Je me surprend à observer tout le monde avec suspicion. Moi qui me fiche de tout le monde je surveille les visages effares de tous. Je ne connais personne. Ou presque. Je crois reconnaître un voisin, - Tyee - un type bizarre qui m'indiffère totalement. Mais j'aperçois parmi les visages vaguement aperçu un jour ou l'autre un visage qui surgit soudainement du passé. Daphné ?! Bon sang si je m'attendais a la voir ici. Je m'attendais a ne plus jamais la revoir en fait. Et il faut qu'on se retrouve coincé avec ce salopard de W qui nous manipule. Je suis d'un naturel furieux, mais en certaines occasions ma colère est justifiée et c'est souvent dans ces moments là que je fais des trucs stupides. Mais ça m'est égal. On ne joue pas avec moi comme ça. Non on ne joue pas avec moi comme ça.

Mes réflexions et mon observation des gens dans la même posture que moi par mon voisin étrange qui refuse de jouer, visiblement ébranlé. Je le fixe, sans doute avec mon air furieux que je sens battre dans mes oreilles. Il finit par quitter la pièce en annonçant qu'il refuse. Ça me met hors de moi. J'en frémit d'indignation. Il a raison bon sang.

- Il a raison bon sang !

Sans égard aucun pour le propriétaire de ces antidépresseur, je sors le flacon et je l'agite, mesquin, pour que tout le monde entende. Évidemment, je surveille les réactions, mais, pour vrai, je me fiche bien de qui est  dépressif.

- Je vais pas laisser ce W jouer avec moi. Personne devrait, mais on aura peut-être pas le choix. Les règles sont simple, il faut que chaque secret retrouve son propriétaire. Il a pas dit que tout le monde devait savoir. Allez chercher ce gars, là, on va pas le laisser partir. J'ai peut-être une idée... dis-je pensif.

Je suis doué, je suis un petit génie, je suis bardé de diplômes, c'est pas la 23e lettre de l'alphabet qui va me mettre k.o. Il veut jouer à ça ? Eh ben ça se joue à deux. Pour évacuer la colère, je botte un amas de débris, furieux, mais ça fait du bien. Je me drape dans ma dignité et je reprend mon air impitoyable habituel. Je suis prêt.

Mini-Intrigue

Isabelle n'avait pas répondu à la phrase de Penny. Elle avait raison, celle-ci n'arrêtait pas de penser à lui, sans cesse. Il était devenu une obsession qu'elle désirait oublier le plus rapidement possible, mais rien ne marchait. Pas même se rappeler toutes les crasses qu'il lui avait faite. Pas même se rappeler l'horreur qu'elle avait vécu par sa faute. A chaque fois, il gagnait et revenait se loger dans son esprit.
Sans réellement s'en rendre compte, son regard n'arrêtait pas de se poser sur lui, n'arrivant pas à comprendre pourquoi il était là. Mais fort heureusement, Penny lui vint en secours. Toutes les deux s'approchèrent d'un gros tas de ruine qu'il fallait ramasser. Certainement trop lourd pour les deux jeunes femmes, la blondinette qu'elle venait à peine de rencontrer partit demander de l'aide à un jeune homme, non loin. La laissant faire, elle attendit sans broncher. Une fois les deux jeunes gens revenus, ils se mirent au travail, ensemble.

Alors que chacun travaillait d'arrache pied, tous reçurent un cadeau avec une lettre leur étant destinée. -W venait de frapper. A nouveau. Encore et encore, ne laissant pas les habitants tranquilles. Isabelle, sentant ses mains trembler, resta figé aux cotés de Penny et Linus. Levant rapidement la tête, la jeune étudiante se rendit compte que tout le monde possédait une boite, contenant un cadeau plutôt particulier. Ouvrant le sien, Isabelle fronça instinctivement les sourcils, ne comprenant pas le cadeau. Un poupon avec un pieux enfoncé dans ce qui devrait être le cœur. Voilà son indice. Quelqu'un avait-il souffert d'une relation amoureuse ? Avait-il reçu un coup si fatal qu'il pouvait recevoir ce poupon pour le décrire ? Sans contrôler, la jeune Harries releva la tête et commença à regarder toutes les personnes autour d'elle. Ecoutant Linus, elle était d'accord avec lui. Ils n'allaient pas pouvoir s'en tirer comme ça, après tout, personne ne peut éviter les coups de -W.

Laissant une personne partir chercher Tyee qui était sorti quelques secondes auparavant, Isabelle laissa tomber la boite au sol pour ne garder que le poupon en main. -W allait encore gagner et jouer avec ses habitants. Toutes les personnes ici présentes n'étaient plus que des marionnettes. La jeune Harries haussa les épaules avant de prononcer d'une voix douce mais qui ne cachait pas sa terreur.
" Bon et bien ... Qu'est que tu nous proposes ? "

Fiche par romane, disponible sur artsoul

Mini-intrigue

❥ secret de bénévole.

J'étais venu ici pour sortir un peu du quotidien et surtout oublier le boulot. Mais apparemment, celui-ci était bien trop ancré en moi pour ça. Chatwood, comme il se présenta finalement après ma petite question, avait fait les frais de mon incapacité à faire confiance. C'était en me maudissant fortement que je reçus le paquet à mon nom. On en avait tous un, apportés par un étrange livreur aussitôt reparti. Trop curieuse et surtout suspicieuse, comme toujours, de ce que pouvait contenir le colis, je commençais par lire le mot laissé. -W. Un frisson me parcourut et je cherchais un suspect quelconque alentours, certaine que la chair de poule naissant dans mon dos signalait qu'on observait la scène. Mais personne ne lui sauta aux yeux, tous semblaient envahis par un sentiment similaire au mien.

Mon sourire et ma bonne humeur se fanèrent à une vitesse impressionnante. Je n'avais aucune envie de participer à ce jeu stupide. Malgré tout, que quelque chose de personnel transparaisse n'était pas pour me plaire. J'espérais que ce -W soit passé à autre chose  et que le message qu'il m'avait laissé il y a déjà quelques mois, alors que j'étais en compagnie de Connor ne ressorte pas sous un quelconque aspect. Tout, mais pas ça. Je n'étais pas une sentimentale, vraiment pas mais cet événement me touchait de trop prêt pour que je ne ressente pas quelque chose. Tout mais pas ça. A la vue de certains des contenus des autres paquets, je fus brièvement rassurée. Je l'avais trouvé, je savais qui pourrait me démasquer. Malheureusement pour cette personne, je montrais difficilement ce qu'on voulait à tout prix voir sur mon visage, un signe, une indication. Stoïque jusqu'au bout.

Une voix me surprit dans ma concentration. Tyee. Je ne savais pas qu'il avait prévu de venir. Il semblait particulièrement touché par ce qu'il se passait. Qu'avait-il reçu ? Était-ce ce jeu malsain ou la situation engendrée qui l'affectait ? C'était sans doute un tout. Tyee était, de mon avis, le plus humain de tous, une âme pure parmi toutes ces personnes torturées et souffrantes qu'elle pouvait croiser chaque jour. Il avait une vision différente
de ce qu'il entourait, j'en avais la nette impression. La colère, le dégout peut-être, apparut sur son visage et j'en restais figée un instant. Il devait avoir une piètre opinion d'eux tous maintenant, ces bénévoles qui étaient prêts à se déchirer pour garder sous celer leurs petits secrets. Tyee s'éloigne, sans doute pour ne pas avoir à supporter notre compagnie. J'hésite à le suivre. Après tout, s'il avait voulu de la compagnie, il serait resté, il voulait sans doute de la tranquillité et certainement avoir affaire à cette fille un peu détraquée que j'étais la plupart du temps.

Chatwood renchaîna sur Tyee, prenant le parti de refuser de se plier aux souhaits de -W. Je le soutenais autant que je redoutais les conséquences de cela. Il agita le contenu de son paquet sous notre nez, guettant sans doute malgré tout une réaction. Comme si cela fournirait une preuve suffisante... « Je vais le retrouver. » J'hésitais à continuer, à expliquer que c'était risqué. « J'espère que vous savez au moins que c'est risqué. Pourquoi croyez-vous qu'on est ici ? Pour nettoyer un peu les actions maudites de ce -W ! Il n'a pas hésité à mettre le feu à une salle pleine, qui vous dit qu'il ne tentera oas de se débarrasser de mauvais joueurs comme nous ?! On est sur son terrain de jeu, on ne peut pas oublier ce fait. Ce serait bête ... et inconscient. » Je haussais les épaules en signe d'indifférence. C'était pour eux que je disais ça, pas pour moi. Je n'avais que peu de choses à perdre sans compter que ma vie n'était pas la pus importante de tous ! Sur ce rappel, je partais sur les traces de Tyee, que j'imaginais prêt à repartir du terrain.

Arrivée sur le parking, je le cherchais rapidement. Ne le voyant pas et ignorant quel véhicule il possédait, je lançais à tout hasard, d'une voix plus ou moins étouffée : « Tyee ? » Je regardais dans les véhicules, passant entre eux rapidement. Et je le surpris là, assis, presque fragile. « Tyee. » Je ne savais pas quoi dire. Maudit soit mon manque de savoir faire ! « Je ... Je te cherchais. » Autant ne pas en rajouter en lui demandant comment il allait. J'avais conscience que pour beaucoup de personnes, une telle question se trouvait plus gênante qu'autre chose. Je préférais lui laisser le choix entre me parler de ce qu'il ressentait et ignorer ce qui était pourtant visible. « On est d'accord avec toi. On ne veut pas jouer mais il faut être plus malin que ce maître du jeu sadique. On a besoin de toi Tyee. » Je voulais qu'il revienne avec moi. Je lui prenais la main, espérant faire comprendre d'une simple pression que j'étais là s'il le voulait. Faible sourire que je voulais rassurant. « Il nous faudra juste révéler à qui appartient tel ou tel objet. C'est vraiment ... un sale jeu. » Je pouvais très bien faire la conversation toute seule, ça ne me dérangeait pas. Il fallait simplement le convaincre de rejoindre les autres et lui faire quelque peu oublier sa colère, sa tristesse. « Je me demande à qui peut bien appartenir un animal empaillé... Je ne sais surtout pas ce que ça veut dire. Est-ce que ... est-ce que ça te fait penser à quelque chose ? Qui sait, j'ai peut-être hérité d'un de tes grands secrets. » Je disais ça sur le ton de la plaisanterie bien sûr, mais l'un comme l'autre, nous savions sans aucun doute que le sérieux apparaissait dans cette phrase et que ma curiosité était faussement désinvolte. « Viens. Je crois qu'ils vont s'énerver si on ne revient pas vite, surtout le blond, il a l'air plutôt remonté contre ce -W. » Je me redressais, lâchant sa main, tendant la mienne pour qu'il s'en saisisse et se redresse, l'imaginant déjà remonter progressivement, me dépassant très rapidement jusqu'à me forcer à lever la tête pour capter son regard.

© code de night sky. gif de tumblr.