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La boîte à secrets

Les ragots de Lakeview ◗ voir le sujet

De ANONYMOUS
Je me demande souvent la logique de suivent les gens. Ils le savent pourtant qu'il est dangereux ce W alors pourquoi le provoquer avec leur réunion ?! C'est ma voisine qui m'en a parlé, elle a prévu d'y aller... Je pense vraiment que c'est une mauvaise idée. W risque de venir y faire un tour, c'est sûr !
De ANONYMOUS
A ce qu'on dit par chez moi, le jeune Foster aurait plusieurs petites amies. J'sais pas si c'est vrai mais c'est moche pour ces filles. Malgré tout, bien joué mon gars !
De JANE J. WELLINGTON
La petite nouvelle, Rebecca Hobbs, c'est un foutu spectacle à elle seule, bordel qu'elle me fait rire.
De MAXIMUS GOOD
D'abord il gifle les gamines, maintenant il hurle tout seul. Pas qu'entendre Tyee le sauvage brailler me dérange, mais ces espèces de grognements en russe, en finnois, je ne sais pas, ça commence à me les briser. S'il a le mal du pays qu'il rentre chez lui, ça fichera la paix à tout un quartier.
De TYEE H. L. DAENDELS
Ce que... C'est absurde ! Lizbeth est une amie, rien de plus, et je... Je voulais la voir. La nuit, en pleine rue. Il n'y a pas besoin d'un lieu pour trouver les gens à qui l'on tient.
De JOSH WILLIAMS
Si vous saviez tout ce que Anton entend et voit chez les Spencer. Le petit Chatwood il s'entend trop bien avec le nouveau locataire, ça l'air et il a vu des trucs dégueulasse, mais il a pas voulu m'en dire plus. Et c'est sans parler des engueulades entre la fille Spencer et ce sournois de Chatwood. Anton a du les séparer, mais il m'a dit qu'elle a une solide droite la fille de l’éleveur.
De MEREDITH LANDER
Si vous voulez mon avis, ils n'auraient pas du expédier la petite Chatwood chez les Spencer. Ils ont plus de 70 ans, c'est pas possible de laisser une telle furie chez de si braves gens. Rose voit tous les jours comment ils se font rabrouer par le fille.
De JOYCE RIPPER
Vous savez, celle qui se balade en limousine ? Ben je l'ai vu main dans la main avec le p'tit Chatwood. C'est quand même horrible, c'est la femme de l'autre Chatwood.
De HEATHER SPENCER
Quoi ? Comment ça je suis sexy en dessous érotique ? Non, j'ai rien fait de sexuel à Lizbeth... à part en parler...
De LINUS CHATWOOD
Quoi ? Lady en dessous affriolant ?

intrigue n°3



 
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 Amphore. {Matthias}

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Tyee

Tyee H. L. Daendels


Je te regarde
Tyee H. L. Daendels
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MessageSujet: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyJeu 17 Oct 2013 - 13:41


Amphore.
Tout ira mieux à la fin. Et si tout ne va pas pour le mieux, c'est que ce n'est pas la fin. ━ Ed Sheeran.


Le couvre-feu était passé.
Lieb aurait été déçue. Elle ne l'aurait jamais montré, pas volontairement, mais elle aurait été déçue, elle qui avait eu tant de mal à obtenir sa place et à en apporter une à ses enfants. Il ne fallait pas lui en vouloir. Sa pensée relevait d'un autre monde, révoqué et oublié, qu'il avait découvert malgré lui. Il comprenait, à présent. Les années étaient inscrites dans sa chair en liturgie de sang, et il comprenait. C'était ce qu'il avait toujours voulu, comprendre. C'était brutal, certes. Mais il avait obtenu gain de cause, et au moins il savait. Pour cela, Lieb aurait été fière. Sa paume invisible effleura sa nuque et il sut qu'il était dans le vrai. Dans le bon. Il l'avait toujours aimé. Toujours plus que tout le monde. Lieb l'aimait aussi. Tyee était resté assis des heures durant à écouter ses fables bancales, et il les racontait à son tour. Le même regard fasciné qu'il avait eu à l'époque dans leurs yeux à eux. C'était intime, mais c'était beau. Personne ne se souviendrait de Lieb. Elle ne serait jamais belle, jamais grande. Elle céderait sa place dans l'univers humblement, comme elle avait vécu, souhaiterait toute sa chance au prochain et partirait. Simplement. Tout ce qu'il souhaitait, c'était qu'elle vienne le visiter de temps en temps. Lui faire l'honneur de sa présence. Lieb méritait que l'on se souvienne d'elle. De son sourire et de ses mots crus. Tyee ne l'oublierait pas avant d'avoir transmis ses délires au prochain. C'était ainsi que l'on payait les Esprits. Il était nostalgique de tout cela.

Les eaux diluviennes n'étaient plus. Le ciel aurait été peint d'une délicieuse couleur rosée si seulement ces nuages ne l'obscurcissaient pas ainsi, et le soleil n'ayant aucune envie de lutter cette fois-ci préféra se retirer sans agitation. Louable. La forêt exaltait le parfum de terre humide, les écorces celui de la triste beauté des plantes marécageuses. L'encens embrumait la pièce, empruntant sa fragrance aux fleurs qui ne naissent que dans les livres. Il n'eut guère besoin de plus pour rêver toute la journée. Les yeux sur les vitres et la voix bucolique. Les élèves le connaissaient, maintenant. Le voir dans cet état n'était pas fréquent, il savait faire fi de l'instinct grondant une fois placé devant les avides de connaissance. Et leurs yeux. Et leur attention. Qu'importe. Dehors il pleuvait, son cœur s'emballait, ses songes dévoraient la réalité.
Il s'était écroulé. Réveillé à l'infirmerie et visité par les étudiants inquiets. Onze minutes disparues de sa journée, et un congé octroyé par son supérieur. Les médicaments faisaient trop effet. Il n'osa en parler à son rendez-vous, ne pas l'angoisser. Il irait, évidemment. Après avoir goûté aux senteurs des ailes de papiers des Oiseaux bleus, allumé les bougies, revêtu un ensemble digne de ce nom. Avant cela, attendre sous la pluie que la peau en soit imbibée, imprégnée. Attendre que l'imagination cruelle s'en aille, attendre les lucioles aqueuses comme purge et main curatrice. Enfin effacer les heures sombres, prendre son mal en patience.
La banquise lui manquait.

Il s'endormit.
Il s'endormit comme un enfant, debout, l'épaule appuyée contre l'abri de l'arrêt de bus, la tête tombée sur la vitre. Il s'endormit seul. À cette heure, avec ce temps, les gens ne sortaient pas beaucoup. Rares étaient ceux qui prenaient le bus ici, en général, ce qui en faisait un lieu de rendez-vous on ne peut plus agréable. Le sommeil était trop lourd pour laisser entrevoir le rêve, et s'il était à l'heure, il ignorait tout des détails de son réveil. Juste qu'il serait arrivé entre temps. Il le savait. Dès qu'il ouvrirait les yeux, son vis-à-vis ne serait pas loin. Il ne voulait pas les ouvrir. À l'aise. La rue silencieuse, le soleil tombé, l'asphalte humide, le souvenir des steppes blanches au crépuscule. Le frisson qui parcourt l'échine. Qui brusque et force les paupières à se lever.
Il est là.


Dernière édition par Tyee H. L. Daendels le Mar 10 Déc 2013 - 13:43, édité 2 fois
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Matthias

Matthias P. Cleveland


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Matthias P. Cleveland
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptySam 19 Oct 2013 - 2:17


sur les railles vagabondes
crasse et velours à portée de rencontre

L'étanche aorte qui se refermait à la seconde coulante n'avait que pour espoir de pomper son myocarde qui avait toute la tristesse à porter dans ses valves. Et un soupir en buée sur une fenêtre d'autobus paresseux. Et un souffle de cendres contre la banne d'une ville aussi polluée que ses poumons et leur santé. Un corps inerte qui surgit d'une foule grise inexistante, Mathias qui suit les railles vagabondes d'un trajet omnibus vers une rencontre qu'il attend depuis maintenant le cycle de trois pitances électroniques, jeux en ligne avec un correspondant amicale.

Amicale..? Si peu dire fit raclé la gorge au livreur de pizza brassé dans la cage sur roues filant à trop vive allure pour les rues de Lakeview. À trancher ses réflexions et assommer le vide sonore et bancale dans l'aire des sièges d'abandon tout autour de lui. Sur la pointe des pieds que l'idée d'avoir un ami de profond cœur, oser une relation belle et durable et de tout espoir réciproque uniquement par correspondance entre deux parties de légendes. Non simplement parce que Mathias était terriblement seul avec ses rares complices et ses regrets; réellement à puiser une confiance et un amour purement amical du bout du clavier jusqu'à la rétine de l'écran, il croyait à une camaraderie à la fraternité avec ce compagnon de jeu. Durable et appréciable. Sous ses bouclettes de charme et de décoiffe, ce rêve qu'il chérissait depuis que ces quelques écrits avaient été pianotés en clavardage: «Ça te dirait qu'on se rencontre IRL?». Parce que la chance les unissait, doucereuse: ils habitaient la même connivence et la même ville.

Et maintenant dans un transport mort et grouillant, à s'éloigner de la solitude qu'il craignait et qui l'absorbait toujours plus creux entre ses côtes, à s'y renfrogner comme le bossu, il espérait et jubilait comme le gamin qu'il était. Point d'artifice, point de politesse: il était de banalité et de retard, comme à ses habitudes. Une station point trop éloignée des deux demeures respectives qui était aussi déserte qu'un musée en matinée ensoleillée. Il laissa les traces des songes récurrents, sur son chemins prédéfinis, qu'il pouvait ronger en cervelle: de quoi aurait-il l'air? S'entendrait-il avec lui? Que feraient-ils une fois présentés? De superficiels questionnements pour un jeune homme aillant le cœur velours sur la main et le ventre gosier sur les pleures.

Le véhicule ronronna à quémander au plus alléchant un arrêt à gober au passage. Les roues s'immobilisèrent sur cet asphalte qui fut piétiné par les vieux espadrilles de Mathias. Et le transport lui fit ses adieux sans quêter son au-revoir, vomit sur son ex-passager la boucane accumulée pour le déplacer. Une heure tardive faisait danser sans mouvement la lune dans le ciel et chanter le brillant des étoiles muettes tout autour de la célèbre. Le bouclé leva ses pupilles qui avalèrent le tout, car jamais il ne se lassait d'un paysage. Et il voulait profiter avant la fin de ce qui était succulent à apprécier. Une marche hasardeuse dans le noir cassé par les réverbèrent bruyants. Les rues étaient de crasse, comme toutes les rues étaient de crasse et seraient toujours de crasse. Mais de chic urbain dont il était difficile de se défaire. Mathias enfouit en plus creux de ses poches ses timidités et ses mains et fouilla les alentours de la pupille. Cet ami qu'il souhaitait se faire devait être à l'attente dans les parages. À attendre à l'impatience. Sinon, il avait désespéré sa cause et entamait à l'instant un chemin du retour. Et sur ces paroles, il le vit. Plus loin, assis à un banc. Somnolant peut-être de fatigue et d'ennuie, de paresse et de désinvolture – ce furent les devinettes du malade qui prit direction vers sa rencontre à venir. Et il s'approcha, et il vit. Et il reconnut, et il s'arrêta. À sa hauteur. Ce somnambule hasardé au lieu propice de sa rencontre, seul parmi personne d'autres, ce n'était nul autre que

Toi?!

Il s'exclama avec autant d'étonnement que de dédain. L'enfant aurait fait pareil avec le brocoli. Sur les mailles rauques d'une voix fumante. Cet inconnu, ce dormeur de passage, n'était nul autre que l'ingrat d'un hôpital d'antan. Qu'il reconnaissait sans mal sous ses traits singuliers qui portait l'arôme d'un pays d'ailleurs. Et une délicatesse fleur que Mathias ne s'était pas gêné d'affriter dans les couloirs blafards des Malheurs abysses. Et aussi écervelé le pauvre livreur de métier pouvait être, il mis le temps d'un soupir de découragement des astres les toisant à comprendre. Que cet ami de la toile n'était nul autre que cet homme. Les deux mouches étaient maintenant collées à celle-ci et l'une d'elle ne faisait qu'attendre, ébahie et choquée d'affront.

©BoogyLou

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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyLun 25 Nov 2013 - 15:05

« Bonjour,
Nous avons constaté que le sujet suivant n'a pas reçu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 25 décembre sinon, le sujet sera verrouillé.
Merci de votre compréhension. »
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyVen 13 Déc 2013 - 10:07


Amphore.
Je ne peux pas penser à ça maintenant. Si j'y pense, je vais devenir fou. J'y penserai demain. ━ Margaret Mitchell.


Non. Bien sûr que non. C'était absurde.
Impensable.

Il s'était levé d'un bond. N'avait prêté aucune attention au plafond, trop bas, de son abri, et avait amèrement regretté une surprise de cette taille. Rassit, inévitablement, la grimace facile et les paumes massant son crâne endolori. À cause de lui. Un souvenir assez récent pour ne pas être flou, suffisamment désagréable pour être enterré au plus profond de la terre et jamais ressorti. C'aurait été trop beau. Evidemment. Il n'eut aucun besoin de centrer son attention sur son visage plus longtemps, baissa les yeux, pinça ses lèvres. On les avait vu se chamailler comme deux enfants, en plein milieu d'un couloir. Une attitude puérile, qu'il regrettait, qu'il ne pardonnait pas à son importun. On ne substitut pas les dossiers médicaux des autres impunément. Même. L'hôpital était assez impudique comme cela. Pas besoin d'yeux supplémentaires pour l'épier. Pas besoin de monde alentour. Tant pis.
Résignation fatidique, de quoi lui faire perdre tous ses moyens. Le peu qu'il en avait.

- Vous...

Lui. Oui. Prends le temps qu'il te faut pour réaliser, et dépeins-toi de ces faux traits dépités sur le visage. Tu as plus peur que tu n'es mal à l'aise. Pas qu'il puisse te faire souffrir de quelconque manière, il sait. Il sait que le sommeil n'est pas ton royaume, ne le sera jamais. Il sait que tu souffres de ses caprices et tu n'en as cure. Il peut bien savoir, il ne connait que les conséquences. Pas les causes. Pas la cause.
L'univers s'effondra autour de lui, et il ne chercha plus à le retenir. La dernière fois, cela n'avait servi qu'à accélérer le processus. Quand bien même, ses forces se faisaient grandes absentes. Son esprit abandonna. L'instinct se reposait. Et lui aussi savait. Que s'il avait réagi de la sorte, c'était qu'il était malade, lui aussi. Qu'il n'allait pas bien. Un sourire dessiné le long des rivages . Plus la force de lutter. Pas ici. Pas maintenant, et certainement pas face à lui.

- Halla Maqualoss. Mais vous le savez déjà.

Il n'y avait que peu de passants ayant sa présence. Pas aussi haute. Pas aussi massive. Pas aussi rêveuse. Il songea à la pluie. La pluie la plus douce qui puisse être. Ferma les yeux pour la sentir le long de sa nuque, contre l'arrête de son nez, une goutte intrépide coincée sur les côtes escarpées de ses lèvres. Mais il n'y avait rien. Rien d'autre que sa poésie, que leurs maladies, que leur gêne.
Abandon presque criant de vérité. Il comprenait, avait peur, acceptait d'avoir peur. Il avait toujours peur, autant assumer. L'autre n'avait aucune envie de rester en sa compagnie. Les visages se dépréciaient à raison, or il n'avait pas le pouvoir de le retenir. C'était tout ou rien, c'était maintenant ou jamais. Il pouvait faire demi-tour. Monter dans le prochain bus et perdre le regard amusé qu'il pouvait sentir glisser sur lui, qu'il avait du mal à se permettre. Il ne se faisait pas tant de souci que cela. Il vivait selon les principes dictés par cinq caractères bien définis. #YOLO.

- Enchanté. De mettre un visage sur un nom, cela va de soi.

De quoi veux-tu te protéger ? Bien sûr que c'est lui. Bien sûr qu'il s'agit de toi. Il n'allait pas lui confirmer qu'il adorait Nidalee. Lui rappeler qu'ils aimaient jouer ensemble.
Il était plus malin que cela.
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Matthias

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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyVen 3 Jan 2014 - 18:38





© BOOGYLOU.





Amphore


. . .



Impensable réaction d’un point de vue perché sur la branche d’un lampadaire; cette première idée que Matthias eut accordée à celui qu’il connaissait mais qu’il ne connaissait pas qui fut d’amplifier la grandeur du joueur qui n’avait besoin de pouces en plus. Lui qui était habituellement de la grandeur des élevés de corps était maintenant le pion devant le cavalier. Et il était de E4 en échec.

Non, ce n’était la première fois qu’il le voyait. Et Diable qu’il lui avait proféré paroles de corbeau bien avant cette rencontre. Le gamin qui n’en était pas un imita la dépouille d’une statue sans artiste alors que l’autre lui donnait une politesse qui raclait toute ses attentes. Ses attentes… Il en aurait eut, elles auraient été dans la vase jusqu’au songe. Hallas Maqualoss, évidemment. «L’autre con de l’hôpital de merde» aussi. Évidemment. Il avait détesté cette personne jusqu’à la fierté de l’ignorance, lui avait craché au visage dix fois à une hauteur qu’il ne pouvait rejoindre et l’avait maudit. Rien de personnel, bien certainement. Aller chercher le billet qui soustrait quatre semaines de vie dans les mains d’un inconnu qu’il avait connu de grossièreté peu avant dans un endroit faisant germer la démence dans son crâne bouclée n’avait put que démarrer le culte de la haine à ce passager qu’on impatiente involontairement. Il avait paniqué, aussi, il serait bien de mentionner. Parce qu’il avait misérablement besoin de n’aborder personne quand il allait prendre des nouvelles de sa tumeur. Si débile, il pensa, si stupide de faire un tourbillon sur une personne pour de simples coïncidences. Et si loufoque de réaliser que cette personne est un partenaire de jeu il y a de cela plusieurs mois…

Et moi je suis... le gars de l’hôpital…

Dit le crétin dans un beurre glacé, comme si son compagnon n’avait pas encore réalisé. Peut-être pour faire la liaison entre ce monde virtuel et celui réel qui les avaient fourvoyé bêtement. Ou parce que sa bouche béate accompagneé de ses yeux écarquillés avait besoin d’être comblée d’une phrase rhétorique, on ne sait trop. Matthias avala bruyamment. Et fit une prière au Dieu qu’il ne connaissait pas que ce Hallas Maqualoss ne réalise pas qu’il tremblait dans ses culottes. D’émotion et d’intimidation. Oui, la situation l’intimidait beaucoup. Quoi qu’il n’en fallait trop pour ce sensible.

Enchanté. Enchanté que Tyee disait être. Mal aise. Il se revoyait le traiter «d’enfant de chienne» dans un couloir blanc entre un vieillard branché et une dame en attente comme l’ordinaire méchanceté pouvait sortir de la bouche de l’immature. Ses traits se tordirent de gêne et il enfonça quelque peu sa tête entre ses épaules, comme s’il n’était pas encore assez petit devant son interlocuteur. Matthias se gratta la nuque et articula bien difficilement :

Euh… Enchanté aussi, il pianota avec difficulté cette formalité dont il n’était d’habitude avant de continuer : Écoute, man… C’est con mais… Je suis vraiment… Désolé… J’ai agit en vrai crétin envers toi… J’ignorais que… Si j’avais su… Merde… Je me sens mal, man…

De cette voix éraillée par un infini de cigarettes, vocabulaire extraordinairement franc et aussi beau qu’une bourrique saignée. Il se sentit con, n’osa pas trop regarder Tyee parce qu’il n’était plus qu’un chien piteux. Et comme si sa pouvait le racheter, en maladroite parole il ajouta :

Tu dois me trouver bin stupide maintenant… Putain que je me sens stupide… Mais je te jure que je regrette vraiment… Tu sais, les hôpitaux et tout ça, ça me rend nerveux… Et puis… Je sais pas… Je…

Silence. Où il espéra que Hallas Masqualoss ne prenne pas course. Parce qu’au fond, il voulait bien découvrir Tyee.

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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyMar 4 Fév 2014 - 14:34


Amphore.
Avec la liberté, les livres, les fleurs et la lune, qui n'est pas heureux ? ━ Oscar Wilde.

Il était bien trop inquiet.
Son sourire se voulut rassurant, apaisant. Non content de pouvoir le regarder sans qu'il n'ait à hurler, juste, de le savoir là, dévoré par le regret. Un regret sincère. Un temps pour le laisser regretter. C'était comme cela que l'on élevait les enfants. Après qu'ils se soient aperçus de leurs erreurs, il fallait qu'ils les assument. Les avouent, s'en excusent. Et cela suffisait. Il n'y avait rien à faire de plus, ils sont aussi intelligents que les adultes, savent tirer les leçons de leurs actes. Et il était un grand enfant. Quelqu'un d'assurément intelligent, mais quelqu'un de malade. Qui nécessitait des soins assidus, des visites médicales régulières, et ce n'était en rien une routine. Ce n'était pas normal. Chez lui, il n'en avait jamais eu besoin, c'est que l'on pouvait s'en dispenser. Et il était trop jeune pour supporter telle intrusion dans son intimité. Cet enfant avait pu voir le nom de ce qui fait s'endormir un géant. Pas de magie, juste un mot. Une maladie du sommeil. Un mal d'ici. Et s'il n'avait eu à voir de quoi il souffrait, nul doute qu'il s'agissait d'un mal d'ici aussi. Un mal au moins aussi grave. Il n'en savait trop rien.
Sa main sur l'épaule. Aussi solide que la pierre.

- Ce n'est rien. Rien d-d-du tout.

Tu es tout pardonné.
Coi et perturbé, mais il ne comptait pas le manger. Il n'aimait pas tellement la viande humaine. Ses lèvres s'étirèrent davantage et ses doigts cherchèrent à lâcher leur emprise. Sans grand succès. Il lui faisait de la peine, parce qu'il venait d'un monde où la maladie n'existait qu'à peine. Les blessures, oui. Les maux, à la rigueur. Mais les maladies sont trop foudroyantes pour être considérées comme telles. La maladie était synonyme de souffrance et, très souvent, de fin de vie. Les Esprits l'en gardent, quoi qu'il puisse cacher derrière ses yeux embrumés, son front plissés. Les Esprits le gardent, il n'était pas mauvais bougre. Non.

- Tout va bien. Je n'ai p-p-pas été t-très correct avec toi non plus. Le lâcher. Enfin. Je s-suis désolé.

Il fallait qu'il ouvre le bal. Qu'il le mette à l'aise, alors que lui-même n'était pas foncièrement aidé. Il le fallait, pourtant. Le rassurer, autant que possible. Il était la source de ses troubles et il n'avait pas à le rester. Ce n'était pas un monstre, aucun des deux n'en était un, autant saisir l'occasion de rencontrer quelqu'un comme soi. Quelqu'un de bien, d'un peu sonné, mais de bien. L'instinct ne disait rien. L'instinct était sûr de lui. Il était innocent. Il était innocent.
C'était tout ce qui comptait à ses yeux.

- Tyee. Tyee Daendels. En vérité, j'ai t-t-trois prénoms. Mais je garde les d-deux autres pour moi. Et je suis professeur. D'Histoire. Et toi ?
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyDim 16 Fév 2014 - 12:21





© BOOGYLOU.





Amphore


. . .



Et l'embarras se faisait l’étau à la gorge, d'empêcher les bons mots de s'y glisser. On aurait cru. J'offre alors deux possibilité à Matthias: ou alors il s'excuse bêtement et il rebrousse les talons, ou alors il s'excuse bêtement et il imite la poutre devant le bâtiment et ses centaines d'étages. Car il faut le dire, même après dix dialogues, la grandeur de Tyee était toujours à couper le poumon.

Le livreur de pizzas pesait le pour et le contre de ce que je pouvais lui donner et c'est l'autre qui décida à sa place. Enfin, il lui donna la porte de sortie à son mal aise qui commençait à faire le liège de sa voix, sellier celé dans la cave pour l'infini + 1. Ce n'était rien du tout. Le frisé haussa les sourcils - oui, ça le surprenait d'une telle réaction passive - et jeta regard autour de lui voir si quelque chose allait se fissurer en conséquent. Par dessus son épaule, même, il jeta une prunelle pour voir si le chemin du retour était toujours tentant. Il ne l'était plus. Plus autant.

Bon. Il avait mit le pied dans l'eau glacée. Maintenant, sa peau devait s'ajuster à la température et y prendre goût à un certain moment. Mais encore là, ils savaient l'un l'autre qu'ils étaient des clients favoris de l'hôpital. Pire encore, ils avaient échangé leur dossier médical sans le vouloir. Matthias avait attrapé quelques mots incompréhensibles de la fiche de Tyee avant de reconnaître qu'il ne s'agissait pas de la sienne. Lui, avait-il lu un truc de trop? Comme toute crainte, le jeune homme au poumon blessé fit un souris nigaud et incertain que le géant dû prendre en parfaite débilité profonde. Matthias me remerciera plus tard.

C'est pendant tout cela et des prières à un Dieu qui n'avait pas la part de croyance du cancéreux que Tyee s'excusa en retour. Là, le sourire du frisé devint plus franc. Apparemment que chacun d'eux regrettait et se beurrait un petit mea culpa sous la pluie. Et l'idiot pensa, à cette limite, que son ami de LOL était bien caricaturé et mignon de bégayé comme un timide avec ses pieds et pouces de mesure dans les cieux. Oui, Matthias le trouvait mignon dans ce sens. Et même s'il était bien conscient que l'habit ne fait pas le moine, il se dit qu'il arriverait à s'entendre avec lui au final.

Tyee démarra les présentations. Métier à le rendre jaloux. Nom, ma foi, très joli. Qu'il n'avait jamais entendu et qu'il pratiqua à prononcer dans sa barbe deux... Non, trois fois à défaut de paraître toujours pour un débile. Froncer les sourcils, racler la gorge. Toussotement et hochement de tête. Toujours gêne et hésitation. Patati et patata.

Moi c'est Matthias Philip Cleveland. Mais je dis jamais Philip. Tu trouves que ça me va bien, un nom de prince? rire gêné et il se gratta la nuque. Je sais pas pourquoi je dis tout ça... Et je travaille dans... Dans un... Resto'...

Il toussa, rauque mélodie de toujours, pour mieux faire passer le blanc mensonge, releva le menton pour lui donner un air qui se voulait certain mais qui était plus gaffeur. Il tenta de se remémorer une présentation pire que celle-la dans sa vie et il pensa à son entretient d'embauche à la compagnie Pet Smart qui ne l'avait jamais rappelé. Tout allait de bon train, ma foi!

Quoi que l'anxiété frôlait ses tripes et lui manigançait un stress à fendre sa bonne humeur du moment. C'est en grimaçant, comme celui qui marche sur du verre pieds nus, qu'il demanda:

Bref... Appelle-moi, Matt'... si tu veux. Ou Philip hein! Bon tu m'appelles comme tu veux. J'espère qu'on pourra bien s'entendre malgré tout... Et, euhm... Dis, t'as... T'as pas vu ce qu'il y avait dans mon dossier à l'hôpital hein? J'ai... J'ai rien vu du tien! Je te jure! Enfin, si. Mais j'ai rien compris!

Se rattrapa-t-il en levant les mains et les sourcils comme pour sa propre défense.
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Tyee

Tyee H. L. Daendels


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Tyee H. L. Daendels
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyDim 16 Fév 2014 - 23:18


Amphore.
Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ? ━ Charles Baudelaire.

On dirait... Ces dessins-animés pour enfants, vieux.
Les... cartoons ? Looney Toon ? Quelque chose comme cela. Il gesticulait, baragouinait, il avait l'impression de se voir, et son sourire n'en fut que plus profond. Ce qu'il pouvait aimer les gens, tout de même. Profondément, tout le monde. C'était comme une évidence. Pour être aimé, aime, une maxime bête et méchante, pourtant si pesante à force de chemins parcourus. Mais ce n'était rien. Comme il n'avait pas à s'en vouloir, comme ils n'avaient pas à poursuivre cette querelle ridicule, ses simagrées déplacés. Qu'ils cessent, aussi bien l'un que l'autre. Il lui demanda s'il savait quelque chose et il ne savait rien. Hocha la tête lourdement pour le lui montrer, qu'il n'ait pas à s'inquiéter plus que nécessaire. Qu'il n'ait pas à s'en vouloir. Il n'a pas à s'en vouloir. Il n'a pas.

- Je... Je n'ai lu que votre nom. Au d-d-début, je pensais... Il ne vous allait p-pas, non. Mais c'est le vôtre, et v-vous devriez en être fier.

Un léger soupir, mais le sourire radieux. Bien plus ensoleillé que le ciel, et ses épaules montèrent tandis que ses bras se croisèrent sur sa poitrine légèrement courbée. Comme une sensation de... de froid.

- Tyee Hildegeir Lieb. Vous n'êtes pas ob-b-bligé de retenir. Il s'agit du nom de ma m-mère, et de celui de sa mère. Ai-je la d-dignité requise pour p-porter le nom de celle qui m'a donné la v-vie et celui de celle qui me l'a sauvée ?

Non. Non. Pas une seule seconde. Mais ce n'est rien.
Ce n'est rien, parce qu'elles vont bien toutes les deux.
Sa veste se retira sous la timidité ferme de ses mouvements, et elle tomba lourdement sur les épaules du prince. Du Petit Prince. La capuche sur la tête, pour ne pas qu'il ait froid. Elle lui arrivait aux genoux. Loin d'être ridicule, et il était sincère. Un cartoon à lui seul. Il n'était pas si différent de son avatar, il en était persuadé.

- Protégez-vous si le t-temps est contre vous et ne vous terrez p-p-pas plus que de raison, Matthias... Philip, Cleveland. V-vous avez de q-q-quoi être fier.

Vous êtes beau, vous êtes jeune, vous êtes gentil. Et quand bien même vous ne seriez aucun des trois je ne vous souhaiterai rien d'autre. Soyez heureux pour vous, vraiment heureux. Le bonheur, le véritable bonheur, il n'empiète pas sur celui des autres. C'est ridicule. Vous n'êtes pas en bonne santé, soyez au moins heureux. Ce n'est rien. Quand bien même la maladie serait grave, les Esprits trouvent la paix une fois mélangés aux couleurs du ciel. Et si vous n'y croyez pas, alors tâchez de vivre au mieux. Le plus possible. Le plus intensément. Profitez, chaque seconde. Souriez, riez, c'est si court. Le bonheur est si court. L'innocence est si traître. La réalité tant douloureuse. Vivez. Vivez comme il vous faut vivre. Bien, et sans regrets.

- Gardez-la p-pour le m-moment. Et enlevez cette capuche dès qu'il n-ne pleuvra plus.
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Matthias

Matthias P. Cleveland


Je te regarde
Matthias P. Cleveland
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyJeu 6 Mar 2014 - 23:41





© BOOGYLOU.





Amphore


. . .




C'était un soulagement des vagues de pouls. Que Tyee n'ai jamais vu les ordonnances du médecin et la cause de la recommandation de chimiothérapie. Et peut-être il en parut de ses poumons blessé, de tel ou d'autre, car ils soufflèrent un vent dans la voile de ses mots dans un soupir profond.

Mais Matthias, bien que cet esprit léger était d'observation bâclée et de jugement lamentable, commençait enfin à réaliser comme son ennemi d'antan était beau. Certes, de cœur, que je parle. Première remarque que le livreur de pizzas fit était à propos de son patronyme dont jamais, justement, il n'avait été fier. Moquerie entre la glissade et les barreaux jusqu'au derrière du comptoir d'une pizzeria, il n'en avait jamais fallut de beaucoup pour que les présences, aussi amicales pouvaient-elle être, lui passent la remarque. C'était croche pour un visage comme le sien. Risible, totalement. En être fier? C'était le choix de ses parents. En être fier? Il le portait depuis tant d'années! Être fier? Matthias lui fit un large sourire à la gorge en nœud. Ce sourire qu'il avait 17 ans plus tôt. C'était gamin mais c'était ça. Et c'était reconnaissant.

Et par chance qu'il n'avait à retenir ce nom que Tyee lui chanta. Rien qu'à l'entendre Matthias fronça les sourcils, incertain. Certain de la juste beauté de ce nom, incertain de se fouler la langue quatre fois à essayer de le prononcer. Cet humble trésor matrimoniale pour avoir eut génération de mères aimantes. Les mots touchèrent l'aorte du frisé qui se gonfla en toute et belle nostalgie. Seigneur qu'il comprenait cet ami qui n'en était pas encore un tout à fait. Et il dévoila de lui encore. Il se sentait purement petit à côté de ce géant. Drôle de sensation. Mais rien qui soit intimidant. Pas avec cette sérénité que transportait Tyee sur ses épaules. Ses larges épaules.

Ce qui s'en suit n'était pas moins de portée d'oreille pour Cleveland mais gardait toute sa morbidesse à chaque coup de parole. Ce n'était que de l'amour, que Matthias entendait. À l'état brute. C'était des paroles que personne n'avait jamais prononcé sur son cas. Qui l'avait fait rêvé, étant jeune, mais qui n'avait plus que le sens des abandons désormais. Il y avait son foie blanc qui criaient les conneries qu'il avait faites, puis il y avait Tyee qui murmurait la soie. C'était chaud. Si confortable. Quelque chose qui lui brûla la gorge et le larynx. Son estomac qui se noua de bonheur et à ses yeux, les ruisseaux qui s'agrippaient subtilement à une paupière. Matthias ne fit que le regarder. Il ne savait pas quoi répondre. Non mais bien franchement, je sais qu'il avait juste les pleures dans le fond du cou et qu'il ne pourrait prononcer son avant qu'elle ne s'éteigne. C'était un silence très doux. Qui savait rendre jaloux les nuages qui vomissaient des larmes sur cette rencontre.

Tu sais quoi... Je me suis... Tellement trompé sur ton compte longtemps! T'es trop... T'es top! Tu sais, jamais on m'a dit ça. Jamais on m'a dit d'être... fier.

On ne pouvait dire autrement si bien à un jeune homme qui nous tend cette foi en nous-même que l'on a perdu miette par miette au cours des 17 années précédentes. Et comme s'il n'avait rien compris des instructions de celui qui avait fait tomber son myocarde jusqu'aux blanches pleures, Matthias retira sa capuche pour afficher son regard noyer derrière ses verres - qu'il était pourtant certain d'être invisible - et son air soit stupéfait, soit attendris et de bonne humour. À vous de décider.

Personne ne m'a jamais aidé à apprécier la vie maintenant, tu vois. On m'a aidé à aller chez le docteur, à arrêter de fumer, à prendre mes médicaments... À changer. Mais pour ce que je fais et suis vraiment... C'est la première fois, je crois bien... Merci... J'imagine...

Et voir en quelqu'un une confiance et une toute amitié. Une simplicité et un alliage qui vont du même sang, ou presque. Il montra ses dents à faire lever ses fossettes au dessus de ses yeux et les faire plisser gaiement. Un sourire, puis il pencha la tête parce qu'à étaler cette franchise, il pouvait simplement avoir l'air de ce jeune homme qui avait gagné tant de représailles et rien en victoire. Ce qu'il était vraiment, en fait. Ce jeune homme qu'il devait être fier d'être. Racle de gorge et grattement de fond de tête. Pincement des lèvres, même. Le sol restait sa contemplation. Il jouait même timidement avec une flaque d'eau de son soulier sur le trottoir.

C'est con je sais pas trop pourquoi je dis ça... Désolé, man... Relevant la tête pour sauter à un autre sujet rapidement: Hey, tu voulais rester ici toute la nuit ou... On pourrait aller quelque part, je sais pas! en pointant le rien derrière lui de son pouce.

Non pas parce que l'air était frisquet. Ni parce que les nuages faisaient leur agaçants. Simplement parce qu'il était plus confortable de prendre place ou geste quelque part plutôt que d'avoir le plein centre de la rue comme pilier à la conversation. Tout ça parce que, c'était inévitable, Matthias aimait maintenant Tyee et voulait plus le connaître. Et j'annonce même qu'il le considérait dès lors comme son ami. Son très bon ami.
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Tyee

Tyee H. L. Daendels


Je te regarde
Tyee H. L. Daendels
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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptySam 8 Mar 2014 - 20:45


Amphore.
私はいつの日かあなたが誰かを見つけることを願って
J'espère qu'un jour tu trouveras quelqu'un
誰かが人の存在はあなたの痛みを癒すことができます。
dont la présence suffira à panser ta souffrance. ━

Fais silence. Tu es sa soie.
La pointe de la chausse crée les ondes. Doucement, un souffle parmi la pluie. Sous la même bannière. Et la flaque amusée. Le creux de la terre, car sous le goudron il y a la terre, rieur. Sans doute fier de voir ses fils s'entendre. Se comprendre. Il parlait sans que les mots aient de valeur matérielle. Sans qu'ils aient de valeur tout court. La voix n'était rien sans intention, Lieb, Lieb l'aurait tant soutenu qu'elle en aurait sacrifié sa voix si cela avait été nécessaire. La chair de sa chair l'avait compris, l'un des rares mérites qu'il s'octroyait sans en rougir. Aime-toi humblement, mais aime-toi avant d'aimer quoi que ce soit d'autre. Tyee avait aimé Lieb avant de s'aimer lui, sans doute à raison. Là n'était pas le problème. Il avait passé sa vie à écouter pour répéter, aurait tant eu à dire sans que rien ne sorte. Cela paraissait si naturel, comme cela avait été naturel pour Lieb qui lui avait soutenu qu'il avait un don. Un don qu'elle ne nommait pas, elle n'était pas femme qui nommait disait-elle. Un don de paroles silencieuses, une sorte de télépathie, de communion des esprits, de liens. Les vies étaient des couleurs qu'il se plaisait à restaurer, pigmenter lorsqu'elles se fanaient. Lieb le savait, il l'avait appris à ses dépends. Avait accepté d'en faire usage à bon escient. C'était ce pourquoi il l'avait reçu. Il le savait.
Il était sa soie, et ça le toucha.

Sans doute plus que cela aurait dû le toucher, et ses doigts s'emmêlèrent entre eux comme des vers timides tirés vers la surface. Son regard bredouilla pour les cordes vocales désormais rompues. Il n'était plus une voix, cela suffisait. Plus rien à dire, Matthias Philip Cleveland avait entendu ce qu'il devait savoir. Qu'il soit fier de lui, Tyee se savait déjà fier grâce à lui. Parce qu'à cet instant, il était une soie. Il avait été précieux, il n'avait pas failli, c'était tout ce qui importait. C'était l'essentiel. L'essentiel, comme l’essence, quelque chose d'intime et de profond. Il était allé cueillir le mal et polir les ronces, les croyances rances d'un homme. Aussi manichéen que cela lui avait toujours semblé, profondément, il savait que c'était une bonne chose. Sentait son cœur se pincer, pauvre amas de ventricules et d'artères blessé par des contractions pourtant si faibles. Qu'il ne rompt jamais. Pas s'il était une soie. De quoi aurait-il l'air, à pâlir devant celui-là même dont il avait soigné les plaies ?

Risible, risible.

Il se savait pauvre de corps mais pas d'esprit, se savait fort comme peu d'hommes nés de ces contrées l'étaient. Assez petits pour se faufiler dans les voitures, dans les ruelles et les bureaux. Lui, il animait la forêt aux côtés des arbres, côtoyait la cime de certains d'entre eux comme de vieilles amies à qui il pouvait manquer. Matthias souffrait comme ils souffraient tous, de maux dont il ignorait jusqu'à l'existence avant d'être arraché aux bras du lointain. Dont il aurait préféré tout ignorer. Seulement les faits n'ont pas à être niés. Ils sont là, palpables, et il fallait composer avec. Bon gré mal gré. Et rien ne lui ôterait son sourire ce soir, parce que rien n'avait la force du bonheur avec lequel il composait. Une ritournelle mystique, des clés fantasques pour des airs créés pour eux. Il était la soie qui embellissait le bijou. Il était celui qui brille quand, tapi dans l'ombre, le mutisme le gagnait. Il n'avait plus rien à dire et, de toutes façons, n'en avait plus la force.
Au plus il parlait, au plus il saignait de sa joie. Au plus les commissures de ses lèvres s’enorgueillissaient du bien que c'était, de rendre le sourire aux gens. C'était perturbant.
Il lui proposa de bouger. Les yeux sur ses pieds, un simple hochement de tête approbateur. Un murmure plus qu'une voix.

- Pourquoi pas... Un rire soupiré, à peine né que déjà étouffé. Ce n'était pas son fort, mais il était heureux. Bien trop heureux pour se laisser aller. Il avait passé le stade des effusions. Je... J'habite loin, mais il y a... S-sans doute un endroit où s'as-sseoir ? Vous...

C'est fatiguant, de parler. Épuisant.
Le rouge de ses joues pouvait amplement en témoigner. Il avait mal aux zygomatiques à force de sourire, se sentait idiot, ne trouvait pas qu'il y avait de quoi se trouver imbécile quand il savait l'autre aussi idiot. Honoré. Voilà le mot. Plus que fier, honoré. Et les pommettes brûlantes de gêne s'enfonçaient dans ses épaules pour chercher leur trou, capuche tendresse qu'il lui avait cédé. Il n'avait pas pensé à cela. Maintenant, il était à la rue. Véritablement à la rue. Ses yeux fuyaient son regard comme une jeune vierge devant son promis, ses manches longues glissèrent dans ses mains pour pouvoir les cacher. Au moins cela.

- Je suis... heureux. D-De vous savoir heureux.

Il y aurait tant à dire. Tant de plus à ajouter, et si peu de mots pour le faire.
Qu'il sache écouter les pensées, les deviner, lui aussi. Cela aurait été si parfait. Tellement parfait.
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Matthias

Matthias P. Cleveland


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MessageSujet: Re: Amphore. {Matthias} Amphore. {Matthias} EmptyVen 25 Avr 2014 - 9:27





© BOOGYLOU.





Amphore


. . .




C’était une situation qui ne valait les malaises des mauvaises intuitions, mais plutôt de ce qui était sut. De ce qui avait été fait. Qu’il aurait put creuser un trou en terre pour s’y morfondre avoir et retrouver la mer, ça aurait été fait depuis longtemps. Mais aujourd’hui, il n’était pas une taupe. Comme il n’avait jamais été, d’ailleurs, et qu’il ne serait jamais, sans doute. Il était un livreur de pizzas. Et le resterait, pour faire banal, tiens.

C’était un regard givré sur le sol qui ne parlait pas. Et pourtant, Matthias soupirait des toux coincées – toujours des toux coincées – qu’il lui murmure les bonnes réponses. Le trottoir était entêté, il ne voulait rien lui dire. Je ne lui fis faveur de lui donner le courage, parce que je l’avais toujours laissé dans la gêne. Je ne fais pas exception, cette fois. Alors il releva la tête pour chercher des réponses chez celui qu’on appelle ami. Il avait des yeux de timide à perte de vu, lui aussi. Et tant qu’à rougir, il y avait ce flot de tomates sur deux visages à l’instant. Mais Matthias ne lisait pas les joues; il lisait les oculaires. Pour deviner trop bien que les deux était dans l’embarras à se caler dans les manches ou dans l’asphalte. Le frisé se pinça les lèvres et redressa les épaules. C’était stupide comme situation, il pensait. Tant qu’à jouer au ping pong sur la longueur d’une onde qui ne sait pas sur quel pied danser, ce sport sans queue ni tête ne servait pas à grand-chose.

C’était une soirée qui fait fondre les buildings sous les étoiles. Il y avait leur honte qui pataugeait dans des limbes d’ombres, et de la vie autour avec mille lumières peintes en reflet sur les fenêtres et les métaux. Bouger, oui. C’est ce que Matthias proposait. Sortir de cet embarras physiquement. Solution qui fonctionne quand elle veut bien. Parce que c’est ce qu’il avait toujours fait, j’imagine. Je le regarde faire et je me dis qu’il ne change pas. Mais ce qui lui donna le rayon au ventre, au-delà de constater la réciprocité choc et le reste qui les attendaient, ce fut ce dernier commentaire. L’heureux de l’heureux. Le bonheur du bonheur. Cette fois, Matthias sourit bien franchement. Tout simplement à retomber en avance pour réapprendre les fondements de ce qui compte réellement. Trop peu de gens savaient penser ainsi, pas de toute foi. C’est un air admiratif que celui porte le nom d’un prince donna au géant. Admiratif et reconnaissant.

C’était un meilleur départ, sur un rire nerveux mais plus relâché et sympathique que les autres d’avant. Les autres d’avant ne comptent plus. Matthias prit l’amabilité, l’imprévoyance et la bonasserie :

Écoute… Je t’amène à un café génial, je te paie la crème fouetté en extra et on oublie tout et puis on repart à zéro. Ça te va?

C’était lancé avec conviction. Et il rejoignit ses mains dans un claquement comme si la proposition d’affaire était presque dans la poche, mais risquait son entreprise et son poste de PDG. Mais il n’avait aucune idée si la proposition était dans la poche, l’entreprise était plutôt une rencontre qui risquait de rapporter gros et son poste de PDG n’était nul autre que celui d’un ami. C’était plus important comme poste, vous en conviendrez. D’autant plus que, au-delà de tout, Matthias voyait Tyee comme un incontournable trésor. Des trésors comme il ne s’en fait plus.

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