait colombe, puis chaton. Oui, elle était tous ces miels à la fois. Sa voix était un lit sur lequel il aurait put s'étendre et se coucher à la Morphée pour des siècles. Un chaton. Un colombe. Une fleur. Un ange. Elle était parfaite, à dire vrai. À ses yeux, une étoile, à ses mots, un soupir rattrapé. Dans l'air, un rire de velours, rauque mais de velours.

Oui... Oui j'aime les chatons. Et toi, tu... Tu es adorable. Vraiment...

Mal aise. Gêne. Oops. Froncer les sourcils. Se gratter la nuque. Et ferme ta gueule pour une fois. Qu'il se disait. Paraît pas pour un con, pas devant elle. Il hocha la tête pour la remercier en passant d'un teint blanchâtre à l'écarlate des rubescents. Il tourna la poignée. Se cacha dans la salle de bain en claquant presque la porte derrière lui. Et son cœur fatigué lui donnait l'aorte difficile à respirer. Il n'était pas pour lui dire un au-revoir de cet façon. Il n'était pas non plus pour la laisser filer. Le temps était un miracle en sa présence, même dans cette salle de bain crade séparé d'une porte couinant à la climatisation trop bruyante pour rien. Pourquoi ne l'avait-il pas invité à dîner plutôt que de lui demander bêtement de sourire? Pourquoi? Il aurait frappé contre le mur sa tête si le moment avait été opportun. Mais plutôt, il lança ce mot à l'empressement et le sursaut

Candice!

à travers la porte du petit coin. Il ne savait trop si elle était toujours derrière, ni même si ses pantalons étaient foutus à jamais dans ce laps d'attente - mais ça, il s'en balançait. Il voulait se rattraper. Tenter le tout pour le tout. YOLO qu'il se disait après tout... Et si ça n'avait été de ce mur de bois qui les séparait, jamais il n'aurait eut courage, probablement, d'offrir le rendez-vous à l'ange. Car son myocarde pompait si fort, ses tempes battaient le stress, son visage - le miroir à sa droite le prouvait - devenait brûlante comme le néon vrombissant au dessus de sa tête. Sans perdre une seconde:

Candice... Je sais pas trop si... T'es toujours là mais... Je sais pas trop... Mais peut-être que... Des fois... Je suis à Atlantas pour vraiment pas longtemps... Et... Je te trouve... Vraiment gentille... Aussi... Je veux dire... Pas parce que... Peut-être en fait qu'on... Bah que tu pourrais... Je dis ça... Mais...

Le mur d'à côté lui chuchotait de venir fracasser son crâne débile contre ses carreaux de céramique. Il se racla la gorge.

On pourrait souper ensemble... Peut-être? Si tu veux... Je veux dire...

Il chercha en sa mémoire une invitation aussi piètre et ne put que compter Daffy Duck des Cartoons. Et encre là, il avait fait preuve sûrement de plus de prestance que lui. Il se mordit les lèvres et c'est plus sans espoir qu'il déballa son sac pour y extirper un vêtement désiré fripé. Candice était probablement retourné à ses clients de toute façon... La prochaine fois, il y pensera plus tôt. Quelle prochaine fois?

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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyMar 4 Mar 2014 - 23:05

Je me sentais terriblement mal pour cet homme que je venais d’ébouillanter avec le café spécialisé. Je m’étais attendue que Matthias m’engueule pour ce que je venais de faire même si c’était un accident. C’était une réaction presque normale. Malgré ma timidité, je n’aurais probablement pas resté aussi calme. J’étais épatée par sa gentillesse, mais je n’arrivais à avoir l’esprit tranquille devant le désastre que j’avais commis. Je m’étais fait engueuler devant tout le restaurant par mon patron, mais cela m’importait peu. J’étais plutôt triste d’avoir blessé quelqu’un bien que ce soit un accident. Parfois, les accidents nous mettent dans des états de mal être intense ; celui-ci en était une sans aucun doute. Nous avions quitté la vue des autres clients qui nous fixaient comme des animaux dans un cirque. Je me sentais un peu plus à l’aise bien que j’étais une vraie merde à mes yeux. Une grosse chiotte plein de merde ! Je vous jure, je me sentais pas très à l’aise avec ce malheureux incident. Je devais au moins me montrer des plus aimables avec cet homme gentil. Je le reconduis au toilette tentant bien que mal de retrouver mes esprits pour exaucer l’un de ses souhaits en lui souriant. J’avais pensé à de petits chatons. Tout le monde aimait les chatons ; on ne pouvait rester sans émotion ses petites bêtes ! Je ne me voyais pas en mesure de résister aux petits chatons. J’étais si faible devant ces petites créatures. Enfin, elles me donnaient tout de même la force de sourire à mon bienfaiteur souffrant. « Oui... Oui j'aime les chatons. Et toi, tu... Tu es adorable. Vraiment... » Je le regarde en battant des cils un peu surprise de me faire ainsi traiter. Il était loin d’être méchant, mais je n’avais l’habitude de me faire ainsi traiter. J’étais gênée, mais je fis comme si je n’avais rien entendu. Il semblait mal à l’aise.

Il entra dans la salle de bain durant que j’attendais devant la porte. Je le suivrais jusqu’à la sortie de ce petit café. Je veillais sur lui puisque je lui avais fait du mal. Je n’étais pas ce genre de femme qui acceptait le fait de causer du tort. J’avais souffert de la méchanceté d’une personne qui était supposé me protéger autrefois. Je comprenais l’étendu des dommages qu’une personne méchante et sans pitié pouvait faire. Je n’avais rien fait de tel, mais la moindre des choses étaient de l’aider. J’avais à rembourser une certaine dette vis-à-vis la société qui avait effectivement payé ma réhabilitation. Matthias était surement l’un des contribuables qui avaient fourni à ma réussite. Enfin, je ne pouvais lui avouer cela à notre première rencontre surtout que je venais de lui faire du mal à sa cuisse. J’étais de l’autre côté de la porte à fixer un point du mur que je trouvais sale. Ce n’était pas les travailleurs de soirée qui prenaient soin de la place. Je me doutais que les autres – surtout des étudiants – passaient leur plus clair de leur temps à discuter qu’à faire le ménage sur la feuille, mais je n’étais pas du genre à me plaindre pour la malpropreté des lieux. Je me doutais que si un client prenait la peine de regarder un peu plus clairement le coin des toilettes, ils se plaindraient du manque de soin. Enfin, c’était mon travail ; je devrai y faire un tour avant la fin de mon quart. J’entendis pourtant cet homme m’interpeller. « Candice! » Je tendis l’oreille. « Oui ? » dis-je machinalement. « Candice... Je sais pas trop si... T'es toujours là mais... Je sais pas trop... Mais peut-être que... Des fois... Je suis à Atlantas pour vraiment pas longtemps... Et... Je te trouve... Vraiment gentille... Aussi... Je veux dire... Pas parce que... Peut-être en fait qu'on... Bah que tu pourrais... Je dis ça... Mais... » Je croyais qu’il ne m’avait entendu à travers la porte. Peut-être ne m’étais-je pas exprimée assez fort ? Cela ne me surprenait pas. Malgré mes cheveux roses, j’étais toute de même assez discrète. Je regardais la porte de la salle de bain en attendant la suite toujours silencieuse. « On pourrait souper ensemble... Peut-être? Si tu veux... Je veux dire... » J’étais stupéfaite. Je n’arrivais plus à respirer. Devais-je accepter l’invitation d’un homme inconnu? Bon d’accord, je ne connaissais pas beaucoup d’homme dans mon entourage. Je restais un long moment silencieuse avant de décider à me répondre. « Oui, je veux bien souper avec toi, Matthias. » Je lui devais que pour la gaffe que j’avais commise. J’avais promise de tout accepter. « Mais… je t’invite chez moi. Je ferai des pâtes à souper… si ça ne te dérange pas ! J’habite tout près… juste au-dessus… » Je souriais bêtement à la porte. C’était terrible à quel point j’étais timide. « Tout va bien là-dedans ? » dis-je en faisant un pas vers la porte mais pour une façon inexplicable, mes pieds s’entremêlèrent. Ma main se posa sur la poignée de porte. La porte s’ouvrit. Je tombai littéralement dans les bras de Matthias. Par contre, je ne lui avais ouvert la porte en pleine face. Je ne sais par quel moyen, mais nous étions indemne. « Je crois que je suis un peu… trop dangereuse pour toi, Matthias… j’ai encore essayé de te faire du mal… je crois que la porte aurait été plus douloureux que le café. » Je souris timidement toujours dans ses bras sans trouver la force de repousser, j’avais encore une fois frôlée la catastrophe.

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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyMer 12 Mar 2014 - 15:39

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Message reçu, aujourd'hui.

Menteuse ! Menteuse ! Tu ne fais que te rendre intéressante, tout le monde le sait. Menteuse !
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MessageSujet: Re: Lonely Lonely EmptyDim 16 Mar 2014 - 1:25



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Lonely.


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Les coïncidences sont telles formidables qu'elles en frôlent le cocasse, mais restent bien rose. La climatisation éternelle de la salle de bain fusait dans les néon jaunâtre de ce petit café. Tout cela donnait une impression de déjà vu à Matthias. De mille fois déjà vu. Comme dans n'importe quel autre salle de bain de restaurant. Un confort. Mais cette fois, agrémenté de la voix contre porte d'un ange à chevelure rose.

Le jeune homme venait tout juste d'émettre sa proposition que Goofy lui-même aurait trouvé maladroit. Que le roi de la comédie aux oreilles pendant aurait incarné juste avant son traditionnel ''That's All Folks!''. Matthias soupira. Deux fois. Trois fois. Son cœur battait à tout rompre parce qu'il venait d'invité l'ange de ses rêves à dîner. Bien sûre qu'il ne savait pas qu'il s'agissait de l'ange de ses rêves et tourment. Mais moi, je le sais. C'est ce qui est important. Et pour rien il avait traduit son pouls de tambours cuisant le stress. De l'os à la moelle. Il en tremblait presque. Et comme réponse, la porte qui était le visage de la mélodie de son amour à venir se faisait muette. Totalement muette. Le livreur de pizza fixait la porte qui lui parlait depuis la bouche de Candy. Air de gaffe. Air d'espoir. Grimace d'échec cuisant. Le visage même que l'on fait quand on met accidentellement le pied dans une chaudière d'eau sale. Et ses cuisses lui chauffaient comme il en était inconcevable d'imaginer.

Alors il pencha le menton et soupira - encore, oui! - de chagrin. Se traita d'imbécile pour la cause. Bien sûre que la belle avait fuit, qu'il se ramonait en crâne. Évidemment qu'elle avait prit poudre d'escampette. Qu'avait-elle à voir à un rendez-vous galant d'un inconnu à l'air nigaud qu'elle venait d'ébouillanter par erreur? C'est lasse qu'il changea ses pantalons et essuya ceux souillés depuis le robinet et le papier brun cliché des toilettes publics.

Et qui transperce le bois de la porte capricieuse, la voix de l'ange rose qui advenait à être une clochette de soie à ses tympans. Le jeune homme s'immobilisa et cligna ses écarquillés dans le vide à battre ses cils plus d'une fois. Il ne croyait pas les paroles. Il avait halluciné? Candy l'invitait chez elle à manger des pâtes. Rivière de son aorte qui s'affole à la plus grande des joies. Comme si son cœur revenait à la vie. Il était immortel, maintenant, même jusqu'au dessus de la mort imminente! Matthias se mit à sourire tout bêtement, qu'il en aurait été plus heureux on lui aurait greffé un myocarde en or pour supporter tout le poids de son bonheur. Et l'ange rose lui demanda si tout allait bien, question à laquelle il ne répondit pas. Parce qu'il souriait dans le vide comme un cancre de la réponse et parce qu'il était au bord du rire inutile et léger. Il rangea rapidement son pantalon maintenant souillé dans son sac et approcha sa main de la poignée de la salle de bain pour retrouver le visage qui le faisait chavirer. Et celui-ci vint s'écrouler contre lui. Tout simplement. Comme ça. Matthias ne comprit trop, tout c'était passé très vite. Mais je peux vous affirmer qu'il avait vu la porte s'ouvrir sous ses yeux et un ange rose lui tomber dans les bras, comme si elle trébuchait d'un blanc nuage pour venir s'évanouir sur son cœur.

Matthias ne put faire autrement que de l'attraper délicatement dans ses bras. Un réflexe qui était bien plus appréciable que de laisser la pauvre se cogner le nez contre les carreaux plus très blancs de la pièce, vous en conviendrez. Et lui sourit. Elle se dit maladroite. Et il lui sourit. Matthias entendu un cellulaire vibrer. Et il lui sourit. Il ne pouvait faire qu'autrement que de lui sourire et la regarder dans les yeux. À sentir sa peau de lait tiède dans ses mains qui osaient à peine la toucher, comme s'il tenait une précieuse porcelaine dans ses paumes grossières. Elle lui sourit timidement en retour. Elle était si belle, surtout quand elle souriait contre ses yeux de milles étoiles qui pleuraient. Toutes. C'était le plus beau des portraits.

Vraiment..? Tu acceptes mon invitation..? d'un ton ahuri et comblé.

Parce qu'il n'en revenait pas encore. Drôle de question puisque c'est plutôt elle qui l'invitait chez elle. Il n'avait pas bougé. Toujours les deux étaient dans le cadre de la porte à retenir la catastrophe. Et la poitrine de l'homme s'enflammait et se soulevait gaiment. Puis, faute d'avoir l'air ridicule trop longtemps, il aida la jeune femme à se remettre sur pieds en rougissant. Parce que oui, la situation était cocasse et gênante, tout de même. En se grattant la nuque:

Toi? Trop dangereuse pour moi? dit-il en riant. Il la trouvait mignonne à souhait et en avait la tête légère. Et même que tu échappes un piano sur mon pied je ne pourrais t'en vouloir ou avoir mal. Sinon, je penserais à des chatons...

Et il lui sourit tout bonnement. La contempla, tout simplement, à laisser planer trois temps de silence pudique. Il ne remarqua qu'à cet instant une éclaboussure de noir café séché sur sa joue. Et de son pousse fin, il le lui enleva tout en douceur. Se demanda ensuite pourquoi il venait de faire ça. Pourquoi il venait de faire ça?! Candy allait le trouver plus que bizarre. Sinon trop attentionné pour rien. Il secoua sa tête en fronçant les sourcils - il devait sortir d'un rêve! - et se racla la gorge en disant, tête baissé:

Écoute... Je serais... Ravis... De venir manger des pâtes avec toi ce soir. À quelle heure termines-tu ta journée de travail?

Et remonta son menton, un sourire minime et inhibé. Et un regard franc, qui portait une délicate flamme.

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