Secret de bénévole

☇ Alors que la soirée caritative s'est terminée par beaucoup de frayeur, quelques blessés et surtout un bâtiment incendié, la ville demande à ses habitants de venir rechercher leurs effets perdus dans la panique. Des bénévoles sont appelés sur place pour aider à déblayer les ruines. Tous mettent du leur pour arranger ce coin de la ville mais rien ne dit que la journée de travail sera tranquille...

PARTICIPANTS :
- Amanda Howell
- Ian Huston
- Tyee H. L. Daendels
- Daphne A. Wright
- Anakin S. Vincenzo
- Isabelle L. Harries
- Penny E. Ribbs
- Linus O. Chatwood

En temps normal, Ian n'aurait jamais fait ça. Se bouger pour les autres tout ça... Non merci. Mais là, c'était différent. Ça il avait été là, il avait assisté à l'incendie. Alors ce matin là, en se rendant sur les lieux du crime - car oui, Ian était bien sûr et certains que l'incendie était volontaire - il avait mis son égoïsme de côté. Il avait rejoins le petit groupe de bénévole, et les avait salué à la va vite. C'était sans doute le plus jeune du groupe -pour changer - mais bon, au pire... Il balaya des yeux les ruines, lâchant un long soupire. Il remarqua alors à quelques mètres son amie Amanda et lui fit un petit signe de la main. Il s'approcha d'elle, souriant comme à son habitude et, les mains dans les poches, tenta d'engager la conversation.

J'espère qu'on va vite retrouver celui qui à fait ça...

Il garda pour lui la suite "pour éviter qu'il recommence, franchement, ça serait con" mais il la pensait tellement fort qu'il était sûr que son amie avait comprit le message. Il lui demanda alors comment elle allait depuis leur dernière rencontre et se baissa pour ramasser le bout d'un châle calciné. -W était derrière tout ça, et il savait que -W était capable de bien pire.

Secret de bénévole ou, apprendre à travailler ensemble.

La journée promettait d'être forte. Les efforts à fournir seraient conséquents et le travail en compagnie d'autres bénévoles s'annonçait plutôt difficile. Daphne semblait toujours volontaire pour aider, elle était toujours la première à accepter ce genre de mission. Ce n'était pas le problème. Non. Le problème, c'était les autres. Elles n'avaient pas envie de les voir, elle n'avait aucune envie de parler avec eux, de devoir conserver un sourire feint sur le visage. Sociable, elle l'était, mais seulement dans ses bons jours et aujourd'hui, malheureusement, n'en était pas un. Tout ce qu'elle pouvait espérer de la journée était que le travail soit moins important que prévu et que tout soit achevé avant le soir. Encore une fois, ce fut un espoir vain. Arrivée devant la cause de leur présence, elle esquissa une grimace plutôt voyante. Le bâtiment avait été imposant autrefois ... elle aurait du se douter que le travail serait aussi imposant. Tout était à refaire.Il n'y avait plus que des débris. L'incendie avait tout ravagé. D'après le journal, il s'agissait là d'un acte revendiqué par un certain W, personnage dont, hormis sur le papier, elle n'avait jamais entendu parler. Daph pensa de suite à un groupe d'opposant à la monétisation de la ville, très important et surtout en guerre avec le travail que la famille Warren avait accompli. Elle ne connaissait cette famille que de nom, pour avoir fait la une pendant des semaines. Influents et importants pour Lakeview, ils avaient notamment aidé à la naissance de ces salles de réception et de certaines soirées à but non-lucratif. Ils paraissaient être des personnes concernées et Daph ne comprenait pas l'engouement de chacun pour dire que ces gens avaient été assassiné. Mais elle ne s'y intéressait pas plus que ça. Pour tout dire, elle avait tant à faire avec sa propre vie et sa propre famille qu'elle ne prêtait pas trop attention au voisinage. Elle n'avait rencontré pratiquement personne mais la journée d'aujourd'hui risquait de changer la donne.

Maintenant sur le chantier, Daphne dénombra six personnes. Ils se mettaient déjà à l'oeuvre. La jeune femme retroussa à son tour ses manches et s'avança. Elle souffla un coup et tenta de soulever une grosse poutre avant de se  rendre à l'évidence : il fallait viser plus petit pour commencer. Ramassant des morceaux calcinés de ce qui devait être des rideaux, elle aperçut un septième bénévole. Elle s'arrêta et le regarda, le visage fermé. La suivait-il ? S'avançant vers son frère d'un pas rapide, elle croisa les bras devant lui et dit plutôt sèchement : « Alors comme ça tu me suis ?! ».

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Anakin connaissait la ville depuis qu'il était tout petit. Il y passait ses vacances avec sa famille et il avait tellement de chances d'aller aux États-Unis malgré le peu de moyens qu'ils possédaient. Tout ceci pour dire que le jeune homme n'avait jamais mais jamais entendu parler d'un certain W. Quand il était de retour, il y avait cela quelques mois Anakin pensait qu'il s'agissait juste un petit groupe qui voulait attirer de l'attention, qui ne méritait pas son attention. Jusqu'à l'histoire de l'incendie. Anakin s'était en train de se dire que ce groupe pouvait être dangereux tout d'un coup, ils pouvaient être capable de faire pire qu'un incendie. Ce n'était visiblement que le début. W semblait porter en grippe la famille Warren. La famille, où les gens étaient assassinés. Ça faisait froid dans le dos. Le jeune homme trouvait tout ceci assez louche et ne pouvait pas s'empêcher de se poser des questions. Les informations concernant cette famille et W avaient fait la une dans les journaux. Anakin avait appris que les gens recherchaient des bénévoles pour aider à débarrasser les débris de l'incendie. Il s'était donc porté volontaire bien qu'il ne connaissait pas grand monde à Lakeview. C'était une occasion pour lui de faire des nouvelles rencontres,  sans doute des retrouvailles.

« Cléa ? Je vais sortir. Daphne n'est pas là ? »

Sa petite sœur lui répondit que non, elle était sortie dehors pour faire un tour. C'était donc Cléa qui gardait Gabriella et Roméo. Quant à Lily, il préférait pas y penser. Il ne mit pas tellement de temps pour arriver à l'endroit de l'incendie. Il put voir un groupe de personnes qui étaient sans doute des bénévoles. Anakin n'aimait pas trop rester chez lui, à ne rien faire. C'était sans doute pour cela qu'il s'était porté volontaire. Il pensait que ça pourrait lui changer les idées. Il avait commencé à ramasser des débris un peu volumineux, ce qui devrait être des morceaux de bois. Après les avoir déposé, il fut rapidement accosté … Par sa sœur. Chose qu'il ne s'attendait pas. C'était donc sa sortie de la journée ? Ramasser des débris ? Anakin croisa ses bras, sans montrer sa surprise et gardant son calme avec un léger sourire amusé de la situation:« Disons que ce sont les hasards qui font les choses...»

© charney

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Mini-intrigue

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Les décombres de la salle des fêtes étaient encore pleins de cendres, les démolisseurs venaient d'achever la destruction du bâtiment qui avait accueilli la soirée caritative annuelle, mais aucun travail de déblayage, de nettoyage, n'avait été entrepris. La jeune blonde était là, avec quelques autres personnes, pour effectuer cette tâche loin d'être plaisante bénévolement. Ce n'était cependant pas par charité que la trentenaire participait. Comme tout le monde dans cette ville, elle voulait savoir qui se cachait réellement derrière -W, sauf qu'elle, elle passait à l'action. Son ambition et ses études de journaliste n'y étaient pas pour rien ! Oh, bien sur, elle savait pertinemment qu'elle prenait des risques, beaucoup de risques. -W était impitoyable, et s'il ne l'avait pas encore attaquée, cela n'allait sans doute pas tarder. Pour Amanda, une course contre la montre était engagée. Elle devait trouver des informations, et les envoyer au Lakeview Herald anonymement pour faire trembler -W avant que lui n'essaie de la faire chuter. De plus, si elle arrivait à le coincer, cela lui assurerait un poste haut placé dans le journal local.
Ian aussi était là, cela l'avait un ou surprise au début, mais on n'allait pas cracher sur de l'aide supplémentaire. Il lui dit qu'il espérait qu'on mettrait bientôt la main sur le coupable de cet horrible acte.

"J'espère aussi, à mon avis cet acte n'est qu'une mise en bouche, et je ne veux même pas imaginer la suite si on ne fait rien... J'arrive même pas à croire qu'il y ai des détraqués de ce genre sur cette planète ! Heureusement qu'il n'y a pas eu de mort... Tu y étais toi, a la soirée ?" demanda-elle au jeune homme. La journaliste était bien déterminée à allier recherche d'information et nouvelles relations parmi les habitants de la ville. Elle voyait à quelques mètres d'elle deux gens qui discutait, leur échange semblait assez froid. Mais pour l'instant, elle restait avec Ian.

© Grey WIND.

Secret de bénévole ou, apprendre à travailler ensemble.

Apprécier une journée de solitude. Apprécier le fait de n'avoir de rendre de compte à personne, d'être libre. Apprécier le fait de pouvoir rendre service sans rien attendre en retour. C'était ça. C'était le but de la journée, du moins, ça l'était pour Daphne. Elle savait qu'ici, personne ne viendrait la chercher. Elle savait que les enfants étaient entre de bonnes mains. Elle savait qu'elle aurait la paix, tout simplement. S'accorder un peu de temps, c'était sans doute ce qu'elle n'avait pas fait depuis quatre ans. Toutes les journées étaient un nouveau défi, contenant de nouveaux obstacles. Enfin. Elle pouvait espérer se décharger un peu de tout ce qu'elle avait accumulé au fil des ans. Et pour cela, rien de mieux que le travail physique. Source de renouvellement personnel. Finalement, ce n'était peut-être pas tant une mauvaise chose que sa famille ait réapparu plus fortement dans sa vie. Si au départ, elle avait vu ça comme une invasion, l'invasion de son univers, elle devait reconnaître qu'à présent, sans eux, elle aurait lâché prise. Elle aurait sans doute déversé sa frustration, son désespoir, sa peur et sa colère bien moins sainement qu'aujourd'hui où elle soulèverait des difficultés qui lui feraient oublier tout ça. Qu'Anakin et Cléa soient là était sans doute un mal pour un bien. Les enfants n'étaient pas délaissés, elle se sentait enfin entourée et elle pouvait profiter de sa famille, comme avant. Quant à Phyllis ... c'était Phyllis mais Daphne restait contente de la savoir non loin et surtout d'avoir eu l'occasion de la revoir. Certes, tout ce petit monde occupait une place importante dans l'appartement, le rendant presque invivable, chacun marchant sur les pieds des autres mais la contre-partie valait bien ces désagréments.

Aussi, voir son frère débarquer sur son chantier, celui qu'elle avait pris soin de choisir de façon à être certaine d'être seule, la mettait quelque peu en colère. Pourquoi ? Elle voulait juste un peu d'espace aujourd'hui. Néanmoins, elle ne restait pas bien longtemps en colère contre son frère tout juste exaspérée. « Davvero ? ... Non è possibile ... » Léger mouvement pour lever les yeux au ciel Daphne renchérit aussitôt : « Bon, puisque tu es là, tu m'aides pour ce gros bout de bois ? » Quitte à ce qu'il soit là, autant le faire travailler un peu. Elle passa devant deux personnes -Ian et Amanda- qu'elle ne connaissait pas et se contenta de les saluer poliment : « Bonjour ! » Avant de se pencher pour saisir le poutre recouverte de cendre, attendant qu'Anakin lui prête main forte. Daphne esquissa un sourire en imaginant le pourquoi de sa présence ici et ne put s'empêcher de lui faire la réflexion. : « Tu sais que c'est du bénévolat et non pas un défilé de mode ? Tu risques de ne pas beaucoup croiser de filles à déshabiller par ici ! »

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Secret de Bénévole

Il était bien assez surpris de croiser sa soeur dans les chantiers. Anakin n'aurait jamais imaginer de faire ces retrouvailles de la journée. Souvent il proposait des sorties avec elle, mais rarement il les obtenait. Parce qu'elle devait s'occuper de Roméo et de Gabriella, surtout quand personne d'autre n'était là dans l'appartement. C'était vrai, il arrivait à Anakin ne pas venir un soir dans l'appartement, la raison restait secrète pour les enfants, mais tellement évidente pour les adultes. Le jeune homme avait été mal accueilli au départ, parce que sa soeur Daphné lui en voulait un peu d'être parti. Elle ne voulait se faire aider, se faire soutenir, du moins c'était ce qu'elle montrait et lui compliquait un peu la tâche. C'était sans doute pour ça que Cléa était venue pour l'aider. Mais en tout cas, avec l'arrivée de Lily, c'était le retour d'une famille complète, réunie à nouveau. Comme elle était, il y avait cela des années. Rien qu'en y pensant, Anakin voyait cela comme une occasion de se rattraper. Ça allait faire des mois qu'il était resté, en même temps il venait tout juste de trouver un boulot. Mais étant en congé, il ne savait pas du tout quoi faire. Kiny aurait pu faire une sortie avec sa soeur Cléa, mais cette dernière était vaqué à ses occupations et n'allait sans doute pas tarder à sortir dans la soirée - tout comme lui d'ailleurs. En même temps, le jeune homme s'était porté volontaire pour aider et ne pouvait pas décommander cela à la dernière minute.

Bon, ok. Croiser sa soeur par pur hasard, heureusement que ce n'était pas comme ça tout les jours. Sinon Daphné finirait par croire que son grand frère la suivait tel un ange gardien. Ça l'aurait rendue folle en même temps ! - d'un autre côté, il était bien capable de faire cela. Mais il ne le ferait pas.  Aaah, Daphné toujours à se mettre en colère quand elle trouvait son grand frère dans les parages, surtout quand elle pensait être tranquille pour la journée. Anakin soupira en la voyant lever les yeux rapidement au ciel. Mais elle se calmait très vite, elle lui demanda de l'aider à soulever une poutre. Il n'avait pas besoin qu'elle le lui montre, il savait du lequel elle était en train de parler " Nessun problema sorella." fit-il en la suivant avec un léger sourire. Anakin s'était attendu à ce qu'elle lui demanderait de l'aide, parce que tout de même. Certains débris étaient loin d'être en petites masses. Il salua à son tour quand il passa devant deux personnes qui étaient en train de se parler et qui se connaissaient " Bonjour. " Il se mit en face de sa soeur et se pencha lui aussi pour saisir la poutre, sentant sur ses mains les cendres glisser. Ce n'était pas forcément agréable. La remarque de sa soeur le fit sourire, Anakin laissa échapper un léger rictus: " Je ne fais pas que de chercher des filles dans ma journée !" enfin plutôt dans la soirée, mais il lui arrivait dans la journée... Il regarda sa soeur, lui disant qu'il était prêt à soulever. " uno due tre " et ils soulevèrent la poutre pour se déplacer ensuite. " Et toi ? Une envie d'aider et de t'occuper ? " lui demanda-t-il à son tour durant le déplacement  

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Secret de bénévoles.

Si tu veux la paix, prépare-toi à la guerre. ━ Locution latine.

Un panda. À force de se frotter les yeux, il ressemblait à un panda.

La légende changeait d'une version à l'autre, mais toutes s'accordaient sur le fait que le sacrifice d'une enfant était nécessaire. Les pandas, alors d'un blanc immaculé, s'approchaient du bûcher éteint et y ensevelissaient leurs lourdes pattes. Ils s'embrassaient de tristesse, épongeaient leurs larmes avec leurs paumes, et ainsi la cendre épousait leur poil, dessinant les tâches fort caractéristiques. Mais c'était faux. Aucun panda ne pleure la mort d'une enfant. Aucun panda ne se recueille sur une tombe infantile. Pas de fleurs, pas de peine, rien. Et c'était tant mieux. Il regardait ses mains, soupirait. Pas besoin de miroir pour deviner les cernes tracés à la suie sur son visage, à l'instar des traînées de poudre sombre recouvrant ses bras. Le chantier était titanesque pour les faibles moyens déployés, quelque chose qu'il avait du mal à comprendre. La catastrophe avait défrayé la chronique : les médias, télévisuels, radiophoniques et papiers en avaient fait leur information principale pendant plusieurs jours. À entendre les témoignages, il ne s'agissait pas d'un simple incendie. Non seulement criminel, c'était un symbole qui était parti en fumée. Rien d'étonnant de la part de -W, finalement. Autant de bruit aurait dû susciter l'intérêt des équipes de déblayage, des architectes. Nombre de collectes avaient vu le jour dès le lendemain de l'incident, ne manquait qu'une cellule psychologique pour accueillir les victimes, par chance toutes saines et sauves.
L'espace d'un instant sur le terrain calciné, Tyee avait pensé à sa grand-mère, à sa famille. Surtout à Lieb. Elle seule avait pu voir ce que pouvait faire le feu, elle seule savait comment en guérir. Cette vieille dame n'avait de cesse de scander qu'elle enlevait le feu, et il fallait reconnaître qu'elle avait raison. Tyee aussi enlevait le feu. Dans une moindre mesure. La seule détentrice de ce don, c'était Lieb. Cinglée sénile et bien trop lucide pour un peuple qui n'avait jamais connu que les étendues glacées des lacs de Sibérie, aïeule patiente, superstitieuse et plébéienne très noble qui passait son temps à raconter des histoires à défaut de pouvoir aider à transporter le bois. Alors Tyee s'en occupait à sa place.

Il alla charger ses deux sacs plastique à l'arrière du mini camion japonais qu'il avait emprunté à l'un de ses étudiants. Plutôt, qu'on lui avait gracieusement prêté. L'étudiant en question tenait à aider, mais n'en avait pas l'occasion ; l'idée de savoir son véhicule utile lui suffisait, pour le plus grand plaisir de celui qui pouvait en profiter. La remorque se remplissait lentement mais sûrement, il y avait encore nombre de débris à ramasser, mais une minute de répit s'imposait. Il avait été parmi les premiers sur place, n'avait pas failli depuis son arrivée, et cela expliquait en partie son état. La gorgée d'eau était précieuse, la quasi totalité de la bouteille servant à une toilette rapide. D'abord le visage. En priorité, le visage. Les mains, les bras. La serviette qu'il avait prévu parmi ses quelques affaires avait de la chance d'être noire à l'origine. Les cheveux restèrent humides, et il s'assit un instant sur la remorque. Certaines poutres, les plus solides, avaient à peine brûlé ; la structure en elle-même avait cédé, entraînant dans sa chute le bois qui n'eut guère le loisir de protester. C'est après s'être effondré que le bâtiment avait réellement péri. Il ne restait plus rien, force est d'admettre qu'il s'agirait d'une reconstruction totale et non d'une restauration, pour le plus grand malheur des affiliés de feu la famille Warren dont tous les membres devaient se retourner dans la tombe. La salle de réception était détruite, mais peut-être qu'avec de la chance certaines parcelles de bois restaient utilisables. Il en ferait un petit mémorial, qu'il rendrait une fois la place remise à neuf. À défaut d'avoir pu aider au moment où on en avait le plus besoin, il ferait en sorte que l'on ne puisse oublier l'ancienne construction avant un moment.

Pas la peine de revisser le bouchon de la bouteille, elle était vide. Un geste nerveux pour relever ses manches alors qu'il portait un haut qui n'en possédait que des courtes, et il partit en direction du centre de la structure, là où l'on trouvait les poutres les plus imposantes. Pas besoin d'outil pour les casser, ni pour les transporter. Une habitude qu'il devait à son teint basané, à ses yeux fins et à son accent qui ne venait pas d'ici. Sa seule force suffisait à soulever une telle charge. La fatigue, il ne la ressentirait pas avant un moment, les médicaments faisaient effet. Il sourit en voyant les bénévoles s'affairer autour du champ de bataille, sans trop connaître la raison d'un tel enthousiasme. Un binôme -en les personnes de Daphne et d'Anakin- occupé à soulever la charge conséquente d'une charpente attira son regard. Sans doute ne parviendraient-ils pas à déplacer cela sans se blesser, il fallait leur proposer de l'aide. Au moins. Quelques foulées le conduisirent jusqu'à eux. La voix tenta de ne pas trébucher idiotement. L’auxiliaire aurait été d'autant plus pertinente s'il ne transportait pas déjà sa propre poutre, il l'avait oublié. Poids de charge dérisoire. À trois, il n'y aurait aucune difficulté.

Avez... Avez-vous b-besoin d'aide... ? Le geste tremblant de la main désigna vaguement l'objet de l'attention. Pour porter cela.

Ouais, j'y étais...

"J'étais censé représenter mes parents..." Et c'est ce qu'il avait fait, jusqu’ici qu'une personne timbré mette le feu à l'endroit de la réception. La soirée avait été horrible du début à la fin en réalité. Il avait mis mal à l'aise son meilleur amie, la petite amie de de dernier, il s'était mis en tête de boire toute les boissons présente dans la salle, jusqu’à qu'il remarque cette odeur étrange de brûler.

J'ai aidé les gens à s'enfuir, c'était la panique ici... Et maintenant, quand je vois ce qui reste.

Il haussa les épaules lâchant un nouveau soupire. -W derrière tout ça ? Il en était quasiment sûr. Qui d'autre ? Qui dans cette foutue ville en voulait autant à TOUT le monde ? Car c'état bien ça le problème avec ce ou cette -W... On ne savait pas pourquoi il ou elle faisait tout ça, ou du moins, on ne le savait pas exactement. Il tapota l'épaule de son ami et attrapa un sac en plastique. Maintenant, c'était l'heure du nettoyage.

Et toi ? Tu y étais ? Je crois pas t'avoir vu...

Au pire, elle n'avait rien raté.

Secret de bénévole

Mini-intrigue

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 Ouais, j'y étais...J'ai aidé les gens à s'enfuir, c'était la panique ici... Et maintenant, quand je vois ce qui reste. Et toi ? Tu y étais ? Je crois pas t'avoir vu...

Elle se saisit elle aussi d'un sac, à la suite de son ami. Elle brûlait d'envie de mener sa petite enquête au lieu de se contenter de nettoyer nonchalamment les décombres, mais c'est bien connu, "c'est lorsque l'on ne cherche pas les choses qu'on les trouve".  Tout en saisissant un morceau de bois à demi calciné, elle essayait de s'imaginer ce qu'il s'était passé dans la tête des personnes présentes à ce moment là, quand le feu s'était déclaré dans la salle de réception. Elle était bien contente d'avoir passé la soirée devant une émission débile. Amanda était certes toujours aussi téméraire qu'elle l'était adolescente, mais personne n'avait jamais essayé délibérément de la tuer, comme -W avait fait avec les invités présents à la soirée caritative.

Non, j'y étais pas...Je n'étais même pas au courant de l'organisation de cette soirée. Tu vois, je suis revenue il y a quelques mois déjà mais je suis encore là comme une touriste ! fit-elle en plaisantant à moitié. Remarque, si j'avais su, ma curiosité m'aurait poussée à venir, alors bon...

La blonde se remit à vagabonder dans son esprit tout en mettant de temps à autre uelques débris de taille raisonnable dans son sac. Est-ce que -W avait côtoyé les invités avant de mettre le feu ? Bah, de toute façon, les policiers devaient déjà être en train d'explorer toutes ses pistes. Elle n'allait pas se prendre la tête avec ça. M'enfin, si ce n'était pas avec ça, elle se mettrait à réfléchir à autre chose, comme à son ex, Josh, par exemple. Ou à la galère dans laquelle elle s'était mise en voulant devenir journaliste avec la conjecture économique actuelle. La jeune femme n'arriverait sans doute jamais à ne penser à rien, ne serait-ce qu'un instant. Elle soupira et tenta de se concentrer sur les pauvres déchets qui s'étendaient devant elle.

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Bon, au moins elle avait évité le désastre. Il lui sourit, se penchant en avant pour ramasser ce qui ressemblait bien à un jolie bijou. Il l'examina et en conclu qu'il avait une valeur assez importante. « T'es pas là pour voler, repose. Mets dans l'sac tout de suite Ian. » Il haussa les épaules et tourna la tête vers Amanda, qui était en profonde réflexion.

A ton avis, j'peux le prendre ? Ou j'le met dans le sac et on le mettra au objets trouvés...

Quoi que, il était joli, s'il le nettoyait un peu, il pourrait l'offrir à sa mère. Puisqu'elle n'était quasiment jamais en ville, la personne qui l'avait perdu ne s'en rendrait même pas compte. Bah... Il se l'enfila autour du cou et continua ses fouilles. Ian se rendit compte alors d'une chose, peut être que -W était parmi eux. Il ou elle pouvait même être Amanda... « Enlève toi cette idée stupide de la tête, elle -W ? Non, elle est trop cool. » Ou alors les deux autres là bas... dont il avait zappé le nom. Oui, -W povait être n'importe où et Ian était persuadé qu'il était en ce moment même en train de tous les épier, eux, les bénévoles de la ville. Il devait admirer son oeuvre, rire même.

Amanda, tu crois que -W est là ? Peut être qu'il nous regarde de loin, ou qu'il est parmi nous. On dit que les gens aime bien revenir sur le lieu de leur crimes...

Secret de bénévole

Mini-intrigue

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  Alors que la blonde faisait une pause, le temps de réunir sa chevelure blonde en queue-de-cheval, elle remarqua son camarade qui s'attardait sur un objet qu'il venait de ramasser. Curieuse, elle se rapprocha, et fut presque déçue lorsqu'elle découvrit que c'était "juste" un bijou, de valeur toutefois. Le genre de truc qui représentait au moins la moitié de son minable salaire mensuel. Elle n'entrait jamais dans les boutiques qui vendait ce genre de trucs aux prix comportant toujours trois beaux chiffres. De toute manière, les parures fines et délicates, ce n'était pas vraiment ce qu'elle portait au quotidien.

"A ton avis, j'peux le prendre ? Ou j'le met dans le sac et on le mettra au objets trouvés..." l'interrogea l'adolescent.

Elle s'apprêtait a lui faire une petite morale, mais Amanda se ravisa. Elle n'était plus sa baby-sitter, après tout, il était majeur, elle n'avait plus à le raisonner lorsqu'il faisait des petites bêtises comme autrefois. Malgré le tempérament rebelle qu'elle avait pu avoir autrefois -et dont il restait tout de même pas mal de restes ! - si il y avait bien un truc qui ne lui avait jamais traversé l'esprit c'était le vol. Enfin... Dans un sens, le brun n'était pas en train de voler... Mais bon, elle ne dit rien, se contentant d'hausser les épaules, l'air de dire "Fait c'que tu veux".

" Amanda, tu crois que -W est là ? Peut être qu'il nous regarde de loin, ou qu'il est parmi nous. On dit que les gens aime bien revenir sur le lieu de leur crimes... "

Par réflexe, elle jeta un coup d'œil autour d'elle. C'était toutefois totalement stupide, on est d'accord. Ce n'était pas comme dans les films policiers, le criminel ne se pointait pas toujours lorsqu'on parlait de lui. En même temps, -W restait un délinquant très spécial. Une fois que toute cette mascarade serait terminée, un habitant de Lakeview pourrait toujours ré-écrire l'histoire sombre autour de la mort des Warren, des crimes commis par cet anonyme, des menaces... Cela ferait peut être un bon film, qui sait. Ou une bonne série. *Rah, arrêtes donc de t'en faire, toi, des films, et bosse, feignasse* râla une petite voix dans son esprit.

" Oh, je ne crois pas que -W soit ici, j'en suis carrément sûre. Il doit tellement jubiler en voyant l'atmosphère qu'il crée a Lakeview... Le pire c'est qu'il a encore des choses prévues, j'en suis sûre. Ce... Ce "truc" aura toujours un coup d'avance sur nous, c'est ça le problème.... A propos, il t'as menacé récemment ?" le questionna-t-elle.

Amanda ne savait pas vraiment ce que la réponse a cette question allait lui apporter. Elle ne cherchait pas a s'immiscer dans la vie de Ian -tout le monde a ses côtés sombres, elle compris-, et elle doutait pouvoir comprendre la stratégie du personnage en sachant qui il harcelait ou non. Mais tout renseignement était bon a prendre, tout.

© Grey WIND.

Ian se repassa toute les fois où un message de -W s'était affiché sur son portable. Pas mal de fois. La plus part du temps, c'était juste des message qui disaient de faire attention à la personne qui se trouvait en face de lui, ou de le prévenir d'un truc assez superficiel... Mais ces jours ci, le jeune homme n'avait rien reçus, ce qui était étrange d'après lui.

Non, rien depuis plus d'une semaine. Avant j'en recevais plus. Je sais pas pourquoi j'en reçois moins, il a du trouver une cible plus intéressante.

Il haussa les épaules et regarda son portable, plein d'espoir. Non, toujours rien. Bizarrement, cela l'inquiétait. Ce n'était pas le fait d'aimer en recevoir qui lui faisait ça, mais le fait que -W est décidé de lui lâcher la grappe. préparait-il un autre coup ? Comme l'incendie ? Il se tourna vers Amanda, ses yeux clairs rempli d'interrogations.

Et toi ? Des texto inquiétants ou autres ?

Pour le coup, il était curieux de savoir si du côté de la jeune femme, tout allait bien. Elle était revenue récemment en ville, -W n'avait pu que s'attaquer à elle non ? En tout cas, Ian le pensait fortement. -W aimait bien créer des embrouilles dès le début ça, il l'avait apprit assez vite.

Mini-Intrigue

Isabelle avait été prévenu de la nouvelle. On cherchait des habitants pour aider à déblayer les ruines. C'était une chose que la jeune Harries tenait à faire. Elle se disait qu'au moins, elle se sentirait moins coupable de n'avoir pu rien faire lors de cette soirée. S'étant mis en condition pour aller faire du " ménage ", Isabelle n'avait rien de très glamour. Cheveux rattachés en queue haute, quelques mèches rebelles, un jean, des baskets, un débardeur et un pull. Après tout elle y allait pour aider, pas pour défiler.

Quelques temps plus tard, Isabelle se retrouvait dans la salle, qui, avant tout ça, avait accueilli les habitants pour une soirée caritative. C'était horrible d'imaginer qu'a présent, il restait plus de ruines qu'autre chose.. Se mettant au travail, la jeune Harries regardait les personnes qui étaient venues. Et manque de bol, mais surtout, énorme surprise, Ian Huston était présent. Que faisait-il la ? Lui qui n'avait jamais levé le petit doigt pour personne depuis des années. Quel ironie ! Baissant la tête en rigolant, Isabelle expira un grand coup avant de se remettre au travail.

- Juste un moment où j'espérais ne pas voir sa face de rat !

Isabelle ramassait des objets impossibles à reconnaitre. Puis elle se stoppa sur une photo. Celle-ci avait survécu. Une chance ! Sans s'en rendre compte, la jeune Harries bloqua quelques instants dessus, se remémorant des souvenirs de son ancienne vie. Ses parents, Ian ... Le passé.

Fiche par romane, disponible sur artsoul

Mini-intrigue

❥ secret de bénévole.

Lorsque Connor m'avait parlé de l'incident durant la soirée caritative, je n'avais pas eu de réaction. Il y avait des criminels partout de nos jours et j'étais beaucoup plus préoccupée par la mort de plusieurs personnes que par un incendie qui avait à peine fait s'enrouer quelques gorges. Malgré tout, j'aimais Lakeview, c'était une ville plutôt agréable quand on savait où aller et certaines personnes pouvaient même s'avérer intéressantes. Alors quand le maire avait laissé un prospectus à l'attention des habitants, espérant sur leur citoyenneté, je n'avais pas caché mon envie d'y aller. Le chantier allait être énorme, je m'en doutais mais ça valait le coup. Sans compter qu'il n'y avait rien de mieux que le travail manuel pour entretenir sa forme physique ! C'était décidé, j'allais déblayer un peu ces ruines. Vieux vêtements, chemise retroussée et cheveux rabattus en une tresse serrées, la panoplie de la bénévole.

Arrivée un peu plus tard que prévu sur les lieux, ralentie par mon chien qui avait décidé de faire une fugue le matin-même, je me dépêchais de me mettre au travail, prenant exemple sur les autres bénévoles qui ne m'avaient pas attendu pour commencer. Tous paraissaient se connaître et parlaient plus ou moins discrètement. Occupée à retirer des morceaux de chaises, j'entendis une jeune fille -Isabelle- qui semblait plutôt énervée. Relevant la tête, je cherchais sans en avoir l'air, la personne qui pouvait être la cible de son insulte. De toute évidence, il s'agissait de l'autre jeune bénévole, un garçon qui n'avait à priori rien à se reprocher. « Il a pourtant l'air d'un gentil garçon. Qu'est-ce qu'il a pu faire de si terrible ? » Je doutais que la jeune fille ait eu vent de ma présence avant que je ne réponde de manière indirect à son moment d'énervement. Je n'étais pas du genre à me cacher, lorsque quelque chose me chiffonnait, je le disais toujours. « Désolée, j'ai simplement surpris votre phrase, j'en ai tiré la conclusion qu'elle s'adressait au jeune homme là-bas. J'ai tord ? » Un vague sourire sur le visage, je devais tout de même me rappeler à l'ordre, décider de faire les choses comme il le fallait. « Je m'appelle Penny. » Un sourire un peu plus franc, je retournais à mon ouvrage, comptant engager la conversation sans pour autant cesser de travailler.

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Mini-Intrigue

Isabelle n'avait absolument pas remarqué que quelqu'un l'écoutait. Sans faire exprès bien sur. La jeune Harries était trop occupé à regarder son pire ennemi être ici, plutôt que de faire attention à qui se trouvait autour d'elle. Isa aurait même pu se cogner dans quelque chose ou quelqu'un qu'elle ne l'aurait pas remarqué. S'activant machinalement, l'étudiante remplissait les cartons les uns après les autres avant d'entendre quelqu'un lui parler. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle comprit qu'elle n'était pas seule, et, en plus, que la personne avait entendu ses propos au sujet de son ancien meilleur ami.

« Il a pourtant l'air d'un gentil garçon. Qu'est-ce qu'il a pu faire de si terrible ? »

Isabelle fronça doucement les sourcils. Hum elle ne connaissait absolument pas cette jeune femme. S'arrêtant dans son activité, elle croisa lentement les bras autour de sa poitrine. Ian, un garçon gentil ? La blague !

« Désolée, j'ai simplement surpris votre phrase, j'en ai tiré la conclusion qu'elle s'adressait au jeune homme là-bas. J'ai tord ? »

" Hum ... Non non c'est bien ça. Je suis pas si discrète que ça alors... Dommage ! "

Se remettant au travail, elle faisait tous les efforts du monde pour ne pas prêter d'attention à son ennemi. Tout ce qu'elle espérait, était qu'il ne l'ai pas vu en retour, comme ça, il n'y aura aucun soucis. Non parce que vous comprenez, le calculer voudrait dire devoir faire quelque chose envers lui et Isabelle était loin d'être de cette humeur la !

« Je m'appelle Penny. »

" Enchantée, moi c'est Isabelle ! Et pour en revenir au jeune homme que tu trouve gentil d'apparence, ce n'est rien d'autre que mon ancien meilleur ami qui est devenu mon pire ennemi au jour d'aujourd'hui. Et ce n'est absolument pas son caractère, ni sa façon d'agir d'être ici. Alors je me demandais juste pour quelle raison était-il ici... Oui je sais, c'est assez stupide. "

Tais toi Isabelle, tu t'enfonces... La jeune Harries se mordilla doucement la lèvre avant de se remettre au travail. Il fallait vraiment qu'elle arrête de penser à lui. C'était devenu étouffant !

Fiche par romane, disponible sur artsoul

J'étais là. Oui durant la soirée, j'étais là. J'avais assisté à presque tout mais une ennuie profond et une envie de fumer m'avait saisit et j'étais sorti dehors. J'avais prit mon temps. Trop semble-t-il parce que quand j'avais voulu rentrer tout était verrouillé et le temps que je comprenne quelque chose, la fumée avait envahit l'extérieur. J'avais appelé les secours et n'ayant pas pu y faire grand chose j'étais resté sur place à attendre les secours. J'avais essayé pourtant.

Et maintenant je me devais au moins de venir aider au nettoyage. Pas que ça m'enchante, mais le Fingertips avait donné une somme coquette, pas question que ça passe pour le nettoyage. L'appel aux bénévoles avait été lancé et j'avais répondu présent. Les dégâts étaient considérable. Heureusement, je n'avais pas revêtu mon éternel complet. Ça aurait été du gâchis. J'avais opté pour un jeans et un polo qui de toute évidence seraient à jeter en rentrant.

L'odeur de fumée mouillée est pénible. Pourtant, je devrais être habitué, je fume, surtout depuis mon retour ici, à Lakeview. Fidèle à mon habitude, j'opte pour une attitude glaciale et un visage fermé. Avec de la chance, on ne viendra me parler que pour le boulot, pas pour bavarder. J'ai pas envie de bavarder. Je sais fichtrement pas ce que je pourrais leur dire de toute manière. Et pis je connais personne, du moins il me semble... et j'ai envie de connaître personne, je ne resterai pas longtemps encore de toute manière.

Secret de bénévole

Mini-intrigue

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 Ian indiqua n'avoir reçu aucun texto depuis plus d'une semaine, et jeta d'ailleurs un coup d’œil à son téléphone. Il la questionna ensuite à son tour, mais -W n'avait pas encore donné signe de vie à la blonde. Elle savait qu'il était là, mais il ne s'en prenais pas à elle. Du moins pas encore.

Rien du tout. Aucun message, rien depuis mon retour ici. De toute façon, qu'est ce qu'il peut faire contre moi ? Y'a plus rien à détruire concernant ma vie ici, j'ai pas attendu ce type pour tout foutre en l'air...

C'était peut être pour ça qu'elle ne recevait aucune menace. Et peut être pour autre chose. Amanda avait de nombreuses hypothèses en tête, mais celle qu'elle venait à demi-mot de dire à Ian était l'une des plus probables. Amanda était partie de Lakeview parce qu'elle n'avait plus rien qui la faisait rester. Et elle était revenue car elle n'avait plus rien à protéger, sinon sa petite personne. Et si un jour la vie ici se compliquait, elle repartirait. C'était aussi simple que ça dans la tête de la jeune femme. Le pays est grand, le monde est immense, rien ni personne ne la retiendrait nulle part.

Relevant la tête des décombres, la blonde remarqua que de nombreux autres bénévoles étaient venus prêter main forte pour déblayer le lieu. Son attention fut attirée sur une jeune fille -Isabelle-, sans doute adolescente, qui lançait lui lançait des regards mauvais. Elle ne se souvenait pourtant pas l'avoir croisée un jour... Elle en déduit que ces regards s'adressaient plutôt à Ian. Evidemment, même, ils semblaient avoir le même âge.

Hé, c'est une de tes connaissances la fille, là-bas ? Elle à l'air vraiment ravie de te voir j'ai l'impression... lui dit-elle ironiquement en désignant la brune d'un coup de menton.

© Grey WIND.

Mini-intrigue

❥ secret de bénévole.

J'étais arrivée il y avait à peine quelques minutes et déjà, j'étouffais. Cette horrible impression que ce n'était qu'un coup d'essai. Que leur travail peut-être récompensé ne serait pas le dernier qui aurait lieu. Pourquoi penser ça ? Parce que, bien trop souvent, j'avais aperçu des criminels de ce genre, des pyromanes. Parce que dans les études ça ne finissait jamais bien. C'était des récidivistes. C'était addictif. Je doutais que ce W et le criminel soient la même personne. Je n'avais reçu qu'un seul de ses messages peut-être mais j'avais beaucoup de mal à imaginer un maître-chanteur dans la peau d'un pyromane. Il devait y avoir plusieurs forces en action. Je plaignais ceux qui étaient sur ce cas ...

Saisissant ce qui était des restes de tissus déchiquetés, je souriais gentiment à Isabelle qui venait de se présenter et ne pouvait semble-t-il pas s'empêcher de parler de son ancien meilleur ami qu'elle disait pourtant détester. Je hochais doucement de la tête, je trouvais ça plutôt mignon et amusant de la voir tenter de le haïr alors qu'il était certain qu'elle l'aimait. « On dirait surtout que tu ne peux pas t'empêcher de penser à lui. » Je lui lançais un clin d'oeil et filait un peu plus loin, certaine qu'Isabelle répliquerait par la négative. « Ça te dit de m'aider à porter ce gros truc là ? Je ne sais pas ce que c'était avant le feu mais je pense qu'on aura au moins besoin d'être deux pour soulever ce truc. » Je pointais ce qui devait ressembler à une longue table pour les buffets. Jaugeant la force que l'on pouvait avoir à nous deux, je grimaçais. A coup sûr, nous aurions beaucoup de mal à la porter toutes seules. Je repérais un homme seul de son côté et le signalais à Isabelle d'un mouvement de tête. Sans plus de mots je m'avançais vers lui -Linus-, un sourire innocent peint sur le visage. « Bonjour. Excusez-moi, on est un peu embêter là-bas pour sortir quelques trucs des ruines. Est-ce que vous pourriez nous aider s'il vous plaît. »

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Gants de travail dans les mains, je ramasse à la pelle des débris pelle-même et carbonisés que je jette dans une brouette qu'un autre type va porter dans le container dehors, ramène une autre brouette et on répète le numéro. C'est un peu redondant, mais c'est efficace. Dans quelques minutes, nous allons faire le contraire. C'est bien, ça m'évite de devoir bavarder. C'est bien d'être jumelé avec quelqu'un qui n'est pas là la plupart du temps. J'ai bien choisit ma tâche, bien que ce soit très salissant. Mais après tout, on s'en fiche, c'était à prévoir. Je me passe une main sur le front, parce que tout de même, c'est suant et je vois du coin de l'oeil une femme qui me dit quelque chose. Elle est de côté, alors je suis pas sûr, mais elle ressemble vachement à Daphne... je secoue la tête. M'en fiche après tout et puis qu'est-ce qu'elle pourrait bien ficher à Lakeview ? J'essaie de remplir la brouette, mais pas trop, parce que sinon, mon collègue risque d'avoir du mal à la rouler jusqu'au container. Mais là, quand même, je peux comme pas rester à rien faire. J'irais bien griller une clope, j'en ai envie, mais en même temps, je crois bien que l'odeur de fumée me filerait la nausée. J'en ai trop dans le nez. L'odeur de cendres froides et humide m'a toujours déplut et je sais pourquoi. Je jette une dernière pelletée de débris dans la brouette et je soupire en ne voyant pas mon binôme revenir. Je fais quoi là ?

Je pose ma pelle et me dirige vers la brouette pour aller la porter moi-même quand je me fait accoster par une jolie blondinette - Penny - au moment ou je soulève les poignées. Elle me demande de venir leur donner un coup de main pour soulever un truc lourd. Je lui sers mes bonnes vieilles habitudes de connard, à savoir je tourne vers elle un regard froid et glacial et j'ajoute à ça une grimace contrariée, comme si j'avais beaucoup mieux à faire que d'aller aider deux demoiselles en détresses. Mais non, j'ai rien de mieux à foutre en fait, mon binôme est pas encore revenu. Si ça se trouve, il grille une clope dehors le salaud et il m'a même pas invité. J'vais lui en faire un binôme... je pose la brouette et j'hausse les épaules.

- Ouais, ok, dis-je, laconique.

Je suis donc la demoiselle qui, sans savoir pourquoi, a un quelque chose qui me dérange. J'arrive pas à savoir ce que c'est. Machinalement, je tâte mon paquet de clope dans la poche de mon polo. J'ai vachement envie d'en griller une, mais je trouve ça déplacé dans un endroit qui a été incendié. Arrivé au truc à déplacer, je le pousse du bout de la botte, pour tester son poids. Ouais, au final ça risque d'être assez lourd. Je dégage, toujours de la botte, les débris sur la grosse table faite pour ne pas renverser.

- Allez prendre ce bout, je vais prendre celui-là, dis-je d'un ton incisif, qui ressemble nettement plus à un ordre qu'à une proposition.

Mini-intrigue

❥ secret de bénévole.

De bonne humeur, oui. Le sourire aux lèvres et la bonne volonté de mise. C'était ma journée à venir. J'étais certaine que rien ne pourrait entacher ça et mon regard se tourna vers le jeune homme que j'avais abordé. Non, rien ne pourrait l'entacher même ce regard et cette attitude qui d'ordinaire m'aurait fait rouler des yeux avant de bouillonner intérieurement. J'étais ici en tant que bénévole et en tant que tel je n'avais aucune envie de me préoccuper de choses qui ne me regardait pas. Je me contentais juste d'aider et c'était bien suffisant. Même l'ordre semi-caché qu'il lança ne m'atteint pas. Je haussais simplement un sourcil, un vague sourire sarcastique sur le visage. « Bien chef ! » Je rigolais dans ma barbe de cette répliquer plus ou moins voulu et tout sourire, je rejoignait l'autre côté. Je n'avais jamais aimé donner des ordres ni même particulièrement diriger les autres. Je n'étais pas au fbi pour cela d'ailleurs. Alors que le jeune homme prenne les choses en main, finalement c'était une bonne chose. On perdait bien moins de temps ainsi. « A trois c'est ça ?  » Je le questionnais presque sans m'en rendre compte et me penchais simplement pour saisir un bout de ce gros bois poussiéreux. Puis une question se fit, sans même que je n'ai à réfléchir. Sans doute que je m'inquiétais de la sécurité des lieux et de la présence ou non, malgré tout, du pyromane. « Vous êtes du coin ? Parce que j'vous ai jamais vu par ici... » Tout sourire malgré tout, je cachais au mieux mon air suspicieux et mon âme d'enquêtrice qui se voulait reprendre le dessus lorsque j'avais la sensation d'avoir à faire à un énergumène original.

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Assis sur un banc, suffisamment loin pour ne pas être remarqué et suffisamment près pour voir leurs visages au moment propice, j'entendis le bruit du moteur. Le camion de livraison approchait du chantier des bénévoles. Le livreur avait des consignes précises. Il devait remettre à chacun, un colis et une lettre à leur nom puis se retirer aussi vite. Son pourboire était en jeu, il était préférable pour lui qu'il respecte le timing. Prévisibles, je savais qu'ils ouvriraient la lettre en premier. Le mot calligraphié dans une belle encre noire annoncerait le début du jeu :

Cher bénévole,
Le jeu est sans doute l'un des moments les plus conviviaux que l'on puisse avoir c'est pourquoi, j'ai organisé pour vous un petit quelque chose qui en satisfera plus d'un. Dans cette boîte que vous avez reçu, vous trouverez un unique indice. Celui-ci vous éclairera sur le secret d'un de vos collègues. Vous devrez trouver lequel et vous devrez découvrir le secret en question. Vous avez jusqu'à la fin de la journée. Soyez discrets, cherchez bien. Soyez le premier à trouver ou bien votre secret sera dévoilé aux yeux de tous. Soyez sûr de vous, vous n'aurez qu'une chance pour remettre l'indice à la personne que vous pensez avoir confronté à son secret. Échouez et votre secret deviendra publique. Bonne chance mes amis et amusez-vous comme j'ai pu m'amuser à vous offrir ce jeu !
-W

Leurs visages se décomposaient, je les voyais se regarder les uns les autres et ouvrir lentement leur paquet. A l'une des blondes du groupe, j'offrais une perruque dorée. A la femme mariée, je donnais une carte d'identité, son visage apparaissant, son nom ayant changé pour celui d'une de ses soeurs. Au frère, je laissais une brochure de journal dont le titre accrocheur lui sauterait aux yeux : « Une jeune fille réchappe de peu à la mort après avoir été noyée. ». A l'étranger, j'apportais une broderie faite main sur laquelle un personnage que l'on devinait être une fille tendait son coeur à un jeune garçon. A l'étudiant, je proposais un diplôme de photographie. A la jeune fille, je présentais un poupon, un pieux enfoncé dans ce qui devrait être le coeur. A l'agent, je confiais un petit oiseau empaillé. A l'homme marié, je montrais une boîte d'anti-dépresseur. Tous avaient maintenant leur pièce en main. Que le meilleur gagne !

Bien chef ? Je pose sur Penny un regard glacial. Cette petite blonde me cherche ou quoi ? Je vois clair dans son petit jeu, elle me provoque. C'est un jeu dangereux parce que je suis du genre à répliquer et à lui balancer des insultes si elle pousse trop loin. Mais je me contente de lui adresser un regard glacial et pas du tout amusé. Ça devrait suffire pour le moment. Lorsqu'elle me demande si on y va à trois, je soupire sèchement et je soulève mon côté de table. J'esquisse presque un sourire amusé lorsque le vois les deux filles forcer à soulever le meuble. C'est pas si lourd... hum... on le déplace, mais j'attends qu'on l'air déposé avant de répondre aux questions e la blonde. Eh oui, je réponds, parce que de toute manière, tous les anciens de la ville connaissent les Chatwood et le Fingertips. Je suis les deux.

- Bah c'est parce que vous étiez pas là y a 10 ans. J'étais du coin et je suis revenu. Je pousse le meuble contre le mur, pour pas gêner la circulation. Chatwood.

Ça devrait suffire, mais j'en dis pas plus, parce qu'on vient me planter une boîte et une enveloppe entre les mains. Je vient pour apostropher le type qui me les remet, mais je remarque que tout le monde en a une ou en aura une. Un cadeau pour les bénévole ? Je sais pas trop. Sceptique, j'ouvre la lettre et j'aime pas ce que je lis. Je lève les yeux sur Penny et Isabel et, de toute évidences, elles n'aiment visiblement pas ce qu'elles y lisent non plus. Je me demande si c'est la même chose. Un bref regard d'ensemble et personne n'aime ce qu'il y lit. Malgré tout, j'ouvre la boîte et reste perplexe. Des anti-dépresseur ? Je dois trouver qui prend des anti-dépresseur et qui veut le dire à personne ? Quel salopard ce W, la moitié de la ville doit être dans ce cas là depuis son apparition.

Secret de bénévole ou, apprendre à travailler ensemble.

La vie était faite de hauts et de bas. C'est ce que vous diront tous les êtres un temps soit peu censés. Malheureusement pour Daphne, les bas étaient bien plus fréquents que les hauts, surtout ces dernières années. Il était tout de même terrible de constater que les plus belles années de sa vie pouvaient se joindre aux pires, formant un enchevêtrement de moments, de circonstances que rien ne devait prévoir. C'était finalement des moments tels que ceux-ci qu'elle fuyait aujourd'hui. Sachant les enfants parfaitement entourés ce jour, elle avait pris sur elle de s'engager dans une mission bénévolat qui ne requérait pas qu'elle mette à profit plus de capacités que ce dont elle était pourvue couramment. Une journée de repos, voilà ce que c'était. Une seule journée, unique. Le lendemain arriverait bien trop tôt, la forçant en enfiler son uniforme et à passer la semaine à New-York. Fantastique ? Certes oui, pour la majorité des gens qui n'avaient pas son quotidien. Flâner, faire les boutiques, elle n'y trouvait plus autant d'attraits qu'auparavant. Elle ne faisait que penser, redouter de rentrer tout en espérant être déjà chez elle. Ses enfants lui manquaient autant que Lakeview la poussait à vouloir partir. Des contraires complémentaires dans son cas.

Anakin, présent à ses côtés en ce moment de solitude tant attendu ? Elle aurait du être plus furieuse que cela. Mais la vérité était bien plus simple. Il lui avait trop manqué au cours de ses années pour qu'elle ne risque de le faire s'éloigner. « Je dois prendre le vol de demain pour New-York. Les enfants occupés, je me suis dit que ça me ferait du bien de changer d'environnement. » Occupée à répondre à son frère, elle sursauta légèrement en entendant un jeune homme -Tyee- proposer son aide. Un simple regard à l'inconnu puis à l'objet de leur attention et elle considéra la proposition comme bienvenue. « C'est gentil. Je crois qu'en effet, on a un peu trop présumé de notre force. A trois ça devrait être amplement suffisant. » Elle s'efforça de sourire, ne souhaitant pas paraître plus désagréable qu'elle n'était en réalité. A vrai dire, constater un tel carnage sur une salle qu'elle savait être plus que bien construite quelques temps plus tôt la rendait furieuse. Rien n'avait plus de sens. Pourquoi brûler un tel endroit ? Quel était le message si message il y avait ? Daphne n'était pas sûre de vouloir entendre la réponse. « C'est tellement ... je ne comprends pas que quelqu'un ait pu vouloir brûler cet endroit... Vous y étiez ? » demanda-t-elle tout à coup au jeune homme, une mine intéressée sur le visage.

Toute à sa conversation, elle ne prêta pas grande attention au véhicule qui roulait jusqu'à leur position, rassemblant tous les bénévoles d'un même coup. Son regard se fixa sur l'un d'eux avant de tourner la tête, certaine d'avoir rêvé cette vision. Quelques années en plus, une coiffure différente, mais elle avait cette furieuse impression d'avoir affaire au même homme qui l'avait convié des années plus tôt, à un mariage où elle avait préféré ne pas mettre les pieds, Linus. Sombrement occupée à se remémorer une époque trop peu lointaine, elle fut tout juste attentive à l'énonciation de son nom et tendit les bras pour saisir un paquet accompagné d'une lettre à son attention. Anakin avait eu la même chose, tout comme chacun des bénévoles. Un cadeau du maire pour leur bonne volonté ? Elle ouvrit la lettre, se pencha sur la signature avant le reste et en conclut rapidement que, non, les paquets ne venaient pas du maire, ni d'aucune personne connue d'ailleurs. Elle parcourut la lettre des yeux, fronça les sourcils, jeta un oeil à la même lettre que tenait entre ses main Anakin. Chaque mot était à l'identique. Elle pensa à une blague et chercha une quelconque piste alentour, un vague rictus encré sur son visage. Aucun signe du farceur. Devait-elle prendre ça au sérieux ? Que pouvait-on avoir de compromettant sur elle ? Rien, à priori... Toujours aussi sceptique, elle ouvrit le colis et remarqua qu'il ne contenait qu'une carte, une petite carte d'identité qui rendait le paquet exagérément grand. « C'est quoi ce délire ? Anakin ... » Elle se tourna vers son aîné. Elle ne lui avait jamais rien caché ou presque, ça n'allait pas commencé maintenant. Elle lui montra le papier qui la représentait, une photo d'elle, la photo de sa carte d'identité, collée sur l'identité même de Phyllis. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Que devait-elle faire ? Trouver qui usurpait une identité ? Qui avait une soeur, un frère ? Trop de questions. « Est-ce qu'il faut prendre ça au sérieux ? » Elle chuchota ça à son frère, observant tout à coup les autres d'un oeil nouveau. S'il fallait qu'elle trouve qui était l'heureux propriétaire de ce secret, elle le trouverait. Elle ne pouvait pas perdre. Daphne devait commencer à songer à se faire de ces bénévoles, des concurrents, des ennemis d'un jeu qui pouvait s'avérer dangereux.

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Secret de bénévoles.

Si je devais choisir entre un voyage sur la lune et un voyage dans ce monde, je n'hésiterais pas. Je m'envolerais tout de suite vers ce monde. Il est joli. Il est gai. Il est coloré. ━ Kenzo Takada.

Un bref mouvement de la tête pour assurer à la jeune femme qu'il n'avait pas été témoin d'une telle assemblée.

Tout plutôt que cela.
De la timidité. Il avait du mal à s'en dépeindre, quand bien même il s'était fait à l'idée que pour exister en ces terres autrui était indispensable. Le regard de l'autre, les facéties dans sa voix, la chaleur qu'il dégageait. Tout ce qu'il ne savait interpréter, qu'il préférait éluder. Un simple sourire courtois, gêné. Un peu honteux de pareil manque de politesse, quoi qu'il n'y avait aucun moyen de réagir autrement. Ils n'eurent cependant pas le loisir de s'éterniser, peut-être pour le mieux. Chacun reçut un présent. Une boîte, qu'il prit grand soin de ne pas abîmer en plus de salir.
Le cœur rata des battements.
Autour de lui, pas besoin de lever les yeux pour comprendre. Ils avaient tous reçus la même chose. Les visages s'effondreraient et la lumière d'une générosité désintéressée disparaîtrait au profit de la méfiance. De l'individualisme. De la perversion malsaine que -W s'amusait à semer dans toute la ville par ses actes d'une cruauté sans nom. Frissons. La salive manquait, alors il se mordit les joues. Déglutit péniblement. La voix de la jeune femme raisonna dans sa tête. Anakin, le nom de son binôme, avec qui elle était proche. Les yeux timides vers l'extérieur. Des visages connus sans pour autant être proches. Penny, au loin. Penny, qui ne pouvait plus sourire. Le mari de Lizbeth, qui ne sourirait pas plus aujourd'hui qu'un autre jour. Et quand bien même ils ne se portaient pas dans leur cœur, il n'avait pas besoin qu'il le lui dise pour savoir qu'aucun des deux n'était au courant d'un tel événement. Il se sentit mal. L'entourage s'embrumait et il dut fermer les yeux pour penser. Penny, les esprits te gardent, jamais tu n'aurais du souffrir telle ignominie. Les mains tremblantes et le souffle court. Il aurait aimé la voir. La rejoindre. Elle était loin, si loin. Et il était seul. Alors que tous savait qui regarder, lui était seul.
Toujours.

- ... Et vous comptez jouer à cela... ?

Un regard jeté, de haut, à Anakin et sa compagnie. Vous comptez être aussi mesquins, aussi mauvais que lui. Et l'on s'étonne qu'il s'épanouisse aussi bien. La moisissure appelle la moisissure, et tous les fruits de la corbeille ne tardaient pas à être pourris.
Les larmes lui montèrent aux yeux. Pas en public. Les perles ne tombent pas. La gorge nouée, il crut manquer d'air. Baisse la tête. Quelque poids sur la cage thoracique qui l'empêchait de se mouvoir, de respirer. Le froid dans les veines. Assumer, oui. Il allait assumer. Il ne tremperait pas dans les affaires de ce couard malhonnête et dépravé. Quitte à changer de pays. À disparaître, aussi rapidement qu'il était venu chambouler Greengrass. S'en aller et vivre reclu, loin. Très loin d'ici. Au moins ne ferait-il souffrir personne. C'était un fait.

- Je refuse. Je refuse.

S'empara de l'indice qu'on lui avait confié sans lâcher la boîte, le serra contre lui si fort qu'il s'étonna de ne pas l'avoir gravé dans sa peau. Un regard mauvais en direction de tous ces gens. Tous ces étrangers qu'il aurait aimer haïr s'il ne leur souhaitait pas tout le bonheur du monde. Qu'ils se soulèvent. Qu'ils agissent. Qu'ils s'allient et cherchent à s'en sortir ensemble. Ils étaient là, ils se connaissaient pour la plupart. Un instant de trouble, le revers de la main venu consoler ses cils humides. La broderie bien en main. C'était à lui. C'était pour lui, et cela appartenait à quelqu'un. Il avait la vie de quelqu'un entre les mains. Non. Plus de cela.
Plus jamais.
Il se rendit près de son pick-up et n'osa pas ouvrir la porte. Se cacha derrière la carrosserie, s'assit, se recroquevilla. La boîte contre lui, l'indice contre son visage. L'air de rien, il savait qu'il avait tort d'agir ainsi. Que -W n'aurait aucun scrupule, pour personne. Mais il s'agissait là de faire du mal délibérément, et il n'avait pas pour credo d'être si égoïste. Le secret de la broderie ne serait pas révélé à cause de lui. Son propriétaire n'aurait pas à souffrir par sa faute.
Et en silence, il se mit à pleurer.